Angelo était venu me chercher à l’aéroport de Rio, lorsque je suis descendu de l’avion j’avais l’impression d’avoir 5 ans et d’être entrée dans un magasin de jouets. Angelo s’était jeté sur moi pour me prendre dans ses bras.
« Moi aussi je suis très heureuse de te revoir, mais je ne crois pas que je rentrerais en France vivante !
- Désolé, tu m’as trop manqué !
- Toi aussi tu m’as manquée ! »
Il me reprend dans ses bras, puis il décide de prendre ma valise, une fois sorti de l’aéroport. Lorsque j’ai vu sa voiture j’ai cru faire une crise cardiaque.
« Genre tu as réussi à t’acheter un Hummer !
- Ouais, j’ai trouvé un boulot qui paye bien et attend tu n'as pas encore vu la maison
- Comment ça la maison, tu ne vis pas dans celle des parents ?
- Non, enfaite les parents l’ont vendu quand on a quitté le Brésil.
- Ok. »
Il met mes deux valises dans le coffre de sa voiture et on monte dans le bolide direction la nouvelle maison de mon frère.
Durant le trajet j’avais des étoiles dans les yeux, la dernière fois que j’ai vu ce paysage je devais avoir 2 mois alors je ne me souvenais de rien, aujourd’hui je redécouvre le pays et la ville qui m’a vu naître.
« Alors ça te fait quoi d’être de retour au pays ?
- Je le découvre, je ne me souviens de rien, j’étais trop jeune !
- Si tu veux je te ferais visiter.
- Cool, mais pas aujourd’hui, je suis claquée !
- Je te comprends le décalage horaire c’est dur, mais quand tu seras habituée ça ira beaucoup mieux »
Au bout de 20 minutes du trajet, Angelo se gare devant une maison à couper le souffle.
« Tu aurais dû me dire dès le début que tu étais pété de tune !
- Oui et non !
- D’accord ! »
Il m’aide à descendre mes valises de son coffre, je dois avouer que le coffre d’un Hummer est trop haut pour moi, alors Angelo sort les deux valises puis en prendre une alors que je prends la deuxième. Lorsque j’entre dans sa maison, enfin non sa villa, j’ai l’impression d’être une fourmi dans un musée de statue.
« Tu me passeras une carte ou un GPS !
- Pour quoi faire ?
- Je sens que je vais me perdre
- Quand même pas.
- Je n’ai pas le sens de l’orientation.
- Ce n’est pas si grand en fait !
- Si tu le dis ! »
Il me montre ma chambre, j’y dépose mes valises puis il me fait visiter la villa, j’avoue qu’au final ce n’est pas si grand. On se pose dans le salon, je n’arrivais pas à croire que je suis de retour dans mon pays.
« Alors on fait quoi maintenant ? Lui demandais-je
- Aucune idée, toi tu veux faire quoi ?
- Je ne sais pas faire une partie de foot.
- Attends, je crois que j’ai une meilleure idée ! Mais avant ça tient ! »
Il me tend une grande enveloppe marron.
« C’est quoi ?
- Ouvre et tu verras. »
Je m’exécute et l’ouvre, j’en sors un paquet de ticket, je les regarde plus attentivement et me rend compte que ce sont des places pour tous les matches de la Coupe du Monde.
« Tu n’es pas sérieux !
- Si, c’est ton deuxième cadeau d’anniversaire.
- Mais tu es fou, ça a dû te coûter cher !
- Si tu savais !
- Si je savais quoi ?
- Non rien.
- Ok, en tout cas merci, merci beaucoup ! »
Je me jette sur lui et le sers dans mes bras. Je n’arrive pas à croire qu’il a réussi à obtenir les billets pour tous les matches de la Coupe du Monde, c’est le grand frère idéal.
« On ne dit jamais deux sans trois !
- Euh ouais si tu le dis !
- Va mettre des baskets !
- Pour quoi faire ?
- Ne pose pas de question et hop ! »
Je n’ai pas tout compris mais je n’ai pas d’autre chose que de monter dans ma chambre pour me changer et enfiler mes baskets. Je redescends dans le hall de la villa où m’attend Angelo.
