OS que j'avais commencé pour le concours " ménage de printemps " mais que je n'ai pas réussi à finir à temps ! Je me suis quand même dis que ça pourrait être sympa de le poster sous forme de mini-fiction en deux trois chapitres ! J'ai essayé d'en faire quelque chose de drôle et un peu grotesque parfois dans l'esprit " fraîcheur printemps " (ouais je sais, on dirait une marque de lessive...). J'ai volontairement occulté la trame dramatique habituelle de HP (Voldemort et tutti quanti pour que ce soit plus léger) A vos avis ! :D
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BZZZZ !
- Touché ! A mon tour ! s'écria un Ron euphorique. De mauvaise grâce, Harry lâcha la petite pincette rouge sur le plateau. Il était toujours surpris de voir à quel point les objets moldus pouvaient fasciner les Weasley et en l’occurrence, même un simple jouet pour enfant.
En cette après-midi de fin avril le temps était dégagé, une douce brise rafraîchissait l'atmosphère et les garçons s’apprêtaient à sortir jouer au Quidditch lorsque Molly Weasley leur avait barré la route, les sommant d'aller nettoyer le grenier plutôt. Malgré les grognements entrecoupés de suppliques de la part de son fils, la maîtresse de maison demeurait inflexible et de toute façon Harry était déjà en train de monter les escaliers. - Quelle plaie je te jure ! Chaque année c'est pareil... ménage de printemps ! maugréait Ron tout en ouvrant la porte du grenier, au sommet du vertigineux Terrier.
Les deux jeunes hommes franchirent le seuil et furent bientôt cernés par des hordes de cartons poussiéreux, des montagnes de vieilles fripes informes et de meubles menaçants. Les petits carreaux qui procuraient en temps normal à la pièce un éclairage tamisé intimiste peinaient maintenant à diffuser quelques rais de lumière éparses, tout obturés qu'ils étaient pas le véritable bordel de la pièce.
- Tous les ans ? demanda Harry, cynique, en roulant des yeux vers Ron.
- Bah disons que Percy était le seul à le faire sérieusement... et depuis qu'il est parti...
- Donc en gros on a vraiment du boulot ! Harry s'apprêtait à sortir sa baguette de sa poche de pantalon mais Ron lui expliqua que sa mère refusait qu'on utilise la magie pour ça. Elle trouvait ça bénéfique autant pour eux que pour elle qu'ils se défoulent par le nettoyage.
- Mais bon rassure-toi, d'habitude avec Ginny on déplace quelques cartons, on passe un coup de balais et c'est bon !
Le sourire et la bonne humeur du rouquin ne furent pas de trop pour motiver le sorcier brun à sa besogne. Contrairement à Ron, faire les choses à moitié lui semblait déloyal et déplacé vis-à-vis de Mrs Weasley qui l'accueillait et le traitait comme son fils sous son toit depuis tant d'années. Il joua le jeu de longues minutes durant, s'attaquant aux cartons et à la poussière armé de son seul balais non magique et de son plumeau swiffer, arme redoutable acquise dans le monde moldu et offert à Mrs Weasley. Alors qu'il luttait bravement avec un buffet en chêne massif bicentenaire, un des cartons qui reposait en équilibre entre le meuble et le mur vacilla un instant avec de s'écrouler lamentablement au sol en un vacarme improbable.
- Ça va ? demanda une tête rousse entre deux haies de meubles et cartons non-identifiables.
- Je crois... répondit le brun d'un ton hésitant. Je crois que ton grenier a été fait en écorce de saule cogneur...
C'était alors que Harry avait vu la boîte du jeu Dr Maboul dépasser du carton écrasé au sol. Entre étonnement et fascination, il se demandait bien ce que faisait un jeu pour enfant moldu dans la plus atypique des maisons du monde sorcier. Visiblement Ron n'en avait aucune idée tellement il fut perplexe tout d'abord puis terriblement excité une fois que Harry lui eut expliqué de quoi il retournait.
- Mon père a dû dénicher ça à une de ses brocantes moldues ! Il est fan de tout ce qui provient de leur monde. Dis Harry tu crois qu'on peut y jouer ? Ça a l'air vachement cool !
