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au 31 Mai 21 :
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Parce que dans un train, on s'emm...
Par yat
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
1 chapitre - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     7 Reviews    
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Parce que dans un train, on s'emm...
James Potter ferma le livre qu’il faisait semblant de lire.Ca faisait toujours bien, ça, de jouer les intellectuels. Il avait remarqué que les filles trouvaient ça charmant, en général.
Ce n’était certes pas sa technique habituelle de drague: il préférait utiliser son coté «charmant joueur de quidditch talentueux» mais on ne joue pas au quidditch dans le Poudlard express, alors il lui avait fallu s’adapter.
Il soupira. Seulement, c’était bien beau de préparer son image au cas où une fille entrerait, mais cela faisait une heure qu’il voyageait et le couloir restait encore et toujours désert.
Et il s’ennuyait. Notons que pas une seconde il ne lui était venu à l’esprit l’idée de lire effectivement son livre, allons donc, il n’allait pas commencer à s’intéresser à l’histoire de la magie à son âge, on ne se refait pas.
Il se maudit d’avoir choisi ce livre là.
...
Oh, au début, ça lui avait paru une bonne idée, certes, de pénétrer dans la librairie nonchalamment, de lancer un regard complice à la jeune stagiaire et de flâner dans les rayons tout en faisant mine de rechercher un ouvrage rare.Il avait aperçu Le quidditch, un art de vivre mais le regard désapprobateur de la libraire lorsqu’il l’avait pris l’avait immédiatement dissuadé de l’acheter. Il lui avait souri, et s’était emparé du premier bouquin poussiéreux qui passait sous la main, en le regardant d’un air passionné.
Bingo.
Elle s’était presque précipitée à ses cotés, lui demandant d’un air gourmant s’il s’intéressait à l’histoire de la magie, s’il avait déjà entendu parler du livre ou si c’était plutôt le titre qui l’avait accroché, c’est vrai que d’une certaine manière le titre est très révélateur du contenu ici, mais ce n’est pas toujours le cas il faut faire attention, pensez donc au dernier livre de Artus B. C. Dey, il annonce dans son intitulé une révolution dans la conception qu’on peut avoir des mécanismes de la III ème  révolutions des Gobelins en s’intéressant à l’influence qu’a pu avoir la libération des elfes de la foret Noire en tant qu’élément déclencheur, mais en lisant on se rend compte qu’il ne dit que des platitudes déjà ressassées encore et encore, vraiment c’est décevant, surtout venant d’un homme sérieux tel que lui, vous ne trouvez pas?
James avait acquiescé d’un air grave.
Tout en s’interrogeant sur la santé mentale de la demoiselle.
Y’avait il vraiment des gens jeunes qui s’intéressait à l’histoire de la magie? C’était difficile à concevoir.
Mais après tout, le seul aperçu qu’il avait pu avoir de cette discipline provenait de Binns, qui n’était certainement pas une référence en la matière.
Toujours était-il qu’il avait fini par se retrouver à prendre un café avec la charmante libraire dont il avait oublié le prénom avant de monter dans le Poudlard express. Le bouquin sous le bras. Pratique, ces librairies qui pullulaient sur le quai 9 ¾.Il regarda le titre et soupira à nouveau. Une histoire de la société pré-révolutions gobelines: de l’influence des mouvements gobelins sur les fondements de la hiérarchie sorcière actuelle.
Il aurait vraiment du acheter le quidditch un art de vivre.Mais qu’allait-il donc faire durant toutes ces heures de voyage?
Tout seul?

Il pesta contre Remus qui avait eu la mauvaise idée de se faire nommer préfet, tout en reconnaissant malgré tout que ce rôle était parfait pour leur petit loup préféré, contre Peter qui avait eu la mauvaise idée de se trouver une copine (ou contre la copine qui avait eu la mauvaise idée de se trouver Peter, non mais quand même, Peter, il fallait le vouloir.)
