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Un coussin violet
Par Sir Bictor
Harry Potter  -  Mystère/Suspense  -  fr
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    Chapitre 1     1 Review    
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In Medias Res
UN COUSSIN VIOLET

I - In Medias Res.

« Calme » n’était pas le mot qu’on utilisait le plus souvent pour qualifier Molly Weasley. Non, les termes « stressée » ou bien « pressée »  étaient plutôt ordinairement utilisés pour elle où les membres de son entourage. Son mari, Arthur Weasley, ne fut donc pas surpris de la découvrir dans la cuisine du 12 Square Grimmaurd à sept heures du matin, en train de hacher avec nervosité d’innocents poireaux qui n’avaient rien demandé à personne. Les yeux fixés sur un livre de cuisine qui n’était pas ouvert, Molly s’acharnait avec un entrain exagéré sur les malheureux légumes réduis en une bouillie écœurante. Ses gestes étaient saccadés et répétés. Ses yeux ne cillaient plus. Molly Weasley était tout simplement absente. Il n’y avait plus, devant les yeux d’Arthur, qu’un automate. Oui, un automate.

-Chérie ?

Il avait du user de toute sa volonté pour murmurer ce simple mot et malgré cela, son ton avait été plus que bas, presque inaudible. Le mouvement interminable ne s’arrêta pas, mais Arthur cru apercevoir dans les yeux de sa femme qu’elle était revenue à elle. Une toute petite lueur furtive, et il n’en était même pas sûr. Il fit un pas en avant, et le mouvement s’accéléra. Une angoisse indescriptible l’étreignit. Il n’osa pas aller plus loin. Son regard se fixa malgré lui sur la main blanche de crispation de Molly, faisant aller et venir son hachoir à une vitesse inquiétante. Le bruit de la planche de bois qui se fendait, régulièrement, parvint à ses oreilles.

-Chérie ? Chérie !

Il fit un second pas et, se traitant intérieurement de personne grotesque, finit par avancer franchement vers sa femme. Il lui attrapa vivement le poignet et l’obligea à lâcher son hachoir, ce à quoi elle consentit. Sa tête tourna avec une rapidité extrême et avec une force qui demeurait jusqu’alors insoupçonnée, elle poussa son mari avec violence. Il partit en arrière et s’écrasa contre le mur opposé. Arthur, légèrement accroupi, saisit par réflexe sa baguette magique et releva la tête. Son geste lui sauva la vie. Molly avait à nouveau saisi le hachoir et l’avait lancé le plus fortement possible vers son mari. D’un coup de baguette, le hachoir se transforma en un coussin violet. Pourquoi un coussin, il n’aurait pas pu le dire lui-même.

Son regard se plongea dans celui de sa femme et l’espace d’une seconde, il cru apercevoir une lueur de regret, voir de tristesse. Rien qu’une seconde car ce laps de temps passé, elle était retourné à son travail et épluchait désormais une gousse d’ail, les mains tremblantes. Arthur se releva avec prudence et décida d‘établir une distance de sécurité entre eux. Il ne savait quelle attitude il devait adopter à présent. Ce qu’il avait fait était inexcusable, et malgré ses profonds et sincères remords, il ne pouvait s’empêcher de se demander comment Molly avait pu être au courant.

Il décida de prendre son courage à deux mains, et ouvrit la bouche dans l’intention évidente de prendre la parole. Il n’eut point à aller au bout de sa peine. Sa femme décida de le faire à sa place et ce qu’il entendit lui fit probablement plus mal que s’il avait reçu le hachoir en pleine tête.

*

Un sourire mauvais égayait le visage habituellement triste et terne de l’elfe de maison Kreattur. Depuis quelques jours, il passait son temps à aller et venir dans la demeure, cette expression collée au visage, se frottant les mains de délice par moment, dépoussiérant parfois même quelques objets devant le regard ébahi des hôtes de la maison. Hermione Granger était persuadée que la période de Noël en était la cause. Que voir autant de personnes sympathiques, s’aimant les uns les autres, portant même un peu d’attention à l’elfe, le rendait moins aigri. Malheureusement pour elle, la raison était tout autre… et clairement opposée.

