Joyeux Noël Severus ________________________________________________________________________________ Disclaimer : Tout l’univers d’Harry Potter appartient à Mme JK.Rowling. Je ne fais qu’emprunter Snape et Malfoy pour le plaisir -du moins j’espère- de Miss Hysteric-Fairy. Dédicace : A toi, Hysteric-Fairy. Tu m’as dit de faire selon mes goûts, mais je tenais à te faire plaisir tout de même. J’ai lu sur ton profil que tu aimais Snape, le yaoi avec Snape. J’espère que tu n’as rien contre Lucius. C’est le seul homme avec qui j’imagine Snape lol J’espère de tout cœur que ceci te plaira. Note de môa : Je n’ai aucune idée de ce que ça vaut, j’ai eu beaucoup de mal à l’écrire, mais j’y suis arrivée. Mon premier OS sur ce couple. Et bizarrement, j’y prends goût, donc peut-être que d’autres suivront. WARNING : Présence de relations entre hommes. En un mot : YAOI. Présence également de passages pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes, ce qui explique le rating T. ________________________________________________________________________________ Joyeux Noël Severus Bien au chaud dans son appartement de fonction, assis sur son confortable fauteuil en cuir noir, un verre de vin rouge -grand cru provenant de France- dans la main droite, un cigare -provenant de la réserve personnelle de Lucius Malfoy- dans la main gauche, Severus Snape essayait désespérément de se détendre. Et il en avait bien besoin après le trimestre effroyable qu’il venait de vivre. Il devrait vraiment songer à prendre sa retraite. Après tout, plus personne n’avait besoin de lui maintenant que la guerre était terminée. Albus nageait littéralement dans le bonheur, Minerva semblait avoir dix ans de moins et les autres étaient dans le même état. Et ne parlons pas des élèves. Depuis que Harry-Par-Salazar-Il-A-Encore-Survécu-Potter a tué Voldemort, tous ses élèves étaient devenus complètement fous. Ils riaient dans les couloirs, parlaient sans cesse en cours, faisaient des projets d’avenir, souriaient, parlaient, riaient… Bref, le pauvre Snape était en train de faire une overdose de bonheur. Absolument tout le monde était heureux. Tout le monde sauf lui. Et encore moins durant ces périodes là. Severus Snape avait toujours haï Noël. Aussi loin que remontait ses souvenirs, les périodes de fêtes, telle que Noël et Jour de l’an, avaient été les pires moments de sa vie. ________________________________________________________________________________ - Maman ? Debout, face à la cheminée, serrant très fort un petit ange de Noël dans sa main -unique rescapé de la folie dévastatrice de son père-, Severus ne savait pas quoi faire. Sa mère était inconsciente, allongée sur le sol. Son père était rentré tard, alors que sa mère et lui l’attendaient pour le repas de Noël. Mais son père ne tenait pas debout, et en plus il paraissait de mauvaise humeur. Et ça ce fut pire quand il aperçu le sapin et toutes les décorations. Pris d’une rage folle, il avait hurlé qu’il ne voulait pas de sapin dans sa maison, et encore moins de décorations magiques. Il avait renversé le sapin par terre et, pour finir, il avait pris toutes les décorations pour les jeter dans le feu. Sa mère avait tenté de le calmer, en vain. Il les observa gesticuler dans tous les sens, sans prononcer un seul mot. Au fond de lui, il sentait la panique monter mais il savait qu’il ne devait rien dire. Sa mère lui avait un jour que si son père commençait à crier, il fallait qu’il reste silencieux et qu’il se fasse oublier. Quelques secondes plus tard, sa mère avait hurlé et l’avait forcé à se cacher sous la table et à fermer les yeux. Il s’était caché mais il n’avait pas fermé les yeux. Il avait tout vu, tout entendu. Et là, caché sous la table, il avait assisté à au ‘spectacle’ le plus traumatisant de toute sa vie. ________________________________________________________________________________ Les yeux fixés sur les bûches flamboyantes