manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Lily Potter et la maison de Salazar
Par Baddy
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
8 chapitres - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 7     Les chapitres     8 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Angoisses

Titre : Lily Potter et la maison de Salazar

Série : Liés

Auteur : Baddy (c'est mooouah !!)

Disclaimer : Tout est à JK Rowling. L'univers, les personnages.. Tout sauf le scénario qui est à mooouah :D

Résumé : Lily Potter est une jeune socière comme les autres. Avec une vie ordinaire, des parents ordianaires, une famille ordinaire... Comme ses frères et ses cousins, elle entrera bientôt à Poudlard, la célèbre école de sorcellerie de Grande Bretagne, et comme eux au même âge, elle en est impatiente. Comme tout le monde, elle a des hauts, des bas, des amis, des ennemis (dans cette catégorie il y a justement le meilleur ami de son frère Albus. Ce grand blond dont on ne citera pas le nom...), et comme tout le monde elle a ses certitudes et ses craintes. Alors oui, Lily Potter est une jeune fille comme les autres. Du moins, c'est ce qu'elle croyais... Lily va bientôt découvrir que la vie de ses parents et de ses oncles n'a pas toujours été aussi banale que ce qu'ils veulent laisser croire... Et ce n'est pas tout ! La jeune fille va bientôt découvrir que le passé de ses parents n'est pas la seule chose que ces derniers tentent de lui cacher... Alors ? Lily parviendra t-elle à percer le mystère qui entoure sa naissance ?

Personnages principaux : Lily L. Potter / Scorpius H. Malefoy

Note de l'auteur : Hola mes pitit Botrucs!!! (Et oui, c'est repartit pour les surnoms :3) Comment ça va ?? Moi j'ai fini ma semaine d'exams alors je vous poste le chapitre 7!! J'ai beaucoup aimé l'écrire, alors j'espère que vous aimerai le lire ^^ bonne lecture mes botrucs :3

°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O

Chapitre VII : Angoisses

 

Ahhh !!!

 

Lily se réveilla en sursaut, trempée de sueurs froides. Paniquée, elle regarda frénétiquement autour d'elle, mais se rendit vite compte que le cachot dans lequel elle se trouvait un instant au par avant avait disparu, et qu'elle était à présent parfaitement en sécurité dans sa chambre. Rassurée, elle se laissa lascivement retomber dans ses draps moites.

 

 

 

Encore ce rêve … Toujours le même … Cela faisait près d'un mois qu'il revenait sans cesse, troublant son sommeil encore et encore, au point de ne la laisser dormir plus que quelques malheureuses heures. Ces cauchemars avaient débuté la nuit suivant sa visite du Chemin de Traverses. Depuis, elle passait toutes ses nuits dans ce cachot sombre et lugubre …

 

Mais au réveil, la rousse ne se souvenait presque plus de ses cauchemars… Elle gardait juste cette impression pesante d'avoir vécu quelque chose d'absolument terrifiant, et cela avait parfois pour effet de déclencher une de ses crises. Ses parents avaient ainsi eu plusieurs fois la mauvaise surprise de la retrouver évanouie sur le sol de sa chambre, victime de sa propre magie.

 

Une fois réveillée, les seuls éléments qui lui revenaient en mémoire était une incantation mystérieuse, et des sifflements étranges et inquiétants. Après, c'était le néant. Mais malgré cela, la jeune fille était certaine qu'il s'agissait toujours du même rêve. Chaque nuit. Elle n'aurait su dire comment ni pourquoi, mais elle le savait.

 

 

 

Lily était donc étendue sur son lit, comme toujours, encore un peu tremblante et apeurée. Elle haïssait ces cauchemars. Ils lui rendaient la vie infernale ! Mais en même temps … Elle aurait tellement voulu en savoir plus, se souvenir de détails, ou même d'idées générales ! Elle aurait tellement voulu comprendre pourquoi ils revenaient sans cesse, pourquoi ils s'accrochaient ainsi à elle, tel une obsession ! Oui … En quelques sortes ils la fascinaient ...

 

 

 

La jeune fille ouvrit alors les yeux, et lança un regard en coin à son réveil. Il était presque sept heure. Si elle se levait maintenant, elle aurait peut être une chance de voir Teddy et son père avant que tout deux ne parte au ministère. La rousse rassembla donc le peu de courage qui lui restait, et entreprit de se redresser dans son lit. Mais à peine avait elle levé la tête, que celle-ci heurta violemment le plafond mansardé de sa chambre. Lily ressentit alors une douleur cuisante au sommet du crâne, et étouffa un cri. Décidément, une bonne journée qui commençait … Tout en massant son crâne douloureux, la jeune fille se mit sur pieds, et se dirigea vers l'unique fenêtre de sa chambre aux couleurs cramoisies. Au dehors, le temps était gris, orageux, et aussi maussade que son humeur.

 

 

 

Après un instant, la rousse se détourna de la fenêtre, et attrapa au hasard une veste posée sur sa chaise de bureau. Elle l'enfila par dessus son pyjamas, et sorti sur le pallier. Avant de refermer la porte, elle lança un dernier regard à sa chambre. Son aspect n'avait pas changé depuis le début des vacances. Toujours ce perpétuel fouillis où se mêlait livres, vêtements, et même quelques biscuits rassis. Seuls quelques changements indiquaient que deux mois étaient passés depuis que la jeune fille s'était installée dans cette pièce. A présent, une pile de manuels scolaires, ainsi qu'un chaudron en étain étaient entreposés derrière son lit, et sur son bureau était maintenant posée une grande cage de fer dans laquelle dormait paisiblement une petite chouette effraie.

 

 

 

En effet, le lendemain de l'incident à la ménagerie, Harry était retourné comme promit sur le Chemin de Traverses, et avait acheté à sa fille une jeune chouette brune dont les yeux brillaient comme des améthystes. La jeune fille, toujours très en colère avait tout d'abord refusé le cadeau de son père, lui disant qu'il pouvait ramener la chouette à la ménagerie magique, mais s'était finalement résignée. Elle l'avait nommé Noctua et y était maintenant très attachée, bien qu'elle n'eut pas du tout oublié le beau serpent aux écailles écarlates de la ménagerie.

 

 

 

La rousse resta un moment sur le pallier, le regard dans le vague, se demandant si le reptile se trouvait toujours à la ménagerie, ou si quelqu'un l'avait finalement acheté … Mais elle finit par détourner le regard, ferma la porte, et se dirigea vers les escaliers, le pas traînant.

 

 

 

Une fois dans la cuisine, elle alla s'asseoir en fasse de son père qui lisait la Gazette tout en buvant son café.

 

- Salut 'Pa.., dit-elle en prenant un toast.

 

- Bonjour Lily, répondit celui-ci sans quitter son journal des yeux. Bien dormi ?

 

- Mmm …, marmonna la rousse.

 

Elle n'osait pas parler de ses rêves à ses parents. Ils ne comprendraient pas … Ils l’emmèneraient même sûrement à St Mangouste pour d'énièmes examens qui n'aboutiraient pas plus que les autres…

 

La jeune fille s’apprêtait à se verser un verre de jus de citrouille, lorsque Teddy poussa la porte de la cuisine en sifflotant.

 

- Salut Lily !, lança t-il joyeusement en la voyant.

 

-'lut Teddy …, répondit-elle sans grande conviction.

 

- Oh … Ça n'a pas l'air d'aller toi.., s'inquiéta-t-il. J'aurais pourtant cru que tu serais plus enthousiasme que ça. Le stress peut-être ...

 

Intriguée, la jeune fille leva la tête vers son parrain, l'interrogeant du regard.

 

Celui-ci ouvrit alors de grands yeux, apparemment très surpris que Lily ne voit pas de quoi il voulait parler. Il s'apprêtait à s'expliquer, lorsque Molly fit à son tour irruption dans la cuisine, un panier de linge sous le bras, et sa baguette à la main.

 

 

 

Elle semblait préoccupée, et absolument débordée. Sans faire attention aux trois autres, elle traversa la pièce à grand pas, et posa brutalement son panier sur la table, renversant au passage la carafe de jus de citrouille. Exaspérée, elle leva les yeux au ciel, et fit disparaître d'un coup de baguette le liquide qui se répandait sur la table. Elle leva ensuite la tête, et prit enfin conscience de la présence d'Harry.

 

- Ah, parfait tu es là Harry !, s'exclama-t-elle. Je devais justement te demander …

 

Mais elle s'interrompit soudain, le regard soupçonneux.

 

- Mais attends un peu, reprit-elle. Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Il est presque sept heure quinze !

 

Tu devrais être au ministère depuis plus de cinq minutes !!

 

Harry leva alors les yeux de son journal et ouvrit la bouche pour se défendre, mais Molly fut plus rapide que lui.