« Aller on y va ! »
On se dirige vers le garage et lorsqu’il ouvre la porte de celui-ci, mes yeux s’ouvrent à la limite de sortir de leurs orbites. Dans le garage il y avait le Hummer, une Porsche et une Audi. Angelo décide de prendre l’Audi, elle était magnifique, je veux la même, ma priorité maintenant c’est de passer mon permit, tout faire pour l’avoir ensuite trouver un job qui paye bien pour pouvoir m’acheter une voiture comme ça.
Il sort du garage et met la musique à fond, je dansais comme une folle faisant voler mes cheveux dans le vent.
« Enfaite pourquoi tu m’as demandé de mettre mes baskets ?
- Tu m’as bien dit que tu voulais faire un match de foot !
- Euh ouais, mais je pensais qu’on allait jouer tous les deux sur ta pelouse.
- J’ai mieux à te proposer.
- C’est quoi cette proposition ?
- C’est une surprise.
- Tu sais très bien que je déteste les surprises !
- Ouais mais pas celle que je te prépare.
- Et si tu me disais ce que tu as derrière la tête ?
- Même pas en rêve.
- Mais pourquoi ?
- Parce que sinon ce n’est plus une surprise !
- Pff, t’es pas marrant. »
Je fais mine de bouder, au bout de 10 minutes il m’a demandé d’ouvrir la boîte à gants dans laquelle se trouvait un bandana, il me dit ensuite de le mettre sur mes yeux, à ce moment- là je n’ai pas d’autre chose que de faire confiance à mon frère. J’appréhendais ma surprise, qu’avait-il prévue pour que je sois obligée de mettre un bandana devant mes yeux.
/Point de vue d’Angelo\
Nous sommes à quelques mètres du terrain où se trouve ma surprise pour Aalyha, je lui demande de se bander les yeux histoire de la faire appréhender. Au bout de 10 minutes on arrive au terrain, je me gare loin du parking de ma surprise.
Point de vue d’Aalyha\
Après avoir été plongée dans le noir, la voiture finit par s’immobiliser, mon frère descend le premier et vient m’aider.
« Bon alors prête ?
- Oui, parce que je commence à en avoir marre de ne rien voir ! »
Je le sens se mettre derrière moi et détache le bandana. Je retrouve enfin la vue. Devant moi se présentait une énorme bâtisse qui m’était familière.
« C’est ce que je crois ?
- Ça dépend ? A quoi tu crois ?
- On est bien devant le stade où s’entraine la Seleçao pour la Coupe du Monde.
- Je ne dirais rien »
Je voyais dans ses yeux que j’avais trouvés, d’un seul coup l’appréhension était partie et l’excitation avait pris sa place. Je rêvais de voir l’équipe du Brésil en chair et en os. A la maison je ne ratais aucun matche mes parents avaient les chaînes brésiliennes en plus des chaînes françaises Je me souviendrais toujours du jour où ma mère m’avait appris l’hymne national. Je le connais par cœur, à l’école j’avais appris l’hymne français, mais celui-ci était moins vivant que celui du Brésil. Et lors de mon année de 6ème, en géographie la prof avait demandé si on connaissait d’autres hymnes, ce jour j’avais été la seule à lever la main.
Flash-Back
« Aalyha quel autre hymne connais-tu ?
- je connais l’hymne du Brésil.
- Tu peux nous le chanter.
- Bien sûr mais je pourrais avoir la musique. »
La prof alla sur YouTube et trouve l’hymne mais en version instrumentale. Puis elle me demande de me lever et de me mettre au tableau. La pression était montée en moi, je sentais tous les gens de ma classe me fixer. Elle mit la musique en route et je me mis à chanter.
Ouviram do Ipiranga as margens plácidas De um povo heróico o brado retumbante, E o sol da Liberdade, em raios fúlgidos, Brilhou no céu da Pátria nesse instante.
Se o penhor dessa igualdade Conseguimos conquistar com braço forte, Em teu seio, ó Liberdade, Desafia o nosso peito a própria morte!
