Disclaimer :

Les personnages sont tous à Hiroyuki Takei, exceptée l'héroine.

Note :

Bonjour à tous ! Je vous présente ma fanfiction sur Shaman King, ce manga qui a bercé toute mon enfance. Je vous avoue que Shaman King remonte à loin et ce projet, je n'ai trouvé la motivation pour l'écrire que maintenant, alors excusez d'éventuelles erreurs dans mon récit. N'hésitez pas à me le faire savoir, afin que je puisse corriger tout cela.

Sachez que je n'ai aucunement pré-écrit cette fiction. J'aimerai voir si l'histoire plait au fur et à mesure que l'on avance ensemble et le meilleur recours à cela, c'est d'écrire, poster et tenir compte des critiques. J'ai naturellement mon fil conducteur et mon petit plan afin de m'aider au mieux dans la rédaction. Je me réserve le droit d'apporter des modifications sur les chapitres déjà postés si besoin est.

J'espère n'offusquer aucun fan au cas où le comportement des personnages existants n'en seraient que trop différents. Je m'en excuse d'avance si tel est le cas.

Certaines informations sur le manga seront données – notamment des descriptions du shaman fight, son fonctionnement, qui peut sembler comme un incontournable pour nous mais pas pour d'autres. En effet, j'espère bien faire lire ma fiction à d'autres personnes que des fans de ce manga et ainsi, ils ne seront pas trop perdus.

Pardonnez d'éventuelles fautes, je ne trouve l'inspiration que la nuit venue, au moment où l'esprit et les yeux ne sont plus très opérationnels.

Ces petits points ainsi éclaircis, je vous souhaite à tous, une très agréable lecture.

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« Au commencement, les âmes étaient unies. Mais leur puissance était devenue telle que les dieux en devinrent jaloux. Alors, pour les punir d'être devenus supérieurs à ce qu'ils étaient initialement, les dieux divisèrent ces âmes et les condamnèrent à rechercher leur moitié pour l'éternité, dans la vie comme dans la mort. »

Le démon éclata de rire en lisant ces mots. Assis en tailleur, le livre posé sur ses genoux, il relut ledit passage, un sourire amusé sur les lèvres.

« Les humains inventent vraiment n'importe quoi pour expliquer ce qu'ils ne comprennent pas. C'est tout de même amusant de voir à quel point les croyances se ressemblent dans des cultures qui peuvent être totalement différentes. En Europe, l'histoire de l'Adam androgyne qui est séparé de sa partie féminine pour plus de « commodités ». Il était déchiré entre son côté d'aventurier masculin et son côté sédentaire féminin. M'enfin, on ne va pas s'attarder sur ça. Je voulais juste dire qu'il y a ressemblance dans les civilisations quand il s'agit du sujet de l'amour, de sa moitié.

- Il y a quand même une part de vérité, là-dedans.

- Tu dis ça en observant ton propre cas, hein ?

- Tais-toi.

- Oh, pourquoi cet air si renfrogné ? Au moins tu es sûre que quelqu'un t'attend et que ce quelqu'un t'est forcément destiné. Tu ne finiras pas vieille fille ! »

A ces mots, il éclata de rire, qui redoubla quand il croisa le regard assassin de son interlocutrice. Celle-ci, folle de rage, lui prit l'ouvrage et le fourra dans sa besace. Le démon ne pouvait qu'en rire. Il ne comprenait pas ce genre de sentiments qui ne l'atteignaient pas. Peut-être avait-il déjà éprouvé de l'affection, mais jamais un autre démon l'avait mené dans la folie et la dépendance.

« Alors, qu'est-ce que tu comptes faire ? »

Le démon n'obtint pour seule réponse qu'un vague hochement d'épaules. Cette réponse pourtant peu convaincante sembla lui convenir. Ils restèrent un moment sans se parler. Leurs âmes semblaient même en communion à cet instant, tant leurs yeux, qui se fixaient dans la pénombre, en disaient long.

