Disclaimer : L'idée du Hunger Games appartient à Suzanne Collins et les personnages de Death Note sont à Oba et Obata-sama. Je ne gagne pas d'argent en écrivant là-dessus, c'est juste pour mon bon plaisir.
Note : J'ai choisi le personnage de Sayu pour raconter les événements. En effet, j'avais envie de la développer, puisqu'elle n'apparaît pas beaucoup dans les fanfictions et même dans le manga d'origine.
Bonne lecture.
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Des mouvements brefs, habiles.
Les doigts viennent saisir délicatement les mèches de cheveux, les ramènent en un chignon étroitement serré. Les mains quittent alors la petite tête, saisissent un miroir et le font lentement tourner autour du visage de la jeune fille pour qu'elle puisse admirer sa coiffure.
« Regarde comme tu es belle, murmure la mère dans un souffle. »
Belle.
Ce mot paraît si doux, à la commissure de ses lèvres. Et pourtant il la rend mal à l'aise. Peut-être parce qu'elle sait qu'elle a raison. À un autre moment, dans un contexte différent, elle aurait sans doute éprouvé un semblant de joie artificielle. Mais ici, maintenant, ce n'est que le néant. Un néant qu'elle s'est elle-même imposé pour lutter contre la peur. Un néant préférable à l'angoisse qui lui serre le ventre depuis des semaines.
Peut-être que ce sera moi... Non, il ne faut pas que j'y pense.
Lentement, la mère la fait se tourner vers elle. Elle tend une main comme pour effleurer le contour encore enfantin de ses joues, mais la fige à quelques centimètres de ses traits doux et fins. Des traits trop jeunes, beaucoup trop jeunes pour participer à ces jeux.
Elle a envie de la réconforter, mais elle ne sait comment s'y prendre. Elle ne ferait sans doute qu'aggraver la situation. Alors elle laisse tomber, comme sa main qui chute brusquement pour rejoindre le contour de son corps légèrement tremblant.
Dans l'escalier, quelqu'un remonte les marches brusquement.
Un jeune homme au visage d'ange, avec de beaux cheveux marrons aux reflets roux dansant à la lumière.
Il s'arrête dans l'encadrement de la porte, dévisage l'adolescente de ses yeux noisette. Il est vêtu d'une tenue simple mais élégante.
La mère les fixe tour à tour.
Comme ils sont beaux, tous les deux.
Elle a juste envie de pleurer, mais elle ne le fera pas. Par respect pour eux, sans doute, parce qu'elle sait que c'est plus difficile pour ses pauvres enfants. Alors elle conserve le silence et, ensembles, ils sortent de la maison familiale, avec l'incertitude insoutenable de ne pas savoir combien d'entre eux reviendront.
Lorsqu'ils sont dehors, la petite se tourne vers son grand frère, et une phrase brise son mutisme comme un miroir volerait en éclats :
« Ce ne sera pas moi, hein ? Dis-moi que ce ne sera pas moi, Light ? »
Il lui sourit. Il lui soutient que non, ce ne sera pas elle. Mais derrière cette façade, elle discerne nettement la face hideuse du mensonge, et devine qu'il n'en sait pas plus qu'elle. Alors ils retombent lourdement dans le silence, un silence oppressant.
Quand enfin ils arrivent à destination, la petite a un mouvement de recul en se rendant compte de l'immensité de la foule. Et surtout de son âge. Elle se dit qu'elle fait tâche, du haut de ses quatorze ans. Elle est si jeune. Elle a peu de chances d'être tirée au sort, n'est-ce pas ? Alors pourquoi tremble-t-elle ainsi ? Pourquoi ? Elle n'a aucune raison d'avoir peur, après tout; une fille beaucoup plus vieille qu'elle va être sélectionnée à sa place et elle pourra rentrer chez elle, comme si rien ne s'était passé.
C'est l'heure. Il faut qu'elle y aille.
Son frère la suit, s'engouffre dans la foule à ses côtés. Il conserve une attitude stoïque mais ses traits sont tendus et son regard est légèrement distant. Elle se retourne pour apercevoir sa mère. Le père l'a rejoint, à présent. Ils lui sourient. Tous les deux. Elle n'a pas à avoir peur. Le hasard jouera en sa faveur, c'est ce qu'il faut qu'elle se dise.
Tout se déroule comme au ralenti. Les secondes s'égrènent avec une lenteur exaspérante, tandis que peu à peu les jeunes se rassemblent devant une haute estrade, une fois les préparatifs accomplis.
La jeune fille est seule dans la foule à présent. Loin d'elle, dans le groupe des garçons les plus âgés, son frère attend, droit et la tête levée. Pour sa part, elle ne peut que la baisser vers ses pieds, incapable de regarder le visage des autres jeunes en sachant que deux d'entre eux partiront et que au moins l'un d'eux ne reviendra jamais.
