Il était rare de voir un couple avec autant de complicité que celui de Lys et Sora. Ils étaient assortis dans tous les domaines. Physiquement, c'était un magnifique couple aussi. Chacun avait une longue chevelure couleur jais. La jeune fille les avaient longs et relâchés dans son dos. Une frange droite s'occupait aussi de cacher son front. Son petit ami, lui, les avait qui cascadaient sur ses épaules et qui cachaient son front avec quelques mèches désordonnées. Les pupilles du garçon étaient bleuâtres qui tournaient au violacé tandis que celle de la jeune fille étaient couleur lie de vin. Leur peau était pâle mais pas blafarde. De jolies peaux opalines. Le couple s'habillait comme des modèles, mais ne s'en vantait pas. Cela faisait plus de 3 ans qu'ils étaient ensembles. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Tous deux étaient intelligents et avaient donc prévus d'aller dans la même université plus tard. Ils étaient vraiment faits pour être ensemble. Leur caractère froid commun, leur goût pour l'humour noir que seuls eux comprenaient... Ils étaient étranges mais tellement compatibles. Et pourtant, certains anciens camarades de la jeune fille pouvaient affirmer qu'elle n'était pas comme ça avant leur rencontre. Qu'elle était quelqu'un d'enthousiaste qui pouvait parfois passer pour une fille stupide. Mais après tout, les gens changent.
C'était un jour de cours comme les autres. Dans la grande allée qui remontait à leur lycée, il y avait un banc. C'était là qu'ils allaient toujours s'assoir ensemble. Ils parlaient, riaient, s'embrassaient... Ils étaient seuls dans leur monde. Sauf cette fois-ci. Un adolescent était dressé devant eux à rire. Bien que de loin, on ne pouvait dire s'il s'agissait d'une adolescente ou d'un adolescent. Seulement, ses vêtements masculins affirmaient sa sexualité. Ses longs cheveux bruns tressés atteignaient ses reins et ses grands yeux prehnite fixaient le couple avec un regard qui semblait vide. Comme s'il ne les voyait pas. Le garçon aux cheveux noir étouffa un rire avant de poser une paire de lunette sur le nez de son ami. Ce dernier éclata d'un rire franc alors que ses yeux reprirent vitalité. Les cerisiers qui berçaient le chemin pleuvaient de pétales rosés, entourant le trio de sa magnificence. Le tableau de trois adolescents, riants, les pommettes rougissantes ; les pétales des cerisiers leur pleuvant dessus et les rayons du soleil qui perçaient à travers les branches. Mais quelque chose semblait quand même étrange. Le trio était entouré d'une aura malsaine, une sensation d'horreur. Le tableau magnifique changea rapidement et les pétales rosés devinrent ensanglanté et, une fois tombés sur le sol, se liquéfiaient en une flaque sombre. Le liquide s'écoulait le long du chemin et arriva aux pieds des adolescents qui ne riaient plus. Alors que les deux garçons étaient tâchés de sang, la jeune fille se décomposait à vue d'œil. Les morceaux de sa peau verdâtre s'envolaient au gré des bourrasques de vent et l'androgyne regardait le cadavre d'un air mauvais alors que l'autre adolescent subit le même sort que sa petite amie. Une fraction de seconde plus tard, les adolescents se remirent à rire en chœur. Mais personne ne remarqua le sourire mauvais de l'androgyne.
Des frissons parcourraient l'échine du garçon aux pupilles abyssales. Sa petite amie eut la même réaction. Leur ami avait de nouveau le regarde vide. Mais pour une fois, semblait bien les voir. Ses lunettes sur le bout de son nez le prouvaient. Ses lèvres étaient étirées en un rictus qui effrayait le couple. Ils étaient toujours sur le chemin remontant à leur établissement scolaire.