Au même instant, alors que Molly Weasley hachait avec dextérité ses poireaux et autres légumes, Kreattur caressait avec affection le bord du tableau de feu sa maîtresse, portrait qui ornait avec délicatesse le hall du 12 Square Grimmaurd. C’était le seul objet de la maison qui était perpétuellement nettoyé par le vieil elfe de maison et par conséquent, toujours d’une propreté étincelante. Il aimait passer du temps avec la défunte Mrs Black. Elle seule était digne d’habiter cette noble et ancienne maison qui avait perdu sa splendeur. Parfois, lorsqu’il était très gentil avec elle, plus que d’habitude si cela était possible, elle lui racontait des histoires. Et il arrivait qu’il apprenne des choses très intéressantes.

Il frotta une dernière fois le cadre du grand tableau, salua avec la servitude la plus répugnante sa maîtresse et s’éloigna silencieusement. Se dirigeant vers le grenier dans l’espoir de dénicher un quelconque objet singulier des Black qu’il pourrait conserver dans sa tanière, il passa devant la cuisine. Il savait que Molly Weasley y était déjà - à cette heure-ci, elle y était toujours - et il avait aperçu son mari, une personne abjecte à son avis, entrer quelques secondes plus tôt. Du hall, où se trouvait la portrait, Kreattur pouvait observer le grand escalier des Black ainsi que l’entrée du salon et de la cuisine sans être vu, caché dans l’ombre. Aussi fût-il surpris de ne pas entendre le moindre mot alors que la porte était légèrement entrebâillée.

Il y eut quelques bruits de pas, à l’intérieur de la pièce, suivi d’un silence. Puis une femme pris la parole, Kreattur en conclus que cela devait être cette traîtresse à son sang. Sa voix lui paraissait différente qu’à l’accoutumé. Oh, c’était la sienne, sans l’ombre d’un doute. Mais elle était différente. A la fois tremblante et caverneuse, comme si elle laissait transparaître une grande souffrance ainsi qu’un terrible désir de vengeance. Le tremblement pour la douleur. Les tons graves pour la vengeance. Kreattur frissonna et s’empressa de quitter les lieux. Il monta les marches de l’escalier avec rapidité, et ne répondit pas au « bonjour » endormi que lui adressa Remus Lupin lorsqu’il le croisa.

*

Nymphadora Tons roula jusqu’au bord du lit et s’assit. Elle avait moins mal à la tête maintenant. Tonks était rentrée très tard hier, à cause de ses engagements à l’Ordre. Depuis quelques temps, ils étaient plusieurs à vivre officiellement au 12 Square Grimmaurd. Les attaques de Voldemort avaient été plus violentes et bien entendu, leur domicile avait été visé. Tonks ne possédait plus rien, ou presque. Quelques robes et objets personnels qui étaient restés au Ministère… Lorsqu’elle y pensait, Tonks avait envie de pleurer et bien souvent, c’est ce qu’elle faisait. Elle s’obligea donc à penser à autre chose. Et son esprit lui rappela immédiatement les évènements de la veille.

Une bataille d‘une brutalité étonnante. Ils avaient eu beaucoup de chance de tous s’en être sortis vivants. Remus avait été blessé à la tête lorsqu’il s’était retransformé en humain, à la fin de la pleine lune. Tonks était heureuse de se dire qu’il n’avait blessé personne. On avait réussi à le maîtriser rapidement et à l’enfermer avant qu‘il ne devienne incontrôlable. Mais Fenrir Greyback n’avait pas été de cette avis. Furieux d’avoir découvert que Remus était un espion, il avait tenté de l’attaquer pendant leur retour à l‘état normal. Fenrir fut exécuté et Remus soigné.

