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Hommage à un père
Par WistfulDreamer
Originales  -  Drame  -  fr
One Shot - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     1 Review     Illustration    
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Titre : Hommage à un père

Auteur : WistfulDreamer (mouaaahh)

Disclaimer : Cette fanfiction est basée sur le film ''La vie est belle'' réalisé par Roberto Bernigni. Les personnages de Josué, de son père, de son oncle et de sa mère ne m'appartiennent donc pas, pas plus que l'histoire originale du film, rapportée dans cette fiction par les paroles de Josué.

Genre : Drame, One shot

Rating : K+

Résumé : Josué est devenu adulte. Ce soir là, il décide pour la première fois de se livrer à ses enfants. Ce soir là il veut leur présenter quelqu'un. Quelqu'un de très spécial.. Son père.

Note de l'auteur : Bonjour (ou bonsoir pour certains ^^) J'ai décidé de poster ce texte que j'ai écrit il y a quelques temps déjà.. C'est la première fic que je poste ici (j'espère suivie de beaucoup d'autres) et j'espère qu'elle vous plaira :) Elle se base sur le film ''La vie est belle'' de Roberto Bernigni et s'adresse donc à des lecteurs ayant vu ce film ou en connaissant du moins l'histoire (pour les interessés voici sa page wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_vie_est_belle_%28film,_1997%29)

Voilà voilà, bonne lecture ^^

 

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Hommage à un père

 

Il est là, assis dans son salon, calé au fond de son vieux fauteuil au tissu mité, le regard perdu dans le vague... Comme toujours, il semble un peu perdu ; comme toujours, il paraît plongé dans un monde inaccessible à tout autre ; comme toujours, personne n'ose le déranger. Seule une chose déroge à la règle implicite de son quotidien : aujourd'hui, ses enfants sont là. Ils sont très discrets bien sur.. Ils restent immobiles, à le regarder en silence, l'air perplexe et n'osant pas faire un geste de peur d'interrompre le fil de ses pensées... Mais ils sont là, et c'est là toute la différence.

 

Son regard est voilé, flou, presque triste, mais un pâle sourire étire ses lèvres. Pâle car aujourd'hui Josué est un adulte, flou car maintenant il ''sait'', triste depuis qu'il est en âge de comprendre. Mais malgré tout cela, c'est bel et bien un sourire qui se dessine peu à peu sur le visage de cet éternel enfant que la vie a fait grandir trop vite, car aujourd'hui, ''comme toujours'', Josué se souvient.

 

« Il pense à quoi à ton avis ?, chuchote avec empressement Kaleb, à l'intention d'Elsa, la plus jeune de ses sœurs.

Je sais pas, murmure celle-ci. Ça fait une heure qu'il est comme ça...

Chut !! Taisez-vous tous les deux, siffle Myriam, la plus âgée des trois enfants.

Le silence règne depuis à peine quelques minutes, lorsque n'y tenant plus, elle reprend plus bas encore, si bien que les deux autres doivent tendre l'oreille pour l'entendre :

Je ne sais pas pourquoi il nous a demandé de venir...

C'est bizarre, souffle alors Elsa à l'oreille de son frère, comme s'il s'agissait d'un secret. »

 

Josué ferme alors les yeux, et son sourire s'élargit un peu plus. Il sait qu'il ne devrait pas avoir peur, mais il appréhende un peu de parler à ses enfants. Il ne leur a jamais fait part de cette partie de sa vie. Même avec sa femme il n'en a que peu discuté.. Un peu comme leur secret.

Seule sa mère a pu entendre toute l'histoire. Elle seule sait comment il a tout fait pour le protéger jusqu'au bout, pour le préserver comme il le pouvait de ces horreurs, pour qu'il ne découvre pas l'horrible vérité. Comment il a tout fait, absolument tout fait pour le garder en vie..

Mais aujourd'hui Josué a pris une décision. Il pense en effet que ses enfants ont le droit de savoir. Le droit eux aussi de connaître la vérité. Le droit de savoir qui il était...

Mais étrangement, c'est leur innocence qui l’effraie le plus. C'est elle qui le fait douter. Ils sont tellement jeunes... Peut-être trop jeunes pour cela.. Trop vulnérable et innocents pour avoir à porter le poids de leur histoire et...de leur religion..

Le sourire de Josué se peint d'une légère teinte d'amusement lorsqu'il prend conscience que c'est autant à ses enfants qu'à lui-même qu'il pensait en formulant ces songes..