 

- Et Teddy ? Où est-t-il Teddy ?, s'écria t-elle en se retournant pour scruter la cuisine. Ah tu es là toi aussi !, dit-elle en le voyant. Décidément Harry tu pourrai montrer un meilleur exemple à ton filleul ! Regardes toi ! Tu devrais déjà être au travail, et tu n'as même pas encore fini de déjeuner !

 

Teddy qui s'était tassé dans un coin, espérant échapper au regard de la grand-mère avança alors d'un pas hésitant.

 

- Mais tu sais Molly, dit-il timidement, Harry et moi avons l'habitude d'arriver au ministère avec plus d'un quart d'heure d'avance, donc... techniquement... nous sommes parfaitement dans les temps ...

 

- Oui, et bien vous feriez tout de même bien de vous dépêcher si vous ne voulez pas être vraiment en retard !, répliqua-t-elle sèchement.

 

 

 

Elle se tourna ensuite vers Lily qui s'était discrètement levée de table, et qui se dirigeait à présent le plus silencieusement possible vers les escaliers.

 

- Pas si vite jeune fille!, s'écria-t-elle.

 

La rousse, prise sur le fait, s'arrêta net, et faute d'une meilleure option, se tourna vers sa grand mère.

 

Celle-ci la jaugea un instant du regard, l'air sévère, avant de s'exclamer :

 

- As-tu pensé à m'apporter ton linge sale ? A ranger ta chambre ? A nettoyer la cage de ta chouette ?

 

As tu au moins commencé à remplir ta valise ?

 

- Euh ... Non.., répondit Lily sans vraiment comprendre pourquoi sa grand-mère lui demandait tout cela.

 

- Et bien tu ferais bien de t'y mettre tout de suite !, lança furieusement celle-ci. Ça ne va pas se faire tout seul !

 

Elle se détourna ensuite de la jeune fille, et partit s’affairer en cuisine.

 

 

 

Mais Lily ne bougea pas. De plus en plus intriguée, elle lança un regard interrogateur à son parrain. Elle espérait que celui-ci vienne à son aide, mais il n'en fit rien. Au contraire, lui qui était si mal à l'aise un instant auparavant, semblait à présent très amusé par la situation, et se contenta d'adresser à sa filleule un sourire un peu moqueur.

 

 

 

Exaspérée, celle-ci lui lança un regard furieux avant de se tourner à nouveau vers Molly.

 

- Euh ... Et pourquoi je devrais faire ma valise, exactement ?, bredouilla-t-elle.

 

- Oh Lily, ne joue pas à ça avec moi, fit la grand-mère sans même se retourner. Tu sais très bien pourquoi.

 

- Enfin ... Ce n'est pas encore la fin des vacances, reprit la rousse sur le même ton, alors je me demandais ...

 

Cette fois, Molly posa bruyamment sa casserole le plan de travail, et fit volte face.

 

- Oh Lily, ne me dis tout de même pas que tu as oublié !, s'écria-t-elle.

 

Soudain, la jeune fille comprit, et ouvrit des yeux ronds. Mais comment avait elle pu être aussi bête !

 

- Mais enfin Lily !, reprit la grand-mère incrédule. Bien sur que c'est la fin des vacances ! Vous partez demain pour Poudlard !

 

 

 

La rousse resta bouche bée. Comment avait-elle pu oublier cela ?

 

Depuis l'incident de la ménagerie, ses vacances étaient passées si lentement qu'elle avait cru ne jamais en voir le bout ! Il faut dire qu'entre ses cauchemars, sa mauvaise humeur, et son impatience à l'idée d'entrer à Poudlard, le dernier mois n'avait pas été des plus agréables !

 

Mais à présent, le moment tant attendu était enfin arrivé ! Le lendemain, elle serai en route pour l'école de sorcellerie! Dès maintenant, chaque minute, chaque seconde qui passait la rapprochait un peu plus de son rêve ! Aussi, il n'y avait pas un instant à perdre ! Il fallait qu'elle aille se préparer !

 

 

 

Alors soudain, la jeune fille qui s'était momentanément figée, reprit vie. Un grand sourire se dessina sur son visage, avant qu'elle ne bondisse vers les escaliers, sous les regards ahuris de sa grand-mère et de son père -Teddy quant à lui avait profité de ce bref moment de silence pour s’éclipser discrètement . Tandis qu'elle montais les marches quatre à quatre, Lily entendis vaguement derrière elle Molly s'exclamer :

 

- Hermione ! Ginny ! Où sont-elle encore passée ces deux là ?

 

 

 

Lily passa toute la matinée enfermée dans sa chambre, à la nettoyer de fond en comble. Ce ne fut que peu avant midi, après près de quatre heures de travail acharné, qu'elle se décida enfin à faire une pause. Épuisée, elle se laissa tomber sur son lit pour admirer le résultat. Il fallait avouer que ce n'était plutôt pas mal ! Pour la première fois depuis le début des vacances, la pièce était propre ! Plus une chaussette ne jonchait au sol, plus un biscuit ne moisissait sous le lit ; même le bureau était rangé ! Et pour parfaire le tout, tous ses vêtements avaient retrouvé leur place initiale, dans l'armoire.

 

 

 

Satisfaite, Lily inspecta une dernière fois la pièce du regard, avant de s'étirer, et de fermer les yeux. Elle croisa les bras derrière la tête, et ne tarda pas à se perdre dans ses pensées. C'était tout de même incroyable le nombre d'affaires qui avaient pu s’entasser dans la chambre en tout juste deux mois... En cherchant un peu, la rousse y avait trouvé des choses étonnantes... En faisant les poussières sous le lit par exemple, elle avait remit la main sur les oreilles à rallonge que son oncle Georges lui avait offerts des années auparavant. A peine cinq minutes après cela, en rangeant son bureau, elle avait également retrouvé le livre de métamorphose reçu pour son anniversaire, plus d'un mois plus tôt. Elle n'avait d'ailleurs toujours pas la moindre idée de la personne qui avait bien pu le lui offrir... En le voyant, la jeune fille s'était accordé quelques minutes de répit dans son nettoyage pour le feuilleter, et cela avait confirmé ce qu'elle n'avait fait que deviner : il s'agissait bien d'un manuel scolaire. Ce qui était en soit assez étrange... Oui très... très... étrange... La rousse se sentait peu à peu sombrer dans le sommeil.. Ses idées se troublaient, et elle avait de plus en plus de mal à penser de manière cohérente...

 

 

 

Mais soudain, Lily ouvrit les yeux. Toute fatigue s'était envolée, laissant place à une inquiétude grandissante. Autour d'elle, tout était sombre... La clarté de sa chambre avait disparue. Il n'y avait plus trace ni de son bureau, ni de son lit, ni même des yeux perçants de Noctua. Tout cela avait lui-même laissé place à cette obscurité grandissante, angoissante... Prise de panique, la rousse recula à petit pas, avant de heurter violemment un mur. Elle se sentit alors plaquée au sol par une force invisible. Tout le corps endolori, la jeune fille tenta tant bien que mal de se relever, mais en vain : elle était comme prisonnière de ces ténèbres. Le sol de pierre froid lui engourdissait les membres, et tout ce qu'elle pouvait faire, c'était rester là, recroquevillée sur elle même, à attendre son sort, impuissante.

 

Après quelques instants passés ainsi, dans cette position inconfortable, à attendre cette chose, cet événement peut être, qui ne venait pas, ses yeux avaient fini par s'habituer à la pénombre, lui permettant de distinguer des formes mouvantes. La pièce dans laquelle elle se trouvait n'était pas très grande, basse de plafond, et ne disposait ni de porte, ni de fenêtres. Juste ces quatre murs, dont seule prisonnière, elle ne pouvait s'échapper. Sur ces mêmes murs s'alignaient de hautes étagères dans lesquelles tournoyait ces choses d'aspects visqueux, un peu effrayant, et impossible à décrire dans cette obscurité.

 

Lily baissa alors la tête, ferma étroitement les paupières, et serra si fort ses genoux contre sa poitrine que ses ongles en rentraient dans sa peau. Elle sentit une larme salée couler sur sa joue. Toutes les angoisses de ces nuits passées dans ce même cachot remontaient en elle avec la force et la violence d'un ouragan.

 

- Sssssssssss

 

En entendant ce sifflement, Lily serra encore un peu plus les mâchoires, et enfonça encore un peu ses ongles trop longs dans sa chaire. Ce bruit furtif, presque imperceptible, annonçait que ce qu'elle redoutait tant n'allait pas tarder... Mais comme toujours, Lily ne pu s'empêcher d'entrouvrir les paupières, ne serait-ce que pour apercevoir cette ombre onduler sur le sol froid de sa prison. Imperturbable, il avançait vers elle, glissait sur la pierre, jusqu'à se retrouver irrémédiablement à quelques centimètres de sa peau. Lily ne prit pas même la peine de se plaquer un peu plus contre le mur, pour reculer encore un peu le moment fatidique. Elle n'en avait plus la force. Plus même l'envie... Elle savait ce qui allait suivre, et s'abandonnait à son sort. Dans quelques minutes, tout cela serai terminé... Alors, le serpent grimpa sur la jambe de la rousse. Bien qu'inquiétant, le contact froid de ses écailles sur son épiderme lui était agréable, presque familier..