Tonks bailla, se leva malgré ses douleurs matinales et entreprit de s’habiller. Elle n’avait pas la moindre idée de l’heure qu’il était. Tout ce qu’elle savait, c’est que c’était Noël aujourd’hui, et elle ne voulait surtout pas être en retard au déjeuner de midi qui, à en croire les odeurs qui sortaient de la cuisine depuis maintenant une semaine, serait exquis. Tonks se posa devant son placard ouvert et attendit. Devait-elle mettre une robe de sorcier classique, une robe de soirée ou plutôt des habits moldus décontractés ? Ça non plus, elle n’en avait pas la moindre idée. Elle opta pour un pull très épais aux motifs obscures et aux couleurs criardes, auquel elle accorda la couleur de ses cheveux. Nymphadora Tonks ne connaissait vraiment rien au bon goût.

Elle descendit lentement les escaliers fût ravie d’apprendre qu’il était encore très tôt. Tonks s’assit sur l’une des chaises de la cuisine et lança un « Joyeux Noël » le plus approprié possible à Molly, occupée à faire la vaisselle. Elle ne le lui rendit pas et continua son travail, comme si elle ne l’avait pas vu. Tonks ne s’en formalisa pas, elle devait probablement être fatiguée. Elle attrapa un morceau de pain et le beurra avec délice. Hestia Jones, dans une magnifique robe satinée bleue, entra alors, un magnifique sourire aux lèvres. En apercevant Tonks, elle eut un léger geste d’hésitation. Personne ne s’en aperçu. Elle lança :

-Joyeux Noël Molly ! Joyeux Noël, Tonks !

Cette dernière sursauta en reconnaissant la voix, et remarqua la légèrement accentuation de celle-ci lorsqu’elle eut prononcé son nom. Mais ce qui la surpris le plus, c’est le ton sincèrement chaleureux qu’elle avait employé. Elle resta silencieuse quelques instants, avant d’afficher un sourire radieux. Elle lui répondit. Hestia sourit à son tour et s’assit près d’elle. En croquant dans sa tartine, Tonks se dit que, décidemment, ce serait une magnifique journée.

*

Kingsley Shacklebolt regarda d’un œil appréciateur la grande table de la salle à manger parfaitement dressée et décorée. Il admira la délicatesse de la nappe brodée, la symétrie et l’ordre parfaits des couverts et des plats, l’élégance du bouquet de narcisses qui surplombait le tout au milieu de la table. Son doigt effleura les quelques confettis décoratifs déposés aléatoirement un peu partout sur la table, inconsciemment, alors qu’il était perdu dans ses pensées. Il avait du mal à croire qu’ils puissent tous être réunis en ces temps si sombre, pour un déjeuner qui semblerait être parfaitement normal. Kingsley sourit alors que Harry, Ron et Hermione entrèrent dans la pièce.

Tous trois étaient habillés avec l’élégance requise par Molly Weasley, ce que certains considéraient comme une absurdité, notamment de l’avis de son plus jeune fils Ronald Weasley. Pour une obscure raison ignorée de tous à part elle, Molly avait souhaité et plus ou moins exigé que ce déjeuner de Noël soit traditionnel et le plus distingué possible. Elle avait mis les petits plats dans les grands, et toutes les personnes présentes avaient promis d’être impeccables aussi bien sur le plan physique que morale. Molly avait absolument tout fait pour que son petit repas soit le plus parfait possible.

-Pourquoi n’y a-t-il que dix places ? interrogea soudainement Hermione alors que le silence régnait jusqu’alors.

Kingsley sursauta.

-Heu… Pourquoi serions-nous plus ?

-Je croyais que Mr Weasley avait invité Mondingus pour Noël, argumenta Hermione. Donc nous devrions être onze.