Les pétales des cerisiers s'écrasaient sur le sol. Ils étaient noir encre. Le bois des arbres pourrissait à vue d'œil. Les yeux verdâtres de l'adolescent luisaient dans l'obscurité de fin de journée. Les feuilles des arbres aux environs tombaient lentement sur le sol, mortes. Le vent se faisait frais, de plus en plus glacial. De la buée froide s'échappait des lèvres des deux autres adolescents tellement ils respiraient difficilement. D'autres lycéens qui empruntaient le chemin étaient allongés sur le sol et se mourraient. Ils pourrissaient beaucoup trop vite pour que ce soit naturel. L'odeur de putréfaction emplissait l'air. Le couple se regardait, pétrifié. Ils se retenaient chacun de vider leur estomac. Tout le lieu semblait se décomposer sous leurs yeux. Le garçon brun s'approcha de la jeune fille. Cette dernière voulait reculer, s'enfuir en hurlant. Mais elle était pétrifiée sur place, comme son petit ami. Le brun se tenait devant elle et approcha une main en direction de sa poitrine et sous le regard effaré du noiraud, il l'enfonça dans le poitrail de la jeune fille. Un rictus satisfait trônait sur ses lèvres alors que le sang de sa victime lui avait éclaboussé le visage. Il posa ses doigts libres sur son visage et les passa à ses lèvres. De sa langue il chatouilla ses phalanges et avala le liquide carmin. L'autre adolescent fixait le garçon qui retirait violemment sa main de la poitrine de la fille. Son poing se resserrant sur le cœur de cette dernière. Il battait encore légèrement avant de s'arrêter brutalement après que l'androgyne eut tiré sur les artères que le reliait au corps maintenant sans vie. Il serrait fortement et le sang dégoulinait de plus en plus de sa main refermée sur l'organe.
Les yeux saphir de l'adolescent témoin de la scène étaient écarquillés. Ils déviaient entre le corps de sa belle, qui commençait sa décomposition sur le sol mouillé de son sang, et celui de son ami qui était toujours en train de serrer le cœur de la défunte. Sa bile remonta le long de sa gorge et il rendit le contenu de son estomac sur le sol, s'éclaboussant au passage. L'androgyne, qui continuait à serrer le plus fort qu'il pouvait l'organe vital maintenant mort de sa victime, finit par presser un coup plus fort et l'organe explosa. Le sang l'éclaboussant lui et l'autre adolescent. Après avoir balancé au loin les résidus du l'organe explosé, il se pencha sur le corps au sol, un couteau à la main. Il ne tarda pas à l'enfoncer dans l'estomac de la défunte. Il découpa chaque parcelle de sa peau, la mutilant et la faisant saigner. Son visage était tellement épanoui qu'il ressemblait à un gamin bienheureux. Ses yeux riaient alors qu'il donnait des multitudes de coups de couteau dans le cadavre et qu'il retirait un à un les organes. L'autre adolescent recula. Il percuta le banc et s'écroula dans le sang de sa (maintenant défunte) petite amie et dans ses régurgitations. Le garçon aux pupilles prehnite s'amusait à ressortir les organes de la morte et à les presser un à un jusqu'à ce qu'ils explosent. Un rire enfantin franchit la limite de ses lèvres à la vue du visage de martyr de l'adolescent affalé sur le sol. Ce dernier ne pouvait rien faire d'autre que de regarder le massacre de l'androgyne sur le cadavre de son ancienne petite amie. Les yeux émeraude se nuançaient pour finir avec des nuances rougeâtres qui devinrent vermeilles avant de retourner à leur vert original. Sa peau opaline était tâchée de sang. Il se releva doucement et lécha ses doigts pleins de sang de sa victime. Il donna un coup de pied violent dans le cadavre et se retourna vers sa future victime.