Ó Pátria amada, Idolatrada, Salve! Salve!
Brasil, um sonho intenso, um raio vívido De amor e de esperança à terra desce, Se em teu formoso céu, risonho e límpido, A imagem do Cruzeiro resplandece.
Gigante pela própria natureza, És belo, és forte, impávido colosso, E o teu futuro espelha essa grandeza
Terra adorada, Entre outras mil, És tu, Brasil, Ó Pátria amada!
Dos filhos deste solo és mãe gentil, Pátria amada, Brasil!
Deitado eternamente em berço esplêndido, Ao som do mar e à luz do céu profundo, Fulguras, ó Brasil, florão da América, Iluminado ao sol do Novo Mundo!
Do que a terra mais garrida Teus risonhos, lindos campos têm mais flores; "Nossos bosques têm mais vida", "Nossa vida" no teu seio "mais amores".
Ó Pátria amada, Idolatrada, Salve! Salve!
Brasil, de amor eterno seja símbolo O lábaro que ostentas estrelado, E diga o verde-louro desta flâmula - Paz no futuro e glória no passado.
Mas, se ergues da justiça a clava forte, Verás que um filho teu não foge à luta, Nem teme, quem te adora, a própria morte!
Terra adorada Entre outras mil, És tu, Brasil, Ó Pátria amada!
Dos filhos deste solo és mãe gentil, Pátria amada, Brasil!
A la fin tous les élèves me regardaient avec des yeux ronds comme des billes. Puis l’intello de service leva la main.
« Comment tu as appris l’hymne du Brésil ?
- Je suis née à Rio et j’ai déménagé en France quand j’avais 2 mois. »
Durant toute mon année au collège on venait me demander de leur apprendre le portugais, je leur apprenais seulement les bases comme « bonjour », « s’il te plaît », « merci » et « au revoir ». Parfois on me demandait des insultes en portugais mais je ne leur en ai jamais appris parce que je savais que ça risquait de me retomber dessus, je savais qu’il y avait des portugais dans au collège.
Fin du Flash-Back
Je me demande ce que je fais ici, ça m’étonnerais qu’on nous laisse jouer au foot Angelo et moi. 2-3 minutes plus tard une horde de brésiliens et brésiliennes nous avait rejoints, sur le coup je me demandais ce qui se passait, j’avais remarqué que tous ces gens portaient des maillots du Brésil, toutes les filles de mon âge avaient le nom de Neymar Jr dans le dos. J’adorais Neymar autant pour son jeu que pour son physique et ses tatouages. Je remarque qu’Angelo avait disparu, je me trouvais maintenant seule au milieu de tous les supporters.
Il réapparut quelques minutes plus tard, il m’attrape par le poignet et me tire à l’intérieur du bâtiment, je ne savais absolument pas ce qu’il se passait je me contentais juste de le suivre sans rien dire. Une fois à l’intérieur, deux mecs habillés en noir sortaient pour sans doute métriser la foule qui est devant le stade.
« Maintenant que nous sommes entrés je peux savoir ce qu’on fait ici ? »
Il ne me répondit pas et me dit de le suivre sans poser de questions. Cette fois si je commençais à m’énerver, je veux seulement savoir ce que je fais ici, pourquoi tous ces gens n’ont pas le droit de rentrée. Alors que nous sommes dans un couloir je lève la tête et vois le mot « tribune » écrit en portugais et dans d’autres langues. Ok, c’est quoi le délire ? Je continue à suivre Angelo en silence et blasée de ne pas savoir où il m’emmène. On finit par sortir du bâtiment principal et nous voilà dans les gradins, je m’arrête net.
« Hey pourquoi tu t’arrêtes !
- Je ne ferais pas un pas de plus si tu me dis ce qu’on fait ici.
- Attends juste 2 minutes. »
Totalement blasée je m’assois dans les gradins et croise les bras sur ma poitrine, Angelo s’assoit à côté de moi, il avait l’air fier de lui. Je ne sais pas pourquoi mais il en est content. D’un seul coup j’entends des voitures se garer dans le parking réservé aux joueurs. Putain mais c’est quoi le délire ! |