Tout a commencé par un regard. Tu étais là, au milieu de tout ce monde, resplendissant dans ton costume. Tes cheveux blonds brillaient et je ne voyais que toi. Ton charisme et tes manières... Tout ton toi attirait mon attention. Peu importe où tu étais dans la salle, je savais dans quelle zone tu te trouvait. J'ai mémorisé tes gestes, tes sourires... tu étais semblable à un ange. Ce fut ma première pensée à ton sujet. Mais ta galanterie excessive m'a ouvert les yeux, tu étais un don Juan de la pire espèce: charmant toutes femmes avec un joli minois pour te confectionner un harem de conquêtes. Je vis naître en moi la plus grande antipathie que je n'avais jamais ressentie jusque-là. Tu semblais ressentir la même chose à mon sujet. A ce moment, je savais que nous ne réussirions pas à nous entendre sur aucun point.
Le temps passait et rien ne changeait. Chaque jour nous nous querellions. Chaque jour nous nous battions. Chaque jour je me demandais ce qui me poussait à te haïr. Le simple fait de te voir provoquait en moi un tourbillon de sentiments incontrôlables. Chacun de nos combats me permettait d'évacuer ce surplus peu supportable. Malgré tout, je savais que sans toi la vie serait dure, voire impossible à vivre. Nous nous disputions mais je souriais, car je savais déjà que ce petit plaisir de te voir hors de toi m'était exclusif. C'était quelque chose que moi seul pouvait provoquer. C'était un temps de toi qui n'était que pour moi. Au plus profond de moi, je savais toutes ces chamailleries étaient notre seul moyen de communiquer.
Nous hurlions l'un contre l'autre, mais nous apprenions à nous connaître, lentement, au fur et à mesure du temps qui passe. Aux yeux de tous nous sommes ennemis, mais nous savons en regardant dans les prunelles de l'autre que ce n'est pas le cas. Malgré nos disputes et notre impossibilité de nous entendre civilement, nous avons développé un lien. Nous sommes nakamas, mais aussi ami.
Au fond, nous somme tous deux de la même trempe. C'est la raison de nos discordes. Le dicton dit : « Qui se ressemble s'assemble ». Mais c'est faut. Nous nous ressemblons mais n'arrivons pas à communiquer comme M.Toutlemonde le ferait. Mais le monde est bien fait. La communication verbale ne marche pas entre nous, alors nous nous comprenons sans paroles. Chaque geste, chaque regard nous permettent une compréhension totale de l'autre. Bien que parfois je sente du dégoût émaner de ton regard. Est-ce de moi ? Je ne me pose plus la question.
Ce jour-là, quand Luffy était en danger et que tu as tenté de me protégé, j'ai compris. Ces sentiments si contradictoires... Tout est causé par ta présence. Tout ton toi me perturbe. Rien que l'idée de partager quelques secondes avec toi dans la journée provoque une excitation incompressible. J'ai appris à aimer de toi toutes tes facettes, même les plus désagréables, ta galanterie qui n'as d'égale que ton élégance... J’apprécie même les effluves de tabac qui émanent de toi. J'ai réalisé que si je te perdais, je perdrais tout ce qui est important à mes yeux. Je ne veux jamais revivre la perte d'un être cher. L'amour m'avait échappé, puis tu es arrivé. C'est tout ce qui compte. Alors, même si tu trouves cela égoïste de ma part, je préfère partir avant toi. Ainsi je n'aurais pas à souffrir de ton départ, jamais. Ce sont tes souris me manqueront le plus, bien qu'ils ne m'étaient jamais adressés. Je t'aime. Ces trois mots me sont presque inconnus. Alors ne me demande pas de te les répéter. Retiens les et dis-toi que je suis sûrement l'être le plus heureux au monde. Parce que je t'ai connu. |