Il n'eut pas le cœur de lui avouer que ce jeu était généralement réservé aux petits enfants et non aux grands sorciers roux de presque vingt-cinq ans. Il objecta simplement qu'il fallait des piles pour le faire fonctionner mais visiblement le carton était plein de surprise puisque Ron en sorti une petite boîte remplie des précieuses munitions.
Ron regardait Harry insérer les deux piles dans le boîtier comme s'il désamorçait une bombe puis il lui demanda comment on jouait. Harry lui récita les quelques règles de mémoire, Dudley avait possédé plusieurs versions de ce jeu, il n'avait jamais invité Harry à participer bien sur, mais il se faisait un plaisir de jouer devant lui pour le narguer.
Après cela les deux jeunes hommes se prirent violemment au jeu comme deux gamins et une bataille acharnée commença. Harry n'aurait jamais imaginé que mettre une raclée à Ron au Dr Maboul puisse être si jouissif mais le roux ne se laissait pas faire et prenait maintenant le dessus. Harry échoua à récupérer le minuscule téléphone en plastique, le bruit de buzzer retentit telles les trompettes de la mort et le nez rouge du patient s'éclaira, de rage Harry jeta les pincettes rouges.
- C'est pas vrai ! rugit-il.
- Hahaha, les affaires reprennent ! susurra Ron en se frottant les mains.
- Mais qu'est-ce que vous fichez ici, c'est quoi tout ce boucan ?
La figure sculpturale de Ginny Weasley se détacha dans l'embrasure de la porte, les fixant de son regard blasé, la main sur la poignée.
- On t'a pas sonné Ginny, retournes dans ton coin ! lui asséna Ron en la fusillant du regard.
La jeune femme lui répliqua d'aller se faire voir chez les acromantules avant de claquer violemment la porte derrière elle provocant une avalanche de poussière et de cartons dans la zone proche de l'impact.
- Je parie qu'elle s'est encore fait plaquer par son mec..., soupira Ron.
- ...
Le roux suggéra de ranger avant de reprendre la partie, il s'empara du balais pour ramasser les débris et Harry s’avança vers les cartons. Il empoigna un carton avec " Fred & George LABO " inscrit dessus mais lorsqu'il le souleva le fond s'ouvrit et divers produits et bocaux en verre vinrent s'éclater au sol répandant leur contenu. Le bruit de déflagration fut la dernière chose qu'il entendit avant de perdre connaissance. Il crut voir vaguement une tignasse rousse mais ce pouvait aussi bien être des flammes. Finalement le noir l'engloba totalement, il avait l'impression de quitter son corps. En réalité il ne le sentait même plus, il avait vaguement conscience de flotter entre deux eaux. Parfois des cris épouvantés ou anxieux lui parvenait mais ils semblaient provenir de tellement loin qu'ils étaient non identifiables.
Harry revient à lui quelques secondes, il était couché sur une sorte de... table ? qui avançait très vite, il pouvait voir des murs immaculés défiler sur les côtés. Son corps lui semblait encore très distant. Sa vue était troublée et ses sens engourdis mais il discernait une voix lointaine qui l'appelait et lui demandait s'il l'entendait. Quand enfin ses yeux semblèrent faire la mise au point il vit un visage pâle entouré de cheveux tellement clairs qu'ils semblaient former une auréole à leur porteur. Harry commença alors vraiment à paniquer, s'il voyait des anges c'était vraiment, vraiment pas bon ! Le jeune sorcier se crut définitivement perdu quand son regard rencontra celui de l'ange, gris comme l'acier, ses yeux descendirent alors jusqu'à un sourire narquois bien familier.
- Oh... putain de..., et il sombra de nouveau dans les limbes pour de bon cette fois.
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- Il n'a vraiment pas l'air bien... ses sourcils ont brûlé ?
- Tout est de ma faute ! gémit une jeune voix enrouée par les pleurs.
- Un bras cassé et un traumatisme crânien, par Merlin, Harry chéri... pourquoi vous ai-je envoyé dans ce fichu grenier ?!, se lamenta une voix de femme toute proche.
- Quand ils seront arrivés Fred et George vont m'entendre !! s'exclama une voix masculine en colère.