 

Mais à peine les deux êtres étaient-ils entrés en contact que le mur sur lequel s'adossait Lily disparut. La jeune fille se retrouva alors étendue au centre de la pièce, si faible qu'elle pouvait à peine respirer. A côté d'elle, une seconde personne était allongée. Lily ne pouvait pas la voir, bien trop affaiblie pour tourner la tête, mais à en juger par sa respiration saccadée, celui ou celle qui se trouvait là était aussi mal en point qu'elle.

 

Autour d'eux se tenaient trois autres silhouettes. Dans la pénombre de la pièce, on ne distinguait plus que ces trois ombres mouvantes, et quelques peu menaçantes. Mais celles-ci ne bougeaient pas, se contentant de parler à voix basses. Chaque seconde qui passait emportait un peu plus avec elle le peu de forces qu'il restait à Lily, et bientôt, celle-ci n'en eu plus assez pour tenir ses paupières ne serait-ce qu'entrouvertes. La jeune fille resta donc là, étendue sur la pierre, aveugle et sourde de tout autre bruit que sa respiration et celle de son compagnon d'infortune. Lily ignorait ce que faisait ces trois silhouettes, mais les minutes passaient, chacune plus longue que des heures, sans qu'aucun bruit ne se fasse entendre, ni que quiconque d'autre que le serpent ne les approche. Si ces trois ombres restaient là, en silence, à les observer s'éteindre à petit feu, il ne resterai bientôt plus assez de forces à la rousse pour vivre. Encore quelques instants, et elle serai morte. Elle en avait la certitude.

 

Mais à peine Lily en était-elle venue à cette triste conclusion, que pour la première fois, l'une des silhouettes prit la parole. La rousse sentie alors son estomac se contracter douloureusement. Elle savait ce qui allait suivre. Elle ne le savait que trop bien pour l'avoir déjà vécu maintes et maintes fois.. La silhouette parlait bas. C'était à peine un murmure, mais sa voix était claire, assurée et distincte. Mais malgré cela, Lily ne comprenait pas ce qu'elle disait. Elle parlait de plus en plus vite, et dans une langue étrange... Cela ressemblait presque à une incantation. Oui, c'était cela... A mesure

 

qu'elle parlait, la rousse sentait une douleur aiguë s'insinuer dans sa poitrine, tout près de son cœur.

 

''Tout sera bientôt fini'', pensa rageusement Lily. ''Tout sera bientôt fini.''

 

Elle se répétait cette phrase encore et encore, s'y raccrochant tant qu'elle le pouvait, car seul ce mince espoir, cette vaine promesse, l'aidait encore à soutenir la douleur. Cela seul lui donnait encore la force de vivre...

 

Puis soudain, la silhouette se tut, et le serpent qui avait continué d'onduler durant tout le temps de l'incantation sur ces deux corps presque sans vie, s'immobilisa alors, comme mort. Dans le même temps, Lily sentie venir en elle une douleur sans précédent, insoutenable, prenant sa source au cœur, et se répandant dans tout le corps. Incapable d'un supporter d'avantage, la jeune fille poussa un cri effroyable, à l'unisson de celui de son compagnon d'infortune. Leurs corps étaient secoués de spasmes, et la douleur encore grandissante si cela était possible, leur arracha à nouveau un hurlement. Mais cette fois, ce n'était plus la voix de Lily qui sortait de sa gorge, mais celle d'un petit enfant. Ce n'était maintenant plus la rousse qui hurlait à s'en déchirer les cordes vocales, mais un nourrisson. Et bien que ce ne fut plus maintenant ni sa voix, ni son cri, celui-ci paraissait comme familier à la jeune fille, et en cet instant, elle ressentit la douleur de cet enfant aussi vivement que si ce fut réellement la sienne.

 

Et puis plus rien. Plus un son. Plus une image. Plus une sensation. Le trou noir.

 

 

 

Lily rouvrit alors les yeux. Elle était étendue dans son lit, encore tremblante et trempée de sueur. Autour d'elle, sa chambre était parfaitement rangée, parfaitement propre. Depuis sa cage, Noctua lui lançait des regards un peu méfiants. Mais tout cela était trop normal.. Tout cela était injuste. Comme si rien ne s'était passé... En un sens, rien ne s'était réellement passé, puisque Lily n'avait plus maintenant le moindre souvenir de ce cauchemar.. Seul restait cette angoisse insupportable. Le calme après la tempête, si l'on pouvait dire. Ce calme révoltant, qui donnait à la rousse l'envie de hurler, de se déchaîner, de crier sa haine au monde entier ! Mais elle ne le pouvait pas. Il ne le fallait pas.

 

 

 

Soudain, Lily entendit frapper à la porte de sa chambre. La rousse entreprit alors de se lever, et alla ouvrir. Sur le seuil se tenait Ginny, la mère de la jeune fille. Elle semblait un peu inquiète...

 

- Que faisais-tu Lily ?, demanda-t-elle sans préambule. Cela fait plus d'un quart d'heure que le repas est servi. Bien sur, nous savons que tu arrive rarement à l'heure, mais là tout de même, nous commencions à nous poser des questions.. Surtout que tu es enfermée dans ta chambre depuis...

 

Mais soudain, elle s'interrompit, et fronça quelques peu les sourcils. Elle semblait avoir remarqué que sa fille était pâle et tremblante.

 

- Tu es sure que ça va Lily ?, lui demanda-t-elle soucieusement.

 

La jeune fille acquiesça vivement, et s'empressa d'ajouter d'une voix qu'elle espérait convaincante :

 

- Oui oui, très bien. Allons manger maintenant.

 

Elle écarta ensuite sa mère, et sortit de la chambre à grands pas. Ginny, un peu surprise, la regarda s'éloigner l'air soupçonneux, avant de refermer la porte, et de la suivre dans les escaliers.

 

 

 

Après un abondant repas, Lily remonta dans sa chambre. Maintenant que celle-ci était aussi propre et rangée que possible, il était temps pour la jeune fille de faire sa valise. Mais à peine la rousse avait-elle refermé la porte derrière elle, que celle-ci se rouvrait déjà. Cette fois, c'était Rose qui se trouvait là.

 

 

 

- Je peux entrer Lily ?, demanda-t-elle doucement.

 

La jeune Potter observa un instant sa cousine, l'air un peu méfiant, puis acquiesça à contre cœur. Elle savait très bien la raison de sa présence, et n'avait pas la moindre envie de parler de ça... De plus, son amie était, certes, plus habile que sa mère à le cacher, mais Lily la connaissait trop bien pour ne pas voir que derrière ses tâches de rousseur et son doux sourire, elle aussi était inquiète.

 

Rose entra donc dans la chambre. Elle alla s'asseoir sur le lit, et invita sa cadette à faire de même. Lily alla alors s'installer au côté de sa cousine, mais baissa immédiatement les yeux, de peur qu'elle ne voit son trouble dans son regard.

 

 

 

- Tu as vraiment fait du bon travail, fit remarquer l'aînée, pour rompre le silence pesant qui s'était installé. Et tout ça sans magie ! Tu es plus douée pour le rangement que ce que tu ne laisse paraître !

 

Elle avait dit cela assez joyeusement, mais son sourire n'était guère convaincant. Lily quant à elle eut une petite moue amusée.

 

- Oui, c'est vrai, dit-elle en relevant la tête. En fait, ce n'est pas si compliqué ! Il suffit de s'y mettre !

 

Mais dès que le regard des deux jeunes filles se croisa, leurs sourires s'effacèrent.

 

- Oui, je suppose..., murmura la plus âgée des deux.

 

Les deux cousines baissèrent à nouveau les yeux, et le silence retomba, plus pesant encore.

 

 

 

Au bout de quelques longues minutes, Rose posa sa main sur celle de son amie, et se risqua à dire :

 

- Tu sais Lily... Je reste convaincue que tu devrais en parler à tes parents...

 

La rousse dégagea aussitôt sa main, et détourna les yeux.

 

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler, lança-t-elle sur un ton de défi.

 

- Oh Lily s'il te plaît !, fit Rose, un peu plus fort. Tu vois très bien de quoi je veux parler ! Je ne suis pas idiote tu sais ! Je vois bien que tu fais encore ce rêve !

 

- Oui, et bien même si c'était le cas !, reprit la cadette. Je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais en parler à qui que ce soit ! Je m'en sort très bien toute seule !

