(Oui, je sais j'ai du mal à faire des longs textes. é_è)

OOO

Mon café va être froid.
J'ai la main posée sur ma tasse depuis plusieurs minutes déjà -et lui, la sienne posée sur la mienne.
Son regard cherche le mien, mais mes yeux le fuient. Je n'ai pas envie de le regarder, plus envie.
Lui et sa mine inquiète, ses yeux légèrement écarquillés. Ses cernes à demi dissimulés par du maquillage, ses cheveux faussement emmêlés, sa chemise propre, sa veste froissée.
Ce qu'il m'insupporte...
Voir ses habitudes qui le caractérisent me rappelle combien je les ai aimés, adorés même, ses putains de détails. Combien je l'ai adoré, lui qui me paraissait si exceptionnel.
Exceptionnellement banal je dirais plutôt maintenant. Il n'est plus qu'un type à l'air perdu, au milieu d'autres types qui le sont un peu moins.
Voilà.

"C'est fini.", je lui ai dit. Simple à comprendre il me semble, en trois mots ; un constat. Pourquoi chercher plus loin?
Pourtant il me demande une explication, je hausse les épaules.
Qu'est-ce que j'en sais moi de l'explication ? C'est fini, point barre, pas de pourquoi, de raisons, de "mais on était si bien tous les deux". Pas besoin de tergiverser là-dessus, c'est comme ça, fin de l'histoire.

Il s'énerve, fronce les sourcils, monte le ton. Il m'ennuie encore, puis il lâche -enfin- ma main. Il fait de grands gestes -comme toujours lorsqu'il est contrarié.

Je ne peux pas faire ça, sans rien dire, pas après tout ce qu'on a vécu. Et sans explication en plus, franchement, je lui en ai fait des pas mal, mais celle-là est particulièrement réussie.

Ce qu'il parle; un vrai moulin à parole. Quand il commence sur un sujet, il part dans son discours et on ne peut plus l'arrêter. J'aimais bien ça avant, il m’entraînait dans une conversation, c'était agréable et divertissant... Maintenant il est juste lourd.

A un point où je me demande s'il va finir par me laisser tranquille... Le temps pourrait être arrêté, ça ne m'étonnerait même pas.

Il se tait enfin, passe une main dans ses cheveux et se lève.

J'ai son numéro si je change d'avis, si je veux l'appeler, lui parler ou encore... Bref j'ai son numéro.

Plus pour très longtemps à mon avis, mais bon.

Mon café est froid. Il m'en a fait tout un cinéma pour une simple rupture.
Je sors et m'allume une cigarette, le vent souffle et je respire. Il y a comme une odeur de liberté.