Le soleil avait décidé de gratifier la Terre de sa lumière chaleureuse par cette belle après-midi de printemps. Dans la petite ville de Gangneung, non loin de la mer, l'on pouvait entendre une douce musique flotter au vent, accompagnée de la danse gracieuse des pétales de fleurs de cerisiers. Cette musique envoûtante venait tout droit du temple bouddhiste de la ville, qui était aussi la maison Kang Sun-Hee, fille du moine Kang Dong-Sun, situé tout près du parc Gyeongpo.
Sun-Hee pratiquait le violon depuis des années, et il faut dire que sa musique était divine ; lorsqu'elle se mettait à jouer, il semblait que toute la faune et la flore de la Corée du Sud se mettait à vibrer de bonheur. Lorsqu'elle prenait son archet en main, elle fermait les yeux et se laissait guider par ses propres émotions pour créer des mélodies uniques et inspirantes en tous temps. Après le départ de sa mère pour de nouveaux horizons, la jeune fille qu'elle était décida de s'accrocher à tout ce qui lui était cher dans la vie, à savoir sa vie au temple, et son amour pour la musique. Son père, homme sage et au grand cœur, l'encouragea à avancer toujours plus loin afin qu'elle ne sombre pas dans la tristesse et la mélancolie de l'abandon.
De l'autre côté de la ville, plus au centre, vivait Yoon Chul-Hei, un jeune homme particulièrement plein d'énergie qu'il utilisait parfois pour en faire voir de toutes les couleurs à ses parents adoptifs. Malgré cela, c'était un garçon adorable et aimant qui ne demandait qu'à être compris. Depuis qu'il avait été recueilli par Yoon Boo-Ja et Yoon Bae, Chul-Hei les aidait dans leur restaurant. Ainsi, il s'occupait tantôt des livraisons, tantôt de la cuisine, ou encore du ménage, selon ce qui restait à faire lorsqu'il rentrait de l'école.
Cette année-là, Sun-Hee et Chul-Hei venaient d'entamer leur dix-septième année, et entraient donc en terminale. Cependant, ils ne risquaient en aucun cas de se rencontrer à l'école ; en effet, Chul-Hei était inscrit à l'école confucianiste locale située à quelques kilomètres de chez lui, tandis que la demoiselle était scolarisée au temple par sa tante : Kang Soo-Yun. En y repensant, il n'y a rien qui aurait pu relier d'une manière ou d'une autre ces deux lycéens aux vies et aux habitudes si différentes ; absolument tout les séparait.
Tout, sauf peut-être un coup du destin. |