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au 31 Mai 21 :
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qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Angel Heart
Par Natalea
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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Mon squelette est une cage dont je ne peux m’échapper. Je sens son poids peser sur ma chair au lieu de la soutenir, compresser ma poitrine, emprisonner mes pensées. Mon crâne est une caisse de résonnance, mes orbites deux puits, ma mâchoire une vierge de fer dont les parois se rapprochent un peu plus chaque nuit.

Pourquoi la nuit ? Je ne frappe que la nuit.

Mes ailes s’étirent sans bruit dans la brise du soir. Je ne peux pas voler. Mes ailes sont là pour me le rappeler. Un reflet cruel de ma propre vacuité.

Mes ailes s’étirent, je pose un genou à terre, et de mes mains, je bande mon arc. La corde se plie sans effort à ma volonté. Ce geste m’est devenu si familier qu’il est une extension de moi.

Je suis au sommet d’un immeuble. Ville inconnue, date inconnue. Ma mission n’a pas besoin de telles considérations.

Je bande mon arc, et je vise ma cible. Les plumes de ma flèche sont douces entre mes doigts. Je les ai faites avec mes propres ailes. Je décoche. Je tire.

La flèche atteint sa cible pile sous l’omoplate gauche, en plein cœur. Le jeune homme à cent mètres en-dessous de moi se raidit. En face de lui, son amie s’interroge. Il la regarde. Il tend la main, lui caresse la joue, et l’embrasse.

Mission accomplie.

Je ferme les yeux, et je disparais.

XXX

Il fait toujours nuit. J’arpente l’une des innombrables rues de cette ville innommable, et je me rends visible. Je suis une femme aux cheveux platine, et la pluie ruisselle sur mes joues. Mes ailes se sont repliées sous mon T-shirt élimé. Je sens encore la douleur dans mes os.

Pourquoi me rendre visible ?

Parce qu’il est l’heure. Je suis devant un petit café qui reste ouvert toute la nuit. A l’intérieur, il n’y a personne, sauf lui. La lumière des tubes cathodiques jette un éclairage cru sur ses cheveux flamboyants. Il est en train de lire un livre, des écouteurs sur les oreilles. Son café s’évapore en volutes parfumées. Je sais qu’il ne le boira pas avant une bonne demi-heure.

Je rentre moi aussi, je reprends ma table, toujours la même, dans la rangée voisine de la sienne, mais à quelques mètres en retrait. Je m’installe de façon à lui faire face, et la serveuse prend ma commande. Il m’accorde un bref regard, me salue comme un visage connu retrouvé dans la nuit, puis retourne à sa lecture.

Mais la cage s’est desserrée, pendant ces quelques secondes. Je me sens déjà mieux. C’est bien qu’il ait été là ce soir.

Il n’est pas là tous les soirs. D’habitude, trois ou quatre fois par semaine. Il commande toujours la même chose, il écoute toujours de la musique. Il boit toujours son café froid. Quelques fois, il griffonne des choses dans son carnet à dessin, ou alors il écrit.

Je ne sais pas qui il est. Je ne sais pas pourquoi en l’apercevant à travers la vitre pour la première fois, j’ai décidé d’entrer et de faire en sorte qu’il me voit. J’ignore pourquoi j’y suis retournée depuis. Mais à présent nous sommes deux compagnons de solitude, et je passe tous les soirs pour vérifier s’il est là, et je n’entre que lorsqu’il est là.

Il repart un peu avant l’aube. Je ne m’en vais qu’après. En passant, il a pris l’habitude de m’adresser un sourire poli, et ce signe de tête que j’aime tant.

XXX

Autre immeuble, autre nuit.

Je suis dans un sous-sol cette fois-ci. On joue de la musique, fort. Je me faufile au milieu des danseurs sans me soucier d’être visible. Personne ne me remarque sous les lumières psychédéliques. Je perçois dans l’air l’odeur de l’alcool, et de la sueur. Inexplicablement, cette ambiance me remplit de tristesse. Je suis condamnée à demeurer seule au milieu de la nuit. Pour toujours et à jamais.