« Bon, moi je repars. Les autres ne vont pas tarder à se ramener. Bonne fête des morts, Kira. » ricana-t-il avant de disparaitre sans demander son reste.

La fête des morts. C'était un bien grand mot. La foule ne faisait que s'activer en cette période de fin d'année. Les villes avaient revêtit de somptueuses couleurs nocturnes, colorant les ténèbres de rouge, d'orange ou de bleu. Dans tous ces spectres de couleur, on aurait pu oublier la nostalgie montante du nouvel an. Les fêtes attiraient toujours beaucoup de monde au Mont Osorezan et le lieu était plus qu'effervescent sur ses flancs. L'hommage aux défunts était, comme à chaque fois, de la partie et rien ne pouvait ébranler cette ancestrale coutume. Les festivités n'empêchaient pas le respect de flotter au-dessus du nombre incalculables de stèles. Les familles venaient par milliers honorer leurs morts et solliciter leur bénédiction pour l'année à venir.

La dénommée Kira se tenait désormais seule au milieu des tombes, dans un lieu reculé où seule une unique famille avait un accès privilégié. Les Asakura. Elle était assise non loin de l'autel central, dans la neige. Son long manteau foncé contrastait avec le tapis de coton, cassait l'uniformité des lieux. A genoux, elle se tenait malgré tout droite devant une très ancienne stèle et venait d'allumer un bâton d'encens. Le froid et l'humidité avaient compliqué sa tâche mais très vite une douce odeur de fleur s'éleva en une fine fumée. Son visage était couvert par un capuchon d'où sortaient de longs cheveux blonds. Un frisson sembla la parcourir, tandis que ses lèvres bleutés et gercées articulaient des paroles inaudibles. Une prière à l'encontre de son interlocuteur disparu, sans doute. Des pas, que la neige n'avait pas réussi à étouffer complètement, se firent entendre dans son dos.

« Bonjour, Kira. » salua un grand jeune homme blond à lunettes, habillé de grands vêtements blancs.

L'interpelée tourna la tête et leva un sourcil interrogateur. Elle se releva avec assurance et dévisagea son interlocuteur d'un air hostile.

« Qu'est-ce qu'un X-law fait en ces terres sacrées ? Votre présence n'est pas autorisée ici. Je vous recommande fortement de prendre congé, Marco. »

A l'entente de son prénom, il eut un petit rire moqueur et releva ses lunettes d'une main. L'autre était plaquée fermement contre sa cuisse. Il tenait fermement une arme à feu, le pouce sur le cran de sécurité et l'index sur la gâchette. Prêt à faire feu, en somme. Il ne lui restait plus qu'à lever son bras, aligner sa cible avec son viseur, et faire mouche. Pour un tireur aussi chevronné que Marco, cela ne prendrait même pas une seconde. Son adversaire ne pourrait avoir le temps de ciller. D'autant plus que ce n'était pas des balles qui en seraient sorti, naturellement.

« Votre irrespect va bien au-delà de ce que j'imaginais, continua la dénommée Kira, Vous me décevez beaucoup. Vous avez même apporté votre fantôme protecteur, n'est-ce pas ? Je vous somme de partir. Et cela sur le champ. »

Une silhouette enfantine apparut derrière l'homme. Frêle et livide, une jeune fille aux cheveux d'argents et aux yeux rouges se planta aux côtés de son protecteur. Le décor neigeux lui allait à ravir. Elle était connue comme le leader des X-laws, un groupe de shamans ayant une égide commune : faire la justice. Mais la justice qu'ils conçoivent n'est pas aux goûts de tous, notamment aux goûts de Kira, qui en ces temps précis, considérait leur présence comme inappropriée. Leur source d'inspiration était une martyre : elle demeurait dans une prison de fer, aveugle aux horreurs du monde mais s'infligeant des terribles blessures par le biais de ronces et de clous. On l'appelait le plus souvent la Vierge de fer.

