« Nous sommes fait de l'étoffe dont sont tissé les vents. »
C'est toi qui l'avait dit, cela.
Je ne sais même pas dans quel livre tu l'as trouvé, à moins que ce ne sois de toi.
Sur le moment, j'avais adoré cette phrase.
Pour moi, cela signifiait que nous étions libre, libre comme la brise, que rien ne nous arrêterait jamais.
Pour moi, cette phrase était l'explication de notre joie, de notre vie.
De notre invincibilité.
Mais c'était pour moi, je le sais bien.
Parce que toi, tu y voyais autre chose.
Cette phrase, je la vis tout les jours, j'en souffre, je crève de cette phrase qu'un jour tu m'as murmurée, à la va-vite, dans le parc, comme un secret trop lourd pour toi.
J'en riais et tu avais l'air désolé.
Tu savais que tu avais partagé avec moi l'un des pires fardeaux du monde, une chose affreuse qui te rongeait le cœur.
C'était une phrase mais pourtant bien plus.
Sur le moment, je n'y avais plus pensé.
Après tout, nous étions heureux.
Cette phrase existait en moi, tu le savais.
Tu as même crus qu'elle ne m'atteignait pas, que ta "bêtise", comme tu disais, ne me faisait rien et que je m'en sortirai.
C'est vrai, en y repensant, j'allais bien, je n'y pensais plus, et si tout était resté ainsi, maintenant j'aurai oublié.
Mais il y a eu ce que nous redoutions.
Je ne veux plus y penser.
Cette phrase à pris trop de place après cela.
Elle m'a obsédée, possédée.
J'ai eu mal.
Je n'arrive plus à lever les yeux au ciel, et les jours de vent, je meurs.
Tu voulais dire que nous ne sommes rien.
Tu m'expliquais, par cette phrase, que tout en nous est balayé, que nous nous envolons vite et que nous sommes éphémère.
Et moi, je n'ai compris qu'après.
Je n'ai pas pu t'aider.
Et, à présent, tu n'es plus.
Tu hères en moi comme un fantôme de lettres.
Des lettres trop grandes que je ne peux contenir.
Alors, je vais venir.
Tu es mort à cause de cela.
J'ai honte.
Je veux te revoir.
En d'autres lieux, d'autres temps, nous aurions été vainqueurs.
Mais le Seigneur des Ténèbres est mort, et toi avec.
Toi, l'étudiant charmeur au regard sérieux, aimé de tous.
Jedusor.
Et moi, innocente, loin de toi.
Je haïssais Voldemort autant que je t'aimais, et je suis restée, pour te ramener.
Mais tu es mort, lui avec.
Maintenant c'est mon tour, je veux partir, ici, c'est trop dur.
Ainsi, Tom Jedusor, toi que j'aime, tu es mort.
Et moi, deux ans après, moi Bella Lestrange,
Je fuis aussi.
« Nous sommes fait de l'étoffe dont sont tissé les vents. »
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