Note : Voici ma participation de dernière minute au concours ! Vu les délais qui ont été cours pour la rédaction de cette fiction, je ne garantie pas un sans faute étant donné qu'elle n'est pas encore passée sous les yeux de ma bêta, donc j'implore votre indulgence.
Je souhaiterais dédicasser cette histoire à plusieurs personnes : mzchoco qui m'a donné l'espoir de réussir à finir à temps, Jaiga qui je l'espère saura apprécier cette VRAIE originale, et Mohnn qui restera toujours mon meilleur soutient psychologique !
Bonne lecture !
Ménage d'une Vie
La famille était rassemblée devant la petite porte dérobée de l'église. Seuls les proches parents étaient autorisés à rester. Les lunettes de soleil cachaient les yeux enflés tandis que le soleil d'avril était caché derrière un ciel gris. Les mouchoirs en tissu soutenaient les respirations saccadées et les vêtements ternes rendaient le scène encore plus déchirante. Le curé ouvrit la marche et la dizaine de personne se déplaça d'un seul mouvement, las et abattu.
Le trou était là, creusé dans la terre, attendant de recevoir son offrande avant de se refermer, ne laissant aux survivants que les souvenirs de jours heureux.
Alexandre était parti, laissant derrière lui femme et enfants.
-.-.-
Lucas était assit au milieu de la pièce. Autour de lui, les cartons vides et à demi-remplis lui tenaient compagnie. Sa mère étaient partie dormir dans la chambre d'ami. Elle n'avait pas cessé de pleurer depuis l'enterrement. Ses larmes et ses sanglots incessants avaient fini par irriter le garçon. Elle pleurait un époux disparu avec qui elle n'avait su communiquer que par des cris. Ils avaient instauré la chambre séparée bien des mois avant la mort de son père qui dormait alors dans son bureau, et ils n'étaient restés ensemble qu'à cause de la maladie.
Cela remontait à 4 mois. Ses parents les avaient réunis, ses deux petites sœurs et lui. Ils n'étaient pas dupes. Au vu du climat qui régnait dans le foyer, les enfants s'étaient attendus à l'annonce d'un divorce. Au lieu de ça, leurs parents leur avait annoncé que leur père était atteint d'un cancer.
Pas de divorce.
Un cancer foudroyant.
Un enterrement.
Un mois après la mise en terre, sa mère continuait de jouer les éplorées, et ça devenait horripilant. Alors Lucas s'enfermait dans le bureau de son père, et il s'imprégnait de ses souvenir. A l'âge de seize ans, il était très proche de son père et le voir partir si vite avait été un déchirement. Alors il comblait le manque comme il pouvait. Sa mère était incapable d'entrer dans cette pièce sans fondre en larme, ses petites sœurs étaient accablées, et il fallait que quelqu'un trie ces affaires.
Lui se sentait bien ici. Il y flottait encore l'odeur du passé et des bons moments. Les batailles de coussins le dimanche matin, les crêpages de chignons avec ses sœurs qui venaient demander le soutient de leur père, les soirées entre père et fils allongés sur le sofa à parler des problèmes d'ados...
Un sourire nostalgique se dessina sur les lèvres du jeune homme lorsqu'il tourna la page de l'album photo qu'il tenait entre ses mains. Il se rappelait de cette photo, puis de celle-là, et celle-ci encore...
Les albums défilaient sous ses yeux, et la nostalgie embrumait sa vue. Les cartons se remplissaient lentement, laissant passer le temps de se faire une raison.
En fouillant dans le bureau de son père, il trouva une boîte en métal bleue qu'il n'avait jamais vu auparavant. La peinture était écaillée par endroits, laissant apparaître le gris patiné sous-jacent. Fronçant les sourcils, Lucas tourna la boîte entre ses mains. Il regarda dans le carton où il avait mit les petits objets mais n'y trouva aucune clé correspondant à la serrure.
Il laissa donc le boîte de côté, se disant qu'il devrait en parler à sa mère, mais craignait déjà qu'elle ne fonde en larmes lorsqu'il lui montrerait l'objet.
