Parce qu'on est deux.
Tu sais, on a beau le répéter encore et encore l'information n'est toujours pas passée. Elle m'échappe et s'en va, se riant de moi. Elle est comme toi tu sais, légèrement moqueuse, affreusement joueuse. Tendre. Elle me fait rire et moi je ne m'en rend pas compte, je ne le sais pas, l'information n'est pas restée. Alors moi je le répète tout le temps, ton prénom. Et je ne comprends pas les regards tristes et pleins de tristesse qu'ils m'envoient tous ces idiots. Mais on s'en fiche, hein Fred, nous on est là pour les faire rire.
J'ai beau faire comme si de rien n'était, ça ne passe pas. Tu sais, c'est affreux Fred, je crois qu'ils t'ont oublié ces pauvres cons, ils ne parlent plus de toi. C'est toujours, Georges ceci, Georges cela. Mais il n'y a plus de Fred et Georges, c'est étrange. Pourquoi est-ce qu'ils ne se souviennent plus de toi ? Je leur en veux, ils n'ont pas le droit. Et Granger, je la croyais intelligente elle. Tu sais ce qu'elle m'a dit cette idiote, Fred ? C'était tellement insensé, attend que je te raconte tu vas être mort de rire ! Et puis après on ira inventer d'autres farces, on les fera trembler de rire.
Pendant le dîner je parlais avec toi, tu t'en souviens ? Bien sûr ! Et j'ai vu qu'ils avaient servi à toutes les assiettes sauf la tienne. Je me suis demandé si tu avais fait quelque chose pour énerver maman, sans moi ! C'est ça qui m'a le plus blessé. Et puis non, tu n'aurais jamais fais ça. Je t'ai lancé un regard interrogateur. Tu as haussé les épaules et un sourire sur lèvres, tu m'as dit :
« Si ça se trouve, je suis invisible. C'est pour ça qu'ils ne me voient pas Georgie ! »
Je t'ai lancé un regard torve puis tu as explosé de rire. Je t'ai suivi. Il m'ont tous regardé, encore avec cette lueur de tristesse dans les yeux. Exaspéré et voyant que j'avais toute leur attention je leur ai expliqué la raison de mon fou rire.
« Pourquoi vous n'avez pas servi Fred ? Cet idiot se croit invisible maintenant, comme vous ne lui parlez plus. »
Je t'ai souri pendant que tu me lançais un clin d'oeil. Le bruit d'une chaise qui tombe et d'un sanglot déchirant nous est parvenu. On a détourné la tête, maman me fixait, les sanglots la secouant brutalement.
« Fred est mort, Fred est mort, Fred est mort... »
Elle psalmodiait cette phrase, et moi je ne pouvais que la regarder. Peiné et désolé. Croire que son fils était mort, Fred mort ? Je le saurais quand même. On est allés enlacer maman, et je lui ai murmuré :
« Chut, arrête de pleurer maman, tu vois bien qu'il n'est pas mort, regarde il est juste à coté de moi, de nous. »
Elle me regardait, et regardait les alentours semblant te chercher mais elle ne posa jamais le regard sur toi. J'eus de la peine pour elle. Ne plus pouvoir voir son propre fils.
Et j'occultais le fait que tout le monde me criait que tu étais mort pendant la bataille finale, que tu nous avais quitté. Que je devenais fou, que j'étais fou.
« Georges ! Regarde autour de toi bon sang ! »
La voix chevrotante d'Hermione me fis lever la tête, elle reprit.
« Où est-ce que tu le vois Fred ?! Il n'est pas ici, il est mort. MORT, tu m'entends ! Tu es malade, tu t'accroches à un souvenir, Fred n'existe plus ! »
Je la regardais, abasourdi me demandant si elle n'avait pas besoin d'aide, si ce n'était pas plutôt elle la malade. Je sentis ta main sur mon épaule et le grand froid qui m'avait envahit inexplicablement aux paroles d'Hermione se dissipa, oui, tu étais là. Je n'étais pas fou. C'était eux les cinglés, parce que si tu étais mort je le saurais et on ne serait pas là, tout les deux.
À se rire d'eux.
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Voilà, j'espère que ça vous à plus.
Je remercie ma Béta pour avoir corriger mes (nombreuses) fautes d'orthographes. |