Coucou :)
Tout d'abord, veuillez m'excuser pour ce retard (un jour, ça compte, j'en ai bien conscience T_T). J'étais toute patraque hier.
Ensuite: Bonne lecture :D
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-II-
L'infirmerie était plongée dans un silence plaisant, compatissant au tumulte de pensées qui assaillait Harry. Il avait appris la veille qu'il était papa. Papa d'un enfant avec Malefoy. Son rival. Un serpentard capricieux, égoïste et cruel. Oui, Drago avait tout d'un petit garçon mal élevé. Et c'était avec lui qu'il avait créé le plus adorable des bébés. Ce dernier dormait à point fermé, repus du biberon qu'il venait d'engloutir.
Les gestes de l'allaitement avaient été un peu maladroits la première fois que madame Pomfresh les avait montrés à Harry. Mais pour ce second round, il s'était débrouillé comme un chef.
Harry se demandait bien pourquoi il pensait autant au serpentard. Après tout, il avait clairement signifié qu'il ne voulait pas entendre parler du bébé. Malgré tout, il n'arrivait pas à envisager les choses sans en parler un minimum avec Malefoy.
On toqua de nouveau à la porte de l'infirmerie. C'était la troisième fois depuis le début de la journée. L'infirmière sortit de son bureau en soufflant d'exaspération.
« Si ce sont mes amis, j'aimerais que vous les fassiez entrer, lui dit Harry. »
Elle se stoppa.
« Il faudra bien qu'ils l'apprennent un jour de toute façon, ajouta t-il, déterminé. »
Elle hocha la tête, compréhensive.
Il s'agissait en effet des amis du gryffondor. Ron, Hermione et Neville entrèrent dans l'infirmerie.
« Ha ben c'est pas trop tôt ! râla le roux. Salut mon pote ! dit-il à l'adresse d'Harry quand il l'aperçu. »
Harry posa son indexe devant sa bouche, puis pointa le nouveau né dans ses bras, indiquant qu'il fallait parler moins fort.
Ils s'approchèrent.
« C'est quoi ce bébé ? demanda Hermione. »
Et la même question se lisait sur leurs trois visages
« Salut, dit timidement Harry, après un instant de silence. »
« … »
« Harry… Tu vas nous dire ce qui se passe ? demanda doucement Hermione. »
Il prit une profonde inspiration et, ne sachant trop comment s'y prendre, il souleva l'enfant et leur dit simplement :
« Je vous présente mon fils. »
« … »
« Ton fils ? demanda Ron, ses sourcils disparaissant dans sa frange. »
Harry aurait voulu être capable de dire quelque chose d'autre, ou même de simplement hocher la tête. Mais rien. Une terrible force lui serrait la gorge.
« Messieurs Potter et Malefoy ont eu, comme vous le savez, un accident lors de votre dernier cours de potion, intervint madame Pomfresh. Ils ont créé un bébé potion. »
« … »
« Ho merde…souffla Ron. »
« Restez poli, le sermonna madame Pomfresh. »
L'infirmière ne tenait surtout pas à ce que le bouleversement dont été victime Harry soit amplifié par les paroles peu rassurantes de ses camarades. Mais Hermione, plus vive et fine psychologue que les autres, se pencha sur le bébé endormit.
« Enchantée, lui murmura t-elle en caressant doucement sa tête. »
« Merci Mione, souffla Harry en retenant ses larmes. »
Neville vint prés de lui et le serra dans ses bras. Madame Pomfresh les laissa alors entre eux.
« T'en fait pas… On sera là pour toi, Harry. On t'aidera. »
« Ouai, on sera encore ensemble pour cette galère, surenchérit son meilleur ami. »
« Ron ! s'offusqua Hermione. »
« Quoi ?! s'écria le roux, dans une totale incompréhension. »
« Tu es aussi délicat qu'un vieux scroutt ! »
Le rire d'Harry coupa court à la dispute. Cela lui faisait un bien fou de les avoir prés de lui. Les tremblements de son corps firent papillonner les yeux du bébé et les trois spectateurs en restèrent bouche bée.