Et il ne se trompa pas. Quelques jours plus tard, il montra la boîte à sa mère et la questionna sur son contenu. Elle eu l'air surprise et ne su répondre à la question. A vrai dire, il semblait que c'était aussi la première fois qu'elle voyait la boîte. Elle finit cependant par renifler et alla s'isoler en essuyant ses larmes. Intrigué, Lucas ne chercha toutefois pas plus d'informations là où il savait qu'il n'y en avait pas. Il retourna dans la chambre de son père et fouilla la pièce de fond en comble. Il devrait bien réussir à trouver cette fichue clé quelque part.
Il ouvrit les tiroirs, les placards, vida les pots à crayons et souleva même les pots des plantes vertes qui habillaient le rebord de la fenêtre, mais aucune clé n'était dissimulée. Désespéré, et énervé de ne pas pouvoir découvrir les secrets de son père, il lança la boîte à travers la pièce. Elle heurta un mur, puis roula deux fois sur le sol avant de s'immobiliser. Lucas soupira. Il s'assit contre le mur opposé, passa les bras autour de ses jambes et posa son menton sur ses genoux. C'est alors que le désespoir le gagna et que les larmes roulèrent sur ses joues. Toutes celles qu'il avait accumulées et empêché de couler durant le dernier mois en profitèrent pour s'extraire d'elles même. Il pleura ainsi pendant une quinzaine de minutes avant que le torrent ne se tarisse et qu'il ne sèche ses joues rouges d'un revers de manche. Il resta ainsi encore un moment, à réfléchir à cette fichu boîte. Puis il eu un éclair de génie. Et si son père avait été inspiré par ces films d'espionnage ? Il s'il avait un double fond dans son tiroir de bureau ?
Lucas se leva d'un bond, se rua sur le bureau, ouvrit le tiroir et tâta le fond. Ses doigts trouvèrent une aspérité dans le bois et il l'utilisa pour essayer de soulever le panneau. Il n'eut pas un grand effort à fournir pour que la cachette se révèle à ses yeux.
Là, au fond du tiroir, il trouva quelques enveloppes et des photos représentant son père bien plus jeune aux côtés d'un autre homme. Parfois sur un bateau, d'autres fois à la montagne. Et parmi ces documents, une clé lui insuffla un espoir immense.
S'emparant de la clé, il retourna auprès de la boîte. La clé ne montra même pas de résistance en entrant dans la serrure, et elle tourna avec une facilité impressionnante, comme si elle avait eu la volonté propre d'ouvrir la boîte.
Dedans, plus d'une centaine de lettres, adressées à son père, toutes du même destinataire : Frédéric. Il n'avait jamais entendu parler d'un Frédéric. Il haussa un sourcil, prit les lettres et alla s’asseoir sur le sofa, les jambes repliées sous lui.
Il entreprit d'ouvrir les lettres une par une, s'aidant de la date inscrite sur le cachet de la poste pour les lire dans l'ordre chronologique.
Il semblait que ce Frédéric était un vieil ami. Les lettres s'étendaient sur une période de 10 ans, entre 1981 et 1991, et se succédaient tous les mois. Mais si ce Frédéric avait été un ami aussi important qu'il avait côtoyé son père pendant 10 ans, pourquoi n'en avait-il jamais entendu parler ?
Il poursuivit donc rapidement sa lecture, et plus il lisait, plus les mots lui semblaient étranges. Étranges dans une simple relation amicale. Perturbé, Lucas arrêta sa lecture. Il était question de manque, de tendres baisers, d'embrassades et toute autres choses que l'on ne fait pas avec des amis. Lucas déglutit. Se pourrait-il que son père ait été, dans ses jeunes années, une toute autre personne ?
Si toute cette période n'avait pas eut d'importance, son père n'aurait jamais gardé toutes ces lettres, il n'aurait jamais conservé ces photos si près de lui dans un tiroir.
Le jeune homme poursuivit sa lecture, prêt à trouver les réponses à ses questions, et il finit par conclure que Frédéric n'était pas un simple ami, et qu'il avait été pour son père une personne très importante, un amant.
