Moi, j'essuie les verres
Au fond du café
Je tiens le "Chaudron Baveur", j'en suis le patron, tous les sorciers, à part peut être les sans-purs trop snobs, passent par chez moi avant de rejoindre le Chemin de Traverse.
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Ce n'est pas un métier passionnant mais mon manque de talent ne me permets guère plus de choix.
Et dans ce décor
Banal à pleurer
C'est ma vie et je m'y suis fait.
Il me semble encore
Les voir arriver...
Quand ils venaient, ils étaient si….
Ils sont arrivés
Se tenant par la main
Eux… les deux jeunes gens les plus en vue de notre société de sorcier… Le courageux survivant, Harry Potter qui maintes fois a été mon client. Le beau et aristocratique Drago Malefoy qui gardait sa capuche sur sa tête habituellement.
L'air émerveillé
De deux chérubins
L'Amour avec un grand A, voilà ce que l'on lisait sur leurs visages !
Portant le soleil
Ils ont demandé
Leur magie irradiait autour d'eux !
D'une voix tranquille
Un toit pour s'aimer
J'étais ravi de les accueillir ici dans une mes chambres miteuses.
Au coeur de la ville
Et je me rappelle
Pourquoi ici ? Quand tous ceux qui leur pourrissaient la vie pouvaient les y savoir présents ?
Qu'ils ont regardé
D'un air attendri
Ils étaient enlacés heureux présents et ailleurs.
La chambre d'hôtel
Au papier jauni
Ils irradiaient et illuminaient les tristes lieux.
Et quand j'ai fermé
La porte sur eux
Alors qu'ils se serraient dans les bras l'un de l'autre…
Y avait tant de soleil
Au fond de leurs yeux
Je me répète mais ils irradiaient.
Que ça m'a fait mal,
Que ça m'a fait mal...
Je suis seul, si seul !
Moi, j'essuie les verres
Au fond du café
Et puis mon travail mange toute ma vie, tous mes jours et toutes mes nuits tant mon auberge est très fréquentée.
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Moi, rêver ? Je suis trop lucide et amer pour cela !
Et dans ce décor
Banal à pleurer
Mes journées sont longues si longues….
C'est corps contre corps
Qu'on les a trouvés...
Je leur amenait leur petit déjeuner c'est compris dans le prix de la chambre.
On les a trouvés
Se tenant par la main
Merlin, qu'ils étaient beaux, leurs doigts croisés et leurs cheveux blonds et noirs emmêlés.
Les yeux refermés
Vers d'autres matins
Ils avaient "fuit" le monde qui refusait leur amour.
Remplis de soleil
On les a couchés
Pas de lettres, pas d'explications ! La Gazette du Sorcier c'était bien occupé de nous raconter le parcours infernal que notre monde leur avait mené. Leurs amis et leurs familles les avaient repoussés.
Unis et tranquilles
Dans un lit creusé
Ils étaient enfin heureux. Le sourire serein qui marquait leurs visages le montrait bien.
Au cœur de la ville
Et je me rappelle
J'ai vu, et je les ait recouverts du drap que personne d'autres ne voient cette beauté mortuaire.
Avoir refermé
Dans le petit jour
Et puis j'ai repris le chemin de mon bar.
La chambre d'hôtel
Des amants d'un jour
Après avoir bien fermé à clef dans l'attente du croque-mort.
Mais ils m'ont planté
Tout au fond du cœur
Je n'ai pas regardé quand il a emporté leurs corps.
Un goût de leur soleil
Et tant de couleurs
Je voulais garder imprimé dans mon esprit la magnifique image de leur amour partagé.
Que ça me fait mal,
Que ça me fait mal...
Je resterais seul, je le sais.
Moi, j'essuie les verres
Au fond du café
Je resterais le vieux Tom.
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Quant à rêver… oui mais d'EUX !
Et dans ce décor
Banal à pleurer
Car je resterais seul. Seul !
Y a toujours dehors...
La chambre à louer... |