- Son état est stable et il est tout à fait hors de danger. Nous l'avons mis sous potion calmante pour le moment car la commotion suite à l'explosion a été sévère. Nous allons procéder à des examens plus approfondis une fois qu'il aura repris connaissance, affirma une voix calme et sans appel.
- Pourra t-il sortir bientôt ?
- Nous ne pouvons pas encore nous prononcer monsieur Weasley, cela dépendra de son état au réveil. Nous l'avons placé sous la garde d'un de nos internes. On s'occupe bien de lui, rassurez-vous. Ce n'est pas la première fois que Monsieur Potter atterrit chez nous.
- Aaah... Molly, Ginny, Ron, venez, laissons Harry se reposer.
Molly Weasley protesta quelque peu mais voyant qu'elle ne pouvait rien pour arranger la situation elle quitta la chambre d'hôpital avec le reste de sa famille. Harry se retrouva seul. Dans un état second extrêmement bizarre. Il avait conscience de ce qui se passait autour de lui mais il ne pouvait ni ouvrir les yeux, ni bouger. Il ne ressentait rien, physiquement parlant. Son cerveau lui bouillonnait de questions, d'anxiété, de frustration. Les notions de temps et d'espace étaient elles aussi très confuses. Harry se doutait qu'il était dans un lit, dans une chambre, dans un hôpital, Sainte-Mangouste sans hésitation. Mais depuis quand ? Et surtout pourquoi ? Seul le souvenir d'une lumière rouge aveuglante persistait dans sa mémoire. Il se souvenait d'avoir joué au Dr Maboul avec Ron et puis plus rien. Le vide. Ah et le souvenir d'un ange aussi dans un long couloir blanc. Le médicomage avait affirmé que son état était stable mais il avait aussi précisé que sa commotion était " sévère " et ce mot ne plaisait pas trop à Harry. Et s'il avait perdu des parties de son corps ? Il avait entendu Mrs Weasley se lamenter après tout.
Le jeune homme entendit la porte de la chambre s'ouvrir et quelqu'un entrer.
- Tss, tss, tss... c'est trop tôt pour t'agiter comme ça Potter, retourne gentiment faire dodo.
Il connaissait cette voix mais avant qu'elle ne réussisse à faire émerger quelque souvenir que ce soit, Harry replongea en quelques secondes dans les limbes et se mit à rêver de choses délirantes. Ron lui hurlait de ne pas toucher les bords du Dr Maboul mais Harry essayait quand même d'attraper le téléphone portable et il déclenchait comme prévu le buzzer. Il se rendait alors compte que le patient avec des trous dans le corps n'était autre que lui-même, son nez se mit à clignoter rouge et il finit par exploser. Ensuite Malfoy, son cordial ennemi d'enfance était apparu sous la forme d'un ange, ses grandes ailes repliées sagement dans son dos tandis qu'il essayait de rassembler les morceaux de ce qui avait été le corps de Harry autrefois en lui répétant qu'il l'avait prévenu: " On se reverra Potter ! ". Ensuite les ailes de Malfoy se déployèrent et il prit son envol tandis que Harry lui hurlait de ne pas le laisser en morceaux comme ça.
Quand il se réveilla à nouveau, Harry eut la surprise de constater que ses yeux étaient ouverts et surtout qu'il voyait. Son corps lui appartenait de nouveau, il sentait sa poitrine se soulevait au rythme rapide de sa respiration. Un cathéter s'enfonçait dans le creux de son bras et sa tête semblait toujours peser des tonnes. Ses doigts cherchèrent machinalement les lunettes sur la table de chevet mais quand il voulut les glisser sur son nez, les branches ripèrent contre ses oreilles. Elles étaient à moitié prises par le bandage qui lui enserrer le crâne. Ok, donc ils ne plaisantaient pas sur la commotion cérébrale...
Au prix d'un effort harassant et après avoir tester toutes les façons de faire les moins douloureuses, Harry parvint à se mettre en position assise. La chambre était vide hormis une petite armoire d'apothicaire, une chaise dans un coin et la table de chevet sur sa droite qu'on distinguait à peine sous l'énorme bouquet de fleurs oranges sauvages. Harry les reconnu tout de suite, ces fleurs poussaient dans le vaste jardin des Weasley au Terrier. Ron avait semblait-il aussi apporter ses traditionnelles Chocogrenouilles et dragées de Bertie Crochue, cadeaux découverts un peu trop souvent à côté de son lit d'hôpital par le brun durant sa scolarité mouvementée.