Son père était gay !
Lucas rangea rapidement les lettres dans la boîte, la referma et la remit prestement dans le placard où il l'avait trouvé. Non, ce n'était pas possible, tout ceci n'était que son esprit qui lui jouait un mauvais tour. Il ne pouvait s'agir que d'une blague, et bientôt, son père surgirait par la porte et lui hurlerait « SURPRISE ! ». Il éclaterait de rire et se moquerait de la tête qu'il faisait.
Mais son père était mort, son père les avait quitté et il ne pouvait pas surgir pour effacer les doutes de Lucas. Alors celui-ci sortit de la pièce, ferma la porte et alla s'isoler dans sa chambre.
Il ne retourna plus dans le bureau de son père. Les affaires restaient elles qu'elles étaient et le temps passait. Personne n'avait le cœur d'entrer dans la pièce pour ressasser le passé et rouvrir les blessures qui tentaient de cicatriser. Il en oublia même ce qu'il avait découvert.
Ce n'est que lorsque sa mère lui demanda de reprendre son travail dans le bureau que Lucas consentit à y rentrer de nouveau. Il s'assit sur le fauteuil du bureau de son père et regarda fixement le tiroir qui avait fait basculer ses convictions. Il soupira, ouvrit le casier et souleva le panneau qui cachait le double fond. Il sortit les enveloppes qui y traînaient, et les analysa un instant.
L'une d'elles portait l'écriture de son père. Il était indiqué le nom et l'adresse de Frédéric sur le devant et le timbre était déjà posé. Son père n'avait sans doute pas eut le temps de la poster avant la fin.
Le cœur déchiré, l'esprit confus, Lucas ouvrit l'enveloppe et en sortit la lettre manuscrite que son père avait écrite. Elle était datée de quelques jours avant sa mort :
Cher Frédéric,
Tu dois certainement te demander pourquoi je t'écris à nouveau après près de 25 ans de silence. J'aurais aimé que cette lettre voit le jour pour des raisons plus heureuses, que j'ai enfin le courage d'assumer ce que je suis réellement. Mais vois-tu, aujourd'hui je ne t'écris pas pour te dire fièrement que j'ai fais mon coming out avec courage. Aujourd'hui, je t'écris avec la lâcheté qui m'a autrefois éloignée de toi.
J'ai appris il y a quelques mois que je suis atteins d'un cancer. J'ai combattu le plus vivement que j'ai pu, mais il est trop avancé, et il ne me reste que peu de temps devant moi pour faire le ménage dans ma vie, dans mon passé, et partir avec l'esprit plus ou moins serein. C'est très égoïste de ma part, je sais. Et je n'ai pas changé, je suis toujours la même tête de mûle qu'à l'époque. Alors je vais rester aussi égoïste que je l'ai toujours été, parce que je suis comme ça, et parce que je sais que tu m'en voudrais de ne pas rester moi-même, surtout si près de la fin.
Par ces mots, je souhaitais te présenter mes excuses pour tout le mal que je t'ai causé. J'aimerais pouvoir effacer tout cela, revenir en arrière, prendre mon courage à deux mains et hurler au monde entier que j'aime un homme qui s'appelle Frédéric. J'aimerais jeter cette complicité que nous avions au visage de mes parents, cracher à ma famille que je n'ai jamais été aussi bien qu'avec toi.
Mais avec des si, on referait le monde, alors je souhaitais simplement te dire avant de m'éteindre que je ne t'ai jamais oublié et que malgré les magnifiques enfants que j'ai eu qui me comblent de joie, ma vie est restée entachée par ce manque de saveur qui m'a toujours hanté en ton absence. Si seulement ils avaient pu être mêlés toi, j'aurais été le plus heureux des hommes.
Étrangement, même après avoir couché ces mots sur ce papier, je ne me sens pas plus en paix. Ce doit être ma punition pour toutes ces erreurs qui m'ont éloignées de toi dans ma jeunesse.