-Ah, c’est exact, mais Molly s’est vivement opposé à cette invitation, répondit Kingsley. Mondingus devrait juste passer nous voir dans l’après-midi…

Hermione hocha de la tête en se disant que Molly avait probablement raison. L’allure négligée, l’odeur de son cigare et les mauvaises manières de Mondingus n’étaient pas acceptées pour ce genre de repas. Hermione soupira. Non, mais quelle idée Molly avait eut là ! Pourquoi s’embêter avec tant de futilités ? Pour une fois, elle était totalement d’accord avec Ron, mais jamais elle ne l’avouerait devant sa mère. Hermione chercha sa place des yeux, et s’y installa lorsqu’elle aperçu un petit carton blanc où son prénom était inscrit.

-Je vois que Molly a vraiment pensé à tout, grinça Hermione entre ses dents.

Elle remarqua qu’elle était placée entre Ron et Tonks. Oh, merveilleux.

-Et bien, c’est parfait, murmura Hermione. Il est bientôt midi, où sont les autres ?

Ils haussèrent chacun à leur tour les épaules avant de s’asseoir à leur tour.

-Molly vient juste de me virer de la cuisine ! s’exclama Tonks en entrant dans la pièce, affichant un visage outré.

-Laisse-moi deviner, murmura Kingsley en faisant semblant de réfléchir, en voulant rendre absolument service, tu as fait tomber, par accident bien sûr, son roast Turkey ?

Tonks lui lança un regard dédaigneux alors qu’elle arrangeait sa robe.

-Bien sûr que non. Sa fichue sauce familiale qu’elle fait tous les ans m’a échappée des mains. La soupière était humide ! Cela aurait pu arriver à n’importe qui.

-Oui, mais c’est à toi que c’est arrivé, répondit Kingsley en souriant. Pauvre Tonks. Mais ne t’inquiète pas, je connais Molly, je suis sûre qu’elle a été assez prévoyante pour en faire à l’avance en prévision de ce fâcheux incident.

-Mais je ne m’inquiète pas, elle a pu rattraper les dégâts avant que la sauce n’atteigne le sol. Sa réaction m’a semblée tout à fait excessive et déplacée !

-Il faut l’excuser, réplique Kingsley. Cela fait des jours qu’elle travaille sur ce repas sans relâche. Elle est un peu sur les nerfs, ça ira mieux tout à l’heure. Et tu pourrais faire un peu plus attention, toi aussi. Tiens, bonjour Arthur. Et joyeux Noël.

-Oui, bonjour à tous, et joyeux Noël aussi.

Il venait juste d’être rentré dans la pièce et s’assit directement à sa place sans ajouter un mot. Il resta à s’agiter nerveusement sur son siège, changeant de position fréquemment.

-Quelque chose ne va pas, Papa ?

-Mais non, tout va bien, Ron. Je suis juste un peu excité, c’est tout.

Ron n’insista pas, et le silence s’installa à nouveau. Hestia profita de cet instant pour faire son entrée fracassante, accrochée au bras de Remus Lupin, son éternel petit sourire au coin des lèvres. Il portait un costume gris pâle de meilleure qualité que d’habitude, et avait essayé de camoufler les nombreuses cicatrices qui parsemaient son visage et ses mains, et même s’il savait que personne ne s’en serait formalisé, encore moins Molly, il avait tenu à faire un effort.

-Bon, et bien, il ne manque plus que la maîtresse de maison, dit Kingsley en riant.

Molly Weasley n’était bien sûr pas la propriétaire du 12 Square Grimmaurd, qui appartenait désormais à Harry Potter, mais elle l’était considérée par tous. Elle y vivait quotidiennement et s’en occupait comme si c’était sa propre demeure. Mais Molly représentait surtout le cas typique de la mère de famille épanouie à qui on peut confier toute chose.

-Elle avait quelques problèmes avec le Christmas Pudding, mais elle devrait arriver, murmura Tonks. Quelqu’un veut un verre, en attendant ?