Et contre Sirius. Sirius avec qui il avait passé des vacances géniales, comme d’habitude, et encore celle là étaient des plus mémorables si l’on notait la réaction de Mrs Potter lorsqu’elle avait découvert ses deux petits chéris innocents, oh, malicieux mais si peu, avec deux jeunes filles dans leur chambre commune.
Oh, ils ne faisaient rien de mal. En fait, ils jouaient à un jeu moldu particulièrement amusant, le strip poker. Ensorcelé, naturellement, qui n’en a pas assez des nuls qui se défilent dès qu’il faut enlever son pull? Il avait tenté d’expliquer ça à sa mère, mais malheureusement, elle n’avait pas eu l’air de tellement comprendre. Il avait essayé ensuite de lui faire comprendre que c’était pas sa faute, d’abord, c’était Sirius qui les avait ramenées toutes les deux, tu comprends Maman Sirius est un grand séducteur. Elle l’avait regardé quelques secondes l’air effaré, puis avait éclaté de rire.
Et Sirius lui avait fait la gueule pendant 2 jours. Il s’était surpassé cette fois là.
Quel dommage que ces vacances aient été interrompues intempestivement par la maudite famille de Sirius. Encore une fois, il avait reçu un hibou en plein milieu du mois d’août lui ordonnant de rentrer sur le champ. La vieille Mrs Black trouvait toujours une excuse pour le faire rappliquer. Elle avait du mal, parce qu’officiellement, il n’y avait rien à reprocher à la famille Potter, si parfaite, sang pur, influents et si sympathiques.
Si sympathiques.
James grimaça.
Quiconque avait vu sa mère en colère avait du mal à prononcer le mot sympathique sans hésitation.
Mais avec tout ça, Sirius n’avait toujours pas rappliqué. Il avait reçu un message griffonné la veille, sur un parchemin sentant le moisi (ce qui arrivait souvent aux objets venant du square Grimmault. Mais il s’abstenait en général de le faire remarquer, s’étant pris un regard assassin la dernière fois par un Sirius vexé l’ayant pris pour lui, le pauvre, Sirius sentant le moisi manquait plus que ça. Prononcer cette phrase à voix haute aurait largement suffit à donner une bonne raison à son troupeau d’admiratrices de le lyncher)Désolé jamesie d’amour, tu prendras le train tout seul demain, j’ai encore deux trois trucs à régler, je rejoins Poudlard en milieu de semaine prochaine.Ne crève pas de jalousie, je sais que t’aurais aussi aimé une semaine de vacances en plus mais que veux tu, on est privilégié ou on l’est pas.
Sirius
Il pianota sur la banquette.
Aaaaarg.
Il était vraiment tout seul!
Et cette pimbêche de Evans, elle était toujours pas passée.
Au moins, ils auraient pu se disputer, s’insulter, ça aurait été divertissant, d’autant plus qu’il adorait voir son joli minois rougir de colère et ses mains se crisper, comme se retenant de lui sauter dessus avec hargne.
Et il n’aurait pas été si réticent que ça de la voir lui sauter dessus. Avec hargne, ce n’était pas forcément nécessaire, mais…
Il se reprit, fronçant les sourcils.Il avait des pensées bizarres sur Evans, en ce moment. Evans restait Evans, Evans n’était pas une fille normale, c’était son ennemie, et puis c’est tout. Quoiqu’en dise Sirius.
S’il continuait sur cette voie là, il finirait par fantasmer sur Snape.
Il grimaça de nouveau.
Beeerk.
Il regarda la porte d’un air suppliant. Il allait finir par devenir fou, à rester tout seul  dans son compartiment.
Bon, c’était pas forcément très malin de se mettre en bout de train, certes. Mais quand même. Il se souvint alors de la phrase que lui avait malicieusement adressé Dumbledore, l’année précédente, lorsqu’il l’avait pris en flagrant délit d’odieuse blague aux Serpentards. Il l’avait regardé, à travers sa cape d’invisibilité et avait prononcé en souriant.