 

Après un bref silence, elle ajouta rageusement :

 

- Et puis même s'ils le savait, tout ce qu'ils pourraient faire, c'est m'emmener à St Mangouste ! Et pour être tout à fait franche avec toi, je commence à en avoir assez de tous ces examens qui n'aboutissent à rien ! Je ne suis pas un rat de laboratoire ! J'en ai par dessus la tête de tous ces médicomages qui me traitent comme une décérébrée, qui me disent sans cesse de me calmer, d'être une gentil fille, de ne pas m'énerver, et d'écouter mes parents ! Et mes parents parlons-en ! S'ils voulaient vraiment mon bien, ils me diraient pourquoi je fais toutes ces crises, au lieu de laisser les choses s'empirer ! Parce qu'ils le savent tu sais ! Ils le savent très bien ! Alors oui ! J'en ai plus qu'assez d'être une gentil fille, de bien faire tout ce qu'on me dit, d’obéir bien sagement ! Et tout ça pour quoi ? Pour rien, figure toi ! Nada ! Pas une amélioration ! Rien ! Et toujours ces maudits cauchemars !

 

Après cela, Lily baissa la tête l'air honteuse, et se tut. Toutes la rancunes et la colère qu'elle avait accumulé durant ce dernier mois venait de ressortir. Elle s'était presque défoulé sur Rose, comme on le fait sur un souffre douleur. Sur sa pauvre cousine qui n'avait en fin de compte rien demandé, et qui ne voulait finalement que l'aider...

 

 

 

Rose baissa à son tour la tête, l'air triste.

 

- Ils s'inquiètent tu sais, dit-elle dans un murmure à peine audible. Ils ont très peur pour toi, et... et moi aussi...

 

La jeune fille avait l'air réellement affectée par les ennuis de sa cousine, et ce que celle-ci venait de dire était loin de l'avoir rassurée.. Elle tripotait nerveusement la fine chaîne de son collier d'amitié, comme toujours accroché autour de son coup, et semblait au bord des larmes. En la voyant ainsi, Lily sentit comme une boule lui serrer la gorge. Elle eu elle aussi un geste vers son pendentif, mais se ravisa. Elle ne devait pas céder.

 

- Ginny est terrifiée à l'idée de te laisser partir à Poudlard, reprit la jeune Weasley. Je l'ai entendu en parler à maman.. Elle pense que tu es trop instable... Que ce serait dangereux pour toi...

 

- C'est n'importe quoi !, s'exclama Lily.

 

- Promet moi d'y réfléchir !, implora Rose en plantant son regard dans celui de sa cousine.

 

La cadette détourna alors les yeux, sans répondre. Ce ne fut qu'après quelques instants d'hésitation, qu'elle posa à son tour sa main sur celle de Rose, et souffla :

 

- D'accord... J'y réfléchirai.

 

Rose se tourna alors vers son amie, des larmes perlant dans ses yeux, et lui adressa un sourire reconnaissant avant de la prendre dans ses bras.

 

- Je vais très bien Rosie, lui dit Lily à l'oreille. Ne t'inquiètes pas pour moi...

 

Rose desserra alors son étreinte.

 

- D'accord..., dit-elle sans grande conviction. Alors je te laisse... Tu dois être impatiente..

 

Elle se leva ensuite du lit, et sortit de la pièce en lançant un dernier regard à sa cousine.

 

 

 

Lily quant à elle, resta dubitative. Sa cousine s'inquiétait pour elle. C'était évident, et après tout... peut être pas sans raisons.. A vrai dire, elle aussi commençait à angoisser un peu à l'idée de se rendre à Poudlard... Tout cela était si nouveau pour elle.. Et malgré cette attente insupportable, c'était arrivé si vite en un sens.. Sans qu'elle s'y soit réellement préparée... Et si, une fois là-bas, ses cauchemars continuaient, empiraient même, et qu'elle avait une crise dans son dortoir... Elle serait non seulement un danger pour elle même, mais aussi pour ses camarades... Après tout, ses parents ne seraient plus là pour la calmer... Peut être devrait-elle parler de ces rêves finalement.... Mais si elle en parlait, peut être sa mère refuserai-t-elle de la laisser partir... Mais si elle n'en parlait pas... Non. Le temps n'était plus aux hésitations. Elle avait décidé de ne pas en parler, et elle n'en parlerai pas. Il ne servait à rien d'angoisser un peu plus ses parents avec ces histoires de cauchemars. Il fallait qu'elle se reprenne. Maintenant, le plus important était de bien préparer le départ, et pour cela le mieux était encore de faire sa valise.

 

 

 

Soudain prise d'une nouvelle poussée d'adrénaline, Lily se leva à son tour, et tira sa grande malle - vide pour le moment – jusqu'au milieu de la pièce mal éclairée. Elle l'ouvrit alors, attrapa au passage sa liste de fournitures soigneusement pliée et posée sur son bureau, et entreprit d'énumérer ce dont elle avait besoin. Elle posa ainsi successivement au fond de la malle son uniforme, fraîchement lavé par sa grand-mère, quelques vêtements moldus, son chaudron, son nécessaire à potions, et son télescope, démonté, et rangé dans son étui. Elle tira ensuite à elle sa pile de manuels, et entreprit de vérifier qu'ils y étaient tous. Le livre de sorts était là... ''L'Histoire de la magie'' également... Tout comme celui-ci... Celui- là aussi... Ah ! En voilà un qui manquait ! Où était donc passé le manuel de métamorphose... Métamorphose ? Lily ouvrit de grands yeux ronds. Quel était le titre du livre déjà ?, se demanda-t-elle en consultant sa liste. ''La métamorphose et ses dérivés''... Ce nom lui disait quelque chose... Instinctivement, la rousse tourna la tête vers son bureau. Rangé à côté de ''L'Histoire moderne de Poudlard'', ce grand livre à la reliure noire semblait la narguer. D'un bond, la rousse se mit sur ses deux pieds. La coïncidence était étrange. S'il s'agissait bien là d'une coïncidence... Elle saisi alors le volume, et en détailla la couverture, l'air interdit. Ce ne fut qu'après quelques instants de cette contemplation muette, qu'elle détourna les yeux, et décida de poser le livre avec les autres, au fond de la malle, avant de se replonger dans sa liste.

 

- Après tout, un manuel est un manuel, cela n'a rien d'anormal, se disait-elle, comme pour se convaincre elle même. Quelqu'un a simplement voulu m'offrir un de mes livres de classe... Quelqu'un qui sait à quelle point je suis impatiente d'entrer à Poudlard... Quelqu'un qui aime autant les livres que la tante Hermione... Quelqu'un qui connaissait d'avance ma liste de fournitures scolaires...

 

Non. Décidément cela ne se pouvait pas...

 

- Mais peu importe, pensa-t-elle pour se rassurer.

 

Cela n'avait pas grande importance après tout... Lily essaya donc de mettre toutes ces questions de côté pour le moment, et se reconcentra sur ses préparatifs.

 

 

 

Après plus de deux heures passées ainsi, à remplir sa valise, Lily estima enfin qu'il n'y avait plus rien à y ajouter, et la ferma. Malgré le fait que la malle était déjà bien trop remplie, Lily ne pouvait s'empêcher de penser qu'il manquait quelque chose. C'était toujours ainsi... Chaque fois que la rousse partait quelque part, elle avait toujours cette impression qu'une chose - elle n'aurait su dire quoi - manquait. C'était comme une obsession qu'elle avait de ne rien oublier. Elle avait pourtant déjà ajouté tout ce qu'il fallait ! Elle avait emporté ''L'Histoire moderne de Poudlard'', du papier à lettre pour écrire à ses parents, quelques plumes, du parchemin, les boîtes à flemme de l'oncle Georges, les Miamhiboux de Noctua,... Elle avait même pensé à prendre ses oreilles à rallonge ! Non, décidément, elle se faisait des idées. Tout y était.

 

 

 

Elle s'apprêtait donc à sortir de sa chambre pour rejoindre les autres au vergé, mais arrivée devant porte, elle s'arrêta net. Elle savait ce qu'elle avait oublié ! C'était pourtant la chose la plus importante de toutes ! Sa baguette ! Elle tourna alors la tête, et la vit posée sur sa table de chevet. Elle s'approcha, la prit délicatement entre ses mains, et s'assit sur le lit pour l'observer. Elle était vraiment magnifique... Son bois était parfaitement ciré, et du haut de ses 28,7 centimètres, elle donnait à Lily, lorsqu'elle la tenait, cette impression étrange de n'être rien de plus que le prolongement de son bras. En regardant plus attentivement les fibres du bois, Lily eut pendant une fraction de secondes l'impression que la forme d'un serpent était gravée dessus. Elle fronça alors les sourcils, et cligna plusieurs fois des yeux. Un léger sourire se dessina alors sur ses lèvres. Il n'y avait aucun serpent sur sa baguette ! Qu'elle drôle d'idée ! Cela était sûrement dû à un effet de son imagination. Elle pensait vraiment trop au serpent écarlate de la ménagerie... Elle chassa donc vite le reptile de son esprit, et se leva pour ranger sa baguette dans la malle. Mais à peine avait-elle refermé la valise, que la cloche indiquant que le repas était servi retentit. Lily descendit donc dans la cuisine, pour manger avec le reste de la famille.

