Coucou vous tous!
Et voilà, on y est, c'est la fin de cette "suite". Et je précise que cette fois c'est vraiment la "suite et fin" du Temps d'une naissance!
Pour toute réclamation (ou autre), il y a le petit encadré en fin de chapitre. C'est pour poster une review^^ Et si vraiment vous n'avez pas aimé, le mieux est encore de garder le silence... Nan, je déconne!
Place à la suite (et fin)
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-III-
C'était humide. C'était constamment humide depuis qu'Il avait aménagé au manoir. Lucius Malefoy avait l'impression que les murs de sa demeure suintaient la magie noire, la mort liquide, la perversité putride. Il s'emmitoufla un peu plus dans sa cape. Narcissa était alitée, pâle et fiévreuse. Il n'allait pas à son tour tomber malade. Il fallait que quelqu'un s'accroche à leur statut, même bafoué. Mais plus il avançait, plus il avait du mal à s'en convaincre. Le froid s'intensifiait. La puanteur aussi. Greyback claqua des crocs lorsqu'il passa à ses côtés, à l'entrée de la salle où l'attendait le Maître. Dans cette pièce régnait un perpétuel brouillard glacial. Bellatrix était vautrée aux pieds du Lord, baisant frénétiquement une de ses mains pâles. Lucius n'affronta à aucun moment les yeux rougeoyants du Seigneur des Ténèbres. Il posa un genou à terre et le salua avec la révérence la moins hypocrite possible. Mais le cœur n'y était pas, trop empli de terreur. Il ne se redressa pas et attendit.
« Lucius, mon fidèle mangemort, articula la voix gutturale du Maître. Comment ne m'as-tu pas annoncé la grande nouvelle ? Nous aurions fêté cela dignement, ricana t-il. »
Les méninges de Lucius Malefoy s'affolaient en tout sens. Quelle grande nouvelle ?
« Veuillez m'excuser, Maître… »
Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom explosa d'un rire caverneux et mort.
« Me voilà ravi. Il semblerait que ta progéniture ait trouvé le moyen de se reproduire, mais pas de t'en informer. »
Drago ? Se reproduire ? Ce petit idiot n'aurait quand même pas engrossé une gueuse sans l'en informer ?
« Je ne vous cache pas mon étonnement et mon incompréhension, mon Seigneur. »
« J'avais des doutes quant à l'utilité de ton rejeton, Lucius, mais je dois dire qu'il est un véritable artiste. Faire un enfant avec Potter, quel géni ! »
Lucius Malefoy aurait bien protesté, crié au scandale, à la calomnie, tenté de démentir… Mais c'était s'exposer à des représailles. On ne contredisait pas le Seigneur des Ténèbres sans en subir le courroux.
« Tu doutes, Lucius ? Je tien pourtant cette grande nouvelle d'un des principaux protagonistes. Potter est si vulnérable lorsqu'il dort. »
« J'ignore pourquoi Drago ne m'en a rien dit. Il est probable qu'il subisse des pressions au sein de Poudlard. »
« Oui, mon vieil ami Dumbledore ne manquera pas de protéger le fruit de l'union d'un serpentard et d'un gryffondor, preuve ultime dans son esprit délabré que tout n'est pas perdu. Et pourtant, voilà une occasion pour nous qui ne se représentera pas. Tu vas demander à Drago de nous livrer l'enfant. Après tout, ce bébé est aussi bien un Malefoy qu'un Potter. Tu as tous les droits de le revendiquer. »
« Bien, Maître. Je ferais comme il vous plaira. »
« Dis à ton incapable de fils que, s'il m'offre son enfant, sa précédente mission sera annulée et que les Malefoy retrouveront leur rang d'antan à mes côtés. Tu peux te retirer. »
Le mangemort fit une nouvelle révérence et recula jusqu'à la sortie, serrant les poings. Dans quoi Drago s'était il encore fourré ? Comment avait il pu faire un enfant avec ce dégénéré de Potter ? Le sort ne cesserait donc pas de souiller le nom de son illustre famille ?
Alors que Lucius ruminait ses sombres pensées en regagnant ses appartements, Severus Rogues, tapis dans l'ombre prés du Seigneur des Ténèbres, attendait avec impatience d'être à son tour congédié.
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« Et voilà un bébé tout beau ! s'exclama Harry en soulevant James de sa table à langer. »
Il venait de finir de l'habiller. Tout était parfaitement en place : la couche à l'endroit et toutes les pressions du babygro bien fermées sur les petites fesses rembourrées. Harry avait même tenté de coiffer sa petite touffe de cheveux avec une lotion douce…sans succès. Il le cala précautionneusement dans ses bras et regarda d'un œil morne Winky.