Mr Potter, vous êtes quelqu’un de très… distrayant. Je vous conseille cependant de rechercher une certaine intériorité. Vous pourriez faire de grandes choses avec un minimum de concentration.
Il avait paru pensif. Puis avait ajouté dans sa barbe, littéralement, comme pour lui même.
Oui, de grandes choses.
Bon.Il pouvait faire de grandes choses selon Dumby.
Faire apparaître quelqu’un à sa porte, ça devait être dans ses cordes, non?
Il fixa  la porte.
Pris un air concentré.
James Potter était très fort pour prendre des airs.
Ferma les yeux, et se concentra vraiment.
Si, si, se concentra.
Pas qu’il y crût une seconde, mais au moins ça lui faisait passer le temps.
Que quelqu’un passe cette porte, que quelqu’un passe cette porte, hocus pocus.
Il attendit quelques secondes.
Rien.
Il allait ouvrir les yeux, quand à sa grande stupéfaction, il entendit la porte du compartiment coulisser, puis se refermer brutalement, et une voix masculine s’exclamer  «quelle garce!».
Sur le coup, il n’osa plus ouvrir les yeux. Effaré, il entendit la voix prononcer un sort de fermeture, et clore ainsi le compartiment.
Il entrouvrit un œil. Une silhouette grande et élancée s’affairait sur la serrure, puis entreprit de fermer les pseudo rideaux qui pendaient aux fenêtres du compartiment qui donnaient sur le couloir.
Cette fois, il ouvrit totalement les yeux.
Et la silhouette en profita pour se retourner.
James écarquilla un peu plus les yeux, si c’était possible.
Des robes noires, d’un tissu fin et qui promettaient d’être de grande marque.
Une stature haute, un maintien naturel, et une grâce qui ne paraissait même pas affectée.
Un insigne vert, orné d’un serpent, blason méprisé s’il en était.
Des cheveux blonds, fins, raides, presque blancs, encadrant avec classe un visage aristocratique.
Lucius Malfoy.
James n’en revenait pas.
Dumby était il à ce point un imposteur? Faire de grandes choses? Faire de grandes choses?!
Si dès qu’il se concentrait il faisait des bourdes comme celle de faire débarquer Lucius Malfoy dans son compartiment, il valait mieux qu’il en reste aux blagues à deux balles avec Sirius faisant intervenir des bricolages magique de bas étage, et éviter la soi-disant magie puissante de l’esprit.
Vraiment.
Bien sûr, James Potter ayant un minimum d’orgueil, il n’imagina pas une seconde que Malfoy puisse être arrivé par simple coïncidence.
On ne refait pas la star des Gryffondors.
Allons donc.
Il se dit soudain qu’il devait avoir l’air quelque peu ridicule à fixer Malfoy ainsi, et referma la bouche. Celui-ci sembla alors prendre conscience de la présence du gryffondor.
L’air agacé qui déformait inhabituellement son visage s’effaça, et laissa place au masque impassible qu’il avait coutume d’arborer. Il lança un regard hautain à James, sembla brièvement hésiter à repartir, puis s’assit en face du brun. Qui continuait à le fixer. Evitant soigneusement son regard, il croisa les jambes et regarda par la fenêtre. Puis vers la porte. Puis vers le sol. Pianota sur la banquette, imitant sans le vouloir le geste de James quelques minutes auparavant.
Enfin, il grimaça, et daigna regarder le Gryffondor.
James fut surpris de croiser le regard du blond.
Gris et froid, mais d’une rare intensité, il était si accordé avec le personnage de Malfoy que c’en était presque effrayant.
Il se dit que c’était la première fois que Malfoy le regardait dans les yeux.
Pas le voyait, non.
Le regardait.
Malfoy semblait être au dessus, d’habitude.
De deux ans plus âgé, il ne prenait pars ni aux chamailleries Gryffondor-Serpentard, ni aux tours foireux qu’ils se jouaient mutuellement.
Oh, il méprisait les gryffondors, oui. Peut-être même plus que tout autre serpentard, excepté Snape, naturellement.