« Ben… La fouine aura du mal à le renier, lâcha Ron. »
« Ron ! s'horrifia Hermione. »
« Quoi ?! C'est vrai ! J'ai pas dit qu'il était laid ce gosse, juste qu'il ressemblait à Malefoy ! »
« Et alors ! Malefoy a…de très beaux yeux ! tenta maladroitement la gryffondor. Et il ressemble surtout à Harry ! ajouta t-elle, pleine de convictions. »
« Ça va Hermione, je suis pas aveugle, tempéra Harry. Il a les yeux et le grain de peau de Malefoy. Et je le trouve magnifique. »
« Malefoy ? demanda Neville, atterré. »
« Mais non ! Mon fils ! s'exclama t-il en riant. »
Neville paru soulagé.
« Et il est où d'ailleurs, notre blond adoré ? ironisa Ron. »
Le visage d'Harry s'assombrit.
« Il ne prend pas aussi bien que toi sa paternité… en conclut Hermione. »
Il acquiesça simplement de la tête.
« C'est pas plus mal, dit Neville. Ce bébé sera bien plus heureux avec nous qu'avec un mangemort. »
« Malefoy n'est pas un mangemort, contra Hermione. »
« Pas encore, ajouta Neville. »
« T'y vas un peu fort Nev ! C'est juste un garçon comme nous. Enfin, un peu plus con que nous quand même… intervint Ron. »
« Nev n'a peut être pas tort, admit Harry. »
« Harry… Ce jour est probablement à marquer d'une pierre blanche, mais je suis assez d'accord avec Ron, pour une fois. Malefoy est, certes, insupportable, mais ce n'est pas un assassin ! »
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Dans sa chambre de préfet, qu'il avait regagné le matin même, Drago planifiait de tristes desseins.
14/12/2007
Cette nuit, j'ai du me rendre 'à l'armoire'… Faute d'être parvenu à éliminer Dumby, je suis devenu un assassin d'oiseaux… Je crois que les amis de mon père ne sont pas franchement ravis de mes piètres performances. C'est moi qu'ils vont finir par tuer…
Je n'arrête pas d'y penser, et bien que le coup du collier me paraisse un peu léger… je n'ai que ça pour le moment sous la main. Ce n'est pas comme si je pouvais me pointer devant lui pour lui lancer, comme si de rien, un Avada. On parle tout de même du vainqueur de Grindelwald ! Il ne va pas se laisser kedavriser comme ça. Je pense enclencher l'opération lors de la prochaine sortie à Préaulard, dans une semaine. J'ai déjà repéré une gourde qui fera l'affaire pour porter mon 'paquet'.
En ce qui concerne ce que j'ai écrit hier, j'ai décidé d'ignorer 'la chose'.
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Ses amis avaient fini par quitter Harry pour se rendre en cours.
Les heures suivantes, madame Pomfresh montra à Harry tout ce qu'il devait savoir pour s'occuper du bébé. Ce qu'elle ne lui montrait pas, elle le lui enseignait. Harry notait tout dans un petit calepin : la quantité de lait pour les biberons, la température de l'eau pour le bain, le sens dans lequel il devait disposer la couche pour qu'elle soit à l'endroit, la meilleure façon d'enfiler un babygro ou une layette…etc…
Il aimait s'occuper de son enfant. Il voulait faire de son mieux. Il restait de longs moments à simplement le regarder, émerveillé. Bien sûr, ce n'était qu'un nouveau né, il ne faisait donc rien d'extraordinaire. C'est à peine s'il remuait de temps en temps ses bras et ses jambes. Mais il avait un regard curieux et terriblement coquin.
La première fois que l'envie de parler à son enfant en gagatisant se fit sentir, Harry la réprima fortement. Il n'était pas seul : il y avait l'infirmière. Il avait peur d'être ridicule. Mais plus ça allait, plus il avait envie de parler à ce petit bout de choux. Alors il laissa de côté sa pudeur et lui débita tout un tas de 'Ho mais qu'est ce que je vois là ! Mais c'est le plus beau bébé du monde !' ou de 'A qui c'est ce petit nez, là ?!' ou encore de 'J'ai envie de te croquer tellement t'es mignon, petite pomme !'.