« Maître Harry Potter, monsieur, n'a pas à s'en faire. Winky servira maître James mieux que personne. Winky est tellement heureuse d'avoir été choisie par la si savante Hermione Granger. »
Winky avait très mal vécu sa libération, suite aux actions de la S.A.L.E (1) fondée par Hermione. Elle avait noyé son désarroi dans la bièraubeurre, devenant une vrai junkie, malgré le soutien de Dobby. Hermione en avait nourrit une grande culpabilité. Elle avait assuré à Harry que l'elfe ne toucherait plus une goûte de la boisson litigieuse si elle se sentait de nouveau indispensable. Qu'il ferait une bonne action. Qu'il ne le regretterait pas. Et Harry avait cédé et accepté d'en faire la nounou de James. Il est vrai que les elfes de maison détenaient des pouvoirs dont même les sorciers ne pouvaient rêver (dixit Hermione). James ne manquerait sûrement de rien. Mais il appréhendait de laisser son bébé pour la première fois, surtout à une elfe en désintox de bièraubeurre…
« Si il y a le moindre problème, Winky, tu vas immédiatement voir madame Pomfresh et ensuite seulement tu viens me chercher. C'est compris ? »
« Oui Harry Potter, monsieur. »
L'elfe tandis ses bras osseux en baissant ses larges oreilles, comme angoissée à l'idée qu'Harry ne change d'avis et ne lui laisse pas le petit. Le gryffondor embrassa James. Sa peau sentait le lait de toilette. Il lui dit qu'ils se reverraient ce soir et le déposa dans les mains disproportionnées de Winky.
Il était pressé. Certes, il avait déjà pris son petit déjeuner, mais il ne lui restait que trente minutes avant le début des cours, à neuf heures. Il fut rapidement en vue de la gargouille. Mais il n'avait pas le mot de passe…
« Sorbet citron, essaya t-il. »
Mais il y avait peu de chance que ce vieux truc fonctionne.
« Plume en sucre…. Plume en sucre au citron ? …. Citron confit, dragées citronnées, shweppes agrume, sucette au citron, gum à la citronnelle, citronnade, meringue… »
« Peut on savoir ce que vous faites, Potter ? l'interrompit la voix sifflante de son professeur de potion préféré. »
Rogue le toisait, lèvres pincées, sourcil relevé, quelque peu moqueur.
« J'ai besoin de parler au professeur Dumbledore, répliqua Harry. »
« Avez-vous conscience de ne pas être le seul élève de cette école dont le directeur ait la charge ? »
Quelques mois auparavant, Harry avait appris le rôle de l'austère directeur des serpentards dans la guerre. C'est pourquoi, après avoir vérifié dans tous les coins qu'ils étaient bien seuls, il s'avança vers l'homme et chuchota :
« Voldemort m'a rendu une petite visite cette nuit. Il sait pour James. Il le veut. »
« Je sais tout cela, Potter. Allez en cours, je me charge du reste. »
Harry afficha une parfaite stupéfaction, avant que la lumière ne se fasse dans son cerveau parfois (souvent) capricieux.
« Ho, je vois, dit il, complice, à un Rogue atterré par tant de bêtise. »
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Dans la grande salle, les hiboux venaient de lâcher leurs missives, colis, journaux, sur les élèves de Poudlard. Une petite enveloppe frappée aux armoirie des Malefoy trônait entre les doigts nerveux de Drago. Mais il ne tremblait pas. Il avait depuis longtemps appris à dissimuler ses faiblesses, ses émotions. Inconsciemment, sa main droite vînt tout de même masser son avant-bras gauche, si lourd en ce moment même. Il décacheta la cire et sortit un parchemin couvert de la belle écriture de sa mère.
Drago,
J'espère que tu vas bien mon ange. Cela fait un moment que tu ne m'as envoyé de tes nouvelles. J'imagine que tes études te prennent beaucoup de temps, ainsi que tes amis. Que peut l'attente d'une mère face au tourbillon de la jeunesse ?
Je n'ai aucune nouvelle de ton père. J'espère qu'il saura être sage et s'en remettre aux autorités du ministère. Je suis inquiète pour lui.
Ici, la vie est bien triste sans vous deux. Le manoir est désespérément vide et les elfes profitent de ma mélancolie pour n'en faire qu'à leurs têtes. Heureusement que ta fidèle Quicky prend soin de moi. Elle a même réussi à réparer l'armoire de ma chambre que je ne parvenais plus à ouvrir depuis quelques temps.