Seulement, il avait une arme bien plus puissante pour les abattre.
Son regard.
Son regard vide de sentiment.
Son regard qui passait à travers les gens comme s’ils étaient si insignifiants qu’il ne pouvait même pas s’y attacher. Quiconque croisait ce regard se sentait nul pendant pas mal de temps après.
Parfois, il fixait quelque instant quelqu’un, puis terminait son rapide examen par un rictus méprisant et se détournait.
Une maîtrise de soi incroyable.Des phrases rares, courtes, mais si tranchantes qu’elle n’admettaient aucune répartie.
Lucius Malfoy maîtrisait parfaitement son rôle de prince des Serpentards.
Un jour, James s’était dit que le vrai Salazar Serpentard avait du être de ce genre là.Intelligent, dangereux, doté d’un sang froid exceptionnel. Beau. Et fascinant.Mais un vrai salaud, là dessus. Toujours était il que cet échange de regard était plutôt troublant pour le jeune Potter.
-Qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça…
Il hésita brièvement.
-… Potter.
Le brun ne fut pas vraiment surpris qu’il connaisse son nom.
Après tout, tous les Serpentards le haïssait par son rôle d’attrapeur vedette de l’équipe Gryffondor. Et il n’en était pas peu fier.
Le bond ne lui laissa pas le temps de répondre.
- Oh, laisse, je ne veux pas t’embarrasser.
James cligna des yeux, surpris.
Malfoy ne venait-il pas faire preuve de sollicitude?
Inconcevable.
-Je comprends parfaitement que je t’impressionne… Seulement, je te conseille de travailler ton air: Tu ne ressemble à rien paré de cette tête d’abruti dégénéré.
James grimaça. Il n’y avait pas cru une seconde, de toutes façons.
-Bien sur, Malfoy. Je suis désolé de t’avoir ainsi incommodé. J’ai l’habitude de contempler les… curiosités, vois tu. Et quand elles sont vraiment aberrantes, excuse mon effarement.
Lucius sourit.
-Ton humour ne s’améliore pas, à ce que je vois.
James sentit la colère l’envahir. De quel droit ce blond insipide jugeait-il son humour?
Et puis d’abord, son humour était très bien.
Fin, incisif, et toujours à propos.
Non mais.
- Qu’est-ce que tu sais de mon humour, toi?
- Oooh, ne t’énerve pas, cher Potter… J’ai simplement l’habitude de contempler vos incroyables stupidités assez fréquemment… votre acharnement est d’ailleurs assez impressionnant. Je dois le reconnaître.
Malfoy eu un sourire mauvais.
-Il faut certes vous accorder que la vie dans votre tour de preux chevaliers doit être des plus ennuyeuses. Ennuyeuse autant que vous, en fait.
James leva les yeux au ciel.
-Bien sûr, car la vie à Serpentard est passionnante, c’est bien connu. Entre les espèces de larve abruties qui rampent dans vos cachots et les pseudos sang-purs qui trouvent gracieux de se promener constamment et totalement inutilement  avec des airs de seigneurs, vraiment quel délire…
Cette fois, le sourire de Lucius montra ses dents blanches et bien rangées. Il plissa les yeux et murmura, insidieux.
-Puis-je savoir si tu vises quelqu’un en particulier ?
James secoua la tête d’un air agacé.
-Personne, personne… oh, si la larve, et bien…
Malfoy l’interrompit.
-Oui, certes, mais il n’est pas nécessaire d’épiloguer au sujet de Snape.
James dut se contenir de rire.
Lucius haussa gracieusement un sourcil.
-Ne te sens pas obligé de te retenir de pouffer en ma présence. Tu sais, mon opinion sur toi est déjà assez bien construite, ne te donne pas la peine de masquer ta crétinerie.
L’hilarité de James retomba aussitôt.
Il marmonna pour lui même.
-Je vais finir par croire que maman a raison…
Comme si ça lui avait été adressé, Malfoy lui demanda, l’air de ne pas y toucher.