Je bande mon arc dans un coin, et je frappe. Encore et encore. Rien n’a de raison, rien n’a de sens. Il n’y en a pas dans ce que je fais. J’unis les gens, pour le meilleur ou pour le pire, qu’ils le veuillent ou non, qu’ils s’y attendent ou non. Une fois que ce lien est créé, rien au monde ne peut le défaire. Certainement pas eux. Mais ils ne sont pas obligés de s’y plier.

Mes flèches créent les plus belles histoires. L’amour au premier regard. Le coup de foudre. Le point d’orgue d’une amitié. Mais elles peuvent aussi créer les drames les plus noirs. Les abymes les plus insondables. Les romances dont on ne se relève pas, et qui nous entraine, loin, très loin dans le désespoir, jusque dans la mort. Mes flèches ne garantissent pas la stabilité, l’union pour la vie, l’horizon sans nuage. Mes flèches ne garantissent pas le bonheur. Non, ce serait même plutôt le contraire. Mes flèches garantissent la passion. Et la passion, c’est la souffrance.

Je décoche une nouvelle flèche, un nouveau couple se lie dans la nuit. Ils sont condamnés, eux aussi. Condamnés à s’aimer pour toujours et à jamais, même s’ils doivent en souffrir, même si cela doit les déchirer, même si cela doit détruire leur vie, et celles de leurs proches, même si cela doit retirer la moindre parcelle de bonheur de leur existence, telle une liqueur empoisonnée s’insinuant lentement dans leurs veines, même s’ils doivent en mourir.

Ils doivent s’aimer. Je m’en vais.

XXX

Je repasse devant le café. Il est encore là. Cette fois, j’ai droit à un sourire. Un beau, franc, magnifique sourire. Ce sourire vaut toute mon existence. Je sacrifierais mon arc, ma mission, et mes années de solitude, pour ce sourire.

XXX

Ma décision est prise. Ce soir, je le fais. Cette nuit sera ma dernière nuit. Ma dernière mission. Une dernière flèche pour l’archer solitaire.

Mes doigts font lentement courir ma pierre à affuter sur la pointe de ma flèche. Je procède patiemment. Je ressens chaque seconde qui passe dans leur totale intensité. Chaque instant semble quitter douloureusement le présent pour sombrer dans le passé. A l’image de mon existence.

Je ne réfléchis plus. Je ne vois plus que lui. Ses cheveux roux, ses mains délicates, le tatouage qui s’enroule autour de son bras. Je ressens la profondeur de son regard bleu, lorsqu’il se pose sur moi. Je ne réfléchis plus.

Je retourne la flèche et presse la pointe contre mon sein droit. Je frappe. Je l’aime.

XXX

Des sirènes de police résonnent dans la nuit. Au cœur de la grande ville, le corps d’une jeune femme est retrouvé sans vie. Ses longs cheveux platine se teintent du sang qui s’écoule de sa poitrine. Sur son T-shirt, quelques plumes irisées de rouge.

Dans le café qui reste ouvert toute la nuit, le jeune homme relève la tête au son des voitures. Il s’est passé quelque chose ce soir. Il ne saurait expliquer pourquoi, une intuition qui le saisit, une certitude. Mais la tristesse le mord, et ne le lâche plus. L’amour est mort ce soir. 

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Et voilà, j'espère que ça vous a plu !

Je tiens également à vous dire que si vous aimez ce que je fais, mon premier roman papier, Ezéchiel, est paru aux éditions Edelweiss le 27 janvier 2021 ! 

C'est un roman psychologique qui parle de la frontière entre le rêve et la réalité, et de la façon dont notre subconscient peut nous manipuler. Avec une jolie romance en prime ! ;D

N'hésitez pas à jeter un coup d'œil aux premiers chapitres que j'ai gratuitement mis en ligne sur ce site si vous souhaitez vous en faire une idée, et à en parler autour de vous pour me soutenir dans mon travail et m'encourager !

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Nat'

 

 

 

 
     
     
 
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