Enfin, voilà les seules bagatelles que ta pauvre mère a à te raconter.
Donne-moi de tes nouvelles.
Avec toute mon affection,
Ta maman.
Sans ciller, il glissa la lettre dans la poche intérieure de sa cape, tamponna avec distinction les coins de sa bouche, reposa sa serviette, se leva et quitta la table avec le plus grand calme. Il fit semblant de errer tout un moment dans les couloirs avant de passer trois fois devant un mur, révélant la porte de la salle sur demande.
Drago savait depuis longtemps lire entre les lignes de sa mère, cette dernière n'ayant jamais pu lui écrire librement, son père veillant toujours à ce qu'elle ne s'épanche pas trop. Dans ce qu'il venait de déchiffrer, seules la première et la dernière phrase étaient 'vraies'. Le reste devait être traduit par : Je m'inquiète de ce que le Seigneur des Ténèbres t'as demandé d'accomplir, je me sens seule parmi les sbires du Maître, ton père se terre au manoir avec les autres mangemorts mais le ministère ne doit rien soupçonner, Quicky va bien, va à l'armoire dés que possible.
Il ôta le drap recouvrant le vieux meuble et en ouvrit la porte. Sur l'étagère du milieu se trouvait une nouvelle missive, de la main de son père cette fois ci :
Fils,
Te voilà donc l'heureux père d'un petit bâtard ?
J'ignore dans quelles circonstances scabreuses tu as pu concevoir une telle abomination avec Potter, mais ce regrettable incident (car je ne doute pas que cela en soit un) va nous permettre de nous acquitter de notre dette auprès du Seigneur des Ténèbres. Le Maître est tout disposé à pardonner nos erreurs passées pourvu que tu me livres l'enfant. Tuer Dumbledore n'est dorénavant plus de ton ressort. Tout ce que tu auras à faire est de me porter le petit bâtard le jour où je te l'indiquerai. Je ne suis pas libre de mes mouvements, comme tu t'en doutes, il te faudra donc agir rapidement. Tu recevras un hibou qui portera un parchemin sur lequel figurera le nom d'un lieu, sans rien de plus. Dés réception, tu te rendras avec le paquet à l'endroit indiqué.
En espérant que tu ne nous décevras pas.
L.M.
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« Allons, Severus ! Tu penses vraiment que ce pauvre garçon pourrait condamner son propre enfant ? Tu n'es pas sérieux. C'est à peine s'il arrive à s'empêcher de camper devant l'infirmerie ! »
« Il pourrait y parvenir, oui ! Je crois que vous ne mesurez pas à quel point Drago peut être tourmenté. Il ne sait plus où il en est, tiraillé de tous côtés. Il est au bord de l'explosion. Vous devez faire quelque chose, Albus ! Drago sera tout simplement incapable de vivre avec du sang sur les mains, surtout celui de son fils. Il est bien plus fragile qu'il n'y parait ! »
« Je sais tout cela, Severus. Mais je t'assure que le mieux est de ne rien faire. Il en va de l'équilibre du futur. Nous ne devons pas intervenir. »
« J'ignore ce que vous savez, mais il est évident que vous savez quelque chose. »
Dumbledore se contenta de sourire mystérieusement, ce qui avait le don d'horripiler le professeur de potion au plus au point.
« Très bien, lâcha t-il entre ses dents. Mais je vous préviens, s'il arrive quoi que ce soit à ce bébé, vous en assumerez seul les conséquences. »
« Serais-tu effrayé par Harry, Severus ? »
La redoutable chauve sourie des cachots émit un grognement inintelligible qui fit sourire de satisfaction le vieux directeur.
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A midi, Harry ne pu résister au besoin de voir James. Il se précipita donc à l'infirmerie à la fin de son repas, accompagné de Neville. Hermione avait dit qu'elle viendrait voir son filleul ce soir, mais que pour le moment elle devait aller à la bibliothèque 'pour une recherche urgente'. Ron, comme de bien entendu, avait suivit sa belle, la bouche en cœur.
Ils trouvèrent James dans son transat, Winky le surveillant tout en lui tricotant un petit pull bleu marine. Dobby se chargeait déjà de lui confectionner une collection très colorée de chaussettes.