-Ah oui? Et que dit la très sainte Mrs Potter à mon sujet?
- Tiens, cela t’intéresse? Je pensais que la noblesse de ton nom l’empêchait de se souiller des paroles des gens de basse extraction?
- Il se trouve que je m’en fiche éperdument, mais que nous sommes bon pour être coincés là-dedans encore quelques heures, et je m’efforce de faire la conversation. Crois bien qu’il m’en coûte, je n’ai pas l’habitude de m’abaisser à discuter avec des gryffondors, et encore moins des gryffondors stupides et orgueilleux.
Il marqua une pause, et sembla réfléchir.
-En fait, c’est un pléonasme.
James se demanda un instant s’il devait lui faire remarquer qu’il était mal placé pour parler d’orgueil, puis se ravisa.
-Et bien, si tu veux tellement savoir, ma mère dit de ta famille qu’elle est la seule capable d’ébranler ses convictions quant à la connerie.
-Ah oui? Et quelles sont ces convictions?
James sourit.
-Qu’elle n’est pas héréditaire.
Lucius eu une rapide grimace qui disparu immédiatement derrière un rictus méprisant.
Il détourna son regard vers la fenêtre, l’air de se désintéresser de la chose.
Mais James n’allait certainement pas s’arrêter là. Il avait l’avantage. Et il n’allait tout de même pas gâcher une si belle occasion de se payer la tête de Malfoy.
Malfoy, quand même.
Après tout, c’était une expérience intéressante de converser avec lui.
Cet arrogant blondinet n’avait jamais daigné lui adresser la parole avant ce jour, et pourtant il était à Poudlard depuis pas mal d’années. Alors que des dizaines (peut-être exagérait-il, mais il n’était pas si loin du compte) de jeunes demoiselles complotaient constamment pour élaborer des plans machiavéliques en vue d’être sa voisine à la bibliothèque, de partager sa paillasse en potions ou d’être nommée pour être son cobaye en métamorphose.
Il était James Potter, après tout.
Et l’autre qui fixait encore la fenêtre, l’air de ne pas y toucher.
James dut reconnaître que l’air savamment travaillé qu’il arborait lui seyait particulièrement. Peut-être avait il trouvé un maître dans l’art de paraître, après tout.
Un coude posé gracieusement sur l’accoudoir.
Les jambes croisées, une main négligemment sur le genou, plissant sa robe dans un effet des plus élégants.
James se demanda s’il s’entraînait devant la glace, et fronça les sourcils.
Il fut tenté de continuer son observation, à nouveau attiré par le visage fin de son vis-à-vis. Seulement, une voix l’interrompit, accompagnée d’un rictus railleur qui déforma les traits de Malfoy en un air venimeux.
Mais si délicieusement venimeux.
- Tu me regardes encore, Potter.
S’il en fut troublé, James n’en laissa rien paraître.
Il nota simplement sa naïveté.
Bien sûr.
Lucius Malfoy n’était pas du genre à regarder le paysage pour regarder le paysage.
En fait, il n’était pas du genre poète rêveur, en fait.
A première vue.
Il s’était plutôt amusé quelque minutes à observer le gryffondor qui le détaillait.
Le sourire satisfait qui fleurit sur les délicates lèvres du serpentard n’échappa pas à James, qui en fut légèrement surpris.
Ca ne cadrait pas.
Un sourire un peu gourmant, un sourire de satisfaction presque primitive, la satisfaction du chat qui s’arrête de laper un instant son bol de lait chaud pour savourer l’instant.
Enfin, les chats ne savourent pas l’instant.
Les serpents, peut-être.
Non.
Ca ne cadrait pas.
Mais déjà le sourire avait disparu, laissant place à l’habituel masque ironique.
Lucius se pencha imperceptiblement en avant.
- Tu es sous le charme, jeune Gryffondor ?
James haussa un sourcil.
Le serpentard se foutait clairement de sa gueule.
Il choisit de ne pas répondre.
