Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, ni leurs situations, lieux, autres, etc.. Seul le texte est de moi.
Note : Je suis une toute nouvelle auteure sur le site, je tâtonne donc un peu pour trouver où est-ce qu'on doit marquer telle chose. Si vous avez quelque chose à signaler, n'hésitez pas à le dire.
Bref. Ceci est une fiction en neuf chapitres, chacun centré sur l'un des personnages de l'équipage du Chapeau de Paille. On risque donc un certain nombre de Spoilers, vous êtes prévenus. Les chapitres sont assez courts, car il n'y a pas d'action concrète, juste un aperçu de ce que je me figure être la psychologie du personnage.
Tout ceci mis à part...J e remets souvent à jour mes chapitres lorsque je trouve une faute d'orthographe ou que je modifie un passage. Aussi, seuls les deux premiers chapitres de ce projets sont écrits, et je manque de temps, hélas. La publication sera sans doute très lente.
Bonne lecture.
Famille
On disait souvent que c’était uniquement lorsque l‘on perdait les choses qui nous étaient chères qu’on se rendait compte de leur importance. Mais Robin aurait voulu ajouter que c’était aussi lorsque l’on possédait quelque chose de nouveau, qu’on réalisait à quel point elle était nécessaire. Parce qu’après tout, un aveugle n’ayant connu que le noir, lui, il se fiche des couleurs, des formes, du fait de voir, parce qu’il vit dans un monde où tout ça n’existe pas. Mais permettez lui de voir, et vous le trouverez comme un enfant, à s’émerveiller de ce monde nouveau qui était auparavant hors de sa portée. Parce que la sensation d’inconnu était grisante, et que découvrir des sensations dont vous n’avez jamais soupçonné l’existence était juste génial. Mais, à nouveau, retirez la vue à cet aveugle, et vous le verrez se languir de ces couleurs, de ce monde merveilleux qu’il n’avait fait qu’effleurer.
Et même si Robin appréhendait souvent de perdre ce qu’elle avait chèrement payé, et, quoi qu’on en dise, ardemment recherché, elle ne pouvait s’empêcher de profiter de ces moments, et, pour la première fois de sa vie, de vivre. Parce que Robin avait trouvé en l’équipage du Chapeau de Paille quelque chose d’infiniment mieux que l’argent et le pouvoir.
L’Amitié.
C’était une amitié simple, si simple, mais si sincère. Ils étaient ses amis, sa famille, et elle aurait tué femmes et enfants pour continuer comme ça éternellement. Oh, ça avait dur, au début, d’admettre qu’ils lui étaient à ce point indispensables. Parce qu’il lui fallait toujours garder une certaine réserve, une « distance de sécurité » avec le monde, au risque de perdre pied. C’était facile, si facile, en ce monde, de devenir fou…Pourtant, Robin aurait adoré plonger là-dedans, dans un cercle vicieux de mort et de haine, pour oublier, oublier à quel point elle était seule, à quel point le désespoir la rongeait. Mais, en mémoire de Saul, de sa famille, de son peuple, elle avait gardé la tête hors de l’eau, toisant avec mépris ceux qui n’étaient pas assez forts pour se hisser hors de la masse de crapules qui avait, un long moment, constitué son environnement. Elle avait été persuadée, fut un temps, que le monde se résumait à des rapports de force, d’acharnés combats pour se hisser au sommet. Comme elle avait souhaité retourner à O’Hara ! Retrouver Saul, sa mère, les autres chercheurs, l’odeur un peu moisie de leurs précieux livres, ces livres qui contenait l’histoire, leur histoire. Mais le monde lui avait fait comprendre que jamais, jamais elle ne retrouverait la sensation chaleureuse des liens qu’elle avait eus, autrefois.
Et puis, ces joyeux lurons avaient débarqué, et tout était parti en vrille. Ils brillaient, ils brillaient tellement que c’en était douloureux de les regarder. Elle avait tellement souhaité, sur le moment, avoir un peu de leur lumière, un peu de leur chaleur. Cet équipage n’était pas le plus fort, ni le plus intelligent, mais ils étaient tellement résolus, ils y croyaient si fort qu’on ne pouvait, qu’à notre tour, croire en eux. Et la première chose que Robin pensa lorsque Luffy proclama qu’il deviendrait Seigneur des Pirates, ce fut : « Il le peut. ». Il le pouvait, ça se voyait tellement que ça éclipsait tous les défauts qu’il aurait pu avoir. Et puis, à Alabasta, eux tous s’étaient battus, avaient manqué de mourir, mais jamais, au grand jamais, n’avaient reculé ou esquissé un geste pour s’enfuir. Et tous, avec leur courage et leur entêtement stupide et borné, ils avaient chamboulé ses idées, ses principes tellement profondément qu’elle en avait pleuré. Parce qu’au fond, tout ce qu’elle voulait, c’était un peu d’humanité. Un peu d’humanité, de chaleur, de liens et un rien d’aventures, et ça aurait suffit à la rendre heureuse.
Et puis, tout s’était installé d’instinct, comme si elle n’avait vécu que pour se voir sur ce petit bateau, entourée d’amis, de lumière de chaleur dont elle faisait partie intégrante, désormais. Il y avait Nami, jolie Nami et son amour pour les cartes, Sanji, sa cuisine et ses avances qui prenaient des airs de plaisanteries, Zoro et son mauvais caractère, mais excellant confident, plus loyal que n’importe qui d’autre, Brook et sa musique parfois si lointaine, ses souvenirs tantôt drôles, tantôt tristes, Chopper et sa gentillesse naturelle, son don pour soigner, aussi bien pour le corps que pour l’esprit, Franky et son enthousiasme pour tout ce qui était « super » et les bateaux, Usopp et ses histoires à berner une vieille chèvre, et Luffy…Luffy qui aimait comme un enfant, qui donnait sans compter et qui n’attendait rien en retour. Et, tout ça, c’est sa famille.
Oubliés, les jours sans lumière passés à attendre le suivant. Envolés, les cadavres accumulés sur sa conscience. Disparus, les cris et les larmes.
Ne restait que la lumière, cette lumière si douce qui semblait tinter à ses oreilles. Cette lumière, c’était sa famille, sa vie, et désormais, elle se sentait incapable de vivre sans.
Des fois, ça l’effrayait. L’idée que tout disparaisse, comme avant. Et, dans ces moments-là, elle regarde autour d’elle, et Robin ne voit rien d’autre que la chaleur, la lumière, le rêve. Les autres rêvaient, rêvaient et faisaient en sorte que ces derniers se réalisent, alors…Ne pourrait-elle pas, elle aussi, rêver à ce qu’ils restent ensemble pour l’éternité ?
Et, aussi fou que ce rêve soit, elle avait acquis la certitude qu’il était là, sous ses yeux.
Sous la forme de joyeux pirates qui brillaient tous comme autant de soleils. |