Le bébé n'avait pas encore pris son biberon et Neville demanda timidement s'il pouvait le lui donner. C'est à ce moment là que James fit son premier 'caprice', sous l'œil effaré des témoins de la scène. D'un claquement de doigts, Winky venait de faire apparaître le biberon plein de lait chaud. Neville avait sortit le nouveau né de son berceau et c'était installé sur une chaise quand James se mit à pleurer. Le garçon tenta tout pour le calmer mais les cris s'amplifiaient. Le petit visage était tout rouge, les petits poings serrés et les yeux coléreux. D'autorité, Harry déposséda son ami de son fils et le cala contre son torse, le berçant doucement en lui murmurant des 'Shuuut' et des 'Là… Là…Tout va bien.' Il n'en fallu pas plus à James pour calmer instantanément ses cris. Ses beaux yeux plein de larmes regardaient avec intensité son biberon par-dessus l'épaule de son père, si bien qu'il se mit à baver sur la robe d'écolier règlementaire.
« Harry Potter, Monsieur, maître James a faim, mais il ne veut pas que l'ami de maître Harry Potter s'occupe de lui. Maître James ne veut que son papa, Harry Potter, Monsieur, déclara Winky comme si le langage du nourrisson n'avait aucun secret pour elle. »
Neville sembla déçu, ce qui obligea Harry à tenter de s'excuser pour le comportement de son fils.
« Heu oui, j'ai du lui manquer. C'est la première fois que je le laisse tant de temps depuis qu'il est né, dit-il en prenant place sur un large fauteuil. »
Mais James n'avait pas terminé son numéro, loin de là. Alors qu'Harry allait demander à l'elfe de lui apporter le biberon, celui-ci s'échappa des mains de la créature et vola jusqu'à son fils. Personne n'eu le temps d'émettre le moindre son que le nourrisson avait déjà engouffré la tétine et avalait goulument son repas. Harry n'avait même pas besoin de tenir le biberon. Il restait parfaitement en position, maintenu par un flux magique qui, à n'en pas douter, était émis par son enfant.
« Je crois qu'il faudrait prévenir le professeur Dumbledore, dit Harry, éberlué. »
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Le soir venu, une tête blonde passa la porte de l'infirmerie. Ses yeux fouillèrent l'endroit, mais il n'y avait personne. Potter devait trainer quelque part avec ses amis. Il avait repris les cours aujourd'hui et, bien qu'il ait été absent au déjeuner, il avait pris son dîner dans la grande salle. Il entra, refermant la porte avec douceur.
Dans la pièce, les odeurs de remèdes avaient laissé place à celles des produits pour bébé : l'amande douce, le lait, le talc…
A peine la silhouette de Drago se découpait elle au dessus du berceau que James ouvrait les yeux. Le serpentard restait silencieux, perdu dans ses pensées. Le petit émit une sorte de 'Hun' qui le fit sourire.
« Tu fanfaronnes ? demanda t-il en haussant un sourcil, amusé. »
James écarquilla les yeux, toute ouïe.
« Ho, inutile de faire l'étonné. Severus m'a raconté tes exploits, monsieur le vorace. Un Malefoy ne se jette pas ainsi sur la nourriture, affirma t il comme un mantra. »
James respira fortement, remuant ses petites jambes.
Hésitant, Drago posa sa main sur son petit ventre. Le pyjama blanc était moelleux. De petites étoiles argentées parsemaient le tissu. Il le caressa doucement. James semblait aux anges, attendrissant efficacement son père récalcitrant.
« Tu es quand même un sacré sorcier, petit bout. »
Puis, sans plus se retenir, Drago se pencha et embrassa le front de son fils.
Troublé par son geste, il se détourna rapidement et rejoignit la sortie. Il saisi la poigné et tenta d'ouvrir la porte, sans succès. Agacé, mais ne voulant alerter personne en insistant lourdement, il sortit sa baguette et tenta un 'Alohomora'. Mais la porte resta close. Il se résigna alors à la secouer un peu plus énergiquement, manu militari. Il en était là dans ses tentatives quand une voix derrière lui le figea.
« Il ne veut pas que tu partes, dit Harry en sortant de l'ombre. »
Reprenant contenance, Drago se retourna pour faire face à son ennemi.
« Tu m'espionnais, Potter ! accusa t-il avec amertume. »
« Je surveillais notre fils, c'est tout. Je ne voulais pas te déranger. »
Drago tiqua au 'notre' mais ne répliqua pas.
« Bon, et je suppose que tu sais quoi faire pour que…James…me laisse sortir ? »
« Tu sais comment il s'appelle ? s'étonna Harry. »
« Bien sûr, cracha Drago. Je sais tout ce qu'i savoir sur cet enfant, déclara t il crânement. »
Harry fit un 'Honhon' des plus sceptiques.
