Harry était en plein rêve. Il rêvait de Draco. Celui était partout, sur ses lèvres, autour de ses hanches, contre son bassin… Harry ouvrit les yeux, il tomba sur son regard : il ne rêvait pas. Draco l’observait tendrement. Harry ouvrit la bouche et permit à sa langue de jouer avec celle de son partenaire. Draco gémit au moment où leurs langues se touchèrent. Il plaqua Harry contre le mur et approfondit le baiser. Le Survivant plaça ses mains sur ses fesses, inversa les positions et commença à onduler du bassin. Les gémissements emplissaient le couloir. Mais Harry prit conscience de ce qu’il était en train de faire et s’écarta à bout de souffle :
- Je suis désolé, dit-il tout bas.
- Comment…?
- Je t’ai quasiment sauté dessus…
- Alors le survivant est désolé, hein ? Tu n’assumes pas c’est ça ?
- Non, je n’ai jamais dit…
- Tu me dégoutes Potter, le coupa Draco.
- Excuse moi...
- Je ne veux pas de tes excuses Potter. Mais tu as raison nous n’aurions jamais du faire ça ! S’écria Draco qui partit.
- Attends ce n’est pas ce que je voulais dire… essaya Harry
Mais Draco était parti. « Merde je suis con » pensa Harry. Et il se laissa tomber au sol. Une larme coula sur sa joue. Il rentra dans sa tour.
Draco était perturbé. Non il était au summum de la perturbation. Harry l’avait embrassé, et lui avait répondu. Son corps avait agi seul comme s’il était guidé par une force inconnue. « L’Amour » lui glissa sa conscience. Non ce n’était pas ça, pas possible… Enfin ! Un Malefoy n’est jamais amoureux, le preuve son père n’avait jamais aimé sa mère… Et Potter !! Rahh !! Pourquoi s’était-il excusé ? Il était gryffondor pourtant… Il assumait ses actes normalement ! Peut être n’avait-il pas aimé ? Non impossible, on aime toujours embrasser un Malefoy. C’était donc qu’il ne l’aimait pas. Le message semblait très clair. Draco le prit en note et se promit de ne plus jamais refaire la même erreur. Il n’allait tout simplement plus adresser la parole à Potter. Draco avait trop aimé le baiser pour que ce ne soit qu’une simple attirance mais si Potter ne l’aimait pas il ferait en sorte d’oublier ce sentiment quel qu’il soit. Il ignorerait Potter.
Sa décision prise il rentra au dortoir sans finir sa ronde, encore, si ça continuait comme ça il allait devoir démissionner de son devoir de préfet. Mais non bien sûr il n’y aurait pas de prochaine fois…
Blaise l’attendait :
- Alors, ta ronde était courte aujourd’hui. Qu’est ce qu’il s’est passé ?
- Rien qui te concerne Blaise.
- Draco, je te connais. Tu ne finis pas ta ronde que quand tu croises Potter. Mais dis moi pourquoi tu as les lèvres rouges et la cravate défaite ?
- Tu tires des conclusions trop vite Blaise.
- C’est marrant que tu dises ça parce que je n’ai encore tiré aucune conclusion, dit Blaise avec un sourire mielleux.
Il reçut en réponse un regard noir.
- Alors ça fait quoi d’embrasser Potter ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit Draco d’un ton polaire.
- Voyons Draco, tu l’as avoué toi même.
- Je n’ai rien avoué du tout. D’ailleurs si à l’avenir tu pouvais faire en sorte que le nom de Potter ne sorte plus jamais de ta bouche, je t’en serai reconnaissant.
- Ou là ! Il s’est passé quoi là bas ?
- Blaise je n’ai pas été assez clair ? demanda Draco de son ton le plus glacial.
- Non désolé, répondit Blaise ironiquement.
Draco ne prit même pas la peine de répondre et partit se doucher sans même lui accorder un dernier regard. Blaise se dit qu’il allait devoir demander à Hermione ce qu’il s’était passé car visiblement ce n’est pas de son meilleur ami qu’il obtiendrait l’information.