« Iron Maiden Jeanne ? siffla Kira, une visite encore plus inattendue. Certains se penseraient très honorés, mais je n'en suis que très peu convaincue. Soyons bref, que me voulez-vous ? Je ne pense pas que vous ayez fait un tel déplacement seulement pour venir me saluer. Surtout à l'approche de la seconde phase du tournoi des Shamans.

- Nous avons d'ailleurs appris, à ce sujet, que tu ne concourrais pas. Pourquoi es-tu revenue ?

- J'ai appris certaines choses qui se doivent d'être réglées au plus vite.

- Sache que la justice, nous la rendons et si c'est cela que tu recherches, tu seras la bienvenue dans nos rangs. Le mal est revenu est nous voulons le combattre et en venir à bout. Ton aide nous serait très précieuse. »

Jeanne n'avait encore rien prononcé et suivait attentivement la scène d'un air neutre. Sa venue ne devait qu'encourager une approbation de la part de l'interpelée. Après tout, quand cette personnalité se déplaçait, on approuvait avec respect et admiration. Rejoindre les X-laws, pour les personnes qui se sentent trahies par le système ou en quête de vengeance, c'est une aubaine. Pourtant, Kira fit un geste évasif de la main en riant et lança un regard de défi.

« Vous n'êtes pas les seuls à être venu me voir à ce sujet et sachez que ce n'était pas vous que j'attendais en ces lieux. J'ai des projets bien plus important que de faire la pitre en blouse blanche et vociférer des paroles endoctrinées.

- Naturellement. » répondit Marco.

Le ton qu'il avait employé était froid. Les paroles de la jeune fille avaient fait mouche. Il s'écoula quelques minutes de silence, chacun jaugeant l'autre, en attente de réponses. La tension était palpable. L'homme voulut pousser sa protégée dans son dos, craignant des intentions hostiles mais celle-ci se contenta de l'interpeler en tirant sur le pan de sa veste.

« Nous avons assez profané ces lieux et dérangé Kira dans ses prières. Retirons-nous afin de lui laisser le temps de réfléchir. Nous avons encore beaucoup de temps devant nous. »

L'homme ouvrit la bouche mais retint ses pensées et se contenta d'obéir aux instructions de Jeanne. Les deux étrangers tournèrent les talons et s'éloignèrent peu à peu. Le silence et la quiétude revinrent dès leur départ. La neige commença même à tomber en recouvrant leurs traces, comme pour effacer leur venue en ces lieux stériles. Kira ôta son capuchon afin d'être plus à son aise. Elle leva ses yeux gris vers le ciel. Les flocons effleuraient sa peau et s'y laissaient mourir sans bruit, en un dernier baiser glacé. Le vent gelé s'engouffrait sous ses vêtements. Ses joues rougies la brûlaient. Ses mains, emmitouflées dans des mitaines trouées et trop grandes, tremblaient. Tout ce froid, elle s'en sentait plus vivante encore. C'étaient des sensations qu'elle avait oubliées et les retrouver l'emplissait de bonheur. Elle regardait alors la neige tomber, appréciait son pouvoir sur sa peau.

La quiétude fut à nouveau brisée par la venue d'autres protagonistes. D'abord fantasmagorique, la silhouette voutée d'une vieille femme suivie d'une autre plus jeune se dessinèrent à travers la brume et à travers l'épais voile de flocons en mouvement.

« Eh bien, ma petite, tu es bien en avance par rapport à ce qui était convenu. »

La vieille femme était la doyenne du clan Asakura, Kino. De petite taille, elle était, comme à son habitude, vêtue d'un simple kimono. Ses pieds enveloppés dans des chaussettes étaient enfoncés dans la neige jusqu'à la cheville. Le froid mordant ne semblait pas atteindre cette personne que l'âge avait assagie. A ses côtés se tenait Anna Kyoyama, sa disciple. Certains la considèrent comme étant même sa fille adoptive, tant leur complicité est évidente.