« Mon parrain me tient informé. »
« Ton parrain ? »
« Le professeur Rogue, crétin. »
Harry garda son calme. Il n'avait même pas envie de s'énerver. Il voulait que le serpentard laisse tomber le masque, comme il le faisait quand il se croyait seul avec James.
« Donc, tu es en train de me dire que Severus Rogue est ton parrain ? »
Drago croisa les bras et pris son air le plus buté.
« Je t'ai demandé comment ouvrir la porte, Potter. »
« Pourquoi tu ne rejoins pas l'ordre du phénix ? »
Pour le coup, le serpentard en perdit toute sa belle prestance. Puis son visage se fit venimeux.
« Je ne vois vraiment pas quels cheminements absurdes a emprunté ton cerveau d'abruti congénital pour en arriver à me poser une telle question. »
L'idée que Drago ignorait le rôle d'espion de son parrain au service de l'ordre percuta Harry. Il fut parcouru d'une sueur froide, espérant ne pas avoir vendu la mèche par inadvertance. Il adopta alors rapidement une stratégie.
« Je me disais juste que peut être, si on t'en donnait la possibilité, tu voudrais changer de voie. »
« Par 'on' tu entends 'toi', merveilleux Sauveur du monde sorcier ? Je n'ai pas besoin d'être sauvé, Potty ! Et de toute façon, c'est trop tard. »
« Il n'est jamais trop tard. »
Drago se mit à rire, d'un rire mort qui noua le cœur d'Harry.
« Tu es vraiment le parfait gryffondor, Potter ! Naïf à souhait ! »
« Quoi que tu ais fait, si tu veux rejoindre l'ordre, personne ne s'y opposera, assura Harry. »
« J'ai la marque, cracha froidement Drago. »
Mais Harry n'en paru pas étonné le moins du monde. Et Drago comprit.
« Tu le savais déjà ? »
« Oui. Mais je suis content que tu me l'ais dit. »
« Qui m'a vendu ? Personne ne sait à part… »
Et la lumière se fit dans l'esprit de Drago. Harry, lui, n'en menait pas large.
« Peu importe qui. Il n'est pas trop tard, Malefoy. Je serais là pour t'aider. »
« Pourquoi ? demanda Drago, ébranlé par la découverte qu'il venait de faire sur son parrain. »
« Parce que je suis prêt à tout pour que mon fils ait un père dont le nom ne soit pas associé au mot 'mangemort'. Je ne te demande pas d'assumer quoi que ce soit mais au moins d'être un homme bien, à défaut d'être un bon père. Bien sûr, si tu en as envie, comme j'en ai l'impression, tu pourras aussi t'occuper de notre enfant, faire partie de sa vie, être son père et pas simplement son géniteur. »
Un silence pesant s'installa. Drago semblait jauger Harry. Le gryffondor espérait qu'il réfléchissait simplement. D'un mouvement de baguette, il ouvrit la porte de l'infirmerie.
« Il s'est endormi, précisa t il au regard incrédule que lui lança le serpentard. »
Drago se recomposa un faciès glacial et, tout en quittant l'infirmerie, il déclara :
« Avoir un enfant avec le fils d'une sang de bourbe n'a jamais fait partie de mes projets. »
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Les jours passèrent mais Harry ne vit plus Drago à l'infirmerie. Il s'en voulait. Il n'aurait pas du parler au serpentard. Il aurait du attendre encore, c'était trop tôt pour proposer ce genre de choses à Malefoy. Mais il l'avait trouvé tellement différent, troublant, touchant face à James.
Il n'avait pas manqué de reprocher au professeur Rogue de lui avoir caché son lien avec le blond. Bien sûr, l'autre l'avait envoyé vertement sur les roses, l'accusant pratiquement d'avoir précipité son filleul dans les bras de Voldemort, à cause de son 'immense bêtise'. Et Harry n'avait pu que serrer les poings et les dents, cruellement atteint par cette accusation.
C'est ainsi qu'il déprimait depuis quelques jours, se réfugiant dés que possible prés de son fils, espérant voir apparaître Malefoy.
Ce soir là, lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit doucement, il crut un bref instant que le blond était de retour, mais non. Il s'agissait en fait d'Hermione, à qui il fit un pauvre sourire.
« Le couvre feu est passé… Tu vas avoir des ennuis, lui dit Harry. »
« J'avais envie qu'on passe un moment, rien que tout les deux, dit elle en s'asseyant sur le lit. Tu semble triste en ce moment, et je n'aime pas ça. »
« Moi non plus, répondit il en baissant la tête. »
« James dort ? »
« Oui. »
« Tu sais, Malefoy non plus n'a pas l'air au meilleure de sa forme… »
Ils se sourirent, complices.