 

Josué ouvre alors les yeux pour les poser sur ses trois enfants. Ils parlent à voix basse, et n'ont pas encore pris conscience du regard de leur père posé sur eux. Celui-ci toussote pour le leur signifier, ce qui a pour effet de les faire sursauter.

Une fois certain d'avoir toute leur attention, il prend une grande inspiration, et se lance.

 

« Les enfants, commence-t-il doucement, je sais que vous devez vous poser beaucoup de questions, et notamment pourquoi je vous ai emmenés ici.

Sa voix est rauque, et sa bouche sèche d'être restée trop longtemps sans parler. Myriam, Kaleb et Elsa, quant à eux, sont attentifs, ne voulant pas manquer une miette de ce que leur père a à leur dire. Voyant que celui-ci cherche ses mots, hésitant à continuer, la plus âgée des deux filles hoche la tête dans un signe d'encouragement.

- Euh.. Oui... Donc si je vous ai, euh.. emmenés ici, reprend maladroitement Josué, c'est pour vous parler de quelque chose de très important. Je voudrais vous raconter quelque chose qui m'est arrivé quand je n'étais qu'un petit enfant. J'étais alors plus jeune que vous, plus jeune même qu'Elsa...

Il faut que vous sachiez que.. qu'à cette époque.. les.. juifs...n'étaient pas très bien vus.. Ils étaient.. déportés.. »

 

Sa voix s’éteint sur ce dernier mot et il sent sa respiration s’accélérer tandis qu'une foule de souvenirs lui reviennent en mémoire. L'arrestation, le camion, puis le train, les corps serrés les uns contre les autres, entassés comme du bétail, et surtout lui, lui qui le serre contre contre sa poitrine, et qui lui murmure inlassablement, presque comme si sa vie en dépendait, presque pour s'en persuader lui même ''C'est pour ton anniversaires Josué.. Le voyage dont tu rêvais, un très beau cadeau tu verras.. Pour ton anniversaire...''

En face de lui, ses enfants le regardent l'air grave. Myriam et Kaleb savent bien de quoi parle leur père.. Ils l'ont appris à l'école. Mais jusqu'alors, ils n'avaient vu cela que comme un épisode sombre de l'histoire de leur pays. Jamais ils n'avaient pensé que leur père avait pu être arrêté dans les camps.. et qu'il en soit revenu.. Même Elsa qui est trop jeune pour connaître le sens du mot déportation, comprend qu'il est entrain de se passer quelque chose d'important, et garde le silence.

 

Josué s'essuie rapidement le coin de l’œil d'un revers de main, et reprend d'une voix un peu lasse :

« J'ai été moi même arrêté. Un jour, des hommes sont venus à la maison.. C'était le jour de mon anniversaire.. Ils ont tout saccagé. Nous nous sommes défendus bien sûr, mais ils étaient armés, et plus nombreux que nous.. J'avais cinq ans.. Ils nous ont emmenés dans un camion, puis nous avons pris le train. Tout était très organisé. Les ''très très méchants'' comme il les appelait hurlaient des ordres dans une langue que je ne comprenais pas. C'était très effrayant, et j'aurais sûrement été terrifié si nous n'avions pas été ensemble.. Quand je dis nous, je veux dire moi, mon grand-oncle, et...lui.. »

 

Josué marque un temps d'arrêt, et ferme un instant les paupières, une larme silencieuse coulant sur sa joue. Les enfants le regardent d'un air dubitatif. On peut lire sur leur visage la question qu'aucun d'eux n'ose poser tout haut : tous se demandent qui peut bien être ce ''il''. Myriam ouvre alors la bouche pour interroger son père, mais la referme vite lorsque celui-ci ouvre les yeux, prêt à continuer. Des larmes brillent au coin de ses paupières.. Jamais elle ne l'a vu aussi bouleversé...

 

« Je n'avais pas peur, souffle-t-il. Oh, j'étais un peu inquiet et perturbé bien sur, mais tant que je me trouvais contre lui, tant qu'il était là pour me dire que tout cela n'était qu'un jeu, que tout allait bien, je n'avais pas peur.

Je me souviendrai toujours de notre arrivée au camps, ajoute-t-il après un court temps d'arrêt. Dès la sortie du train, nous nous sommes retrouvés massés dans un immense cortège de personnes qui avançaient toutes inlassablement dans la même direction. Il n'y avait que des hommes dans cette masse compacte. Je pense que les femmes étaient descendues de l'autre côté du train. Ma mère n'était pas là.. J'étais pourtant certain que elle aussi était montée dans ce fichu train. Bientôt, nous avons également été séparés de mon grand-oncle. Je ne l'ai jamais revu après cela...