A la fin de la journée, Remus et Dumbledore vinrent lui rendre visite, interrompant le monologue dont il gratifiait son fils.
Le directeur lui dit qu'il se devait de prendre certaines dispositions pour son enfant, notamment le reconnaître au service des naissances sorcières. De plus, il n'était pas encore majeur et devait donc désigner un tuteur pour le petit. Enfin, il devrait reprendre les cours au plus tôt. Après tout, il avait un mage noir à ses trousses et ne pouvait négliger son entraînement, aussi bien pour lui que pour son enfant.
Ces dernières paroles, plus que toutes autres, ébranlèrent Harry. Il se rendait compte qu'il n'était plus seul. Bien sûr, il avait ses amis, Dumbledore, Remus et les Weasley… Mais il était responsable d'une vie à présent. Et il refusait de faire de cet enfant un orphelin. Il en avait trop souffert lui-même. Cependant, il ne voulait prendre aucune décision sans avoir essayé d'en parler avant avec le second père.
« Très bien. Mais n'en attend pas trop de sa part Harry, l'avertit Remus. Drago a été on ne peut plus clair quant au fait qu'il refusait tout lien avec le bébé. Ce qui n'est peut être pas plus mal… »
« C'est aussi ce que pense Ron… Mais… ça a été un choc pour nous deux. Il aura peut être réfléchi. C'est son enfant aussi, bien que je voudrais que ça ne soit pas le cas… »
« Harry, il n'est pas revenu le voir depuis qu'il s'est réveillé ici hier avec toi. »
« Je pense qu'Harry a raison Remus, intervint le directeur. Il ne s'agit pas de ce que nous aimerions, mais bien de ce qui sera le mieux pour cet enfant. Etre définitivement renié par un de ses parents n'est pas ce que l'on appelle 'un bon départ dans la vie'. »
Le lycanthrope approuva avec un sourire de petit garçon pris en faute.
« J'irais voir Drago ce soir. Quoi qu'il arrive, nous irons faire toutes les démarches demain. Tu viendras avec moi, Remus ? »
« Bien sûr.»
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A peine la fin des cours fut elle sonnée que quatre élèves de gryffondor se précipitaient à l'infirmerie.
Harry fut heureux de voir Ginny, que ses amis avaient mis dans la confidence.
Elle avait pris d'autorité le bébé dans ses bras, sous le regard envieux d'Hermione qui n'avait pas osé la dernière fois. La brune se rapprocha donc et elles se firent un devoir de faire comprendre au nouveau né qu'elles étaient ses tatas Gin' et Mione.
« Et encore, c'est pas le pire mon vieux, l'avertit Ron. »
« Ça me fait plutôt plaisir en fait, lui dit Harry. »
« Ça, c'est parce que tu ne sais pas que j'ai du envoyer un hibou à ma mère sous les menaces de ces deux hystériques ! Je pense que la famille Weasley au grand complet va débarquer d'ici quelques minutes ! »
« Ho…, fut tout ce que put dire Harry. »
Les portes de l'infirmerie s'ouvrirent en grand, laissant apparaître une tribu de roux désordonnée, menée par une Molly au bord de la crise de nerf. Elle fondit sur Harry comme une buse sur sa proie, ordonnant à quiconque de se pousser pour lui faire de la place. Et, une fois seulement qu'elle eut contre sa poitrine généreuse le visage amusé d'Harry, elle se calma.
« Harry, mon chéri ! Ron m'a dit ce qui t'arrivait ! C'est terrible ! Tu vas bien ? demanda t'elle en empoignant le visage du courageux Survivant. »
« Heu…oui…ça va. »
Elle lui fit un sourire qui à lui seul disait : 'Je sais que ça ne doit pas aller si bien que ça, mais tu es si courageux. Et ne t'en fait pas, je serais là pour toi.' Alors Harry lui rendit un sourire qui disait : 'Merci, je suis trop ému pour parler.' Puis Molly bondit sur ses pieds en reprenant sur un ton joyeux :
« Bon ! Elle est où cette merveille ?! »
C'est seulement à ce moment là qu'elle constata l'attroupement qui s'était fait autour de Ginny et Hermione. On pouvait entendre la cadette des Weasley rouspéter.