Hermione attrapa un manuel laissez ouvert sur le couvre lit.
« Ha, tu révises le cours sur les sorts aqueux ? Tu as compris le truc de sublimation ? demanda t-elle en s'installant en tailleur. »
Sa meilleure amie. Elle lui faisait un bien fou.
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S'éclipser du cours de divination n'avait été qu'un détail. Un simple 'Je ne me sens pas très bien, miss Trelawney' avait suffit. Tout résidait dans le 'miss' qui rendait cette vieille chouette toute fébrile. Il avait reçu un hibou, il y a environ 20 minutes, portant l'indication 'Sribenpenne' (2). Il était sûr de ne rencontrer aucun gryffondors de 6ème année. Ils étaient en classe mais d'ici 10 minutes la fin des cours sonnerait. Potter et sa troupe se précipiteraient à l'infirmerie. Il fallait donc qu'il se dépêche. Il était sur que Winky ne serait pas sortie. L'Elfe savait que le grand et merveilleux 'Harry Potter, Monsieur' voudrait voir son rejeton le plus vite possible. Ce qui l'inquiétait le plus était la présence plus qu'éventuelle de l'infirmière. Mais il avait un plan. Et il fallait qu'il marche.
Drago serra son avant bras gauche et se força à rester calme en contrôlant quelques instant sa respiration. Il était arrivé. Les portes de l'infirmerie lui faisaient face. Il sortit sa baguette de sa poche. Se faisant, un parchemin soigneusement plié glissa de son vêtement jusqu'au sol. Nerveusement, il fit tourner le morceau d'aubépine dans sa paume. Puis, il le cacha dans les plis de sa manche et entra sans plus d'hésitation, le regard froid, déterminé.
« Bonjour, jeune maître Drago Malefoy, le salua Winky, levant le nez de son tricot. »
Une petite salopette d'un beau vert-bouteille, semblait il.
James était dans son transat et remuait ses petites jambes en le regardant, visiblement contant de le voir. Drago lui sourit.
« Madame Pomfresh est ici ? demanda t il. »
« Oui, elle est dans son bureau. Le jeune maître ne se sent pas bien ? Veut-il que Winky aille chercher la maîtresse madame l'infirmière ? proposa t elle en commençant à se lever. »
« Non, reste ici. Occupe toi du bébé, répondit-il d'un ton sans appel. »
Puis il se dirigea d'un pas sûr vers le bureau au fond de la salle. Il y trouva effectivement l'infirmière et lui fit son numéro d'enfant malade. Mais, alors qu'elle prenait les devants pour se rendre dans sa réserve de potions, Drago la stupéfixa.
Puis il ne perdit pas une minute. Il se précipita de nouveau dans la pièce où se trouvaient James et Winky. Il fit subir à cette dernière le même sort qu'à madame Pomfresh, sans qu'elle ait le temps de réagir. Cela sembla amuser le bébé qui remua ses petites jambes de plus belle. Il n'avait, apparemment, aucune compassion pour sa pauvre nourrice. Drago se pencha sur lui et chercha rapidement par quel moyen il pouvait ôter la ceinture le retenant. Il commençait à s'énerver, la panique le gagnant, quand la boucle céda. Il souleva précautionneusement l'enfant. C'était la première fois qu'il le prenait dans ses bras. Il le cacha à l'intérieur de sa cape, tout contre sa poitrine, et s'éclipsa sans faire le moindre bruit.
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Lorsqu'il entra en riant dans l'infirmerie, accompagné de Ron et Hermione, Harry se figea d'appréhension. Winky pleurait, ses grands yeux globuleux complètement affolés, son corps immobile, ses longs doigts figés sur ses aiguilles à tricoter. D'un coup de baguette, il mit fin au stupéfixe. La première chose que fit l'elfe fut de se laisser tomber au sol pour se rouer elle-même de coups en hurlant. Alors qu'Hermione tentait de la calmer, Harry trouva madame Pomfresh et lui demanda se qui s'était passé et surtout où été James. Lorsqu'elle eut repris ses esprits, son visage s'affaissa, horrifié.
« Ho Merlin ! Monsieur Potter, je craints que monsieur Malefoy ait fait une horrible chose… C'est lui qui m'a entourloupé pour mieux me jeter un sort dés que j'ai eu le dos tourné ! Il a du emmener James ! »
« Harry ! s'écria Ron en pénétrant dans le bureau comme un rhinocéros. »
Il tendit à son ami un parchemin.