Le lendemain, il la choppa au détour d’un couloir, l’embrassa à pleine bouche sans se préoccuper de l’évanouissement de Ron et du regard surpris de Harry et lui donna rendez vous pour le soir même.
Au déjeuner, Harry demanda d’une voix timide :
- Tu sors avec Blaise ?
- Oui. Ca te pose un problème ?
- Non pas du tout. Il était de lui le collier ? Tu sais tu aurais pu me le dire, tu sais moi avec Draco, commença Harry mais il se stoppa se rappelant leur dispute qui avait gâché ce moment parfait qu’avait été leur baiser.
- Oui ? Il s’est passé un truc hier soir ? Tu es rentré tout triste…
- Je l’ai embrassé mais il y a eu une sorte de quiproquo ensuite. Je me suis excusé parce que je lui avais quasiment sauté dessus et il a cru que je regrettais. Il est parti avant que je puisse m’expliquer…
- Il faut que tu ailles le voir Harry.
- Je sais…
Harry tenta donc d’aborder Draco toute la journée. Mais celui-ci l’ignorait royalement. Il faisait comme si il ne le voyait pas. Le pire fut ce moment à la bibliothèque : Draco était assis à une table avec Blaise et Harry arriva juste derrière lui :
- Draco, je peux te parler s’il te plait.
- …
- Ecoute je suis désolé pour hier…
- Blaise tu as compris la question dix sept du devoir de Severus ? le coupa Draco.
- Euh Draco il y a Potter qui te parle…
- Oui, parce que moi j’ai répondu que c’était la mandragore mais je ne suis pas sûr.
- Draco s’il te plait, lui dit Harry semblant être au bord des larmes, il faut vraiment qu’on parle.
- Tu as raison Blaise, on le finira plus tard.
Et Draco partit sans accorder un seul coup d’œil à Potter qui le regarda s’en aller. Blaise lui dit un « désolé » et partit rejoindre son ami en se disant que celui-ci était vraiment con parfois.
Harry ne savait plus quoi faire. Il était désemparé. Draco ne portait même plus son écharpe. La semaine passa et Harry semblait de plus en plus déprimé tandis que Draco devenait glacial avec quiconque osait lui adresser la parole. Même Blaise ne savait plus quoi faire. Les cours s’accumulaient, les professeurs s’acharnaient prétextant l’approche des examens. Harry n’avait toujours pas réussi à parler à Draco. Blaise apprit le fin mot de l’histoire de la bouche d’Hermione et se dit que son ami avait vraiment un égo surdimensionné pour lui en vouloir à ce point. Il comprit cependant la réaction de son ami après une discussion avec celui-ci qu’il réussit à obtenir à force d’acharnement. Draco était en fait terrifié. Il était face à des sentiments nouveaux. Ses sentiments ils les avaient vus chez sa mère. Celle-ci avait aimé son père jusqu’à sa mort mais ce sentiment n’était pas partagé. Son père avait enchainé conquêtes sur conquêtes et en avait même ramené parfois au manoir sous le nez de sa femme et son fils. Draco ne voulait pas revivre la même chose. Et comme il croyait que Harry ne l’aimait pas vraiment il préférait ne pas approfondir quoi que ce soit. Il ne voulait pas souffrir comme sa mère. Blaise était perdu. Il aurait fallu que Harry lui parle mais Draco ne lui laissait aucune occasion ce qui décourageait Harry…
Un problème plus important encore survint. Narcissa Malefoy arriva à Poudlard un samedi matin. Elle souhaitait s’entretenir avec son fils d’une affaire importante, selon elle, et obtint donc une permission. Elle vit son fils, remarqua sa froideur avec les autres et s’en étonna. Mais Draco abandonna son masque dès qu’il la vit et elle oublia vite après l’étreinte que lui accorda son fils, en privé bien sûr.
- Draco j’ai une nouvelle importante à t’annoncer.
- Oui mère qu’est-ce?
- J’ai discuté avec la mère d’Astoria Greengrass. On a beaucoup parlé et nous sommes arrivées la même conclusion. Une union entre nos deux familles serait favorable : tu es fiancé à Astoria. |