Un sourire doux trônait sur ses lèvres. Il se rapprochait alors que l'autre poussa le sol avec ses pieds pour s'éloigner. Ses yeux étaient rougis et gonflés alors qu'il avait pleuré lors du précédent carnage. La personne devant lui était un monstre. Sa force n'était pas humaine et son attitude non plus. L'androgyne était penché sur l'autre garçon, ses émeraudes plongées dans les saphirs. Le regard émeraude était doux. Comme son sourire. Le noiraud était surprit. Totalement perdu. L'attitude du garçon au dessus de lui était totalement contradictoire avec ses actions. Et sans qu'il n'en sache la raison, l'autre se pencha un peu plus sur lui et posa ses lèvres sur celles du garçon aux cheveux de jais. Ses grands yeux toujours ouverts et fixant les saphirs. Les deux bouches étaient pressées l'une contre l'autre et se mouvaient dans une danse langoureuse. Le meurtrier ferma ses paupières, suivis de près par le noiraud. La scène était insolite, si ce n'est, irréelle. Les deux garçons se relâchèrent, essoufflés et confus. Aucun de deux n'avait parlé. Le paysage changea. Les cadavres des autres lycéens n'étaient plus présents. Le sang ne s'écoulait plus le long du chemin et l'odeur de pourriture avait disparue. Les pétales des cerisiers étaient de nouveau rosés et tombait sur le sol. Les autres arbres avaient retrouvé leur vitalité et leurs feuilles étaient à nouveau colorées. Le paysage était redevenu normal. Restait cependant, le cadavre d'une jeune fille sur le sol ainsi que deux adolescents face à face. Comme si la scène précédente n'avait pas eut lieu. La seule preuve était le corps qui gisait sur le sol froid. Les particules de ses organes trainaient aussi sur le sol mais pas de trace de sang. Le visage blafard de la jeune fille était déformé par l'horreur. Ses grands yeux lies de vin ouverts et vides de vie. Ses longs cheveux corbeaux étalés sur le sol et tâchés de sang et de terre.
L'androgyne avait toujours ses yeux prehnite plongés dans ceux abyssaux du noiraud. Les joues pâles de ce dernier étaient rougies et sa respiration était forte et irrégulière. Ses yeux se refermèrent d'eux même alors que l'androgyne commençait à disparaître. Les saphirs pleuraient et, sans qu'il en sache la raison, il se rapprocha du meurtrier. Il le serra contre son cœur et lui criait de rester. Pour la première fois, le brun lui répondit gentiment.
« Tu as oublié que tu m'appartiens. Pas à elle. »
Et il porta de nouveau ses lèvres à celle du garçon, qui était de nouveau confus. Il lui caressa doucement la joue avant de disparaître. Le noiraud hurla de toutes ses forces. Il regarda le corps de la jeune fille. Il la secoua, lui criait de se réveiller. Mais elle ne répondait pas. Elle était morte. Et il sombra dans l'inconscience.
Sora se réveilla sous l'attaque répétée de son réveil. Après s'être levé et préparé, il se dirigea vers la porte d'entrée pour partir au lycée où il allait pouvoir revoir sa petite amie. Avant de sortir, il regarda rapidement une photographie de lui et d'un garçon plus jeune aux traits féminins. Son meilleur ami lorsqu'il était plus jeune. Le regard douloureux, il abaissa la photo. Son meilleur ami était décédé quelques années plus tôt. Tout ce dont Sora se rappelait sur son ami était ses longs cheveux bruns cascadants sur ses épaules ainsi que les pupilles émeraudes qu'il trouvait si belles qui étaient souvent cachées par une paire de lunette. Il se souvenait aussi que son meilleur ami avait l'habitude de dire qu'il lui appartenait et que si il avait une petite amie, il la remplacerait. Sur le moment, Sora avait rit. Il esquissa un sourire lorsque cette phrase lui revint en tête. Il se dirigea vers l'extérieur et vit sa petite amie qui l'attendait devant chez lui. Lys était vraiment jolie. Elle avait de longs cheveux noirs ainsi qu'une frange droite qui lui retombait sur le front. Sa peau était opaline, comme la sienne. Elle avait aussi de grands yeux émeraudes magnifique qui ressemblaient comme deux gouttes d'eaux à ceux de son ancien meilleur ami. Main dans la main, ils se mirent en route vers le lycée. Sora regarda mieux sa petite amie. Il ne se rappelait plus qu'elle portait des lunettes. |