*

Le repas fût au-delà des espérances de Ronald Weasley, qui avait passé les derniers jours dans les pattes de sa mère, exaspérée, à humer les délicieuses odeurs qui émanaient des casseroles sur le feu et des confiseries qui sortaient du four. Aucune nourriture, selon lui, ne pouvait rivaliser avec celle de sa mère, même pas celle de Poudlard. Il eut une brève pensée pour sa sœur, Ginny, qui avait préféré passer Noël en compagnie de son fiancé du moment. Ron avait bien tenté de la faire changer d’avis, avec trop d’insistance au goût de ses amis, mais il n’avait pu rien y faire. Ronald soupira et s’avachit dans le divan du salon, où tout le monde s’était déplacé pour boire le café. Quand soudain…

-Ronald, s’exclama Hermione d’une voix choquée, est-ce ton ventre qui produit ces borborygmes écœurants ?

-Et bien…

Son estomac répondit à sa place. Les oreilles de Ron devinrent subitement rouges, signe d’un danger imminent. Il se leva dans un bond et, sans prendre la peine de s’excuser, se précipita vers la salle de bain située à l’étage supérieure. Hermione partie dans un fou rire.

-Et bien, remarqua-t-elle, les effectifs diminuent. Il ne reste plus que nous, ajouta-t-elle en regardant Remus, Arthur et Tonks. Où sont passés les autres ?

-Molly est dans la cuisine, bien entendu, répondit Arthur d’une voix neutre.

-Elle semblait particulièrement enjouée, aujourd’hui, observa Hermione. Plus que d’habitude, cela m’a fait plaisir. Elle semble si inquiète généralement…

-Vraiment ? dit automatiquement Arthur.

-Oui, avec toutes ces horreurs qui arrivent dehors, elle a toujours peur que l’un d’entre nous soit attaqué, ce qui est normal… Mais aujourd’hui, j’ai eu l’impression que pendant quelques heures, elle a oublié tout ça. C’était vraiment délicieux.

-Oui, le repas était vraiment divin, dit Tonks abruptement. Il ne faudra pas oublier de féliciter Molly.

-Mais je n’y manquerai pas, répondit Hermione, mais pas tout de suite. Il me semble que Kingsley est déjà dans la cuisine, et je sais que Molly déteste avoir des gens dans ses pattes quant elle…

-Mais peut-être un peu lourd, continua Tonks sans se soucier de Hermione. Son pudding était divin, mais j’ai maintenant le ventre qui me ballonne. Je vais aller me reposer dans ma chambre, un peu… Ou au moins prendre une potion. Il doit m’en rester…

Elle se leva, et sortit tranquillement. L’horloge, au loin, sonna quinze heures.

*

Harry Potter était seul, dans sa chambre, allongé sur le lit. Quelques minutes plus tôt, des larmes coulaient sur ses joues. Alors que la journée était à la fête, que tout le monde s’amusait en bas autour d’un café, lui avait préféré se retirer dans sa chambre, tout seul. Ce n’était peut-être pas une bonne idée mais à vrai dire, il n’en avait absolument rien à faire. Il ne tenait simplement pas à fondre en larmes devant les autres et même s’il avait pu se retenir, il ne voulait pas qu’ils remarquent sa tristesse. Mais la vérité était là. Sirius Black, feu son parrain, lui manquait énormément, et encore plus aujourd’hui.

Harry avait essayé de faire bonne figure tout au long du repas, voire de la matinée, et il pensait avoir réussi. Mais en réalité, il se dégoûtait d’être aussi hypocrite. Il n’avait eu aucune envie de manger l’excellente nourriture de Mrs Weasley, de rire aux mimiques hilarantes de Tonks que Molly jugeait déplacées et de sourire aux remarques touchantes de Remus. Il avait eu envie de partir, de leur hurler qu’ils les méprisait tous, que tout cela n’était pas juste et que, pour une fois, le monde devrait s’arrêter de tourner rien que pour lui. Beaucoup de personnes trouveraient sa réaction disproportionnée. Mais la réalité était là. Pour son jeune âge, Harry avait du subir beaucoup trop de deuil et ce coup-ci, c’était tout simplement une fois de trop.

