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au 31 Mai 21 :
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Hell is heaven
Par HellF
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
1 chapitre - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     1 Review    
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Hell is your home.

Bonjour,

Je me décide à poster une première histoire ici. J'écris normalement que sur de la Kpop (une musique étrange et lointaine - genre je suis en train de mystifier la Kpop s'il vous plaît). Mais voilà, cela fait un mois que je ne lis que des Drarry, seulement des Drarry et à chaque fois que j'en lis un, je me dis: "Il faut que j'en écrive un, ce couple est passionnant". Certes, mais voilà la peur me prend, en lisant autant de Drarry différents, je me dis: "Comment faire la différence?". En réalité, je ne suis pas sûre de la faire mais les mots sont venus tout seul et c'était l'idée.

L'OS sera, je pense, divisé en 5 parties: 2 parties HP, 2 parties DM, 1 partie externe. Au début, il devait se présenter en une seule et même partie mais je trouve plus logique de couper. 

J'ai déjà écrit la première partie, je suis en cours pour la deuxième et on verra pour la suite.

Bonne lecture.

Hell F. 

 

Auteur: Hell F.

Pairing: HPDM

Disclaimer: Cerveau de JK + Cerveau de Hell F. = des personnages revisités

Rating: Il n'y aura pas de lemon mais juste assez pour en imaginer un.

 

___________________________________________________________________________

 

Cela fait six mois. Six mois que la guerre est finie, six mois que Voldemort n’est plus, six mois qu’on compte les pertes et les blessés, six mois que je n’existe plus. Enfin, plus vraiment. Bien sûr, je sens toujours le froid traverser mon échine lorsque j’oublie, encore une fois, de mettre mon écharpe avant de sortir dans le parc. Bien sûr, je me fais toujours mal et laisse échapper un petit cri pas glorieux quand mon orteil croise accidentellement la route de la commande en bois du dortoir. Mon corps vit, il ne cesse de me le prouver mais moi je ne vis plus. Je feins pourtant la vie comme jamais, clamant mon enthousiasme à qui veut bien l’entendre. Je jette à la figure de mes amis une joie sans nom toujours couronnée d’un rire plein, bruyant et faux, terriblement faux.

 

Ils se sont inquiétés, au début, que je sois si joyeux, si plein de vie alors qu’on dénombrait chaque jour des pertes plus importantes, notamment celles de personnes qui m’étaient chères ou que, du moins, je connaissais. Les médecins ont déclaré que c’était le contrecoup, que le traumatisme était trop grand pour que je réagisse autrement. Mais cela fait six mois maintenant, et de traumatisé je suis passé acteur. Je joue tellement bien la comédie que je me demande si je ne devrais pas y réfléchir en devenir professionnel, moi qui ne sait toujours pas quoi faire bien que des dizaines de propositions m’attendent déjà à la sortie de Poudlard. Et ils ne remarquent rien, ou alors ils font tout comme, pour ne pas me blesser sûrement.

 

Car oui, j’ai beau avoir tué le mage noir, je suis devenu à leurs yeux cette petite chose infiniment fragile, infiniment petite. Je ne sais pas vraiment comment et pourquoi c’est arrivé. Enfin si, je sais pourquoi. Ils ont peur que la mort du Lord m’ait brisé – ils ne savent pas à quel point- ils ont peur de m’en avoir trop demandé et de s’être un peu trop reposer sur mes épaules – je ne leur en veux pas pour ça. Ils sont aux petits soins avec moi pour que le Survivant ait une longue et belle vie, sauf que je n’en veux pas, je n’en veux plus.

 

Je déteste entendre les oiseaux chanter le matin parce que cela veut dire qu’une fois je plus je me suis réveillé, une fois de plus je n’ai pas sombré, une fois de plus je devrais affronter une nouvelle journée. Je déteste encore plus sortir prendre l’air. Depuis la guerre, le ciel est presque constamment bleu et je hais ce bleu autant que j’aimerais m’y noyer. Je méprise les petits-déjeuners, déjeuners, goûters et dîners, tous ces moments prétextes pour manger, se ravitailler. Je n’ai plus envie ni de viande, ni de poisson, ni de légumes, ni de fruits, ni de gâteaux. Je n’ai plus envie de rien et pourtant, encore une fois, je feins presque à la perfection l’appétit et la gourmandise. Mes amis sourient chaleureusement à mes coups généreux de fourchette dans l’assiette qui me fait face. Je vais bien, pour eux. Si seulement ils savaient que j’ai envie de vomir, ma seule réelle envie d’ailleurs. Je mentais quand je disais que je n’avais plus envie de rien, mais bon un mensonge de plus ou de moins…

 

