C’était un jour d’automne. Où j’ai commencé à le fréquenter. Juste avant maintenant, je ne l’avais jamais remarqué. Il faut dire que je ne me préoccupais que de ma petite personne. À qui aurai-je bien pu prêter attention ? Ce monde n’était qu’un flot de gens malsains, s’envoyant coups de couteaux dans le dos et se trahissant sans cesse mutuellement. Toujours et toujours… Ils n’en avaient jamais assez. Je me suis souvent demandée si au départ les hommes pensaient et agissaient de cette manière. Certainement, oui. De toute façon, à quoi bon essayer de s’intéresser à eux ? On ne pourra jamais les changer. Ce n’est pas que je me sens plus différente ou tout simplement unique. C’est juste que j’aie l’impression de voir les choses autrement. C’est tout. Suis-je la seule au monde, à posséder les mêmes points de vues et idées ? Sûrement. En tout cas c’est ce que je ne cessais de me répéter depuis bien longtemps. C’est pour cette raison, que je ne m’intéresse qu’à mes petits « problèmes ». Avant de le rencontrer, je cumulais raté sur raté. J’en prenais l’habitude, depuis mes 7 ans, le jour où je me suis retrouvée tête la première dans la poubelle ; devant tous les enfants du quartier. Ne me demandez pas comment j’ai fait, moi-même je n’en ai aucune idée. Malgré les nombreuses hypothèses trouvées, une seule se rapprochait au mieux de la réalité. Je portais la poisse. C’est simple et si évident. Très peu de personne croient aux superstitions, moi-même je rejette l’idée. Mais, quoi d’autre alors ? Je ne sais pas comment, mais depuis cette scène assez honteuse, j’ai pourtant bien dû déclencher quelque chose. Aucune importance. C’est bien trop tard pour en avoir des remords.
Bien sûr, ma réputation en prit un sacré coup. Au fil des années, mes camarades m’évitaient et moi j’essayais de disparaître. Au lycée, les gens oublièrent vite mon nom, pour mon plus grand bonheur. Et ce genre d’accidents n’arrivait désormais, qu’en ma seule présence.
Je n’avais jamais eu d’amis et je m’en moquais éperdument. S’il un jour, on m’aurait affirmé que je rencontrerais quelqu’un qui chamboulerait ma vie ; je me serai bien foutue de sa gueule. Si déjà, on se daignait seulement de m’adresser la parole. Pourtant, je me trompais du tout au tout. |