dans l’âtre de la cheminée, Severus ne put s’empêcher de penser à ce moment, celui où il vit sa mère se faire battre par son père. Il se rappelait les cris déchirants de sa mère, ses suppliques. Et son père riait, plus elle criait, plus il riait. Et il avait continué, jusqu’à ce que sa mère ne puisse plus supplier. Severus était resté auprès d’elle toute la nuit, en plein milieu du salon, alors que son père était ressorti. Severus en avait fait des cauchemars pendant des semaines, les images de sa mère en pleurs le hantant. Il secoua la tête, voulant à tout prix chasser ces images de sa tête quand il se rappela du Noël de ses huit ans. ________________________________________________________________________________ Une trace de pas. Puis une deuxième. Une troisième. Comme tous les petits garçons de son âge, Severus s’amusait à marcher dans la neige immaculée pour y laisser ses empreintes. Sauf, qu’à la différence des autres petits garçons, Severus s’amusait seul. Il n’avait aucuns amis. Son père lui interdisait de parler avec ses voisins. « Je ne veux pas qu’ils soient au courant de ta monstruosité ! » avait-il clamé quand Severus avait osé demander pourquoi. Alors, il restait seul. - Qu’est-ce que tu fais ? s’enquit une fillette, derrière lui. Severus se retourna vivement, et dévisagea la petite rouquine qui venait de lui poser cette étrange question. Ca se voyait ce qu’il faisait non ? C’était même évident. Alors pourquoi elle lui posait cette question ? Alors, au lieu de répondre, il se détourna d’elle et continua à marcher dans la neige encore intacte. - Tu veux pas me parler ? demanda-t-elle plus doucement, alors qu’elle s’était rapprochée de lui. Severus haussa les épaules, luttant intérieurement pour ne pas dire un mot. S’il désobéissait à son père, il se doutait de ce qu’il se passerait. - C’est la première fois que je te vois dehors. Je t’ai déjà aperçu mais toujours avec ta maman. Elle a l’air très gentille. Je m’appelle Lily Evans et toi ? Severus plongea son regard dans les magnifiques yeux verts de la fillette et ne put s’empêcher de répondre. - Severus Snape, dit-il tout doucement. - Et tu as quel âge ? Moi j’ai huit ans ! Mais je vais avoir neuf ans dans un mois ! Mon anniversaire c’est le 30 janvier et toi ? - J’aurais neuf ans le 9 janvier. - Et tu es en quelle classe ? Je ne t’ai jamais vu à l’école. - Je n’y vais pas… je… - GAMIN ! hurla soudain son père. RENTRE TOUT DE SUITE A LA MAISON SINON CA VA BARDER ! Severus sursauta et adressa un bref regard d’excuse à l’attention de Lily avant de rentrer en courant chez lui. ________________________________________________________________________________ Il avait passé ce Noël ci enfermé dans la cave. Sa mère avait tenté de le faire changer d’avis, sans succès. Il y était resté des heures. Et pourtant, il n’avait pas pleuré. Il n’avait fait que penser à la petite voisine d’à côté : Lily Evans. Severus se rappelait qu’après, Lily et lui s’étaient reparlés, mais en cachette. Elle avait vite compris que son père ne devait en aucun cas être au courant. Le mieux, dans leur « amitié », c’était leur amour commun pour les livres. Il but une autre gorgée de cognac en songeant que de toute façon, tous les Noël « chez lui » avaient été horribles. Puis, il avait eu onze ans, et en plein été, il avait reçu sa lettre. Il avait été mis au courant par sa mère, en cachette bien sur, et il l’avait également dit à Lily. Il savait qu’elle était comme lui. Ils étaient des sorciers. Il ne saurait l’expliquer, mais il avait senti que Lily en était une. Quand il avait eu sa lettre, son père s’était énervé et avait ordonné qu’il n’y aille pas. Mais sa mère avait tenu bon cette fois. Elle ne lui avait pas laissé le choix. Naïvement, il avait cru qu’en allant à Poudlard ça serait mieux. En étant loin de son père, il pensait qu’il serait plus heureux, plus libre de faire ce qu’il voulait. Mais c’était