Disclaimer : Cato et Clove appartiennent à Suzanne Collins et sont des personnages du livre Hunger Games. Je ne fais que les emprunter.

Bonjour ! Dans le tome 1 (et uniquement le livre, cela n'apparaît pas dans le film) de la trilogie Hunger Games, on trouve une scène intéressante qui malheureusement n'est qu'évoquée, puisque Katniss est la narratrice. J'ai décidé de raconter cette scène, soit la mort de Clove.

Bonne lecture, en espérant que vous allez apprécier.

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"Cato ! Cato !"

Les cris le font sursauter, le glacent des pieds à la racine des cheveux. Lentement, sa tête se tourne, ses yeux se mettent à fixer les arbres au feuillage épais, des arbres derrière lesquels se trouve la large clairière dans laquelle il l'a laissée.

"Cato !"

Son nom, encore. Le ton est désespéré, presque suppliant. Quand il comprend qu'elle est en difficulté, il sait qu'il est trop tard, qu'il n'arrivera jamais à temps pour la sauver.

La clairière est loin. Beaucoup trop loin.

Il s'élance, s'efforçant de parcourir la distance qui les sépare le plus rapidement possible. Mais il a l'impression d'être lent. Trop lent, alors qu'elle est peut-être blessée.

"Cato !

- Clove !"

Le cri lui a échappé. Un appel douloureux, qu'il n'aurait jamais cru pousser un jour.

Il vient d'arriver à la lisière de la forêt.

A temps.

Mais pas pour la sauver, non. Pour voir le rocher s'écraser contre sa tempe, la faire basculer par terre, là où elle ne bouge plus. Immobile, elle reste allongée dans l'herbe, et il se met à craindre le pire.

Au-dessus d'elle, le colosse du district Onze lâche la pierre, se tourne vers une silhouette humaine recroquevillée sur le sol, fait de grands gestes et commence à courir. Lorsque la femme se relève, il s'aperçoit qu'il s'agit de la fille du district Douze, celle qui danse avec le feu, qui se lève péniblement, titube et finalement s'enfuit rapidement à travers la clairière.

Cato, lui, se met à courir.

Pas pour rattraper la fille du district Douze dont il s'est juré la mort. Pas pour en finir avec l'homme du district Onze qu'il ne pensait qu'à tuer encore quelques minutes plus tôt.

Non.

Pour fondre sur elle.

Elle, la forme étendue à terre, immobile, gémissante, sans défense.

Clove.

Lorsqu'il la rejoint, il sent une douleur féroce lui traverser la poitrine. Elle est encore vivante, mais son crâne est déformée, aplati à l'endroit où a eu lieu l'impact avec la pierre.

La jeune fille gémit, se tord de douleur et ouvre des yeux brillants. Ils fixent ceux de Cato. Ses fines lèvres roses s'entrouvrent et un son rauque s'échappe en même temps qu'un filet de sang.

Cato croit entendre son prénom.

Ses jambes se dérobent sous lui et il s'écroule à terre, juste à côté de son compagnon de district. Lentement, très délicatement, il lui soulève la tête et l'amène sur ses genoux. Il passe ses bras autour de ce petit corps frêle et tremblant et baisse la tête vers le visage de la mourante, qui le dévisage de ses yeux plissés par la souffrance.

Rester calme.

Malgré la douleur, l'angoisse, la crainte de ce qui ne manquera pas d'arriver. Conserver son sang-froid. Ne rien montrer de sa peine, malgré le fait que ses yeux semblent presque la hurler, la jeter au visage de Clove.

Rester calme.

Pour elle.

"Reste avec moi, d'accord ? lui ordonne-t-il dans un murmure."

Sa voix tremble à peine. Peut-être est-ce parce qu'on l'a toujours entraîné à conserver son sang-froid en toutes circonstances ? Ou alors, plus probable, il lui reste encore un espoir, une petite flamme qui vient éclairer son regard pourtant si douloureux. Car elle va rester avec lui. Elle ne peut pas le quitter maintenant. Pas elle. Pas une Carrière aussi douée qu'elle, aussi dangereuse, aussi forte.

Non, elle n'est pas forte.

Elle est juste une frêle et fragile jeune fille. Sans ses couteaux, ainsi blessée, elle n'est qu'une adolescente banale qui vit ses derniers instants. Il prend conscience qu'elle n'a jamais été rien de plus que cela. Une fille fragile qui se cache derrière la façade impitoyable d'une lanceuse de couteux expérimentée.

Fragile.