Il est donc temps à présent pour moi de te dire adieu. J'espère que tu auras su effacer la rancœur qui m'a tenaillée toute ma vie, et que tu as su m'oublier et reconstruire ta vie avec un homme qui aura réussit à assumer ses sentiments pour un autre et à les montrer aux yeux du monde.
Avec toute ma tendresse et mon amour,
Alexandre.
Lucas renifla bruyamment. Il essuya son nez sur sa manche, reprit contenant et soupira. Il ne pouvait plus à présent faire comme si de rien n'était. Son père avait été gay, et ce jusqu'à sa mort, toujours rongé par le regret de ne pas avoir su dire au monde qu'il était différent.
Le jeune homme ne pouvait plus être choqué. Un sentiment de compassion emprisonnait son ventre, et il ne pu que replier la lettre et la glisser dans sa poche. Il monta dans sa chambre, prit son sac à dos et y fourra quelques affaires. Il lança son sac sur son dos, enfourna son portefeuille dans la poche arrière de son jeans et quitta la maison. Il avait toute fois prit le temps de laisser un mot posé sur la table de la cuisine :
Je pars dormir chez Mike quelques jours,
Bisous
Je vous aime
Lucas
Mike était son meilleur ami depuis toujours, mais il n'avait absolument pas l'intention d'aller chez lui. Il se rendit à la gare, prit un billet de train pour Paris et quitta sa petite ville de province. Son père n'avait pas eut le temps de finir son ménage, il devait donc le faire à sa place.
-.-.-
L'adresse était celle d'un immeuble du 20e arrondissement. Le nom était présent sur la sonnette. Lucas hésita un instant, se demandant ce qu'il faisait là, à 6h de voyage de chez lui. Il n'aurait jamais dû venir ici. Ça n'avait aucun sens.
Il allait faire demi-tour lorsqu'il se rappela la façon dont son père avait parlé du courage dans sa dernière lettre. Il devait surpasser ce que son père n'avait pas su faire. Alors il pressa le bouton de la sonnette.
- Qui est-ce ?
- Bonjour, ça va vous paraître peut-être très étrange, mais j'ai un message pour Frédéric de la part d'un vieil ami.
- Un vieil ami ? Qui ça ?
- Eh bien, si vous me laissez monter, je pourrai tout vous expliquer, c'est assez délicat de parler à un interphone.
Un silence de quelques secondes suivit, puis il entendit la porte se déverrouille. Il s'empressa de la pousser et entendit par l'interphone qu'il devait monter au troisième étage. Il entra dans le hall, grimpa les escaliers et se retrouva finalement devant un homme de haute stature. C'était clairement Frédéric, l'homme sur les photos qu'il avait retrouver dans le bureau de son père, avec une vingtaine d'années de plus. Il semblait sceptique et Lucas fut légèrement impressionné de rencontrer cet homme dont il savait beaucoup de choses après avoir lu ses premières lettres envoyées à son père 20 ans auparavant. Il balaya cependant ses doutes : il avait un ménage à finir.
- Bonjour, vous êtes Frédéric ! C'est assez délicat à dire, et vous allez certainement être surprit d'apprendre que je suis le fils de …
- Alexandre.
L'homme avait simplement coupé la parole de Lucas. Une certaine nostalgie se dessinait dans ses yeux et le jeune homme remarqua que sa mâchoire était crispée, mais il n'arrivait as à déterminer si cela était positif ou non.
- Jeune homme, vous ressemblez beaucoup à votre père. Vous êtes son portrait craché à votre âge. Je vous en prie, entrez !
Lucas rougit un instant. On avait souvent dit qu'il ressemblait à son père, mais il ne s'était jamais rendu compte de l'ampleur de la chose. Légèrement perturbé, il entra dans l'appartement alors que l'homme s'effaçait. Il le conduisit dans le salon, l'invita à s'asseoir et attendit de savoir ce qui lui valait cette visite :
- Je n'ai pas entendu parler d'Alexandre depuis 25 ans. Que me vaut le plaisir de la visite de son fils ? Je suis d'ailleurs surpris de savoir qu'il en a un.
- Je m'appelle Lucas, et j'ai deux petites sœurs en plus de cela.