« Je l'ai trouvé devant les portes de l'infirmerie ! C'est l'écriture de Malefoy père, j'en suis sûr ! Ça pue l'aristocrate empesé ! »
« 'Empe' quoi ? demanda Harry en lui arrachent la feuille des mains. »
« 'Empesé', intervînt Hermione. C'est moi qui lui ai appris ce mot la semaine dernière. Winky est calmée. Que donne le parchemin ? »
« Il est juste écrit 'Scribennpen (2)', lui dit Ron, un peu vexé par sa remarque précédente. »
« J'y vais, affirma Harry en sortant du bureau. »
Les deux autres le rejoignirent en courant. Winky serrait la couverture de James, se mouchant même dedans de temps en temps.
« Harry ! Ça pourrait être dangereux ! lui dit Hermione. »
« Alors préviens quelqu'un ! Je n'ai pas le temps d'attendre ! »
« Je viens avec toi, s'enflamma Ron en sortant dors et déjà sa baguette. Je vais lui faire tâter de mes sorts à cette maudite fouine ! On ne s'en prend pas au filleul d'un Weasley sans risquer de mourir ! »
Harry ne prit que le temps d'acquiescer et transplana à Préaulard.
« Super ! Et je fais comment, moi ? ronchonna Ron. »
« Tu cours ! répliqua Hermione en prenant la direction du bureau de Dumbledore. »
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Harry ne mit pas longtemps à repérer Lucius Malefoy. Ainsi, Ron avait raison.
« Où est mon fils ! hurla t il en brandissant sa baguette. »
Lucius sembla pris au dépourvu.
« Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez, Potter, dit-il calmement en sortant à son tour sa baguette. »
Ses gestes étaient posés et mesurés, contrairement à ceux du gryffondor. Lucius Malefoy pouvait réfléchir alors que dans les yeux de son adversaire ne brillaient que le rage et l'envie de meurtre.
« Je te préviens, Malefoy, parle ou je ne réponds plus de moi ! »
« Tout ce que je vois est un pathétique sorcier incapable de discernement. J'ignorais même que vous aviez un fils, Potter. »
« Ne me prends pas pour un imbécile ! Je sais que ton maître veut mon fils ! Sinon, que ferais-tu ici, alors que tu es en cavale depuis ta miraculeuse évasion d'Azkaban ?! »
Les passant s'étaient attroupés autour d'eux et on pouvait les entendre chuchoter : 'C'est Lucius Malefoy, le mangemort évadé de prison' ou encore 'Le Survivant va affronter Malefoy' ou bien simplement 'C'est Harry Potter !'.
« Tout ne tourne pas autour de vous, Potter. J'avais besoin de nouvelles plumes pour entretenir ma correspondance. Mes sorties étant limitées, c'est tout ce qu'il me reste, répliqua t-il narquoisement. »
C'en fut trop pour Harry, que Lucius eut tort de sous estimer. Sans que ce dernier n'ait le temps de réagir, il l'envoya violement cinq mètres plus loin avec un 'expulso'. C'est sans grâce aucune que le majestueux Lucius Malefoy s'écroula au sol. La rage au ventre, Harry s'approcha de nouveau du mangemort. Il allait lancer un autre sort quand une main le retint. Furieux et prêt à en découdre avec son assaillant, il se dégagea et menaça de sa baguette… Remus Lupin. Ce dernier lui fit un sourire rassurant. Harry se retourna de nouveau, mais Lucius Malefoy avait disparu.
« NON ! hurla t-il, désespéré. »
« Harry ! Calme-toi ! James va bien ! Il est avec Dumbledore, dans son bureau, en sécurité ! s'époumona Remus. »
Un soulagement intense envahit le gryffondor.
« Tu es sûr ? demanda t-il tout de même. »
« Oui, Drago n'est même pas sorti du château… »
Harry ne prit pas le temps de demander qui avait arrêté le serpentard. Il transplana de nouveau pour atterrir devant la gargouille gardant le bureau du directeur de Poudlard. Il était bien trop tourmenté pour patienter d'avantage. D'un coup de baguette, il fit exploser cette satanée statue. Il n'attendit pas que la poussière se dissipe pour enjamber les décombres et se précipiter dans les escaliers. Il n'avait jamais couru aussi vite et fit une entrée fracassante dans le bureau de Dumbledore.