 

 

 

Le dîner se fît comme toujours dans le bruit et les discussions animées. Tout le monde semblait très excité, et impatient à l'idée du départ de lendemain. Chacun était donc très occupé à manger, ou à parler avec son voisin, à l'exception de quelques rares personnes. Parmi celles-ci, Harry, assis entre sa femme et son meilleur ami semblait songeur... A l'autre bout de la table, Teddy avait plutôt l'air anxieux. Il jouait distraitement du bout de sa fourchette avec le contenu de son assiette, et semblait avoir aussi peu d'appétit que sa filleule. La jeune fille quant à elle, était assise à droite de Rose. Elle regardait avec envie la part de tourte à la viande qui refroidissait dans son assiette, mais la boule qu'elle avait au ventre l'empêchait d'avaler quoi que ce soit... Elle n'avait qu'une envie : aller se coucher au plus vite. Elle attendit donc sagement la fin du souper pour monter dans sa chambre. Une fois à l'intérieur, elle se dirigea aussitôt vers son lit, s'y étendit, et tomba presque immédiatement endormie. La journée du lendemain risquait d'être éprouvante...

°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O°O

Et voilà :D C'était le dernier chapitre déjà écrit, alors le prochain arrive dès que j'ai fini de l'écrire ^^ Sinon qu'est ce que vous avez pensé de ce chapitre ??

 

 

 

 

 

 

Ahhh !!!

Lily se réveilla en sursaut, trempée de sueurs froides. Paniquée, elle regarda frénétiquement autour d'elle, mais se rendit vite compte que le cachot dans lequel elle se trouvait un instant au par avant avait disparu, et qu'elle était à présent parfaitement en sécurité dans sa chambre. Rassurée, elle se laissa lascivement retomber dans ses draps moites.

 

Encore ce rêve … Toujours le même … Cela faisait près d'un mois qu'il revenait sans cesse, troublant son sommeil encore et encore, au point de ne la laisser dormir plus que quelques malheureuses heures. Ces cauchemars avaient débuté la nuit suivant sa visite du Chemin de Traverses. Depuis, elle passait toutes ses nuits dans ce cachot sombre et lugubre …

Mais au réveil, la rousse ne se souvenait presque plus de ses cauchemars… Elle gardait juste cette impression pesante d'avoir vécu quelque chose d'absolument terrifiant, et cela avait parfois pour effet de déclencher une de ses crises. Ses parents avaient ainsi eu plusieurs fois la mauvaise surprise de la retrouver évanouie sur le sol de sa chambre, victime de sa propre magie.

Une fois réveillée, les seuls éléments qui lui revenaient en mémoire était une incantation mystérieuse, et des sifflements étranges et inquiétants. Après, c'était le néant. Mais malgré cela, la jeune fille était certaine qu'il s'agissait toujours du même rêve. Chaque nuit. Elle n'aurait su dire comment ni pourquoi, mais elle le savait.

 

Lily était donc étendue sur son lit, comme toujours, encore un peu tremblante et apeurée. Elle haïssait ces cauchemars. Ils lui rendaient la vie infernale ! Mais en même temps … Elle aurait tellement voulu en savoir plus, se souvenir de détails, ou même d'idées générales ! Elle aurait tellement voulu comprendre pourquoi ils revenaient sans cesse, pourquoi ils s'accrochaient ainsi à elle, tel une obsession ! Oui … En quelques sortes ils la fascinaient ...

 

La jeune fille ouvrit alors les yeux, et lança un regard en coin à son réveil. Il était presque sept heure. Si elle se levait maintenant, elle aurait peut être une chance de voir Teddy et son père avant que tout deux ne parte au ministère. La rousse rassembla donc le peu de courage qui lui restait, et entreprit de se redresser dans son lit. Mais à peine avait elle levé la tête, que celle-ci heurta violemment le plafond mansardé de sa chambre. Lily ressentit alors une douleur cuisante au sommet du crâne, et étouffa un cri. Décidément, une bonne journée qui commençait … Tout en massant son crâne douloureux, la jeune fille se mit sur pieds, et se dirigea vers l'unique fenêtre de sa chambre aux couleurs cramoisies. Au dehors, le temps était gris, orageux, et aussi maussade que son humeur.

 

Après un instant, la rousse se détourna de la fenêtre, et attrapa au hasard une veste posée sur sa chaise de bureau. Elle l'enfila par dessus son pyjamas, et sorti sur le pallier. Avant de refermer la porte, elle lança un dernier regard à sa chambre. Son aspect n'avait pas changé depuis le début des vacances. Toujours ce perpétuel fouillis où se mêlait livres, vêtements, et même quelques biscuits rassis. Seuls quelques changements indiquaient que deux mois étaient passés depuis que la jeune fille s'était installée dans cette pièce. A présent, une pile de manuels scolaires, ainsi qu'un chaudron en étain étaient entreposés derrière son lit, et sur son bureau était maintenant posée une grande cage de fer dans laquelle dormait paisiblement une petite chouette effraie.

 

En effet, le lendemain de l'incident à la ménagerie, Harry était retourné comme promit sur le Chemin de Traverses, et avait acheté à sa fille une jeune chouette brune dont les yeux brillaient comme des améthystes. La jeune fille, toujours très en colère avait tout d'abord refusé le cadeau de son père, lui disant qu'il pouvait ramener la chouette à la ménagerie magique, mais s'était finalement résignée. Elle l'avait nommé Noctua et y était maintenant très attachée, bien qu'elle n'eut pas du tout oublié le beau serpent aux écailles écarlates de la ménagerie.

 

La rousse resta un moment sur le pallier, le regard dans le vague, se demandant si le reptile se trouvait toujours à la ménagerie, ou si quelqu'un l'avait finalement acheté … Mais elle finit par détourner le regard, ferma la porte, et se dirigea vers les escaliers, le pas traînant.

 

Une fois dans la cuisine, elle alla s'asseoir en fasse de son père qui lisait la Gazette tout en buvant son café.

- Salut 'Pa.., dit-elle en prenant un toast.

- Bonjour Lily, répondit celui-ci sans quitter son journal des yeux. Bien dormi ?

- Mmm …, marmonna la rousse.

Elle n'osait pas parler de ses rêves à ses parents. Ils ne comprendraient pas … Ils l’emmèneraient même sûrement à St Mangouste pour d'énièmes examens qui n'aboutiraient pas plus que les autres…

La jeune fille s’apprêtait à se verser un verre de jus de citrouille, lorsque Teddy poussa la porte de la cuisine en sifflotant.

- Salut Lily !, lança t-il joyeusement en la voyant.

-'lut Teddy …, répondit-elle sans grande conviction.

- Oh … Ça n'a pas l'air d'aller toi.., s'inquiéta-t-il. J'aurais pourtant cru que tu serais plus enthousiasme que ça. Le stress peut-être ...

Intriguée, la jeune fille leva la tête vers son parrain, l'interrogeant du regard.

Celui-ci ouvrit alors de grands yeux, apparemment très surpris que Lily ne voit pas de quoi il voulait parler. Il s'apprêtait à s'expliquer, lorsque Molly fit à son tour irruption dans la cuisine, un panier de linge sous le bras, et sa baguette à la main.

 

Elle semblait préoccupée, et absolument débordée. Sans faire attention aux trois autres, elle traversa la pièce à grand pas, et posa brutalement son panier sur la table, renversant au passage la carafe de jus de citrouille. Exaspérée, elle leva les yeux au ciel, et fit disparaître d'un coup de baguette le liquide qui se répandait sur la table. Elle leva ensuite la tête, et prit enfin conscience de la présence d'Harry.

- Ah, parfait tu es là Harry !, s'exclama-t-elle. Je devais justement te demander …

Mais elle s'interrompit soudain, le regard soupçonneux.

- Mais attends un peu, reprit-elle. Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Il est presque sept heure quinze !

Tu devrais être au ministère depuis plus de cinq minutes !!

Harry leva alors les yeux de son journal et ouvrit la bouche pour se défendre, mais Molly fut plus rapide que lui.

- Et Teddy ? Où est-t-il Teddy ?, s'écria t-elle en se retournant pour scruter la cuisine. Ah tu es là toi aussi !, dit-elle en le voyant. Décidément Harry tu pourrai montrer un meilleur exemple à ton filleul ! Regardes toi ! Tu devrais déjà être au travail, et tu n'as même pas encore fini de déjeuner !

Teddy qui s'était tassé dans un coin, espérant échapper au regard de la grand-mère avança alors d'un pas hésitant.

- Mais tu sais Molly, dit-il timidement, Harry et moi avons l'habitude d'arriver au ministère avec plus d'un quart d'heure d'avance, donc... techniquement... nous sommes parfaitement dans les temps ...

- Oui, et bien vous feriez tout de même bien de vous dépêcher si vous ne voulez pas être vraiment en retard !, répliqua-t-elle sèchement.