Frédéric émit un petit rire nerveux. Lucas se sentit alors mal à l'aise. La rancoeur transpirait dans le comportement de l'homme en face de lui. Malgré les 25 dernières années, Frédéric ne semblait pas en paix avec l'histoire qui le liait à son père. Lucas se racla la gorge.
- Nous avons appris il y a de cela 5 mois, que mon père était atteint d'un cancer. Il n'a été détecté que tard et malgré le courage de mon père, il est mort il y a 2 mois.
- Le courage de votre père ?
Un rire blasé sortit de la gorge de l'homme. Lucas mordilla sa lèvre inférieure et continua comme si de rien n'était.
- Je n'ais jamais été au courant de votre existence avant le mois dernier. Ma mère n'est pas capable de regarder la porte de son bureau sans fondre en larmes, et mes sœurs sont trop jeunes pour qu'on leur demander de gérer le tri de ses affaires. C'est en rangeant son bureau que j'ai trouvé vos lettres. Bien rangées dans une boîte. Et des photos de vous, dissimulées dans le double fond de son tiroir.
Frédéric ne semblait pas vraiment touché par cette annonce. Il fallait reconnaître que ce n'était pas après 25 ans sans nouvelles qu'il allait avoir des étoiles plein les yeux et la bouche en cœur. Mais Lucas l'avait espéré. Secrètement. Ça aurait été tellement plus facile comme ça. Un petit coup de larmes, une petite étreinte de consolation et hop, de retour à la maison, avec un poids en moins sur la mémoire de son père.
- Il vous a aussi écrit une lettre. La dernière. Elle est datée de quelques jours avant sa mort, je pense qu'il n'a pas eut le temps de la poster. J'ai pensé que vous devriez la lire. Ce n'est pas que pour lui que je fais ça. Je pense que ça vous permettrait aussi de clore certaines choses.
Lucas sortit la lettre de sa poche. Il la posa sur la table basse qui séparait le fauteuil de Frédéric et le sien. Il se leva, fit un sourire contrit et se dirigea vers la porte. Les yeux de son hôte étaient rivés sur cette dernière lettre.
- Merci de m'avoir reçu.
Puis il quitta l'appartement.
-.-.-
- Lucas, tu as du courrier !
La voix de sa mère retentit dans l'escalier. Lucas se leva de son bureau pour descendre. Un petit colis l'attendait sur la table de la cuisine. Sa mère lui fit un sourire lorsqu'elle le vit. Elle avait arrêté de pleurer depuis que les affaires du bureau avaient été enlevées et qu'ils avaient refait le décoration. Elle n'entrait toujours pas dans la pièce mais les sanglots incessants avaient finit par s'en aller.
Lucas fronça les sourcils. Il prit le paquet entre ses mains, et examina l'étiquette d'envoi. Le nom de l'expéditeur le fit sourire et il s'empressa de s'enfermer dans sa chambre.
Il ouvrit le colis et y trouva une multitude d'enveloppe, chacune contenant une lettre portant l'écriture de son père. Le cœur de Lucas se serra. Et dessus des lettres bien rangées et lassées par paquets, une enveloppe plus large était à son nom.
Cher Lucas,
Je suis désolé d'avoir mis si longtemps à répondre à ta visite. Celle-ci a remué de douloureux souvenirs avant de les apaiser par la lecture de la lettre que tu l'a apporté. Ton père souhaitait partir en laissant une vie propre et bien rangée. Cela m'a permis de me rendre compte que j'avais moi aussi besoin de faire du ménage dans ma vie.
Je te joins donc toute la correspondance que ton père m'a envoyé durant la dizaine d'année où nous nous sommes fréquentés. J'espère qu'elles te permettront de mieux connaître ton père et de ne pas faire les mêmes erreurs.
Je te souhaite de passer une belle vie remplie d'amour,
Frédéric.
Le sourire de Lucas était merveilleux. Il avait exaucé la dernière volonté cachée de son père et permit à un autre homme de faire du ménage dans sa vie.
Les choses étaient rangées, sous bonne garde.
FIN |