Un réveil sonna dans la chambre voisine. 'tain, ça veut dire qu'il est six heures et demi. Il faut que je me lève et que je commence à me préparer pour le lycée. Je me redresse sur les avant-bras, puis je me souviens ; on est samedi matin. 'tain Nathan, tu fais ch*** ! Il a encore oublié de débrancher son réveil. Je me laisse tomber sur mon lit. L'oreiller n'étant pas très épais et le matelas assez dur, me tête pris un coup en retombant. 'tain, je m'écriais encore. Le journée commence mal. Comme il est encore tôt, je décide de me rendormir.
" Mélisaaaaaaaa ! Lève-toi, ils ne vont pas tarder ! "
Je reconnaitrais cette vois entre mille. Nathan, tu vas me le payer. Je me roulais en boule dans ma couette quand une main sortie de nulle part l'arracha d'un coup sec. Je me recroquevillais de plus belle.
" 'tain, Nathan, tu fais ch*** ! Rend-moi ma couverture, je gèle !
- Lève-toi, je te dis, ils ne vont plus tarder, tu ne seras même pas levée quand ils arriveront ! Il est déjà midi ! "
Vaincue, je me levais. :
" Bon, je vais prendre ma douche.
- Et ne restes pas trois heures dessous ! "
Nathan sorti enfin de ma chambre. Je pris distraitement quelques affaires et filais fans la salle de bain. Nathan avait déjà tout nettoyé. Un vrai maniaque celui-là ! J'enlevais ma chemise de nuit et filais dans la cabine. Après la douce chaleur de mon lit, il ne fallait pas s'attendre à ce que j'ai chaud ici. Je réglais rapidement l'eau : brûlante. Je ne supportais pas une once d'eau froide sur mon corps, sinon je la trouvais toujours gelée. Pendant que je me mouillais les cheveux, j'entendis qu'on sonnait à la porte. Je criais :
" Nathan ! Je crois qu'ils sont là ! "
C'était juste histoire de la faire râler un peu plus, il devait très bien les avoir entendu arriver. Il ne réagit cependant pas à ma petite réflexion car je l'entendis dévaler les escaliers. Il ouvrit la porte et j'entendis des éclats de voix. Je me dépêchais de terminer ma douche, sortis et me séchais. Je commençais à m'habiller quand je m'aperçut que j'avais oublié mon soutien-gorge dans ma chambre. J'enroulais une serviette autours de moi et sortis dans le couloir. De là, j'entendais les garçons en bas, qui parlaient. Je ne connaissais pas bien les amis de Nathan - ou plutôt pas du tout. Comme il a sauté une classe, nous ne traînons pas ensembles au lycée, il a ses amis et moi ... bon, je n'ai pas d'amis mais ce n'est pas grave, j'aime bien être seule. Avant qu'il ne saute une classe et ne passe en troisième alors que j'entrais en quatrième, nous étions toujours ensembles, nous avions les mêmes copains, les mêmes profs, les mêmes loisirs, nous faisions tout ensemble parce que nous y avions toujours été habitués. Mais à partir de là, il a changé d'amis, de cours, nous ne nous voyions plus que le soir et n'étions plus autant complices. Mais là, avec ce déménagement, nous sommes tous les deux au lycée maintenant. Bon, lui est en première alors que j'entre juste en seconde, mais je sentais que changer de maison comme d'établissement allait nous aider à resserrer nos liens.
Enfin c'est ce que j'avais espéré, sauf que, une fois là-bas, il est parti de son côté en le laissant toute seule. Je ne lui en ai pas voulu, je sais qu'il n'aime pas que je lui traîne dans les pattes, d'une parce que je suis sa sœur jumelle et que, nous le savons tous très bien, les jumeaux passent pour des bêtes de foire ; et de deux car nous ne sommes pas du même niveau, il est en première, je suis en seconde et il ne veut pas trop dire qu'il a sauté une classe car il ne veut pas courir le risque de se faire traiter d'intello, personne n'aime ça donc je le comprends très bien et je pense comme lui, c'est pour ça que je le laisse faire tranquillement. Et puis, je dois dire que comme ça, il me lâche les baskets lui aussi.
Donc je me glissais dans ma chambre et cherchais mon soutien-gorge parmi tout mon bazar sous mon lit. J'entendis les garçons monter et aller dans la chambre de Nathan. Nathan ... Mais oui, j'étais dans sa chambre hier soir, nous parlions de ses amis et je me suis changée là-bas. J'ai dû l'oublier en repartant. Zut. Je n'avais plus qu'à aller le chercher. Mais je ne peux tout de même pas aller lui demander bien gentiment de me rendre mon soutien-gorge devant ses amis, ce serait trop la honte. En même temps, ce n'est pas comme si j'avais le choix ...
Je frappais donc à la porte de sa chambre et l'ouvris.
" Nathan, tu peux me rendre mon soutien-gorge s'il-te-plaît ? "
Je m'arrêtais net. Nathan était sur son lit, face à moi. Et à ses pieds, assis en tailleur sur le sol, ses coussins sous les fesses, se tenaient ses amis. Ils étaient deux. Le premier était un grand brun beau comme un dieu, Apollon en personne. Il me souriait. Je détournais les yeux très rapidement et sentis mes joues qui me brûlaient. Comment j'avais pu parler si franchement ? Dire que j'avais perdu mon soutien-gorge devant Apollon, quelle folle ! Mais maintenant, il me appelais vaguement quelqu'un, sans que je sache vraiment qui. Je l'avais sûrement déjà croisé au lycée.
Le second était blond avec les cheveux frisés. Il avait l'air assez grand lui aussi, une bouille un peu ronde et avait un piercing à la lèvre. Bien que moins beau qu'Apollon, il dégageait quand même quelque chose de très agréable qui faisait que vous ne pouviez pas vous arrêter de le regarder. Puis je vis Nathan. Il était rouge de colère et de honte. Mais surtout de colère. Une grosse colère. Aïe. Ses amis se retenaient de rire. Il grommela :
" Il n'est pas là, tire-toi Mel !
- Mais si, tu sais, le noir et rose, je l'ai oublié hier soir en partant.
- Je te dis qu'il est pas là Mel ! S'énerva Nathan.
- Mais si, j'insistais, regarde sous ton lit ! "
Il s'exécuta, non sans avoir poussé un soupire au préalable et ressorti avec à la main ... mon soutien-gorge.
" Tu vois bien que j'avais raison, dis-je, contente de moi, tu veux bien me le passer maintenant s'il-te-plaît ? "
Toujours en bougonnant, il vint me le donner.
" Tu vas me le payer Mélissa ! "
Et je repartis dans ma chambre pour finir de m'habiller, plus rouge que jamais. |