Bonjour à tous... petite fic sans prétention, écrite il y a des lustres - lorsque mes écrits étaient encore affreusement niannian - sur un de mes couples préférés. Beware guimauve à gogo inside ! :p Un grand merci à ma correctrice Carpus.
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L'été touchait à sa fin et l'on pouvait profiter d'une de ces journées agréables où brillait dans le ciel bleu un soleil éclatant, le tout agrémenté d'une petite brise. Loin des rues encombrées et bruyantes du centre de Londres, une jeune fille était assise au pied d'un grand chêne dans son jardin. Elle portait une robe légère à fines bretelles, des claquettes et avait relevé sa frange sur le sommet de sa tête à l'aide de lunettes de soleil. Elle était en train d'écrire une lettre. Lorsqu'elle eut terminé, elle porta à sa bouche un petit sifflet d'argent et en tira une note aiguë. Une chouette au pelage blanc comme la neige s'envola d'un arbre proche et s'approcha d'elle. Il s'agissait d'Hedwige, la chouette d'Harry. Hermione attacha sa lettre à la patte tendue de l'animal et après une dernière caresse, la laissa s'envoler. Hermione ramassa le petit sifflet qui était dans l'herbe à côté d'elle et le contempla d'un air rêveur.
C'était Harry qui lui en avait fait cadeau à la fin de l'année précédente car il savait qu'elle n'avait pas de hibou. Elle n'avait qu'à souffler dedans pour faire venir Hedwige. Harry avait eu cette excellente idée car Hermione ne pouvait utiliser la magie pour communiquer avec Harry ou Ron pendant les vacances ; ils n'étaient pas encore majeurs. Ce jour-là, elle avait reçu une lettre d'Harry qui lui racontait ses journées et ses sentiments d'être ainsi cloitré dans une chambre chez des gens qu'il détestait, loin de ses amis. Harry avait beaucoup plus d'affinités avec Ron mais celui-ci était parti à l'étranger pour les vacances et c'était vers Hermione qu'il avait trouvé un réconfort cet été. A leur grande surprise, ils s'étaient écrits très souvent et Harry avait découvert qu'il ignorait encore beaucoup de la personnalité de son amie. Elle avait toujours été aux yeux d'Harry cette fille qui a toujours les yeux plongés dans des livres, toujours sérieuse et dotée d'une répartie cinglante à rendre jaloux un Serpentard. Mais depuis cet été, il s'était aperçu qu'elle était aussi quelqu'un de sensible, romantique et paisible, quoique habilement dissimulée sous une épaisse carapace de sarcasme. De son côté, Hermione avait été émue de voir à quel point Harry souffrait de sa situation même si tout comme elle, il répugnait à le montrer. Cette correspondance les avait beaucoup rapprochés.
Elle reposa son sifflet et attrapa son étui à lettres. C'était Ron qui le lui avait offert à son anniversaire. Il était tout en cuir, aussi grand que pouvait l'être un cahier moldu. Elle esquissa un sourire à cette idée. Comme l'école primaire lui semblait lointaine... comme si tout ce qui avait précédé Poudlard étaient des souvenirs brumeux d'une vie antérieure. Il possédait des rabats derrière lesquels on pouvait glisser les lettres reçues, le tout se fermait grâce à un lacet lui aussi de cuir souple. Elle le trouvait magnifique et y tenait beaucoup. Elle sortit un parchemin du rabat et se replongea dans son été...
06 juillet, Privet Drive Chère Hermione, Tu dois sûrement te demander ce qui peut m'amener à t'écrire moins d'une semaine après la fin des cours. Pour être franc, je ne le sais pas moi-même. J'ai reçu une lettre de Ron hier, apparemment ils partent tous à l'étranger aujourd'hui. D'après ce que j'ai compris, c'est une idée de M. Weasley afin qu'ils puissent se changer les idées après les évènements de cette année. Je dois t'avouer que même si je suis content que Ron et Ginny puissent profiter des vacances, je suis aussi très triste car on ne pourra pas passer le mois d'août au Terrier, vous me manquez déjà atrocement. Les Dursley m'ignorent ce qui après réflexion n'est pas si mal, mais d'un autre côté, je m'ennuie ferme. J'espère que tu passeras de meilleures vacances que moi. Amicalement. Harry
Hermione releva la tête lorsqu'une légère brise ramena une mèche de cheveux sur son visage. Elle se rappelait parfaitement de son étonnement lors de la réception de cette missive. Elle pensait qu'après la mort de Sirius, Harry allait s'enfermer dans un mutisme pour la durée des vacances, et il n'avait pas mis une semaine avant de lui écrire. Cela en disait long sur la détresse de son ami qui gardait toujours pour lui ce qu'il ressentait. Ron étant parti, elle avait très vite compris que ce serait à elle d'être là pour lui. Ainsi avaient commencé leurs échanges... Au fil des lettres, Harry se livrait. C'était comme un jeu : elle confiait quelque chose la concernant, il lui révélait autre chose sur lui afin d'équilibrer la balance. Il restait cependant un sujet complètement tabou, la mort de Patmol...
Hermione connaissait la douleur ressentie à la perte d'un proche, puisqu'elle avait elle-même perdu son oncle, mais elle se doutait aussi que cela ne devait être que piètre douleur comparée à celle de son ami. Sirius était un des derniers liens qu'il restait à Harry, une ultime attache au monde de ses parents. Il restait bien Lupin mais cela ne pourrait jamais être la même chose... Sirius comprenait si bien la solitude de Harry, qu'elle se doutait que cette expérience ne vienne encore marquer le jeune homme d'une manière indélébile... Elle se demandait bien comment il pouvait encore lui arriver de rire après tout ce que la vie mettait au travers de sa route...
Elle rangea la lettre, s'appuya contre l'arbre et ferma les yeux, laissant le vent jouer avec ses boucles brunes. Cette nouvelle année s'annonçait plus dure que la précédente. Voldemort n'avait plus besoin de se cacher maintenant que toute la communauté magique savait qu'il était de retour. Son regard se posa sur sa mère qui faisait de la pâtisserie. Elle la voyait à travers la fenêtre, mélanger ses ingrédients calmement. Elle l'admirait de pouvoir être aussi sereine malgré ce qu'elle lui avait raconté des risques qu'elle prendrait bientôt. En effet, Dumbledore avait convoqué la jeune fille avant de reprendre le Poudlard Express. Elle serait la première des trois à atteindre sa majorité au mois de septembre, et aurait alors la possibilité si elle le désirait d'entrer dans l'Ordre du Phénix. La jeune femme avait tout de suite su au fond d'elle-même qu'elle accepterait. Elle était bien décidée à aider Harry du mieux qu'elle le pouvait... "Même au prix de ma vie..." Cette fin de phrase s'était imposée d'elle-même, oui elle était prête ! Elle rassembla ses affaires, se releva et rejoignit sa mère à l'intérieur du pavillon...
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