 

Elle se tourna ensuite vers Lily qui s'était discrètement levée de table, et qui se dirigeait à présent le plus silencieusement possible vers les escaliers.

- Pas si vite jeune fille!, s'écria-t-elle.

La rousse, prise sur le fait, s'arrêta net, et faute d'une meilleure option, se tourna vers sa grand mère.

Celle-ci la jaugea un instant du regard, l'air sévère, avant de s'exclamer :

- As-tu pensé à m'apporter ton linge sale ? A ranger ta chambre ? A nettoyer la cage de ta chouette ?

As tu au moins commencé à remplir ta valise ?

- Euh ... Non.., répondit Lily sans vraiment comprendre pourquoi sa grand-mère lui demandait tout cela.

- Et bien tu ferais bien de t'y mettre tout de suite !, lança furieusement celle-ci. Ça ne va pas se faire tout seul !

Elle se détourna ensuite de la jeune fille, et partit s’affairer en cuisine.

 

Mais Lily ne bougea pas. De plus en plus intriguée, elle lança un regard interrogateur à son parrain. Elle espérait que celui-ci vienne à son aide, mais il n'en fit rien. Au contraire, lui qui était si mal à l'aise un instant auparavant, semblait à présent très amusé par la situation, et se contenta d'adresser à sa filleule un sourire un peu moqueur.

 

Exaspérée, celle-ci lui lança un regard furieux avant de se tourner à nouveau vers Molly.

- Euh ... Et pourquoi je devrais faire ma valise, exactement ?, bredouilla-t-elle.

- Oh Lily, ne joue pas à ça avec moi, fit la grand-mère sans même se retourner. Tu sais très bien pourquoi.

- Enfin ... Ce n'est pas encore la fin des vacances, reprit la rousse sur le même ton, alors je me demandais ...

Cette fois, Molly posa bruyamment sa casserole le plan de travail, et fit volte face.

- Oh Lily, ne me dis tout de même pas que tu as oublié !, s'écria-t-elle.

Soudain, la jeune fille comprit, et ouvrit des yeux ronds. Mais comment avait elle pu être aussi bête !

- Mais enfin Lily !, reprit la grand-mère incrédule. Bien sur que c'est la fin des vacances ! Vous partez demain pour Poudlard !

 

La rousse resta bouche bée. Comment avait-elle pu oublier cela ?

Depuis l'incident de la ménagerie, ses vacances étaient passées si lentement qu'elle avait cru ne jamais en voir le bout ! Il faut dire qu'entre ses cauchemars, sa mauvaise humeur, et son impatience à l'idée d'entrer à Poudlard, le dernier mois n'avait pas été des plus agréables !

Mais à présent, le moment tant attendu était enfin arrivé ! Le lendemain, elle serai en route pour l'école de sorcellerie! Dès maintenant, chaque minute, chaque seconde qui passait la rapprochait un peu plus de son rêve ! Aussi, il n'y avait pas un instant à perdre ! Il fallait qu'elle aille se préparer !

 

Alors soudain, la jeune fille qui s'était momentanément figée, reprit vie. Un grand sourire se dessina sur son visage, avant qu'elle ne bondisse vers les escaliers, sous les regards ahuris de sa grand-mère et de son père -Teddy quant à lui avait profité de ce bref moment de silence pour s’éclipser discrètement . Tandis qu'elle montais les marches quatre à quatre, Lily entendis vaguement derrière elle Molly s'exclamer :

- Hermione ! Ginny ! Où sont-elle encore passée ces deux là ?

 

Lily passa toute la matinée enfermée dans sa chambre, à la nettoyer de fond en comble. Ce ne fut que peu avant midi, après près de quatre heures de travail acharné, qu'elle se décida enfin à faire une pause. Épuisée, elle se laissa tomber sur son lit pour admirer le résultat. Il fallait avouer que ce n'était plutôt pas mal ! Pour la première fois depuis le début des vacances, la pièce était propre ! Plus une chaussette ne jonchait au sol, plus un biscuit ne moisissait sous le lit ; même le bureau était rangé ! Et pour parfaire le tout, tous ses vêtements avaient retrouvé leur place initiale, dans l'armoire.

 

Satisfaite, Lily inspecta une dernière fois la pièce du regard, avant de s'étirer, et de fermer les yeux. Elle croisa les bras derrière la tête, et ne tarda pas à se perdre dans ses pensées. C'était tout de même incroyable le nombre d'affaires qui avaient pu s’entasser dans la chambre en tout juste deux mois... En cherchant un peu, la rousse y avait trouvé des choses étonnantes... En faisant les poussières sous le lit par exemple, elle avait remit la main sur les oreilles à rallonge que son oncle Georges lui avait offerts des années auparavant. A peine cinq minutes après cela, en rangeant son bureau, elle avait également retrouvé le livre de métamorphose reçu pour son anniversaire, plus d'un mois plus tôt. Elle n'avait d'ailleurs toujours pas la moindre idée de la personne qui avait bien pu le lui offrir... En le voyant, la jeune fille s'était accordé quelques minutes de répit dans son nettoyage pour le feuilleter, et cela avait confirmé ce qu'elle n'avait fait que deviner : il s'agissait bien d'un manuel scolaire. Ce qui était en soit assez étrange... Oui très... très... étrange... La rousse se sentait peu à peu sombrer dans le sommeil.. Ses idées se troublaient, et elle avait de plus en plus de mal à penser de manière cohérente...

 

Mais soudain, Lily ouvrit les yeux. Toute fatigue s'était envolée, laissant place à une inquiétude grandissante. Autour d'elle, tout était sombre... La clarté de sa chambre avait disparue. Il n'y avait plus trace ni de son bureau, ni de son lit, ni même des yeux perçants de Noctua. Tout cela avait lui-même laissé place à cette obscurité grandissante, angoissante... Prise de panique, la rousse recula à petit pas, avant de heurter violemment un mur. Elle se sentit alors plaquée au sol par une force invisible. Tout le corps endolori, la jeune fille tenta tant bien que mal de se relever, mais en vain : elle était comme prisonnière de ces ténèbres. Le sol de pierre froid lui engourdissait les membres, et tout ce qu'elle pouvait faire, c'était rester là, recroquevillée sur elle même, à attendre son sort, impuissante.

Après quelques instants passés ainsi, dans cette position inconfortable, à attendre cette chose, cet événement peut être, qui ne venait pas, ses yeux avaient fini par s'habituer à la pénombre, lui permettant de distinguer des formes mouvantes. La pièce dans laquelle elle se trouvait n'était pas très grande, basse de plafond, et ne disposait ni de porte, ni de fenêtres. Juste ces quatre murs, dont seule prisonnière, elle ne pouvait s'échapper. Sur ces mêmes murs s'alignaient de hautes étagères dans lesquelles tournoyait ces choses d'aspects visqueux, un peu effrayant, et impossible à décrire dans cette obscurité.

Lily baissa alors la tête, ferma étroitement les paupières, et serra si fort ses genoux contre sa poitrine que ses ongles en rentraient dans sa peau. Elle sentit une larme salée couler sur sa joue. Toutes les angoisses de ces nuits passées dans ce même cachot remontaient en elle avec la force et la violence d'un ouragan.

- Sssssssssss

En entendant ce sifflement, Lily serra encore un peu plus les mâchoires, et enfonça encore un peu ses ongles trop longs dans sa chaire. Ce bruit furtif, presque imperceptible, annonçait que ce qu'elle redoutait tant n'allait pas tarder... Mais comme toujours, Lily ne pu s'empêcher d'entrouvrir les paupières, ne serait-ce que pour apercevoir cette ombre onduler sur le sol froid de sa prison. Imperturbable, il avançait vers elle, glissait sur la pierre, jusqu'à se retrouver irrémédiablement à quelques centimètres de sa peau. Lily ne prit pas même la peine de se plaquer un peu plus contre le mur, pour reculer encore un peu le moment fatidique. Elle n'en avait plus la force. Plus même l'envie... Elle savait ce qui allait suivre, et s'abandonnait à son sort. Dans quelques minutes, tout cela serai terminé... Alors, le serpent grimpa sur la jambe de la rousse. Bien qu'inquiétant, le contact froid de ses écailles sur son épiderme lui était agréable, presque familier..

Mais à peine les deux êtres étaient-ils entrés en contact que le mur sur lequel s'adossait Lily disparut. La jeune fille se retrouva alors étendue au centre de la pièce, si faible qu'elle pouvait à peine respirer. A côté d'elle, une seconde personne était allongée. Lily ne pouvait pas la voir, bien trop affaiblie pour tourner la tête, mais à en juger par sa respiration saccadée, celui ou celle qui se trouvait là était aussi mal en point qu'elle.

