Il s'agit d'un texte contenant les mots suivants: âme, autrement, caractère, chez, confier, histoire, naturel, penchant, songe, transports. C'est un concours pour la semaine de la francophonie, il me semble que vous pouvez toujours participer. Il devait ne pas dépasser les 350 mots je crois. Enfin, je l'ai fais par ce que c'était un excercice interessant. Je le trouve trop court, mais c'est comme ça.
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Je me souviens de cet été à Nantes. Il avait plu durant tout le mois de Juillet mais les premiers jours d’Août avaient été fantastiques. Toute la famille se retrouvait comme d’habitude chez tante Jeanne qui se faisait toujours un plaisir de tous nous accueillir. Tante Jeanne était une femme fantasque au caractère bien trempé mais d’une douceur inégalable. Elle n’avait jamais eu d’enfants et nous avoir à la maison la plongeait dans des transports de joie et d’affections que nous lui rendions sans retenue. Tout était magique là bas. Le jardin était autrement plus grand que celui de la petite maison que mes parents, ma sœur et moi habitions à Brest, et avec la bande que nous formions avec nos cousins, il nous avait bien fallut deux mois pour tout examiner du jardin au grenier.
Le grenier de la maison aurait pu fournir le muséum d’histoire naturelle de Nantes. Léopold, le frère de tante Jeanne était taxidermiste. Il avait disparu sans laisser de trace dix ans plus tôt, et tante Jeanne n’avait jamais eu le courage de se débarrasser de tout son travail. Bien plus tard, alors que j’étais moi-même devenu adulte, elle m’avait confié avec un sourire qu’il y avait un peu de l’âme de son frère dans ces animaux, et je l’avais cru volontiers.
C’était la première fois que je montais dans le grenier. La pièce était sombre, mais pas encore assez pour que je ne puisse discerner les formes fantomatiques d’oiseaux suspendus en plein vol, de renards et même d’un loup. Nous marchions tous en plein songe. Lorsque la lumière avait été allumée, délaissant les animaux, je m’étais approché d’un tas de portraits à l’huile, entassés dans un coin. Je n’avais jamais vu Léopold auparavant, il n’y avait pas de photos de lui en bas, mais l’homme qui me fixait ressemblait tant à Jeanne que le doute ne m’était permis.
Je suis taxidermiste désormais. Je suppose que ce penchant m’est venu de cet été à Nantes.
Lorsque je me regarde dans le miroir le matin, Léopold me fixe encore de ses grands yeux.
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