Aller, une petite douceur dans un monde de brutes.
Même s'ils ne sont pas cités, il s'agit d'un Drarry, donc d'un emprunt à J.-K. Rowling.
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Je t’aime.
Quand on a dit ça, soit on en a trop dit, soit pas assez…
En fait ces simples mots, si bateaux, si usés, veulent tout dire et rien du tout.
Quand on les dit, on a l’impression d’avoir tout dit, que l’essentiel s’y trouve et qu’il n’y a plus rien d’autre à ajouter, plus rien d’important en tous cas, qu’avec ces quelques petits mots, il n’y a plus besoin d’explication, que tout va automatiquement s’emboiter comme par magie, puisqu’on aime…
Mais c’est plus compliqué que cela.
D’abord, ce n’est pas parce qu’on aime qu’on est aimé.
Evidemment. Ce serait beaucoup trop simple.
Quand ça marche, on est heureux. Pourtant, ce n’est que le début, mais c’est comme ça, c’est grisant, euphorisant, tellement jouissif, qu’on se dit qu’on pourrait mourir, là, maintenant, et que ce serait merveilleux. Mais bien sûr, on ne meure pas. Et on doit apprendre. Car l’amour n’est qu’un commencement, le début d’un chemin qui pourra être très long ou bien très court. Une voie qui ressemblera plus souvent à un sentier de montagne où l’on se perd plutôt qu’à une autoroute.
Mais on aime.
Ce simple fait nous ferai débroussailler l’Amazonie, raser la Cordillère des Andes, assécher le Pacifique… on se sent puissant, invincible, prêt à tout pour que ça marche. Et puis, ça ne peut que marcher, l’autre est si merveilleux, parfait, idéal… j’en passe et des meilleurs. Alors on se lance dans l’aventure, tête baissée, confiant dans l’avenir qui nous sourit.
Au bout de quelque temps, pas assez long malheureusement, la réalité nous rattrape, la façade se lézarde, l’idole tombe de son piédestal et à ce moment là, seulement à celui-là, on sait si on aime vraiment ou pas, si on est prêt à accepter l’autre tel qu’il est et non comme on voudrait qu’il soit. On sait si on l’aime pour ce qu’il (ou elle) est, avec ses qualités, évidemment, mais surtout ses défauts. Si c’est le cas, ce n’est pas gagné pour autant, parce que c’est à partir de là que commencent les choses sérieuses : les concessions, celles qui cimenteront le couple quand elles ne sont pas subies car autrement, c’est elles qui, tôt ou tard, le feront exploser.
On entre dans une nouvelle dimension, celle qui nous fera construire notre avenir commun, renforcera nos sentiments. Cela demande une vigilance de tous les instants, un travail quotidien et parfois on se lasse, on regrette le feu qui nous consumait, avant, la ferveur des étreintes sauvages et on abandonne la partie, espérant retrouver ça ailleurs, la routine tue plus surement que l’Avada…
Mais nous, on a dépassé tous ces écueils, notre jeunesse fut passionnée et fusionnelle avant que la maturité nous rattrape, apaisante et amoureuse et à présent, nous sommes vieux, et c’est la tendresse qui nous lie, pour l’éternité.
Je t’aime. |