Lucius enchaîna, levant les yeux au ciel d’un air affecté.
-Oh, j’oubliais, le grand James Potter est le chouchou de ces demoiselles, il n’a certainement pas ce genre de… tendances…
Le blond lui fit un sourire mesquin.
- Et il est certainement très heureux en amour, totalement comblé, comme le prouve la présence à ses cotés dans le compartiment d’une multitude de ravissantes jeunes filles suspendues à ses lèvres.
Cette fois, James eu du mal a retenir une grimace.
Que répondre à cela ? Le coté pitoyable de son début de voyage le cuisait douloureusement.
Il avait passé un bon moment tout seul, dans un train où la coutume était de passer des moments parmi les meilleurs de l’année, à faire semblant de lire un livre d’histoire de la magie.
Quelle déchéance.
Alors qu’il aurait pu le passer avec une fille à se dire des mots doux stupides certes, mais divertissants.
Ca aurait fait passer le temps.
Il eu une image fugitive d’Evans, mais la chassa rapidement. Il fallait qu’il arrête avec cette pimbêche. Cette stupide prétendue intellectuelle qui se targuait de tout savoir sur tout avec son air supérieur, sa manie de toujours passer les doigts sur sa mèche de devant pour la lisser, alors que ses boucles rousses lui allaient parfaitement bien d’ailleurs c’était assez accordé avec ses yeux verts et…
Oui, une garce.
Et en parlant de garce…-
Au fait, Lucius, quelle est cette charmante personne qui t’a forcé à supporter ma présence pendant tout le voyage ? Il doit s’agir d’un cas de force majeure… Je parle de cette  « garce » dont tu te plaignais il y a un instant.
Si Lucius ne tiqua pas à l’usage délibérément familier de son prénom, il se crispa à la fin de la phrase.
De quoi se mêlait-il, d’abord ?
Il lâcha, trop sèchement pour paraître indifférent.
-Cela ne te regarde certainement pas.
James sourit, d’un air si serpentardesque que Lucius paru frémir. D’une voix doucereuse il murmura.
-Bien… Si c’est un sujet sensible, par égard pour toi je ne l’aborderai pas… Après tout, c’était juste pour faire la conversation. Mais si ça te blesse
Lucius eu un mouvement d’humeur.
Il secoua légèrement la tête d’un air contrarié, faisant gracieusement -pour changer- voleter ses mèches blondes.
Il n’y avait pas à dire, ce mec avait de la classe.
- Il n’y a rien de sensible là dedans, stupide Gryffondor. Je fuis Black, c’est tout. Cette garce me harcèle depuis cet été si bien que je cherche le moindre espace libre pour respirer dès que j’en ai la possibilité.
James se dit qu’avec ça, il était bien avancé.
Des Black, des Black, il y en avait plein des Black.
Enfin, il se dit que ce n’était certainement pas Sirius. A moins que le jeune homme lui ait caché des choses sur ses orientations… A  bien y réfléchir, il avait bien cru entrevoir un intérêt particulier chez lui pendant l’été pour des créatures assez peu féminines, mais de là à harceler Lucius Malfoy, il y avait de la marge. Quant à Narcissa, elle avait bien trop de maîtrise d’elle-même pour s’abaisser à ce genre de pratiques. Toujours bien, toujours belle, toujours gracieuse, mi princesse évaporée, mi femme qui sait ce quelle veut et l’obtient, elle n’allait pas du tout avec l’image d’une harpie poursuivant Malfoy.En fait, elle cadrait mieux avec le rôle d’épouse pleine de présence du sieur Lucius. James constata avec un certain malaise diffus qu’il n’arriva pas sur le coup à s’expliquer qu’elle ferait une parfaite Lady Malfoy.Mais ça n’avait pas l’air d’être à l’ordre du jour, ces deux là s’ignorant royalement en règle générale.Il en conclut donc que ce devait être cette -pardonnez lui l’expression- connasse de Bellatrix. Après tout, ça cadrait très bien avec son personnage.