« Ça suffit George ! Arrête de lui tirer le pied ! Et toi Fred, tu ne crois pas qu'il est assez décoiffé comme ça ?! Au lieu de rire, tu pourrais m'aider Bill ! Où est papa ?»
« Il est au ministère, il n'a pas pu se libérer, gronda la voix menaçante de la matriarche. »
Le silence se fit et les garçons s'écartèrent. Ginny découvrit avec angoisse le visage gourmant de sa mère qui dévorait du regard le bébé qu'elle avait dans les bras.
« T-tiens, lui dit-elle en lui tendant le nourrisson. »
On aurait pu croire qu'elle allait le lui arracher des bras, mais elle le prit avec délicatesse et fermeté, comme seule une mère expérimentée sait le faire.
« Que tu es miiignon ! s'exclama Molly. »
Et, au plus grand plaisir d'Harry, elle ajouta :
« C'est ton portrait craché Harry ! »
« Ouai, c'est sûr que ses yeux ne sont absolument pas gris, chuchota Ron à l'oreille de Fred. »
« Il s'appelle comment ? demanda Bill. »
« Ben…j'ai pas encore choisit. Je voudrais le faire avec Drago mais… Disons que pour le moment il n'est pas vraiment emballé par tout ça. »
« Pfff, avec Malefoy tu vas avoir droit à des trucs du genre 'Brutus'…commença Fred. »
« Ou 'Cador', termina George. »
« Ho, taisez-vous les garçons ! les rabroua gentiment Molly. Cela dit, tu devrais peut être te méfier des Malefoy, mon chéri, ajouta t elle sans quitter des yeux le bébé. Tu sais, Drago subit certainement l'influence de son père, qui lui-même est à la solde de…Tu-Sais-Qui… »
C'est seulement à la fin de sa tirade qu'elle s'autorisa à regarder Harry. Celui-ci signifia qu'il comprenait ce qu'elle voulait dire par un petit hochement de tête. Les Weasley est les Malefoy étaient des ennemis séculaires. Molly avait fait de très gros efforts pour exprimer sa pensée profonde avec courtoisie. Elle se battrait bec et ongles pour que cet enfant reste 'du bon côté', Harry en était certain.
Tout le monde lui faisait comprendre, plus ou moins subtilement, qu'il devait éloigner son bébé de Drago. Bien sûr, il n'était pas naïf au point d'ignorer que leurs craintes de voir un Malefoy impliqué dans la vie de son fils étaient plus que fondées. Mais Harry était un jeune homme honnête. Il l'avait toujours été. On pouvait le taxer d'être borné, irréfléchi, crédule et trop sentimental. Tout cela allait de paire avec la sincérité, le courage et la droiture. C'est pourquoi il ne renoncerait pas à aller voir Drago ce soir, au moins pour être sûr qu'il avait tendu une perche au second père de son enfant. Pour être sûr qu'il ne privait pas deux être l'un de l'autre de façon arbitraire, par facilité. Non, il voulait se battre pour ce nourrisson qui, dés le premier regard, s'était fait sa place dans son cœur.
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« Je ne veux pas entendre parler de cette chose, Potter. »
Drago se tenait devant lui, les poings crispés, méprisant. Il avait voulu lui demander pourquoi ses yeux étaient rouges lorsqu'il était arrivé, mais il s'était abstenu, sachant pertinemment que le serpentard ne lui répondrait pas. Il ne l'avait même pas laissé entrer dans sa chambre. Cela rendait l'entrevue assez délicate, le couloir n'étant pas l'endroit le plus discret pour ce genre de conversation.