« En voilà des manières ! Vous n'avez donc aucune limite, Potter ! l'attaqua Rogue. »
Mais Harry n'entendait rien. Il ne lui avait fallu que deux secondes pour trouver James…et Drago. Le serpentard était installé dans un fauteuil, leur fils dans ses bras. Ses cils blonds formaient des paquets autour de ses yeux humides. La main d'Harry se crispa sur la poignée de la porte, qu'il n'avait toujours pas lâchée. Son cœur battait à tout rompre. Ces yeux là, il lui semblait les connaître…
Il commença à faire un pas vers eux, mais s'arrêta quand le blond serra James un peu plus fort contre lui, contractant son visage parfait dans une grimace douloureuse et pleine de crainte.
« Je ne l'aurais pas fait… Je ne lui aurais pas donné… dit-il d'une petite voix pitoyable, ses larmes menaçant à nouveau de couler. »
« Potter, je vous préviens que si vous avez l'intention de… »
Mais Rogue se figea. Harry venait de combler la distance le séparant du serpentard et de son enfant, les prenant tout les deux dans ses bras. Le directeur et le professeur regardèrent avec pudeur cette étreinte, n'entendant que quelques mots murmurés ou sanglotés.
« J'ai eu si peur, souffla Harry. »
Sa tête était posée sur l'épaule de Drago. Il pouvait sentir le parfum discret de son camarade et c'était comme se souvenir de quelque chose. Sa main gauche se raffermit dans le dos du serpentard, tandis que de l'autre il caressait doucement les fins cheveux de James.
« Pardon… Pardon, disait Drago d'une voix suppliante. »
Harry se redressa alors légèrement, de façon à regarder l'autre garçon dans les yeux.
« Chuuut…ça va aller. Tout ira bien maintenant, dit-il en posant sa main sur sa nuque, caressant du pouce sa mâchoire. »
Harry lui trouvait la peau douce.
Drago lui trouvait les mains chaudes.
Fermant les yeux, il appuya son front contre celui du gryffondor, dont l'étreinte se fit plus protectrice encore.
Les épreuves à venir seraient difficiles. Mais tout irait bien.
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Epilogue : Le temps d'une naissance, chapitre 3
Drago resta un moment la tête baissée. Puis il leva le visage vers le feu dans l'âtre et son regard se perdit dans ses souvenirs. Il commença alors d'une voix éraillée :
« Et bien…tu sais déjà pour l'accident de potion… ça a été extrêmement dur pour moi à l'époque. Pour toi aussi, bien sûr, ajouta t-il précipitamment en se rappelant de la dispute qu'il avait eu avec son mari. Mais toi, tu as tout de suite aimé James. »
« James ? »
Drago le regarda enfin.
« Oui, James Sirius, c'est comme ça que tu as appelé notre premier enfant. »
« Tu veux dire que…tu n'as pas choisi avec moi ? »
« Je te l'ai dit Harry, je n'ai pas accepté cet enfant aussi rapidement que toi. Tu t'en ais occupé seul les premiers temps et tu as donc décidé seul de l'appeler ainsi. Mais de toute façon, ce choix s'est avéré être le bon par la suite. Et avant que tu ne me le demandes, nos autres enfants s'appellent Albus Severus et Lili Narcissa. »
Harry lui sourit.
« Narcissa c'est… »
« Ma mère, le coupa Drago. Et non, elle n'a jamais été un mangemort. Par contre, mon père en était un, comme tu t'en doutes. Il a tenté de mettre la main sur James lorsqu'il a appris son existence, et c'est à ce moment là que j'ai décidé d'assumer mon rôle de père et de m'avouer mes sentiments pour cet enfant. J'ai commencé à m'en occupé…pour finir par devenir un vrai papa poule ! »
« J'ai du mal à l'imaginer, avoua Harry. »
« Et bien en fait, tu étais très troublé par mon comportement. On ne se connaissait pas et on découvrait tout les deux qui nous étions réellement. On se voyait très souvent à cause de James et, de fils en aiguilles, on est tombé amoureux l'un de l'autre. Tu n'étais pas l'agaçant gryffondor que j'imaginais et je n'étais pas le serpentard horripilant auquel tu t'attendais. On a finit par flirter, dit-il avec un sourire niais. »
Mais il ne poursuivit pas, absorbé par ses pensées. Toute sa vie avec Harry était en train de défiler dans sa tête, tous ces moments de bonheur…
FIN
(1) S.A.L.E : Société d'Aide à la Libération des Elfes.
(2) Scribenpenne : Sorte de papeterie, à Préaulard.
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Dés à présent, retrouvez un extrait de ma prochaine fiction, Vilain Garçon, sur mon LiveJournal. |