J’ai envie de vomir, oui, constamment. Je voudrais cracher mes tripes sur le sol mais je les inquiéterais et il faut avouer que j’en ai marre de constater cette lueur de compassion et de pitié dans leurs yeux. J’ai envie de frapper aussi, le mur, le miroir, mon visage. Mais surtout j’ai envie de mourir car je sais que je ne pourrais jamais satisfaire ma seule envie positive : que tout redevienne comme avant. Avant la guerre, avant que le Lord fasse de moi un assassin et me prenne tout ce que j’étais, avant qu’il ne me plonge dans cet état bien vivant et pourtant si proche de la mort. Il a gagné au fond. Il est mort, oui, mais il a gagné une dernière bataille avant de mourir, à défaut d’avoir gagné la guerre. Il m’a eu, il m’a vaincu et il n’y a pas un seul jour depuis où je ne vois pas ses yeux moqueurs défiaient mon âme. Il m’a brisé et on me force aujourd’hui à rester dans cette coquille vide, car je suis l’espoir. Je ne suis rien, je ne suis même plus le Survivant, ce n’est plus ce qui me définit à présent.

 

Non, je suis le Sauveur et je n’aime pas cette identité, je n’aime pas recevoir la gratitude et la reconnaissance que les gens ressentent envers moi. Cela ne me rappelle que trop bien ce qui s’est passé. On m’accueille comme certains moldus accueilleraient le messie. Pourtant, je ne suis pas ça. Je suis un assassin et il semblerait que je sois le seul à m'en apercevoir.

 

-          Harry, tu es prêt ?

 

La voix de Hermione est douce, presque hésitante. Je sais alors qu’elle ne souhaite pas me déranger et que si l’heure ne passait pas si vite elle ne l’aurait pas fait. Je soupire. Mes amis proches ne sont peut-être pas morts mais leur attitude à mon égard a changé, trop changé. Je voudrais juste retrouver nos moments de complicité mais aussi nos débats endiablés. Je crois que ce sont les disputes qui me manquent le plus. Plus personne n’ose élever sa voix sur le Sauveur, plus personne n’en a le droit. Il paraît que c’est un avantage donné quand on sauve le monde mais pour moi c’est la pire des choses. Car si moi je joue la comédie, eux ne sont pas plus sincères, à la limite de l’hypocrisie. Il ne faut pas blesser Harry, on lui doit tellement. Car oui, le monde entier a une dette envers moi et je déteste ça, comme si je n’avais plus d’égal. Et malgré moi, même si je sais que je ne devrais pas, je les hais pour ça.

 

Alors que j’entends la poignée s’abaisser, signe que ma meilleure amie va entrer, je m’autorise un coup d’œil dans le miroir. Mon reflet a soudainement repris des couleurs et mes mains ébouriffent mes cheveux au lieu de se tenir fébrilement au lavabo comme elles le faisaient quelques secondes plus tôt. Même mon corps est bon acteur. Je me retourne et je vois Hermione sourire devant la scène.

 

-          Je ne comprendrais jamais pourquoi tu mets autant de temps à te préparer alors que tu ne parais jamais coiffé.

-          Sache Mione’ que le style négligé que j’adopte et que je prépare minutieusement est mon plus grand atout séducteur.

 

J’ai buté sur son surnom et elle ne le remarque pas. Elle ne constate pas non plus que mon rire est factice et que derrière mon sourire, je serre les dents pour ne pas m’effondrer en pleurs devant elle. Non, elle se contente de rire aussi et de s’approcher pour redonner un semblant d’élégance au pauvre nœud papillon que j’ai légèrement torturé en le mettant autour du cou. Je l’ai perdue, Hermione. Avant, elle me sermonnait, maintenant elle passe son temps à roucouler dans les bras de Ron. Et je ne suis même pas jaloux, je suis juste las, las et lâche. Je fais honte à ma propre maison.

 

Elle me tend ma robe de sorcier de cérémonie en me souriant. Je la mets par-dessus ma chemise blanche et lui rend son sourire. Un dernier coup d’œil au miroir et nous sommes partis. Je mériterais un oscar pour ma performance. Je ne suis pourtant pas assez dans mon rôle pour y croire moi-même. Je ne me mens pas, je ne me dupe pas, je vois derrière la lueur maline que reflètent malicieusement mes yeux verts qu’il n’y a plus rien, sinon la mort.

 

Ce soir, nous quittons une nouvelle fois le château pour nous rendre en plein Londres, nous – je dirais plus « je » - sommes attendus pour un gala, le troisième en moins de deux semaines. Depuis six mois, c’est la même rengaine. Le monde sorcier – et notamment le ministère de la magie – enchaîne l’organisation de galas pour tout et n’importe quoi : au mémoire des victimes ; pour remercier ceux qui se sont battus ; pour remercier les soigneurs qui ont pris en charge les blessés ; pour la traque réussite d’un ancien mangement ; pour la paix ; pour fêter la fin de la guerre ; pour fêter la fin de Voldemort ; ou tout simplement pour faire la fête sans même se donner la peine de trouver une raison.