« Il s'agit d'un bébé, Malefoy. Ce n'est pas un objet, répondit Harry en endiguant la bouffée de colère qui menaçait d'éclater hors de lui. »
« Oui, les elfes de maison aussi ne sont pas vraiment des objets, se contenta de commenter le blond en repoussant une poussière invisible de sa main. Je n'en fais pas cas pour autant. Occupe t'en si ça t'amuse. Je ne me sens pas concerné. »
Harry avait envie de hurler. Mais il n'en fit rien, respirant au contraire calmement. Ils avaient tous raison. Cet enfant serait bien mieux sans un égoïste, un sans cœur pareil.
« Bien, se contenta t-il de dire avant de tourner les talons. »
« Comment ça, 'bien' ? lui cria le serpentard alors qu'il s'éloignait. »
Mais Harry ne s'arrêta pas et disparut à l'angle du corridor.
Drago jura en rentrant dans sa chambre. Stupide gryffondor ! Il n'avait pas que ça à penser, lui ! C'était fort dommage pour ce gosse d'être le fruit d'un accident de potion, mais comme le démontrait très clairement le mot 'accident', rien de tout ça n'était de SA faute ! Alors que Potter veuille pouponner, il n'en avait rien à faire ! Il devait tuer le directeur de l'école, LUI. A cause de ce fichu Potter qui n'avait pas trouvé bon de crever sous l'avada du Maître il y a 15 ans ! Et après il se permettait de venir le trouver pour lui faire des leçons de morale ? La vérité c'est que sans ce stupide Potter il n'aurait pas à tuer ce stupide directeur, ni même à se soucier d'un stupide bébé.
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Quelques pas plus loin, la colère d'Harry était retombée comme un soufflet. A quoi bon ? Tout ce qu'il voulait, c'est que son fils soit heureux. Et il le serait, avec ou sans Malefoy. Il ferait tout pour. Mais ça lui faisait mal au cœur de constater que quelqu'un puisse être si égocentrique et indifférent que le serpentard. Il avait bêtement espéré que Drago se batte un peu plus pour leur enfant, au moins pour le contrarier, lui, son ennemi de toujours. Mais non. Il s'en fichait. Triste constat.
Il arriva en vu de la statue gardant l'accès au bureau directorial. Après le diner, Dumbledore avait demandé à le voir, sûrement pour connaître l'avancé de la situation. Il donna le mot de passe et laissa l'escalier en colimaçon le guider jusqu'à la porte d'entrée. Il toqua doucement sur le bois sombre et la voix étouffée du directeur lui répondit. Il prit place sur l'un des larges fauteuils et refusa poliment le bonbon citronné que lui proposait son mentor. Il affichait une mine dépitée. Le vieux sorcier attendait, ses petits yeux chaleureux montrant toute son attention à Harry.
« Malefoy ne veut rien avoir à faire avec le bébé, grogna le gryffondor. »
« Oui… Il était prévisible qu'il te dirait cela. Monsieur Malefoy est un garçon qui se laisse facilement déborder par ses émotions. »
« Des émotions, il n'en a pas. Tout ce qui l'intéresse c'est lui-même. Il est juste indifférent pour le reste du monde, cracha Harry. »
« Je comprends ton ressentiment, Harry. Mais il ne s'agit pas de diaboliser ton camarade. Vous êtes tous les deux très jeunes. Et vous devez tout les deux assumer des choses bien trop lourdes pour vous. »
« Hh ! Oui, j'imagine que de choisir la chemise qui lui sciera le mieux tous les matins est un dilemme qui doit l'empêcher de dormir ! »
Dumbledore se contenta de sourire avec compassion.
