When will I see you again ?

You left with no goodbye, and not a single word was said

No final kiss to seal any seams

I had no idea of the state we were in.

Les clés tournent dans la serrure. Après une journée de travail harassante, je retrouve enfin notre chez-nous. Ce cocon que nous avons construit pas après pas, jour après jour. Cet appartement, c’est toi, c’est moi, c’est tout simplement nous. J’aime savoir lorsque je dépose ma blouse de travail dans le vestiaire que je vais pouvoir porter un autre vêtement en rentrant : tes bras. Simplement tes bras autour de mon corps. Ce soir encore, j’en rêve. J’ouvre la porte, et je me retrouve enfin dans notre cocon. Je m’y suis toujours sentie aussi bien. C’est idiot hein. Je sais que si je te racontais tout ce que cet appartement représente pour moi, tu te moquerais. Pour toi, ce ne sont peut-être que des meubles, qu’une cuisine ou encore qu’une assiette. Pour moi, c’est tout le contraire. Cette assiette : tu y avais déposé les pâtes lors de notre premier repas sur les cartons. Cette cuisine : nous avons fait l’amour sur le plan de travail. Tout me rappelle toi, nous. Notre amour. Je jette négligemment mon sac sur le fauteuil et crie ton prénom. Es-tu enfin rentré mon amour ? Je ne sens pas l’odeur du dîner comme d’habitude, ni le bruit de la douche. Tu es encore au travail, j’en suis sûre. Toujours à faire passer ton travail en premier. En restant à tes côtés, je le savais. Je ne passerais jamais avant, mais j’avais fini par m’y faire. Ce travail, c’était une part entière de toi. Alors j’accepte. Je m’affale sur le canapé, en t’attendant. J’attends que tu passes le pas de la porte pour me serrer dans tes bras. J’attends que tu me dises que je t’ai manqué, que tu as pensé à moi toute la journée. Je t’attends, je pourrais t’attendre des heures. 

I know I have a fickle heart and bitterness

And wandering eyes and a heaviness in my head.

Une feuille sur la table basse finit par attirer mon attention. Une facture, un petit mot d’amour ? Tu as l’habitude de coller des post-it sur le frigo pour me demander quel pain je voudrais pour ce soir ou encore un post-it sur ma lampe de chevet pour me dire bonjour quand tu pars plus tôt que moi. J’aime tant tes petites intentions. Je prends la feuille et la lis. Une fois, deux fois, trois fois. Mes doigts se crispent sur le papier. Je sens la feuille se déchirer un peu plus. Tu es parti. Tu m’as laissée. Cette lettre n’est ni un mot d’amour ni une liste de courses. C’est un adieu. Tu m’as quittée. Du jour au lendemain. Je ne te verrais plus passer le pas de la porte. Pourquoi ? J’ai murmuré ce mot une centaine de fois. On est heureux, je le sais. Pourquoi me quitter ? Qu’ai-je fait ? Mon amour, je ferais tout pour que tu reviennes. Je changerais, je serais cette autre femme. Qui est-ce ? Qui est-elle ? Est-ce que je la connais, l’ai-je déjà croisée ? Toutes ces questions me font mal. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi est-ce que ce soir, je ne m’endormirai pas dans tes bras ? 

But don't you remember, don't you remember

The reason you loved me before

Baby please remember me once more

When was the last time you thought of me ?

Or have you completly erase me from your memory

I often think about where I happen to roam

More I do, the less I know.

Veux-tu réellement m’oublier ? N’ai-je plus aucune place dans ta vie ? Questions, questions. Encore et encore. Je veux juste arrêter de souffrir. En quelques lignes, tu as réduit à néant trois ans de relation, trois de toi et moi. Pourquoi ? Les larmes ne coulent pas, elles ne coulent plus. Je veux que tu reviennes. Je veux t’appeler, te dire à quel point je t’aime. A quel point, chaque jour me fait t’aimer un peu plus. Nos engueulades, nos désaccords, peu m’importe. Je t’aime car tu es toi. Je ne veux pas que tu changes. Mais si toi, mon amour, tu me demandes de changer, je le ferai. Si tu veux une femme forte, je serai cette femme forte sur laquelle tu pourras t’appuyer. Si tu veux une femme douce et aimante, je serai cette femme auprès de laquelle tu pourras te reposer. Mais pitié, par pitié. Je ne veux croire que tu crois en ces mots, ceux que tu as balancés sur ces feuilles. Tu ne peux pas me quitter. Je suis tout pour toi. Je le sais. Tu me le dis quand on fait l’amour. Tu me chuchotes à l’oreille que je suis la seule, l’unique. Tu me glisses dès que tu peux que tu m’aimes. Alors comment tout a changé ? Qu’ai-je fait ? Je changerais tout en moi pour que tu me reviennes. Je t’en prie. Ne me laisse pas.