faux. Bien sûr, ça avait quand même été un peu mieux, mais ce n’était pas ce à quoi il s’attendait. Là-bas aussi, on le voyait comme un monstre. Avec ses cheveux mi-longs, noir corbeau et gras, il n’attirait vraiment pas les foules. Pour tout le monde il était un monstre horrible à éviter à tout prix. Enfin, sauf pour ceux de sa maison. Mais ils étaient tous plus abrutis les uns que les autres. Sauf lui. Lui, il était intelligent. Malheureusement, il rentrait chez lui pour fêter Noël et jour de l’an avec sa famille et la haute société. Lucius Malfoy avait des obligations à respecter et ce, depuis l’âge de onze ans. Alors en général, Severus s’isolait dans un coin, de préférence dans une salle de cours inutilisée, et passait le réveillon à lire de poussiéreux grimoires de potions. Personne ne s’inquiétait de ne pas le voir. Personne à par Lily. Elle s’éclipsait de chez les Gryffondors et venait lui souhaiter un joyeux Noël. Malheureusement, elle ne restait jamais longtemps. Severus savait qu’ils étaient en train de s’éloigner l’un de l’autre, et même si au fond de lui ça lui faisait mal, il ne disait jamais rien. Il restait seul, assis dans son coin, à lire. Ca l’occupait, et au moins il n’avait pas à subir l’humeur acariâtre de son père, ni les pleurs de sa mère. Et encore moins les papotages infantiles de ses camarades de dortoir. Et au retour de Lucius, celui-ci avait raconté ses vacances à son fan-club et ensuite, il était venu le voir. Il s’était assis à ses côtés, sans un bruit, et ils avaient parlé. Aussi étrange que cela puisse paraître, ils n’avaient vraiment rien fait d’autres que parler. Ce Noël là, son premier à Poudlard, marqua le début de son obsession envers Lucius Malfoy. ________________________________________________________________________________ Bien qu’il n’ait pas fait un bruit, Severus l’avait senti arriver. Mais il n’avait rien dit. Ça aurait été n’importe qui d’autre, il se serait retourné pour le faire déguerpir. Mais personne ne faisait ça à Lucius Malfoy. Severus n’en avait même aucune envie d’ailleurs. Il n’avait pipé mot alors que son aîné s’était assis à côté de lui. - Je me doutais que tu ne serais pas dans la salle commune, avait-il dit calmement. Severus l’interrogea du regard. - Je t’ai bien observé. Tu es toujours seul dans ton coin. Tu as toujours été si solitaire ? Severus se contenta d’hocher la tête en signe d’acquiescement, trop abasourdi pour parler. Il n’en revenait pas, Lucius Malfoy l’avait observé ? Pourquoi lui ? - Je… Pourquoi tu m’as observé ? Lucius avait souri. - Parce que je t’ai trouvé intriguant. Tu ne te mêle jamais aux autres. Tu n’aimes pas ça ? - Pourquoi faire ? Je suis très bien seul. - Il ne faut jamais compter que sur soi-même n’est-ce pas ? Très belle maxime mais un peu exagérée. Il faut savoir s’ouvrir aux autres pour avancer. - Tu parles comme Dumbledore ! - On se connaît à peine et tu m’insultes déjà ? Salazar, que vais-je faire de toi… ________________________________________________________________________________ Severus sourit à ce souvenir. Lucius avait toujours été un être à part, un homme au caractère insaisissable. A partir de ce jour, Lucius vint souvent le retrouver dans ses coins reculés, juste pour lui parler. Une fois, Severus lui avait carrément demandé pourquoi il venait le voir lui. La réponse de Lucius l’avait surpris et à la fois complètement chamboulé. « Avec toi, je me sens bien. Je peux être moi-même sans contrainte. » Il s’en rappelait comme si ça c’était passé la veille. Durant toute l’année, lors de ses nombreux moments seuls, il avait eu le droit à la présence de Lucius. Ce qui n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Mais, à la fin de l’année -sa première-, Lucius, lui, finissait son cycle de sept années à Poudlard. Severus sut qu’il allait vraiment être seul cette fois. A part Lucius, personne ne s’intéressait à lui. Lily était