« Ils avaient tous raison ! s'emporta Harry. J'ai voulu tendre une main vers lui mais il n'est pas digne de s'occuper de cet enfant. Je m'en fiche, je l'élèverai tout seul. Il sera beaucoup mieux sans ce père de pacotille de toute façon. »
« Harry… Je reconnais que monsieur Malefoy est loin d'être aussi…mature que toi. Mais il sait se montrer très responsable quand il le faut. Ne crois pas qu'il soit préfet pour d'autres raisons moins honorables. »
« Si vous le dites…bougonna t il. »
« Je te donne également ce conseil, et je sais que le gryffondor que tu es l'entendra : il ne faut jamais fermer hermétiquement sa porte, Harry. Les gens peuvent parfois nous surprendre… »
Harry médita quelques instants ses paroles. Pas qu'elles soient obscures. Il comprenait parfaitement ce que voulait dire le directeur. Mais il avait du mal à imaginer un retournement de situation dans le comportement de Malefoy. Le si fier serpentard ne se parjurerait jamais !
« Dois-je prévenir le professeur Lupin qu'il t'accompagnera demain au service des naissances sorcières ? »
« Oui, monsieur. »
« Très bien, tu peux regagner ta tour. »
Mais, alors qu'il allait quitter le bureau, Dumbledore ajouta :
« Savais-tu, Harry, que la mère de Drago était une Black ? »
« Non… »
« Elle était la cousine de Sirius. »
« … »
« Bonne nuit, mon garçon. »
« Bonne nuit, professeur. »
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Le lendemain, en fin d'après midi, Drago traversait rapidement les couloirs de Poudlard.
Il jeta un œil sur sa montre et s'aperçu qu'il allait être en retard. Son parrain lui avait demandé de le rejoindre dans les cachots. Il savait que Severus devait le surveiller dans l'accomplissement de sa mission pour le Maître. Il appréhendait donc ce qu'il avait à lui dire…
Ce fut plus fort que lui. Malgré la perte de temps supplémentaire que cela représentait, il fit un détour par le couloir de l'infirmerie. Potter n'était toujours pas revenu en cours depuis l'incident. Il restait toute la journée dans l'infirmerie, et cela faisait bouillir le blond. Bien entendu, si Drago avait su que le gryffondor s'était absenté une grande partie de l'après midi, il en aurait profité pour venir fureter dans le coin. Et, par inadvertance, jeter un œil sur le bébé. Il ne pouvait pas se pointer comme ça avec Potter qui ne le lâcherait pas d'une semelle. Il se ferait tout de suite des idées. Il lui ferait signer des papiers et il se retrouverait dans l'obligation de lui donner une partie de son argent de poche pour nourrir un gosse dont il n'avait, bien entendu, strictement RIEN A FAIRE.
Des rires s'échappaient des portes légèrement entrouvertes de l'infirmerie. Tapis dans l'ombre, Drago les observa. Tous les Potter-maniacs étaient présents. La tribu de roux, la sang de bourbe, cet empoté de Londubat, le loup garou, cette folasse de Pompom et ce taré de Dumby. Potter lui tournait le dos mais il pouvait deviner que le mioche était dans ses bras. Toute la petite troupe avait une coupe de champagne à la main et semblait prête à porter un toaste. Ce fut le vieux fou qui prit la parole.
« Je lève mon verre pour saluer l'arrivée parmi nous d'une toute nouvelle vie, celle du petit James Sirius Potter. Je lui souhaite auprès de sa famille, qui ne manquera pas de s'agrandir, tout le bonheur du monde, conclut le directeur dans un sourire plein de confiance. »
« Bienvenu à James ! s'exclama Ron en levant son verre. »
Il fut bientôt imité par tous les convives. Mais Drago n'écoutait déjà plus. Il s'était éloigné.
James Sirius Potter. Ces mots raisonnaient dans son esprit, irréels. Mais dans son cœur, ils seraient à jamais associés au visage parfait d'un nouveau né.
Sans qu'il ne s'en rende compte, le serpentard arriva devant l'antre de son parrain. L'intérieur de ses mains était moite. Il les essuya sur son pantalon avant de frapper à la porte. La voix sèche de Severus lui intima d'entrer.
Après avoir refermé derrière lui, Drago prit immédiatement place sur le fauteuil face au bureau de son parrain. Ce dernier termina d'annoter un parchemin avant de lever les yeux sur lui.
« Tu es en retard. »
« … »
Severus se leva et vînt s'appuyer sur le bureau, face à lui.