Elle sent que les filles autour d'elle sont anxieuses. Elle peut presque percevoir la peur qui émane de leur êtres. C'est comme un voile d'anxiété, d'horreur et d'attente qui les a toutes enveloppées.
Loin devant elle, quelqu'un tapote un micro soudainement. Elle relève péniblement la tête pour apercevoir une femme aux vêtements excentriques, d'un rose écœurant, qui se tient sur l'estrade.
A côté d'elle, une sorte de bocal transparent contenant des papiers soigneusement pliés.
Un frisson parcoure le corps de la jeune fille, remontant le long de son échine. L'angoisse. Cela lui déchire le ventre. Elle a l'impression qu'elle va tomber, juste tomber et ne jamais se relever. Peut-être que ce serait préférable si elle devait être choisi ? Certes, mais elle n'aura pas cette chance.
Devant elle, loin devant elle, suivie par des milliers d'yeux plus ou moins affolés, la main droite de la femme s'étire, se tord et saisit un papier comme une pince. Sans délicatesse, mais avec une lenteur exaspérante.
Elle le déplie entre ses doigts longs et pointues. Alors un nom résonne, un nom qui la glace d'effroi :
« Sayu Yagami. »
Non.
Un cri, un cri horrible qui résonne dans sa tête, qui se répercute dans tout son être. Seule elle peut entendre ce hurlement atroce, mais il la déchire comme une poupée de chiffon.
Devant, loin devant, perchée sur l'estrade, la femme arbore un horrible rictus.
Elle l'appelle. De nouveau. Lui ordonne de venir.
Les jambes de la jeune fille la portent jusque l'estrade comme dans une séquence tournée au ralenti, comme si cela pouvait changer quoi que ce soit. Elle se rend à peine compte de ce qu'elle fait. Elle sait juste que ses membres tremblent violemment, que la peur noue son petit ventre et que ses yeux brillent de plus en plus au fur et à mesure que les secondes s'égrènent. Elle essaie de se concentrer sur ses pas, pour ne pas tomber, pour ne pas avoir à penser, mais la douleur est trop forte dans son esprit.
C'est comme si elle était déjà morte.
Lorsqu'elle monte sur l'estrade des joueurs, des potentiels vainqueurs, accueillie par les larges sourires de la femme en rose, elle a juste l'impression d'aller droit à l'échafaud.
« Quelque chose à dire ? »
Il faut que la femme répète une deuxième fois la question pour qu'elle en saisisse le sens. Alors elle agite frénétiquement la tête. Non, si elle parle elle sait qu'elle va éclater en sanglots. Peut-on au moins lui épargner cela ?
Sûrement, car la femme pioche alors le deuxième nom, celui du garçon, et le déplie lentement. En concentrant son attention sur ses gestes, Sayu essaie de ne pas défaillir. Mais la seconde annonce lui fait l'effet d'une douche froide.
« Light Yagami, veuillez venir ici. »
Choc.
Incapable de parler, elle observe, abasourdie, son frère s'approcher d'elle. Son masque d'impassibilité s'effrite, laissant apercevoir une sorte d'anxiété teintée de peur. Elle, elle a juste envie qu'on l'achève tout de suite lorsque le jeune homme la rejoint sur l'estrade. Il évite de la regarder, mais elle voit à sa manière de se tenir qu'il est également abasourdi.
Pourquoi ? Mon Dieu, pourquoi nous ?
Les questions se bousculent dans sa tête comme un tourbillon de mots sans sens. Ses joues sont humides à présent, mais elle s'en fiche. Dans la foule, elle croise le regard de ses parents, horrifiés, et les yeux aqueux de sa mère.
Pourquoi nous, mon Dieu ? Pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur nous ? Pourquoi...
Elle se fiche de la réponse. Elle veut juste croire que la scène n'est qu'un cauchemar, qu'elle est trop invraisemblable et horrible pour être la réalité.
Mais la voix de la femme retentit encore, achevant de briser ses vaines espérances :
« Tiens tiens, un frère et une sœur ! Les jeux promettent d'être particulièrement intéressants cette fois. Serrez-vous la main – voilà, c'est bien (Sayu baisse la tête pour ne pas croiser le regard de son frère). Bons Hunger Games ! Et que le sort vous soit favorable ! »
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Alors, qu'en avez-vous pensé ? Cela me ferait vraiment plaisir d'avoir une review...
En regardant le film Hunger Games, j'ai eu envie d'y mettre en scène les personnages de Death Note. Pourquoi ? Aucune idée : les gros délires ne s'expliquent pas ^^.
J'espère vous retrouver au prochain chapitre,
kimiebi
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