Comme une fleur minuscule dont les épines toxiques auraient suffi à convaincre les autres de sa dangerosité et de sa force.

Mais sans ses épines, elle est juste fragile. Comme une fleur minuscule.

Et il aura suffi d'un rocher pour en briser la tige délicate.

Cato la sent trembler dans l'étau protecteur de ses bras. Sa figure est encore plus pâle que d'ordinaire, ses traits tirés et ses yeux fixés sur le visage de son camarade de district.

Elle entrouvre de nouveau les lèvres pour dire quelque chose mais sa voix n'est pas plus haute qu'un murmure. Telles les notes d'une faible mélodie, elle vient se perdre dans le vent et se mêler au sifflement de celui-ci. Elle arrive déformée aux oreilles du colosse, et il se penche vers elle pour en saisir le sens.

"Ca...Cato...je...j'ai peur."

Il se fige. Dans les yeux de la jeune fille dansent en effet des lueurs effrayées. Jamais... jamais il n'aurait cru voir cette expression se dessiner sur les traits de cette fille-là.

Il se force à rester calme et à adopter un ton désinvolte, mais sa voix tremble légèrement lorsqu'il affirme :

"Pourquoi donc, Clove ? Il n'y a pas de problème. Tout va bien. Ta blessure n'est pas si grave que ça, tu sais. Tout va s'arranger, tu verras."

Pourquoi ? Pourquoi diable ses paroles sonnent-elles si fausses, même à ses oreilles, à lui. Pourquoi ne parvient-il pas à y mettre plus de force ? Ce n'est pourtant pas compliqué. Pas plus en tout cas que de rester stoïque lors des combats à mort des Hunger Games, lorsqu'il abat son épée sur son adversaire et qu'un flot de sang gicle. Il reste toujours impassible dans ces moments-là, alors pourquoi ne peut-il pas l'être maintenant, alors qu'il en a besoin ?

Pourquoi ?

Pourquoi le petit corps qu'il tient entre ses bras et qu'il sert contre lui est-il agité de convulsions ? Pourquoi le sang perle-t-il à la commissure de ses lèvres et pourquoi les pâles couleurs qui lui restent viennent-elles déserter ses traits, lentement mais sûrement, à chaque seconde de temps qui passe ?

Pourquoi ne peut-il rien faire ?

De violents soubresauts la tordent, crispent ses traits juvéniles. Elle tousse, crache un liquide rouge pâteux qui coule le long de sa peau pâle, vient maculer ce doux tissu de chaire.

Et lui, il ne peut que la regarder, impuissant. La regarder et perdre son calme. Et angoisser. Encore et encore.

Parce qu'il sait maintenant qu'il ne peut plus la sauver.

"Reste avec moi ! lui hurle-t-il avec des accents désespérés. Clove, accroche-toi, s'il te plaît ! Ne pars pas...Clove."

La serrer contre lui et lui crier de sa battre ne changera rien cependant.

Alors il la regarde les yeux brillants, implorants. Elle ne peut pas lui faire un coup pareil. Elle ne doit pas lui faire un coup pareil. Pas maintenant, alors que les juges viennent d'annoncer que deux tributs du même district peuvent revenir ensemble chez eux. Ce serait trop bête.

Lentement, très lentement, le bras de la jeune fille se lève. Péniblement, tremblant, il s'étire vers le visage de Cato et les doigts fins s'étendent pour venir effleurer le contour de sa joue.

Elle sourit.

Douloureusement, tristement. Mais elle sourit.

Alors un murmure s'échappe de ses lèvres, quelque chose qui se veut empreint de désinvolture mais qui résonne comme des adieux.

"Gagne pour moi, d'accord ?"

La main retombe lourdement, le long du petit corps frêle et juvénile.

Et lui, il tremble, la serre plus fort encore contre lui, même s'il sait qu'il est trop tard. Qu'elle l'a quitté. Définitivement.

Un coup de canon est tiré, quelque part, et il relève la tête pour contempler douloureusement le ciel, comme s'il espérait suivre des yeux le boulet de canon qui emporte avec lui la jeune fille du district Deux.

Mais il ne voit qu'une surface polie d'un bleu immaculé.

Une belle journée.

Les rayons du soleil viennent jouer dans les cheveux sombres de la jeune fille, éclairant sa peau pâle et ses yeux.

Des yeux désormais désespérément vides.

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Alors, comment avez-vous trouvé ? Je peux avoir une petite review, s'il vous plait, pour savoir si ça vous a plu ?