Il marque de nouveau un temps de pause pendant lequel il semble de nouveau reparti dans ses songes, avant de glisser du bout des lèvres :

- Nous nous sommes donc retrouvés tous les deux dans cette inexorable marche. Très vite, je me souviens lui avoir demandé où nous étions, pourquoi nous étions là, quand est-ce que nous reverrions maman.. Alors tout de suite, il m'a répondu. Il m'a raconté que c'était mon cadeau d'anniversaire, que nous étions là pour jouer à un grand jeu. Je lui ai d'abord dit que je n'aimais pas son jeu, que je voulais rentrer, et voir maman.. Il m'a donc expliqué que ce n'était pas possible, et que si l'on gagnait, on repartirai de là avec un char d’assaut. Pas un char d'assaut comme le mien, non.. un vrai, un grand, un beau char d'assaut ! Alors très vite, je me suis calmé. Si il me disait que c'était un jeu, c'est que c'en était un. Si il me disait que l'on gagnerait un chars d'assaut, on en gagnerait sûrement un. Si il me disait de ne pas avoir peur, c'est qu'il n'y avait sans doute aucune raison d'être effrayé. Du moins c'est ce que je pensais... »

 

Josué ne peut plus cacher les larmes salées qui coulent sur ses joues et rougissent ses yeux. Ça fait si longtemps qu'il n'a pas pleuré comme ça, si longtemps qu'il n'a pas parlé comme ça.. Il s'en veut de craquer ainsi devant ses enfants alors que lui n'a jamais craqué.. Jusqu'au bout il a gardé ce sourire. Jusqu'au bout...

« Lorsque nous avons cessé de marcher, que nous sommes arrivés au camp, j'ai commencé à douter de son histoire. Tout là-bas était triste, sale, oppressant.. Toutes ces personnes, avec leur air accablé sur le visage, ne pouvaient pas être là par choix ou par plaisir.. Mais lui était toujours là, il avait toujours son éternel sourire aux lèvres. Il essayait de me faire rire, mais j'étais épuisé.. Il me prenait à nouveau dans ses bras lorsqu'un ''très très méchant'' est entré. Il a demandé quelque chose dans cette langue étrange dont je ne saisissais pas le moindre mot, et il s'est alors levé, me posant doucement sur notre couchette sordide. Il est allé se placer à droite de l'homme, et a commencé à ''traduire'' ce qu'il disait. Tandis qu'il parlait, il ne me quittait pas des yeux. Même si comme je l'ai appris plus tard, l'homme énonçait en réalité le règlement du camp de concentration, lui, sans jamais que ses yeux ne quittent les miens, lançait haut et fort ce qui semblait être les règles du jeu. Il disait qu'il faudrait atteindre mille points pour gagner le char d'assaut, que les points gagnés au cours de la journée seraient annoncés par un haut parleur, que celui qui avait le moins de points devrait porter la mention ''âne'',... Je ressentais une espèce de fierté à ce que ce soit lui qui ait été choisi pour nous communiquer les règles. Je riais aussi beaucoup. Finalement il avait réussi, il m'avait convaincu. Je n'avais plus aucun doute sur le fait qu'il s'agissait bien d'un jeu. Un jeu qui lui fut fatal... »

 

Le regard de Josué est à nouveau flou, ses joues baignées de larmes. Il a réussi. Il a parlé à ses enfants.. Ça a été dur, mais il l'a fait... Les enfants eux aussi ont compris que c'était fini. Que leur père ne parlerai plus. Qu'il en avait assez dit.

 

« Papa ?, tente alors Myriam en se levant. »

 

Josué ne répond pas. Il se contente de se lever à son tour, et va se poster devant la fenêtre.

 

Sans un bruit, ses enfant le rejoignent, comme pour lui montrer qu'ils comprennent , qu'ils sont heureux qu'il leur ait parlé. Au bout de quelques minutes de ce silence, Josué souffle dans un murmure à peine audible :

 

« Il s'appelait Guido.. C'était mon père. »

 

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 Voilà, merci beaucoup d'avoir lu jusque là ^^ J'espère que ça vous a plut, n'hésitez pas à laisser une petite review pour donner votre avis (positif ou négatif), elles sont toujours très appréciées :)

J'espère à bientôt pour une fic cette fois basée sur l'univers d'Harry Potter (pour ceux que ça tente ^^)

 

 

 
     
     
 
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