But I know I have a fickle heart and bitterness

And a wandering eye, and a heaviness in my head

But don't you remember, don't you remember

The reason you loved me before

Baby please remember me once more;

Je relis chaque mot de la lettre. J’y vois des mots qui n’ont rien à faire là. Je veux les remplacer. Je veux gommer «séparation», « rupture», «changement», «Julia». Je ne supporte plus de les voir noir sur blanc. Ils me narguent, je le sais. Ils sont là, me jettant à la figure ton départ. Tu as quitté notre cocon, pour vivre avec une autre femme. Plus douce, plus aimante, plus comme toi ? Je sais que nous sommes différents. Mais tu aimes notre différence, n’est-ce pas ? Tu t’amuses de mon côté fleur bleue alors que tu es terre-à-terre. Tu aimes ma mémoire de poisson. Tu aimes tout cela, je le sais ! Je le sais. Tu me l’as dit tellement de fois. Personne ne peut mentir avec un tel aplomb. Je suis sûre que ce sont ces mots sur la lettre qui mentent. Je sens mon coeur se serrer. Tu ne rentres pas. Je cours vers notre chambre. Je fouille l’armoire. Je me rue vers la salle de bain. Rien. Plus aucune trace de ta présence. N’étais-tu qu’un mirage ? Non. Je sais qu’encore hier, tu étais en moi. Je sais qu’hier nos deux corps ne faisaient plus qu’un et que tu as crié ton amour pour moi. J’entends encore ta voix. Où est ta brosse à dent ? Où sont tes cravates ? 

I gave you the space so you could breathe,

I kept my distance so you would be free,

And I hope that you find the missing piece

To bring you back to me.

Je me laisse glisser contre le mur. Je suis prête à te laisser de l’espace, à te laisser respirer. Je te promets de t’attendre, si tu me promets en retour de me revenir. Tu reviendras...Je le sais. Ce soir, te rendant compte que je te manque, tu passeras le pas de la porte. Tu habilleras mon corps de tes bras et tu me chuchoteras ton amour. Je te prouverais à quel point tu m’as manqué. Des heures sans toi sont insupportables. J’ai chaud. Il me faut moi aussi de l’air. En ton absence, je suffoque. Je me lève, m’accroche au robinet, puis bois une gorgée. Je me regarde dans le miroir. Sur le miroir, un post-it. Je l’arrache, et le lis. Ca doit être toi ! Tout ça ne doit être qu’une blague.

Nous sommes le 13 décembre 2012 ma chérie.

Marc est parti le 15 septembre 2011. 

Il s’est marié le 13 mai 2012.

Tout va bien se passer, ce n’est qu’un petit oubli.

Appelle moi quand tu vois ce message.

Je t’aime ma Caro. 

Je relis le message, reconnaissant l’écriture d’une amie. Comme tous les soirs, j’ai tenté d’oublier. Tenté d’oublier que tu es parti il y a si longtemps. Mais tu sais, je t’attends. Tu peux revenir quand tu le souhaites. Je t’aime, tu le sais ça ? Je sais que tu le sais. Je commence à rigoler, nerveusement. Je sais que tu m’aimes...Mais tu as décidé de l’aimer aussi. Alors j’attendrais que tu t’en lasses et que tu me reviennes. Tu reviendras. 

When will I see you again ?

                                                     °°°°

Le téléphone sonne. Je me jette dessus. C’est Caroline ! Il est 21h34. Elle a encore oublié. Demain encore, j’irai lui coller ce post-it sur son miroir pour le lui rappeler. Lui rappeler qu’il l’a quittée il y a déjà si longtemps. Elle refuse de me croire quand je lui dis de vive voix. Alors je lui écris. Jour après jour.

En espérant qu’un jour, elle me croit.

                                                      °°°° 

Bonsoir ou bonjour ! 

Premier one-shot publié sur manyfics ! Il est fort, fort court !

La chanson : Don't you remember, Adèle

N'hésitez pas à critiquer !

Chlove