Elle avait dix-huit ans il y a deux minutes, pourtant c'est le corps d'une femme proche de la centaine qui s'écroula sur le sol dans un bruit sourd. Ses longs cheveux bruns avaient laissé place à une chevelure blanche et tout son corps s'était flétri. Elle n'avait jamais été jolie de toute façon, ses sourcils ne me plaisaient pas, pas assez naturels. Elle lui plaisait pourtant, je ne l'ai jamais compris. Je tourna la tête vers Manuel et planta mon regard dans ses yeux noisettes paniqués. Il n'osait plus bouger. Rapidement je me rapprocha de lui, si proche que seul lui pouvait entendre ce que j'allais lui dire, à vrai dire nous étions seuls dans cette rue, ça me facilitait les choses.

Nos corps se touchaient presque mais ça ne me faisait plus rien, enfin si, je jubilais intérieurement, satisfaite de mon coup. J'entendais sa respiration saccadé et elle sonna comme une douce mélodie, je fus prise d'un fou rire.

« - Chat... n'ai pas peur, je ne te ferais aucun mal... enfin je ne te ferais pas subir la même chose qu'elle..., chuchotais-je. Je dois te confier un secret. Tu ne t'es jamais demandé pourquoi, et surtout comment, je pouvais à être aussi attirante pour toutes les êtres vivantes et rependre la vie et la joie partout où je passe ? Il s'avère que je suis ce qu'on appelle un être de lumière, mon espèce est pratiquement immortelle. La seule chose qui peut nous tuer c'est un cœur brisé, ce que tu as fait. Une dernière chose sur mon espèce, quand un être de lumière meurt il devient une créature des ténèbres et tout ce que nous pouvons donner nous savons le reprendre, dis-je en désignant de la tête le cadavre de la fille. Tu sais j'ai beaucoup souffert par ta faute, beaucoup trop et je me suis dit que je devais bien te punir pour toute cette souffrance, tu n'es pas d'accord ? Le problème c'est que je ne suis pas une ex comme les autres, c'est vraiment con pour toi... C'est toi qui a fait de moi ce que je suis devenue donc il est normal que ce soit toi qui en subisse les conséquences. Je t'explique mon plan : chaque fille que tu aimeras me sera utile, j'absorberais toutes les années qu'elles aurai pu vivre et pendant que je resterais éternellement belle et jeune toi tu verras chacune de tes conquêtes tomber sous ma vengeance car la seule chose pire que perdre la personne qu'on aime c'est savoir qu'on la perd par notre faute. »

Je regarda une dernière fois son visage horrifié, il était toujours aussi mignon, ses cheveux châtains toujours décoiffés et son odeur si enivrante me plaisaient encore au fond. Il faisait toujours une tête de plus que moi mais je savais que j'étais en position de force. Une dernière chose, je pu remarquer qu'il était toujours aussi lâche quand je le vis s'enfuir, mon rire se perdit dans la nuit. Puis soudain, plus rien.