Harry renonça très rapidement à se lever, voyant qu'à peine assis la tête lui tournait encore, sa frustration continua de grandir en lui. Il aurait voulu attraper le carton au bout de son lit pour consulter son dossier mais l'idée de bouger lui répugnait. Les visites à répétition à l'infirmerie et l'hôpital lui avaient au moins conférées l'aptitude à lire une fiche de soins.
Tout à coup la poignée de porte se mit à pivoter et Harry focalisa son attention dessus près à rassurer le ou les Weasley qui se trouveraient derrière mais il eut le grand déplaisir de faire face à une vision du passé. Malfoy pénétra dans sa chambre, vêtu d'une blouse blanche, ses cheveux gominés ramenés en arrière laissaient échapper quelques mèches qui revenaient sur son regard. Il eut du mal à dissimuler la surprise que lui inspira la vision d'un Potter réveillait et assis dans son lit mais les vieille habitudes reprirent très vite leurs droits.
- Eh bien Potter impressionnante accoutumance aux potions calmantes, on se drogue à la maison ? Fais-moi penser à te faire passer des tests toxicologiques...
- Malfoy qu'est-ce que tu fous ici bordel ?! rugit Harry sans aucun tact
- Mais c'est un plaisir aussi de te revoir le Balafré ! Je suis interne en médicomagie à Sainte-Mangouste, pauvre naze, voyons les choses du bon côté, moi j'ai réussi et toi... eh bien toi tu es là.
Les fines lèvres de Malfoy s'étirèrent en un sourire narquois tandis qu'il s'approcha du pied du lit pour attraper et lire la fiche de soins. Harry commença à paniquer, la frustration de ne pouvoir se mouvoir comme il le désirait se transforma bien vite en colère.
- Ça doit être une très, très, très mauvaise blague, alors maintenant casses-toi et va me chercher un vrai médicomage !
- Parce que tu es stupide en plus d'être borné ? C'est moi ton médicomage Potter, on t'a confié sous ma surveillance bienveillante et mes bons soins, se récria Malfoy d'un air satisfait devant la détresse du malheureux sorcier brun.
- C'est un cauchemar, gémit presque Harry.
Cette fois s'en était vraiment trop pour lui, la commotion "sévère", l'hôpital encore et Malfoy pour couronner le tout ! D'ailleurs celui-ci s'approcha du jeune homme et observa la poche de perfusion d'un air expert puis lui fit face.
- Je suppose que personne ne t'a donné de miroir ? fit-il d'un air presque désolé.
La peur remplaça soudainement la colère chez Harry, quelqu'un avait parlé de sourcils brûlés pendant son sommeil... mais les dégâts pouvaient être pires ? Après tout Mrs Weasley semblait dévastée et il fallait toujours une bonne raison pour mettre Mr Weasley en colère.
D'un coup de baguette Malfoy fit apparaître un miroir dans sa main et le posa doucement sur la table de chevet à côté du lit. Il regagna la porte d'entrée qu'il entrouvrit. Harry plein d'appréhension attrapa le dit miroir d'une main qui se voulait ferme malgré ses tremblements. Il laissa glisser le reflet jusqu'à son visage avec lenteur, son menton semblait normal, une barbe éparse de trois jours, noire comme ses cheveux avait poussé librement. Ses joues se recouvraient du même pelage, toujours rien d'anormal. A bout de patience Harry fit directement face au miroir et se retrouva devant son reflet complet. Malgré la légère maigreur de ses joues, son teint cireux, les cernes sous ses yeux et un bleu que dissimulait à moitié son bandage au front son visage était le même. Si bien sur on omettait les deux touffes vert fluo qui lui servait à présent de sourcils.
- J'ai pensé que ça irait avec tes yeux ! Malfoy eut juste le temps de refermer la porte avant que le miroir ne vienne s'y fracasser.
- Enfoiréééééé, hurla Harry jusqu'à ce que la douleur de son crâne se réveille.
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Voilà, voilà ! Comme toujours n'oubliez pas de me laisser une petite review !
On se retrouve au prochain chapitre, Amour et Chocolat ~
Plump' |