bien trop occupée par ses devoirs. Severus soupira. Voila à quoi il en était réduit. Il était là, dans son appartement, seul et en train de ressasser de vieux souvenirs pour seule occupation. Il se resservit un autre verre de cognac, en songeant à ses autres années à Poudlard, plus particulièrement aux Noël. Étonnamment, Lucius ne l’avait pas oublié une fois dans la vraie vie. Sa deuxième année à peine entamée, il avait reçu une lettre du jeune homme. S’en était suivi une correspondance plus ou moins régulière. Lucius lui racontait ses fastidieuses journées et soirées et l’organisation de son mariage -arrangé avec Narcissa Black. Severus aimait bien Narcissa. Mais bizarrement, il l’aima moins suite à l’annonce de ses fiançailles avec Lucius. Sans qu’il puisse se l’expliquer. Et la correspondance continua durant les six autres années de Severus. Il vint même le voir chaque Noël à Pré au lard -seulement à partir de la troisième année bien sûr. Il ne l’avait avoué à personne mais, Severus avait gardé tout ce qui le faisait penser à Lucius. Il conservait toutes ses précieuses reliques enfouies dans une malle, cachée sous son lit. Ça allait d’un portrait de lui à un mouchoir brodé avec ses initiales, en passant par la rose rouge que Lucius lui avait offert pour sa dernière année à Poudlard. Bien sûr, il possédait bien d’autres objets plus honteux, mais inutile d’en parler. Pris d’une pulsion soudaine, Severus se leva et entra dans sa chambre. Il s’agenouilla à côté de son lit et avec un accio, il attira la malle jusqu’à lui. Avec sa baguette, il enleva la couche de poussière et ouvrit la malle délicatement. Il écarta les objets inutiles, et -dès qu’il l’eut trouvé- il empoigna doucement la fameuse rose rouge. Quand Lucius lui avait offert, il avait tout de suite lancé un sort de conservation dessus. Elle était éternelle. Il retourna s’asseoir dans son fauteuil -après avoir rangé la malle à son emplacement habituel-, la rose à la main. Il en sentit les effluves, ce qui lui fit se remémorer ce jour là. ________________________________________________________________________________ La neige n’avait cessé de tomber depuis des jours et des jours, Severus en était secrètement heureux. La seule et unique chose qu’il aimait pendant les vacances de Noël, c’était la neige. Ça et la personne qui l’accompagnait. Lucius Malfoy avait laissé ses obligations de côté pour venir rendre visite à Severus. Ils se baladaient tranquillement, côte à côte, dans les rues désertes de Pré au lard. A chaque fois, Lucius s’arrangeait pour que sa visite tombe en dehors des sorties autorisées. Comme ça, ils étaient tranquilles. - Tu as sûrement commencé à réviser non ? s’enquit Lucius. - J’ai commencé l’année dernière. Un rire cristallin suivit sa réponse. - Ça ne m’étonne pas de toi. Tu as toujours été très travailleur. Je ne doute pas de ta réussite. Tu comptes toujours postuler en tant que professeur ? - Oui, mais pas avant quelques années. Je pense que Dumbledore estimera que je suis trop jeune pour ça. - Tu détestes les étudiants et pourtant tu veux enseigner, c’est à n’y rien comprendre. - Tu aimes les hommes et pourtant tu es marié à une femme et vous essayez même d’avoir un gosse. Je n’y comprends rien non plus mais je n’en fais pas toute une histoire. - C’est simple. Je suis l’héritier de la famille Malfoy. Mon rôle consiste à engendrer un héritier à mon tour. Jusqu’à preuve du contraire, les hommes n’en sont pas capables. - Encore heureux, maugréa Severus. - Et puis, c’est un mariage arrangé, pas d’amour. - Je m’en doute vu tes préférences. - Qu’est-ce qui m’a pris de te dire ça ? geignit Lucius. - C’était deux jours avant ton mariage et tu étais saoul. - Merci de me remémorer cet épisode humiliant. - Mais je t’en prie, c’est un réel plaisir. Lucius lui sourit, ils échangèrent un regard amusé. Ils se turent pendant quelques minutes, savourant le bonheur d’être