J'ai pris plusieurs fois de mauvais chemins. Je me suis plusieurs fois cassé la gueule. Pourtant, je suis toujours là. Faible, mais là.
Quand on dit « tu te relèveras plus fort », tout ça, c’est des conneries. On essaie tant bien que mal de te remettre sur nos deux pieds mais, à force de tomber, on est bien amoché. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer, mais on fatigue. On en peut plus. On a plus envie de commencer autre chose alors qu’on connait déjà le dénouement. Tu vois, tout ça, je le ressens déjà depuis longtemps… Tu vas me dire « mais tu es jeune, tu as toute ta vie, ça va s’arranger ». Désolé mais j’en ai marre. C’est tout le temps la même chose et on nous dit « battez-vous pour votre vie ». J’en peux plus de ces discours. Tôt ou tard, on sera tous au même endroit alors, se battre, souffrir, essayer de résister, échouer, recommencer, se relever, rencontrer, se quitter… J’en ai marre. Je préfère encore mourir, et rester paisible dans mon dernier lit ; que ce soit moins long, moins douloureux… Je reste pour une personne. Une seule et unique personne… Quand elle me parle je vois mes joues rougir. Non je ne suis pas immunisée contre son sourire. J’essaye juste de lui échapper mais son petit air glamour ne quitte plus mes pensées. Je sens sillonner mon cœur et sans dire mot je le regarde mais elle ne voit pas ma douleur j'ai envie de chialer mais je m'en garde. Quand bien même espérer que d’avoir quatre ou cinq qualités pour rendre son monde plus bleu. A quoi bon résister à cette brume d'enfer où depuis je suis noyé je me fous la tête en l'air. Rien que d'y penser je n'en dors plus la nuit.
Ne vois-tu pas mes yeux saigner comme mille artères ? Ne vois-tu pas les cieux embrumés de ma colère ? Moi je ne vois rien juste le bleu de tes yeux il fait trop noir dans les miens mais je fais ce que je peux. J'y crois encore. Je ne me laisse pas mourir juste en quête de ton sourire. Alors, je prends sur moi. Juste un sanglot de plus que je verserais, avant de sauter. Avant d’en finir. Avant de me noyer dans ce chagrin. Avant de ne plus y voir, embrumé par ces regards. Juste, avant de mourir. |