Filtre, instantané, expresso. Autant de manières de le préparer, autant de manières de l'apprécier. Noir, avec un nuage de lait, avec du sucre, chacun des goûts.
Armée de ma cafetière à piston, nouvelle acquisition, je verse trois cuillères de café moulu dans le fond puis j'ajoute, doucement, tout doucement, l'eau que j'ai fait bouillir. L'eau se colore, la poudre de café fait de meveilleuses arabesques dans le verre. La vapeur s'en échappe chargée d'une odeur délicieusement prometteuse.
Une minute, deux minutes, trois minutes. Je pose le couvercle et pousse doucement, tout doucement, le piston. Le breuvage tant espéré passe la grille filtrante, la poudre reste en dessous. Que c'est beau la technologie.
Presque avec déférence, je verse le café dans ma tasse. Il est clair d'abord sur le fond blanc du mug, et se fonce à mesure que j'en ajoute. La vapeur fait des volutes au-dessus de la tasse. Je hume ce parfum si tentant en fermant les yeux, prémice du premier délice de la journée.
Souffler serait blasphème. J'aspire l'exhalaison savoureuse, attendant que la boisson descende en température.
Enfin, voilà le moment. Je porte la tasse à mes lèvres et trempe ces dernières dans cette océan de saveurs. Le café passe dans ma bouche qu'il tapisse d'un arôme divin. Ma langue se darde sur ma lippe afin d'y récupérer une petite goutte. J'avale doucement, tout doucement, laissant la boisson descendre le long de ma gorge.
Les yeux fermés, je pousse presque un gémissement d'extase tant cette expérience me ravit. La température réchauffe ma bouche ainsi que mon coeur. Le café me vivifie, doux réconfort après un dur réveil. |