-Aah, oui, je comprends. Bellatrix est une vraie plaie.
Lucius acquiesça à contrecœur.
-Mais elle est jolie. Je serais toi, j’en profiterais bien et…
Il s’interrompit à la vue du rictus effaré de Malfoy.
-Quoi ?-Tu te fous de ma gueule ?
James nota au passage que Lucius avait oublié son langage châtié un instant.
- Elle est laide comme un pou !
James haussa les épaules.Il n’aimait pas trop le style de Bellatrix, en fait il ne supportait pas du tout la jeune fille, ce qui n’aidait pas, mais il fallait lui concéder son apparence assez  plaisante. Variation réussie de sa sœur aînée, elle gagnait en charme ce qu’elle perdait en beauté. Sans le pouvoir de fascination propre à sa sœur, sans sa prestance, sans sa blondeur, elle s’en sortait tout de même plutôt bien.
Mais il préférait les rousses.
Oui, bon.
- Non, elle est plutôt pas mal. Quand elle n’ouvre pas sa bouche de Serpentarde mesquine et stupide, elle passe.
Lucius grimaça.
-Tu n’as vraiment aucun goût, mon pauvre. Enfin, n’en demandons pas trop aux Gryffondors… Après tout tu te tapes bien cette rousse insipide…
James réagit au quart de tour.
- Lily n’est pas insipide ! T’es vraiment con, toi…
Il fit une pause, conscient qu’il n’avait peut être pas répondu comme il fallait.
- Et puis je ne sors pas avec elle, en plus.
Lucius prit un air désolé.
- Oh, pauvre Potter. Tu dois être bien frustré, alors.
James ne répondit pas. Il n’y avait rien à répondre, de toutes façons. Et puis c’était normal d’être frustré, à son âge. C’était l’excuse qu’avait servie Sirius à Mrs. Potter le fameux jour du strip Poker. En plus, bon, on ne pouvait pas dire qu’il ne pensait qu’à ça. Après tout, il savait se tenir. C’était pas ce stupide blond qui pouvait lui dire quoi que ce soit, d’abord. Il devait s’en faire, des conquêtes, avec sa figure d’ange. Avec ses yeux.
De très beaux yeux, vraiment.
Une belle bouche, aussi.
Des lèvres fines et bien dessinées, étrangement gris-rose.
Un peu humides sur le bord gauche, là.
James se dit que si Malfoy avait été une fille, il n’aurait pas craché dessus.
Puis se demanda pourquoi il avait un peu trop chaud au visage, soudain.
Et eu un mauvais pressentiment lorsqu’il croisa le regard moqueur de Lucius.
- Ca va, Potter ? Tu es tout rouge, mon pauvre.
Il prit un air compatissant.
-Tu as besoin d’aide ? Tu es malade ? Tu as de la fièvre, certainement… Attend, je vais t’aider, petit Potter.
Le regard noir de James ne l’empêcha pas de s’installer à ses cotés, faisant à nouveau étrangement grimper la température corporelle du Gryffondor.
James se dit que l’histoire de la magie lui faisait un effet bizarre, ce jour là. Il arrêterait cette stupide matière diabolique bientôt, de toutes façons.
Alors que Malfoy faisait mine de s’approcher pour l’ausculter railleusement, il parvint à murmurer.
- Dégage, Malfoy.
Il était déjà bien trop proche, en plus. Pourquoi avait-il voulu se mettre ici, d’abord ?
Il était très bien là où il était.
Et puis il se sentait parfaitement bien.
Avant.
En tous cas avant que ce stupide serpentard parte dans son délire.
- Mais pourquoi, James… Tu ne veux pas que je t’aide ?
-Dégage.
Ca sonnait plus faux, étrangement. James remarqua que sa voix n’était pas normale. Un peu rauque ? Un peu étranglée ? Un peu des deux ? Pas normale, quoi.
Il se rassura en constatant que celle de Malfoy, si elle ne s’étranglait certainement pas  -certaines choses ne sont pas concevables- n’en était pas moins légèrement rauque.