Autour d'eux se tenaient trois autres silhouettes. Dans la pénombre de la pièce, on ne distinguait plus que ces trois ombres mouvantes, et quelques peu menaçantes. Mais celles-ci ne bougeaient pas, se contentant de parler à voix basses. Chaque seconde qui passait emportait un peu plus avec elle le peu de forces qu'il restait à Lily, et bientôt, celle-ci n'en eu plus assez pour tenir ses paupières ne serait-ce qu'entrouvertes. La jeune fille resta donc là, étendue sur la pierre, aveugle et sourde de tout autre bruit que sa respiration et celle de son compagnon d'infortune. Lily ignorait ce que faisait ces trois silhouettes, mais les minutes passaient, chacune plus longue que des heures, sans qu'aucun bruit ne se fasse entendre, ni que quiconque d'autre que le serpent ne les approche. Si ces trois ombres restaient là, en silence, à les observer s'éteindre à petit feu, il ne resterai bientôt plus assez de forces à la rousse pour vivre. Encore quelques instants, et elle serai morte. Elle en avait la certitude.

Mais à peine Lily en était-elle venue à cette triste conclusion, que pour la première fois, l'une des silhouettes prit la parole. La rousse sentie alors son estomac se contracter douloureusement. Elle savait ce qui allait suivre. Elle ne le savait que trop bien pour l'avoir déjà vécu maintes et maintes fois.. La silhouette parlait bas. C'était à peine un murmure, mais sa voix était claire, assurée et distincte. Mais malgré cela, Lily ne comprenait pas ce qu'elle disait. Elle parlait de plus en plus vite, et dans une langue étrange... Cela ressemblait presque à une incantation. Oui, c'était cela... A mesure

qu'elle parlait, la rousse sentait une douleur aiguë s'insinuer dans sa poitrine, tout près de son cœur.

''Tout sera bientôt fini'', pensa rageusement Lily. ''Tout sera bientôt fini.''

Elle se répétait cette phrase encore et encore, s'y raccrochant tant qu'elle le pouvait, car seul ce mince espoir, cette vaine promesse, l'aidait encore à soutenir la douleur. Cela seul lui donnait encore la force de vivre...

Puis soudain, la silhouette se tut, et le serpent qui avait continué d'onduler durant tout le temps de l'incantation sur ces deux corps presque sans vie, s'immobilisa alors, comme mort. Dans le même temps, Lily sentie venir en elle une douleur sans précédent, insoutenable, prenant sa source au cœur, et se répandant dans tout le corps. Incapable d'un supporter d'avantage, la jeune fille poussa un cri effroyable, à l'unisson de celui de son compagnon d'infortune. Leurs corps étaient secoués de spasmes, et la douleur encore grandissante si cela était possible, leur arracha à nouveau un hurlement. Mais cette fois, ce n'était plus la voix de Lily qui sortait de sa gorge, mais celle d'un petit enfant. Ce n'était maintenant plus la rousse qui hurlait à s'en déchirer les cordes vocales, mais un nourrisson. Et bien que ce ne fut plus maintenant ni sa voix, ni son cri, celui-ci paraissait comme familier à la jeune fille, et en cet instant, elle ressentit la douleur de cet enfant aussi vivement que si ce fut réellement la sienne.

Et puis plus rien. Plus un son. Plus une image. Plus une sensation. Le trou noir.

 

Lily rouvrit alors les yeux. Elle était étendue dans son lit, encore tremblante et trempée de sueur. Autour d'elle, sa chambre était parfaitement rangée, parfaitement propre. Depuis sa cage, Noctua lui lançait des regards un peu méfiants. Mais tout cela était trop normal.. Tout cela était injuste. Comme si rien ne s'était passé... En un sens, rien ne s'était réellement passé, puisque Lily n'avait plus maintenant le moindre souvenir de ce cauchemar.. Seul restait cette angoisse insupportable. Le calme après la tempête, si l'on pouvait dire. Ce calme révoltant, qui donnait à la rousse l'envie de hurler, de se déchaîner, de crier sa haine au monde entier ! Mais elle ne le pouvait pas. Il ne le fallait pas.

 

Soudain, Lily entendit frapper à la porte de sa chambre. La rousse entreprit alors de se lever, et alla ouvrir. Sur le seuil se tenait Ginny, la mère de la jeune fille. Elle semblait un peu inquiète...

- Que faisais-tu Lily ?, demanda-t-elle sans préambule. Cela fait plus d'un quart d'heure que le repas est servi. Bien sur, nous savons que tu arrive rarement à l'heure, mais là tout de même, nous commencions à nous poser des questions.. Surtout que tu es enfermée dans ta chambre depuis...

Mais soudain, elle s'interrompit, et fronça quelques peu les sourcils. Elle semblait avoir remarqué que sa fille était pâle et tremblante.

- Tu es sure que ça va Lily ?, lui demanda-t-elle soucieusement.

La jeune fille acquiesça vivement, et s'empressa d'ajouter d'une voix qu'elle espérait convaincante :

- Oui oui, très bien. Allons manger maintenant.

Elle écarta ensuite sa mère, et sortit de la chambre à grands pas. Ginny, un peu surprise, la regarda s'éloigner l'air soupçonneux, avant de refermer la porte, et de la suivre dans les escaliers.

 

Après un abondant repas, Lily remonta dans sa chambre. Maintenant que celle-ci était aussi propre et rangée que possible, il était temps pour la jeune fille de faire sa valise. Mais à peine la rousse avait-elle refermé la porte derrière elle, que celle-ci se rouvrait déjà. Cette fois, c'était Rose qui se trouvait là.

 

- Je peux entrer Lily ?, demanda-t-elle doucement.

La jeune Potter observa un instant sa cousine, l'air un peu méfiant, puis acquiesça à contre cœur. Elle savait très bien la raison de sa présence, et n'avait pas la moindre envie de parler de ça... De plus, son amie était, certes, plus habile que sa mère à le cacher, mais Lily la connaissait trop bien pour ne pas voir que derrière ses tâches de rousseur et son doux sourire, elle aussi était inquiète.

Rose entra donc dans la chambre. Elle alla s'asseoir sur le lit, et invita sa cadette à faire de même. Lily alla alors s'installer au côté de sa cousine, mais baissa immédiatement les yeux, de peur qu'elle ne voit son trouble dans son regard.

 

- Tu as vraiment fait du bon travail, fit remarquer l'aînée, pour rompre le silence pesant qui s'était installé. Et tout ça sans magie ! Tu es plus douée pour le rangement que ce que tu ne laisse paraître !

Elle avait dit cela assez joyeusement, mais son sourire n'était guère convaincant. Lily quant à elle eut une petite moue amusée.

- Oui, c'est vrai, dit-elle en relevant la tête. En fait, ce n'est pas si compliqué ! Il suffit de s'y mettre !

Mais dès que le regard des deux jeunes filles se croisa, leurs sourires s'effacèrent.

- Oui, je suppose..., murmura la plus âgée des deux.

Les deux cousines baissèrent à nouveau les yeux, et le silence retomba, plus pesant encore.

 

Au bout de quelques longues minutes, Rose posa sa main sur celle de son amie, et se risqua à dire :

- Tu sais Lily... Je reste convaincue que tu devrais en parler à tes parents...

La rousse dégagea aussitôt sa main, et détourna les yeux.

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler, lança-t-elle sur un ton de défi.

- Oh Lily s'il te plaît !, fit Rose, un peu plus fort. Tu vois très bien de quoi je veux parler ! Je ne suis pas idiote tu sais ! Je vois bien que tu fais encore ce rêve !

- Oui, et bien même si c'était le cas !, reprit la cadette. Je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais en parler à qui que ce soit ! Je m'en sort très bien toute seule !

Après un bref silence, elle ajouta rageusement :

- Et puis même s'ils le savait, tout ce qu'ils pourraient faire, c'est m'emmener à St Mangouste ! Et pour être tout à fait franche avec toi, je commence à en avoir assez de tous ces examens qui n'aboutissent à rien ! Je ne suis pas un rat de laboratoire ! J'en ai par dessus la tête de tous ces médicomages qui me traitent comme une décérébrée, qui me disent sans cesse de me calmer, d'être une gentil fille, de ne pas m'énerver, et d'écouter mes parents ! Et mes parents parlons-en ! S'ils voulaient vraiment mon bien, ils me diraient pourquoi je fais toutes ces crises, au lieu de laisser les choses s'empirer ! Parce qu'ils le savent tu sais ! Ils le savent très bien ! Alors oui ! J'en ai plus qu'assez d'être une gentil fille, de bien faire tout ce qu'on me dit, d’obéir bien sagement ! Et tout ça pour quoi ? Pour rien, figure toi ! Nada ! Pas une amélioration ! Rien ! Et toujours ces maudits cauchemars !

Après cela, Lily baissa la tête l'air honteuse, et se tut. Toutes la rancunes et la colère qu'elle avait accumulé durant ce dernier mois venait de ressortir. Elle s'était presque défoulé sur Rose, comme on le fait sur un souffre douleur. Sur sa pauvre cousine qui n'avait en fin de compte rien demandé, et qui ne voulait finalement que l'aider...