« Vous désiriez m'entretenir de quelque chose, parrain ? demanda courtoisement Drago. »
« Je sais que le Maître t'a confié une mission, Drago, amorça t-il sans détour. »
« Je m'en doutais... Vous êtes chargé de me surveiller ? »
« Non. Du moins pas pour ce que le Seigneur des Ténèbres attend de toi. »
« Comment ça ? »
« Tu es avant tout mon filleul, Drago. Je me dois de veiller sur toi, sur ton bien être. »
« … »
« Tu n'es pas un tueur. »
A ces mots, Drago tenta tant bien que mal de rester impassible, malgré la contraction de ses tripes.
« Le Maître pense le contraire, affirma t-il avec aplomb. »
« Le Maître te teste. C'est donc bien qu'il a des doutes. Et tu es en train de les lui confirmer. Tu es incapable de supprimer Dumbledore. »
« Détrompez-vous. J'y travaille, s'entêta le plus jeune. »
Severus resta un instant silencieux, jaugeant son filleul du regard.
« Je te connais bien, Drago. Tu es quelqu'un de doux et sensible. Rien à voir avec la trempe d'un assassin. »
« Mais… »
« Laisse moi finir, le coupa son parrain. Tu es le petit garçon qui venait dans mon laboratoire avec des oiseaux blessés pour que je les sauve. Tu es celui qui cache toujours les bêtises de Quicky pour lui éviter d'être châtiée par ton père. Si tu n'es pas encore parvenu à tes fins avec Dumbledore c'est que tu y vas à reculons. Au fond de toi, tu n'as pas envie de faire ça. »
« Pas du tout. Il s'agit juste d'un contre temps. Mais je sais déjà comment procéder. »
« Comment procéder ? Moi quand je tue, je n'y vais pas par quatre chemins. Je lance un avada. Je ne cherche pas un 'procédé'. Si tu en es là c'est que tu ne peux assumer l'acte de tuer. J'accomplirai ta mission à ta place. »
« Je ne suis pas un faible ! s'énerva t-il. »
« Tu es père, Drago. »
« Je ne suis pas père, cracha t-il entre ses dents serrées. »
« Si, que tu le veuilles ou non. Pour quelqu'un qui se vente de ne pas être un faible, il serait temps de te demander quel genre d'homme tu veux être. Un mauvais tueur ou un bon père. Assumer ce qu'on est, c'est ça ne pas être faible. »
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Harry était heureux. Pas de ce bonheur que l'on veut atteindre comme une finalité. Non, il était momentanément heureux. Plein d'une joie simple mais tellement salvatrice. Ses amis avaient accepté son fils. Ils venaient de passer une soirée très agréable tous ensemble. Chacun avait tenu James dans ses bras. Le champagne les avait tous un peu émoustillés. Remus était fier comme un paon. Il était le tuteur du 'bébé le plus mal peigné d'Angleterre', pour reprendre l'expression de Fred et George. Molly avait versé sa larme après le petit discours de Dumbledore et Hermione avait prédit que James serait un élève brillant, du fait du son regard malicieux. A cela, Ron avait répliqué qu'il tenait plus du maraudeur que du rat de bibliothèque. Ginny avait évité le pugila en leur annonçant qu'ils seraient de pitoyables parrain et marraine s'ils commençaient comme ça. Harry avait écarquillé les yeux, n'ayant même pas encore pensé à ce détail. Mais après tout, qui d'autres que ses meilleurs amis pour ce rôle ? Ron avait verdit, Hermione avait crié sa joie, on avait porté un nouveau toast.
La petite fête s'était finie de bonne heure. Demain, Harry retournerait en cours. Il continuerait à dormir à l'infirmerie. La nuit, James avait besoin de prendre un biberon toutes les trois heures et Harry voulait absolument assumer son rôle de père.
Dans les draps frais, il ne tarda pas à sombrer dans un sommeil réparateur. Dans quelques heures, James réclamerait son repas.