Il avait de quoi s’en rendre compte, vu qu’elle était proche, très proche.
Sa voix.
James se demanda s’il était possible qu’une voix fût proche.
Une voix sortait d’une bouche, de toutes façons.
Une jolie bouche.
Ça devait être la bouche qui était proche, certainement.
Oui, proche.
Un peu trop.
Que faisait la bouche de Lucius Malfoy si proche, déjà ?
Il ne savait plus trop.
Mais elle était énervante, cette bouche, à faire semblant d’être proche.
Et puis Malfoy avait toujours été exaspérant.
Mauvais.
Méchant.
Un connard.
James se saisit de ses lèvres presque violemment.

/°/°/°/

Rémus sourit à Lily. Vraiment, il appréciait beaucoup la jeune fille.
James était quand même un peu con, à bien y réfléchir.
Elle soupira.
-Ecoute, Rémus, je pense qu’on a fini, là. Allez, vas y, va rejoindre ton crétin d’ami qui doit se morfondre dans son compartiment tout seul depuis le départ.

/°/°/°/

Lucius plaqua le brun contre la banquette. Celui-ci grogna faiblement puis laissa l’autre reprendre le baiser murmurant un vague « connard ».

/°/°/°/

Rémus s’arrêta devant la porte du dernier compartiment. Vraiment, quelle idée de se mette en queue de train…La poignée était bloquée.
Il murmura un vague Alohomora étonné, et la porte coulissa.

/°/°/°/

Lucius s’arrêta brusquement et releva la tête. Suivant son regard, James vit avec effroi la porte du compartiment s’ouvrir.
Et un Rémus apparaître sur le seuil.
-J’en ai enfin fini, j’espère que tu t’es pas trop enn…
Il stoppa.
Son visage se décomposa.
-James…
Il faut dire qu’un James tout ébourriffé, tout rouge, tout collé à un Malfoy n’était pas forcément le spectacle auquel il s’attendait.
Il faut lui pardonner.
Malfoy réagit bien plus vite, et se saisit de sa baguette.
-Oubliettes 
!Il y eut un flash.
Puis Rémus s’affaissa lentement sur le sol.
James se précipita à ses cotés.
-Non mais t’es malade, c’est un sort interdit !
Lucius haussa un sourcil d’un air dubitatif.
-Putain mais c’est Rémus, merde, pas ta pouffe de Bellatrix ! C’était pas là peine de sortir un Oubliettes !
-Ah oui ? Tu aurais préféré qu’il continu à jouir du spectacle ?
Lucius sourit.
James marmonna.
-T’aurais pu au moins bien fermer la porte…
- Le sort de fermeture visait Bella, Je me fiche éperdument de tes amis.
Il lui vola un baiser.
-A plus tard, Potter, on arrive.
Et sortit.
James regarda l’air coupable Rémus papillonner.
-James ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
-Oh, euh… bah… t’a fait une sorte de malaise, en fait.
Il tenta un trait d’humour.-Il vous épuisent, chez les préfets, ou quoi ?
-Non, je… bizarre.
Il se releva, et s’assit sur la banquette.
- Alors, tu t’es pas ennuyé ? Pas trop dur ?
-Non, euh… enrichissant. J’ai un peu… étudié.
Rémus plissa les yeux.
-Dis moi James, tu me cacherais pas un truc là ?
James rigola.
-Si tu savais tout ce que je te cache, Rem…
Rémus avisa le bouquin poussiéreux qui traînait encore en évidence.
-James…depuis quand tu t’intéresses à l’histoire de la magie ?

Fin… ?


Je serais curieuse d'avoir vos avis... Est-ce que ça reste un one-shot? après tout, c'est bien de laisser de la place à l'imagination... Ca peut rester une simple anecdote dans l'histoire de James Potter, comme le début d'une histoire compliquée entre les parents de nos petits favoris... (en tout cas les miens ^_^)

 
     
     
 
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