« J'avais quelques prières à faire.

- En tout cas, c'est un plaisir de te revoir ma chère. Comme tu as pu le voir, ta venue n'est pas restée secrète bien longtemps. Nous avons croisé l'hélicoptère des X-laws. Si ces gens sont au courant que tu es là, qu'en est-il d'autres shamans plus dangereux encore ? Mais n'y pensons pas. »

Le petit groupe resta un moment à s'imprégner de la nostalgie et de la tristesse de ces lieux. Pauvres hères, pauvres mortels, condamnés à pleurer leurs morts.

« Je te présente ma disciple, Anna. Je t'en avais déjà parlé, de toute façon. Alors, tu ne concoures pas pour le tournoi ? Quel est ton but ? Si ce n'est le gagner, comme tout le monde.

- Stopper le mal. A la racine. Je ne peux plus laisser faire ça et notre famille en a bien trop souffert.

- Je suis d'accord avec toi. C'est juste qu'au vu de ton statut je m'étais dit que …

- Cela ne change absolument rien, coupa net Kira. Il y a de nombreuses choses qui se doivent d'être payées. Il faut bien répondre de ses actes à un moment ou un autre. »

Le visage de Kira s'assombrit à ses paroles et elle serra ses lèvres gercées. Son regard alla se perdre à nouveau sur la stèle et un voile de reproche passa dans ses yeux gris.

« Etant donné que tu recherches un groupe pour te rendre dans le second lieu du tournoi des shamans, commença Kino, je peux te conseiller mon petit-fils, qui est le fiancé d'Anna d'ailleurs. Cela me rassurerait de savoir qu'une shaman de la classe des dieux est là pour l'épauler dans un tournant aussi difficile. Il s'appelle Yoh et se trouve actuellement avec ses amis dans le désert. J'ai chargé Anna de lui amener le Livre des Shamans, vous n'aurez qu'à faire route ensemble. »

Les deux jeunes filles se dévisagèrent et se jaugèrent. L'une se demandant en quoi l'autre serait une rivale potentielle. Kira, quant à elle, s'interrogeait sur l'avenir des Asakura. Qu'est-ce qui faisait d'elle une femme capable d'endosser le rôle de la matriarche plus tard ? Pouvait-elle réellement prétendre au titre de la Reine de shamans ? Kino rit face à cet affrontement muet.

« Allons ! Votre but est le même, dans un sens. Anna, tu veux faire en sorte que Yoh soit en sécurité afin qu'il gagne le tournoi et le but de Kira n'est sûrement pas d'accéder au trône mais d'enrayer ce qu'on peut appeler une malédiction. Elle déchargera un peu mon petit-fils de sa lourde tache, ça ne peut lui être que bénéfique. Alors, ma chère, ma proposition te convient-elle ? »

L'interpelée ne répondit pas et se contenta d'hocher la tête, bien qu'un peu sceptique. Anna baissa sa garde face à la décontraction de son mentor.

« Bien, retrouve-nous dans … deux heures ? Cela te fait assez de temps pour prier ? Nous prendrons l'hélicoptère si le temps ne s'est pas gâté entre temps. Nous devons retrouver du monde à l'aéroport avant que vous ne partiez. Au fait, as-tu un fantôme gardien ?

- Ce sera amplement suffisant. Quant à un protecteur, Goldova m'a fait un bien beau cadeau pour mon retour. Ne t'en fais pas pour cela. » répondit-elle avec un sourire mystérieux.

Kino hocha la tête, sourit à la jeune fille, puis disparut avec Anna dans l'autel. Les lourdes portes claquèrent derrière elles. Le temps sembla s'écouler plus lentement à partir de cet instant. Désormais seule, Kira retourna s'agenouiller devant la stèle. Une sensation de tristesse saisit sa gorge et elle réprima un sanglot. C'était une scène qui lui semblait bien pathétique.

« Tu paieras enfin tout ça, Asaha. Tu paieras tout ce mal. »