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« Tu es père, Drago. »
« Assumer ce qu'on est, c'est ça ne pas être faible. »
Les paroles de son parrain ne cessaient de tourner en boucle tandis qu'il observait le petit visage endormit de James. Les cheveux du bébé, fin comme de la soie, étaient complètement dressés sur son crâne. Comment pouvait-on affirmer que cette petite bestiole était de lui ? Il n'avait absolument rien en commun avec ce marmot. Peut être qu'ils s'étaient tous trompés et que Potter avait fait ça tout seul. Ce foutu gryffy en serait bien capable après tout ! La peau du petit nez luisait doucement. C'est sûrement pour ça qu'il approcha sa main et le caressa du bout de son doigt…avant de reculer précipitamment ! La chose venait de geindre en remuant brièvement un de ses bras. Retenant son souffle, le courageux Drago s'approcha de nouveau. Il se retrouva confronté à une paire d'yeux étonnés et…malfoyens… Ils se regardèrent un moment en chien de faïence, puis le petit fit sa moue coquine, lui arrachant bien malgré lui un sourire.
« Alors c'est toi, s'entendit-il dire. »
Le petit reprit son air étonné.
« Pas très serpentard tout ça… »
James émit un son aux intonations interrogatives.
« Moi ? Je suis ton autre père. Impossible à nier. »
Nouveau regard coquin.
« Ha ça t'amuse ! Et bien laisse moi te dire que ça ne devrait pas. Je ne suis pas franchement fréquentable. »
Les paupières lourdes du nourrisson se refermèrent.
« Pfff, et en plus il s'endort alors qu'on lui parle, marmonna Drago pour lui-même. »
Il resta de longues minutes immobile et silencieux, plongé dans sa contemplation. Enfin, il retraça le front de son enfant du bout des doigts et se détourna. A peine eut il quitté les lieux qu'Harry sortit de l'ombre, troublé, un biberon à la main.
Après cette scène, le gryffondor eu beaucoup de mal à se rendormir. Il était énervé, mais pas de colère, juste d'un trop plein de choses à gérer. Drago avait accepté sa paternité. Peut être viendrait-il le voir le lendemain pour lui en parler. Que ferait-il à ce moment là ? C'était trop tard, James était un Potter. Bien sûr, Harry était tout disposé à laisser Drago s'occuper avec lui de leur enfant. Mais il n'accepterait pas que Malefoy remette en question ses choix. C'était trop tard, il lui avait laissé une chance et l'autre n'avait rien voulu savoir. Peut être que si il lui expliquait que Sirius était un black…
Mais au fond, Harry doutait que Drago veuille s'occuper de leur enfant. Et, bien malgré lui, cela ternissait la liesse qu'il avait ressentie ce soir, entouré de ses amis.
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Harry avait mal. Il lui semblait que son front allait exploser. On aurait dit qu'un doigt crochu venait triturer à l'intérieur de sa tête, remuant les chairs de sa cervelle, raclant l'os de sa boite crânienne. Et il y avait cette présence, noire et imposante, qui ricanait en lui susurrant des atrocités. Il aurait voulu crier, mais sa voix ne lui répondait plus. Il aurait voulu ouvrir les yeux, mais il était prisonnier de son propre corps, tétanisé. Il avait l'impression que cela durait depuis des heures et une angoisse bien plus profonde fit son chemin jusque dans ses entrailles, annihilant sa peur de la douleur : James. Il devait pouvoir se réveiller, au cas où son fils ait besoin de lui, qu'il ait faim ou soif. Et s'il s'arrêtait de respirer ? Il savait que ce genre de chose arrivait : la mort subite du nourrisson. Il était tellement englué dans sa lutte pour émerger qu'il ne perçu pas le silence : Voldemort s'était tu. Mais ses yeux rouges le brûlèrent lorsqu'il comprit ce que la mage noir fixait. L'image de James. Alors Harry sut et il se réveilla en sursaut, la peur au ventre.
Voldemort voulait son enfant.
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Dés à présent, retrouvez un extrait du chapitre 3 sur mon LiveJournal. |