 

De toute façon, les raisons ne sont que prétextes, on veut savourer la victoire pour ne pas avoir de regrets plus tard, pour ne pas avoir le sentiment de ne pas en avoir assez profité. Je déteste leur insouciance et je méprise ces galas mais voilà fêter la victoire sans le Sauveur semble illogique et je suis donc invité à chacun d’entre eux. Parfois, j’arrive à m’en défaire, un devoir, un examen mais même les professeurs semblent vouloir que je prenne du bon temps – se soûler serait une bonne idée, mais ce serait perdre le contrôle. Je crois qu’ils culpabilisent de s’être servis de moi avant la guerre et de m’avoir autant entraîné alors que j’aurais juste dû profiter de mes années d’études comme n’importe lequel de mes camarades. Sauf que je ne leur en veux pas. Je souhaite juste que cette culpabilité cesse.

 

Je voudrais que le monde cesse de tourner, que le temps s’arrête et qu’un vide obscur m’entraîne. Mais à la place du silence, j’entends déjà les crépitements des flashs des appareils photos des journalistes présents à la réception. Je fronce les sourcils et je sais qu’on croit que c’est parce que je suis ébloui par leurs lumières artificielles. Mais ce n’est pas cela, si seulement ça pouvait être aussi simple. Non, ma grimace est plus due au fait que je vais me retrouver, comme d’habitude, en une des divers journaux sorciers demain matin. Je déteste cette célébrité qui me colle, encore plus qu’avant. Je me reprends cependant rapidement afin que personne ne s’aperçoive de mon changement d’attitude et j’accepte joyeusement les salutations des hauts dignitaires du ministère de la magie.

 

Cela fait à présent une bonne demi-heure que je n’écoute que d’une oreille les récits d’un auror. Faire semblant d’écouter est facile, j’ai appris vite, sur le tas. Je m’impressionnerais presque. Je ne lâche même pas un soupir quand je m’aperçois, en regardant discrètement ma montre, que cela fait deux heures que je poireaute ici. J’avais prévu de m’éclipser rapidement, c’est raté, comme d’habitude. Si seulement on pouvait me lâcher la grappe, juste un moment de répit, un moment pour partir. J’entends soudain le silence, doux paradoxe, le silence ne fait pas de bruit, doux euphémisme, et pourtant je l’entends. Apaisé, je m’interroge cependant sur la nature de ce silence, le ministre a pourtant déjà fait son discours. J’ai beau tourner la tête, je ne comprends pas. Et les flashs crépitent, et les voix s’élèvent, et la mienne se perd. Ce genre d’accueil m’est réservé. Je devrais pourtant être heureux qu’on détourne l’attention de ma personne. A croire qu’on s’habitue à tout, même à la comédie d’une vie.

 

Et puis d’un coup c’est le blanc – c’est plutôt le cas de le dire alors que j’observe sa peau d’ivoire. Que fait-il là ? La question ne reste que quelques secondes dans mon esprit. S’il y a bien une chose qui ne m’intéresse pas depuis la guerre, c’est la raison des agissements de Draco Malfoy ces six derniers mois, ou plutôt celle de ses non-agissements, de sa disparition soudaine de la surface de la Terre. C’est le bon moment, celui pour partir et je le remercierais presque de me donner cette chance.

 

Je m’excuse poliment auprès de l’auror mais il ne semble même plus connaître mon existence, ça en serait presque vexant si ce n’était pas ce que je voulais. Il regarde, presque un peu trop durement, Malfoy. Je m’apprête à rejoindre Hermione pour lui dire que je suis fatigué et qu’il vaudrait mieux pour moi que je rentre me coucher au dortoir quand je tombe sur le Serpentard. Ses yeux me reflètent le dégoût qu’il a toujours eu à la vision de ma personne. Il est toujours aussi froid, aussi droit, aussi aristocratique bien que sa famille ait perdu la guerre et qu’il est à présent orphelin, comme moi.

 

-          Tiens, tiens, tiens, pourquoi ta présence ici ne m’étonne pas, Potter !

 

Mon nom est craché comme du vomi, son ton est toujours aussi arrogant et alors que je commençais à partir, je sourie. Et pour la première fois depuis six mois, je souris sincèrement et à Draco Malfoy qui plus est. La vie est étrange parfois. Je crois qu’il est choqué de ma réponse silencieuse, qu’il ne comprend pas. Tant mieux car moi non plus, ou peut-être que si et c’est la comédie qui me reprend. Elle ne me quitte presque plus et un jour, j’arriverai à me mentir aussi, comme je mens aux autres. Draco est toujours planté devant moi et il cherche sûrement à anticiper l’attaque que je prépare. Pourtant je continue de sourire simplement.

 

-          Arrête de sourire, Potter.

Mais je ne le regarde déjà plus, tant pis pour Hermione, je pars sans demander mn reste. Malfoy me déteste et je crois que c’est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis six mois.

 
     
     
 
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