 

Rose baissa à son tour la tête, l'air triste.

- Ils s'inquiètent tu sais, dit-elle dans un murmure à peine audible. Ils ont très peur pour toi, et... et moi aussi...

La jeune fille avait l'air réellement affectée par les ennuis de sa cousine, et ce que celle-ci venait de dire était loin de l'avoir rassurée.. Elle tripotait nerveusement la fine chaîne de son collier d'amitié, comme toujours accroché autour de son coup, et semblait au bord des larmes. En la voyant ainsi, Lily sentit comme une boule lui serrer la gorge. Elle eu elle aussi un geste vers son pendentif, mais se ravisa. Elle ne devait pas céder.

- Ginny est terrifiée à l'idée de te laisser partir à Poudlard, reprit la jeune Weasley. Je l'ai entendu en parler à maman.. Elle pense que tu es trop instable... Que ce serait dangereux pour toi...

- C'est n'importe quoi !, s'exclama Lily.

- Promet moi d'y réfléchir !, implora Rose en plantant son regard dans celui de sa cousine.

La cadette détourna alors les yeux, sans répondre. Ce ne fut qu'après quelques instants d'hésitation, qu'elle posa à son tour sa main sur celle de Rose, et souffla :

- D'accord... J'y réfléchirai.

Rose se tourna alors vers son amie, des larmes perlant dans ses yeux, et lui adressa un sourire reconnaissant avant de la prendre dans ses bras.

- Je vais très bien Rosie, lui dit Lily à l'oreille. Ne t'inquiètes pas pour moi...

Rose desserra alors son étreinte.

- D'accord..., dit-elle sans grande conviction. Alors je te laisse... Tu dois être impatiente..

Elle se leva ensuite du lit, et sortit de la pièce en lançant un dernier regard à sa cousine.

 

Lily quant à elle, resta dubitative. Sa cousine s'inquiétait pour elle. C'était évident, et après tout... peut être pas sans raisons.. A vrai dire, elle aussi commençait à angoisser un peu à l'idée de se rendre à Poudlard... Tout cela était si nouveau pour elle.. Et malgré cette attente insupportable, c'était arrivé si vite en un sens.. Sans qu'elle s'y soit réellement préparée... Et si, une fois là-bas, ses cauchemars continuaient, empiraient même, et qu'elle avait une crise dans son dortoir... Elle serait non seulement un danger pour elle même, mais aussi pour ses camarades... Après tout, ses parents ne seraient plus là pour la calmer... Peut être devrait-elle parler de ces rêves finalement.... Mais si elle en parlait, peut être sa mère refuserai-t-elle de la laisser partir... Mais si elle n'en parlait pas... Non. Le temps n'était plus aux hésitations. Elle avait décidé de ne pas en parler, et elle n'en parlerai pas. Il ne servait à rien d'angoisser un peu plus ses parents avec ces histoires de cauchemars. Il fallait qu'elle se reprenne. Maintenant, le plus important était de bien préparer le départ, et pour cela le mieux était encore de faire sa valise.

 

Soudain prise d'une nouvelle poussée d'adrénaline, Lily se leva à son tour, et tira sa grande malle - vide pour le moment – jusqu'au milieu de la pièce mal éclairée. Elle l'ouvrit alors, attrapa au passage sa liste de fournitures soigneusement pliée et posée sur son bureau, et entreprit d'énumérer ce dont elle avait besoin. Elle posa ainsi successivement au fond de la malle son uniforme, fraîchement lavé par sa grand-mère, quelques vêtements moldus, son chaudron, son nécessaire à potions, et son télescope, démonté, et rangé dans son étui. Elle tira ensuite à elle sa pile de manuels, et entreprit de vérifier qu'ils y étaient tous. Le livre de sorts était là... ''L'Histoire de la magie'' également... Tout comme celui-ci... Celui- là aussi... Ah ! En voilà un qui manquait ! Où était donc passé le manuel de métamorphose... Métamorphose ? Lily ouvrit de grands yeux ronds. Quel était le titre du livre déjà ?, se demanda-t-elle en consultant sa liste. ''La métamorphose et ses dérivés''... Ce nom lui disait quelque chose... Instinctivement, la rousse tourna la tête vers son bureau. Rangé à côté de ''L'Histoire moderne de Poudlard'', ce grand livre à la reliure noire semblait la narguer. D'un bond, la rousse se mit sur ses deux pieds. La coïncidence était étrange. S'il s'agissait bien là d'une coïncidence... Elle saisi alors le volume, et en détailla la couverture, l'air interdit. Ce ne fut qu'après quelques instants de cette contemplation muette, qu'elle détourna les yeux, et décida de poser le livre avec les autres, au fond de la malle, avant de se replonger dans sa liste.

- Après tout, un manuel est un manuel, cela n'a rien d'anormal, se disait-elle, comme pour se convaincre elle même. Quelqu'un a simplement voulu m'offrir un de mes livres de classe... Quelqu'un qui sait à quelle point je suis impatiente d'entrer à Poudlard... Quelqu'un qui aime autant les livres que la tante Hermione... Quelqu'un qui connaissait d'avance ma liste de fournitures scolaires...

Non. Décidément cela ne se pouvait pas...

- Mais peu importe, pensa-t-elle pour se rassurer.

Cela n'avait pas grande importance après tout... Lily essaya donc de mettre toutes ces questions de côté pour le moment, et se reconcentra sur ses préparatifs.

 

Après plus de deux heures passées ainsi, à remplir sa valise, Lily estima enfin qu'il n'y avait plus rien à y ajouter, et la ferma. Malgré le fait que la malle était déjà bien trop remplie, Lily ne pouvait s'empêcher de penser qu'il manquait quelque chose. C'était toujours ainsi... Chaque fois que la rousse partait quelque part, elle avait toujours cette impression qu'une chose - elle n'aurait su dire quoi - manquait. C'était comme une obsession qu'elle avait de ne rien oublier. Elle avait pourtant déjà ajouté tout ce qu'il fallait ! Elle avait emporté ''L'Histoire moderne de Poudlard'', du papier à lettre pour écrire à ses parents, quelques plumes, du parchemin, les boîtes à flemme de l'oncle Georges, les Miamhiboux de Noctua,... Elle avait même pensé à prendre ses oreilles à rallonge ! Non, décidément, elle se faisait des idées. Tout y était.

 

Elle s'apprêtait donc à sortir de sa chambre pour rejoindre les autres au vergé, mais arrivée devant porte, elle s'arrêta net. Elle savait ce qu'elle avait oublié ! C'était pourtant la chose la plus importante de toutes ! Sa baguette ! Elle tourna alors la tête, et la vit posée sur sa table de chevet. Elle s'approcha, la prit délicatement entre ses mains, et s'assit sur le lit pour l'observer. Elle était vraiment magnifique... Son bois était parfaitement ciré, et du haut de ses 28,7 centimètres, elle donnait à Lily, lorsqu'elle la tenait, cette impression étrange de n'être rien de plus que le prolongement de son bras. En regardant plus attentivement les fibres du bois, Lily eut pendant une fraction de secondes l'impression que la forme d'un serpent était gravée dessus. Elle fronça alors les sourcils, et cligna plusieurs fois des yeux. Un léger sourire se dessina alors sur ses lèvres. Il n'y avait aucun serpent sur sa baguette ! Qu'elle drôle d'idée ! Cela était sûrement dû à un effet de son imagination. Elle pensait vraiment trop au serpent écarlate de la ménagerie... Elle chassa donc vite le reptile de son esprit, et se leva pour ranger sa baguette dans la malle. Mais à peine avait-elle refermé la valise, que la cloche indiquant que le repas était servi retentit. Lily descendit donc dans la cuisine, pour manger avec le reste de la famille.

 

Le dîner se fît comme toujours dans le bruit et les discussions animées. Tout le monde semblait très excité, et impatient à l'idée du départ de lendemain. Chacun était donc très occupé à manger, ou à parler avec son voisin, à l'exception de quelques rares personnes. Parmi celles-ci, Harry, assis entre sa femme et son meilleur ami semblait songeur... A l'autre bout de la table, Teddy avait plutôt l'air anxieux. Il jouait distraitement du bout de sa fourchette avec le contenu de son assiette, et semblait avoir aussi peu d'appétit que sa filleule. La jeune fille quant à elle, était assise à droite de Rose. Elle regardait avec envie la part de tourte à la viande qui refroidissait dans son assiette, mais la boule qu'elle avait au ventre l'empêchait d'avaler quoi que ce soit... Elle n'avait qu'une envie : aller se coucher au plus vite. Elle attendit donc sagement la fin du souper pour monter dans sa chambre. Une fois à l'intérieur, elle se dirigea aussitôt vers son lit, s'y étendit, et tomba presque immédiatement endormie. La journée du lendemain risquait d'être éprouvante...

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>