ensemble. - Tu as dit que tu n’en faisais pas toute une histoire… dit soudain Lucius. - Et ? Tu aurais préféré ? - Peut-être… Severus se figea net, l’air surpris. Lucius s’arrêta à son tour, mais ne se retourna pas. - Ne me dis pas que tu es surpris Severus. Tu devais bien t’en douter depuis le temps non ? - Je… A vrai dire non… Je - Tu ne t’es jamais demandé pourquoi je prenais la peine de t’envoyer autant de lettres par mois ? Pourquoi je saisis n’importe quelle opportunité pour venir te voir ? Pourquoi chaque Noël, je me libère pour passer l’après-midi avec toi ? - Si… mais je n’ai jamais été aussi loin dans mes suppositions. Je ne voulais pas me donner de fausse joie. Et puis, tu es marié. - Mais j’aime les hommes, répondit Lucius en se tournant face à lui. Plus précisément, j’aime un homme. - Pourquoi tu… - Ne te l’ai-je jamais dit ? Comment aurais-je pu Severus ? Tu as dix-sept ans depuis janvier dernier, avant tu étais mineur. Et puis, je ne voulais pas t’imposer ça. Un homme âgé de six ans de plus que toi, marié et bientôt père, enfin j’espère, au moins je serais dispensé de la pratique avec elle. Je ne voulais pas gâcher notre relation déjà si fragile. - J’aurais dit oui. - Je sais. Personne ne dit non à un Malfoy. - Même là, si tu me le demandais, je dirai oui. Je m’en fous de ta femme, de ton futur gosse et de tout le reste. On ne pourra jamais s’afficher mais je m’en fiche. - Je ne peux pas te demander de sacrifier ta vie pour moi Severus ! - Qui te parle de sacrifice ? Si c’est ce que je souhaite, il n’y a pas de problèmes. - Les sangs-purs ne divorcent pas. - Je sais. - Je suis possessif, jaloux et incroyablement égocentrique. - Je sais. - Tu seras le parrain de mon fils. - Et si tu as une fille ? - Ne parle pas de malheur. Je ne veux qu’un enfant, et il y a intérêt à ce que ce soit un garçon. Severus sourit mais ne pipa mot. Il reprit sa marche aux côtés de son presque-petit-ami. Après une dizaine de minute de silence, Lucius l’abandonna quelques instants. Il transplana dans un lieu inconnu et revint pas longtemps après, avec une magnifique rose rouge dans les mains. Sans un mot, il la tendit à un Severus muet de stupeur. Jamais encore il n’avait reçu de fleurs. Il l’accepta, lui aussi sans parler, et son cœur cessa de battre alors que les lèvres de son maintenant-petit-ami se posèrent délicatement sur les siennes. Le contact était doux et chaud. C’était son premier baiser. Et Severus savait, peu importait que ce soit gnangnan ou autre-, que Lucius serait le seul homme qu’il aimerait toute sa vie. - Joyeux Noël Severus, souffla Lucius contre ses lèvres. ________________________________________________________________________________ Les yeux clos, la rose contre sa joue, Severus aurait voulu que ce moment dure éternellement. Lui qui avait toujours détesté le romantisme, ce jour-là, il aurait tout donné pour que le temps se fige indéfiniment. - Tu l’as conservé depuis toutes ces années ? Severus sursauta violemment au son de sa voix. Il se releva précipitamment pour lui faire face, tout en cachant la rose dans son dos. - Je l’ai vu tu sais, tu n’as plus besoin de la cacher, fit Lucius, d’un ton amusé. Je ne te savais pas si sentimental ! - Qui te dit que c’est celle que tu m’as offerte ? Ça pourrait être un admirateur inconnu. Aussitôt, la flamme de la jalousie se réveilla chez Lucius. Il fronça les sourcils et serra les poings. - Qui ? Sa voix claqua comme un coup de fouet dans la pièce. - Lucius je… - Qui est assez fou pour se mesurer à moi ? - Personne Lucius, soupira Severus. C’est bien la rose que tu m’as donné. Lucius sourit, et enleva sa cape en velours pour la déposer délicatement sur la table de salon. - Alors ? - Alors quoi ? - Encore à ressasser de vieux souvenirs ? Le soir de Noël, tu n’as rien de mieux à faire ? - Participer au festin avec Dumbledore et les abrutis congénitaux qui me servent d’élèves ? Sans façon, je