Harry entendit des pas dans le couloir et faisant fi de la loi, il décida de bloquer la porte  de sa chambre d’un sortilège. Il ne voulait voir personne et encore moins devoir parler, se justifier, ou faire bonne figure. Qu’ils aillent au diable, tous. Aujourd’hui. Demain, ça irait mieux, et la vie reprendrait. Jusqu’au prochain mort.

Harry roula sur le dos, et chercha à s’endormir.

*

Kingsley essuyait une assiette en porcelaine avec application. Malgré le visage enjoué que Molly avait affiché elle aussi tout au long du repas, il sentait que ça n’allait pas. Et ce qu’il ne voulait pas par-dessus tout, c’était faire un faux pas qui aurait pu déclencher la colère de Molly Weasley. Intérieurement, Kingsley Shacklebolt avait toujours pensé que Molly Weasley et Minerva McGonagall avait un quelconque lien de parenté. Elles avaient le même regard et provoquait sur le jeune Auror la même frayeur. Kingsley posa avec précaution son assiette et s’attaque aux couverts.

Il se mit à frotter une tache particulièrement tenace, extrêmement concentré, lorsque la fourchette qu’il tenait entre les mains lui échappa et s’envola loin devant lui. Il leva les yeux, surpris, et constata que Molly qui tenait sa baguette magique avait ensorcelé les couverts pour qu’ils soient nettoyés magiquement. Elle lui sourit et presque imperceptiblement, Kingsley se détendit. Il se sentait vraiment ridicule.

-Voilà, comme ça, c’est plus facile.

Kingsley haussa les épaules, voulant clairement dire qu’il ne connaissait rien aux taches ménagères.

-Si tu n’as plus besoin de moi, je vais allé me rafraîchir.

-Vas-y, je t’en pris, je vais allé faire un peu de rangement dans la réserve.

Molly s’engouffra dans les ténèbres cachés par une petite porte. Kingsley sortit à son tour dans le hall. Alors qu’il montait les escaliers, il cru entendre une porter claquer.

*

Pour la première fois depuis bien longtemps, Remus Lupin explosa de rire et pendant plusieurs longues secondes, il cru qu’il ne pourrait plus s’arrêter. Arthur et Hermione l’accompagnaient joyeusement, autour d’une douzième tasse de café. Quoi qu’en disait ses amis, Hermione était une personne très intelligente mais surtout dotée d‘un humour décapant. Il lui lança un regard chaleureux et but une nouvelle gorgée.

C’est alors que Hestia Jones, une expression figée sur le visage, entre dans la pièce et immédiatement, Arthur Weasley comprit que quelque chose n’allait pas. Non seulement l’attitude de la jeune femme qui venait d’entrer, mais aussi autre chose…

Sans attendre, à la surprise de tout le monde, elle se jeta sur Remus, toutes griffes dehors, cherchant à l’étrangler. Sous la violence de l’impact, ils partirent tous les deux en arrière, passèrent par-dessus le divan et s’écroulèrent sur le sapin de Noël qui, désormais, ne ressemblait plus qu’à un vieux tas de branches et de rubans. Le visage de Hestia était désormais déformé par la haine. Ses longues mains étaient serrées autour du cou de Remus qui commençait à suffoquer.

Arthur hurla, et attrapa Hestia par derrière, l’obligeant à lâcher prise. Hermione se précipita vers Remus, se pencha vers lui, lorsqu’un nouveau cri la fit sursauter. Elle se releva rapidement. Arthur tenait avec une douleur évidente sa main, où l’on apercevait une marque de morsure. Hestia, quant à elle, tenait sa baguette magique, droit vers Remus. Sans qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, ou faire quoi que ce soit, un rayon mortel vert frappa de plein fouet Remus Lupin. Quelques secondes plus tard, il était mort.

Le regard de Hermione allait et venait, du cadavre à la meurtrière. Celle-ci avait reprit son visage neutre, inconsciente, ailleurs. Sa baguette lui échappa des mains. Son teint palit énormément.


Et soudain, elle s’évanouit.
 
     
     
 
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