suis mieux ici. - Mon fils fait parti de tes élèves je te signale. - Je sais. - Severus ! - Il faut être sacrément atteint pour fricoter avec Potter jr. - Merci de me le rappeler, j’essaye désespérément de l’oublier. - Mais je t’en prie, c’est un réel plaisir. Deux sourires. Deux regards entendus. Des souvenirs impérissables, malgré les années passées. - Sinon ? Que me vaut l’immense honneur de ta visite le soir de Noël ? Tu n’as rien de mieux à faire ? - Participer à une réunion avec des abrutis coincés sans aucune classe ? Sans façon, je suis mieux ici. - Narcissa sait-elle où tu es ? - Non, et elle n’a pas à le savoir. De toute façon, elle est trop occupée à s’amuser avec ses nouvelles meilleures amies. Hochement de tête entendu. Depuis la fin de la guerre, le nom des Malfoy avait été sacrément déshonoré. Narcissa faisait tout son possible pour le redorer. - Et puis, je suis venu t’offrir mon cadeau de Noël. J’ai bien reçu le tien d’ailleurs. Charmant ce hibou. En une heure de temps, il a détruit toutes les plus belles toilettes de Narcissa. Je te passe les détails mais c’était vraiment charmant. - Il a été dressé pour. Mais merci, j’apprécie que mon cadeau soit estimé à sa juste valeur. - Toujours aussi impétueux Severus… Ça mériterait une punition. - J’attends de voir ça. Mais avant, tu as parlé d’un cadeau ? D’un coup de baguette, Lucius fit apparaître un magnifique vase en cristal. Il était fin, ne pouvant contenir que deux ou trois roses, pas plus. - J’ai pensé que ça serait plus pratique pour toi, plutôt que de devoir ouvrir ta malle aux souvenirs pour sortir la rose. - Ma malle… Comment es-tu au courant ? - J’ai des insomnies parfois. - Espèce de… - Garde-ça pour plus tard Severus, susurra Lucius d’un ton suave. Il déposa le vase en plein milieu de la table du salon et attira la rose dans ses mains avec sa baguette. Il la plaça à l’intérieur et lui jeta un sort de brillance, pour qu’elle soit toujours étincelante. - J’ai pensé aussi qu’elle se sentirait seule dans ce vase, alors j’en ai ramené une autre. - Rouge aussi ? - Jaune. Parce qu’avant l’amour, il y avait l’amitié. Alors je me suis dit que les deux s’accorderaient bien. Severus ne dit rien, il se contenta d’observer son amant placer la rose jaune dans le vase, rejoignant la rose rouge. Les deux roses étincelaient de milles feux, comme un accord parfait. Parfait… tout comme ce moment. Main dans la main, faces à la table, observant les roses en silence. C’était simple, mais pour Severus, jamais aucuns moments ne fut plus magique que celui-ci. - Au fait… Severus haussa un sourcil. Il aurait dû se douter que quelque chose viendrait ruiner ce beau moment. - Je t’ai menti. - Tu ne m’apprends rien. - Je suis sérieux Severus. Tu te rappelles du jour où je t’ai offert la première rose ? - Bien sûr. - Tu te rappelles ce que je t’ai dit ce jour là ? - Tu m’as dit plusieurs phrases. De laquelle tu parles ? - Quand je t’ai dit ce qui t’attendait si tu acceptais de devenir mon amant. Craignant de ne pas saisir ce qu’il fallait comprendre, Severus souffla pour montrer son impatience. Lucius inspira une bouffée d’air frais et se lança. - Sur les sangs-purs… - Lucius… - Le divorce sera annoncé officiellement à la presse demain matin. Severus ne dit rien. Il n’y avait rien à dire. C’était sûrement le plus beau cadeau que Lucius pouvait lui faire. Alors, à défaut de parler, il l’attira à lui pour l’embrasser. Ensemble, lèvres contre lèvres, ils scellèrent leurs nouveaux départs, avec les deux roses pour seules témoins. - Joyeux Noël Severus. ________________________________________________________________________________ ¤ FIN ¤ ________________________________________________________________________________ Voila, fini. J’espère que cet humble OS vous a plu. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Bonne année tout le monde ! Bonne santé et pleins de gros gros bisous ! Zazo++ |