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C'était un samedi. OS.
Par Johk Air
Originales  -  Poésie  -  fr
1 chapitre - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     3 Reviews    
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C'était un samedi.

Je ne sais combien de temps, combien de minutes, combien d'heures, combien d'éternités
je suis restée là, à observer la vie se mouvoir au travers des vagues, à accueillir l'écume blanche comme le plus beau des présents. Je n'avais conscience que du sol qui se dérobait sous mon poids, tandis que le soleil me faisait miroiter mille et une merveilles dont je ne verrais jamais la couleur. Les gouttes de pluie dansaient un tango endiablé avec le vent, et allaient définitivement se fondre dans la mer déchaînée qui me faisait face. J'avais l'impression que l'arc-en-ciel, au loin, me souriait de toutes ses dents et m'invitait à glisser sur ses couleurs pour retrouver un monde d'innocence et de candeur que j'avais quitté bien des années auparavant. Mes doigts gelés jouaient maladroitement avec les cordes de ma guitare, laissant s'échapper contre mon gré une mélodie mélancolique, où se reflétaient paradoxalement des rires d'adolescents pleins de vie. C'était comme regarder un album photo brûler dans l'âtre d'une cheminée et admirer la flamme de nos souvenirs. J'avais encore vos paroles dans les yeux, vos manies dans les mains et vos baisers dans les cheveux.

- Quand tout sera fini, je crèverai de vous attendre encore.

Je vous l'avais promis. Avec le temps, j'ai oublié les raisons de cette promesse soufflée du bout du coeur. Je crois qu'à ce moment là, je n'osais pas imaginer que la fin serait tellement proche. Que la fin serait possible. Pour tout vous dire, je ne pensais pas qu'il y aurait un début.
C'était un samedi. J'avais passé l'après-midi à l'attendre, appuyée contre un arbre - comme si j'avais peur qu'il ne s'écroule lui aussi-. Le temps passait en même temps que le sourire sur le visage des gens, en même temps que le vent balayait les feuilles. Je ne sais plus si elles étaient rouge sang ou jaune soleil, mais dans mon souvenir, elles ont la forme des étoiles qui ne brillaient plus dans vos yeux. Ces étoiles à cinq branches que nous aimions dessiner dans le sable.
J'attendais Esteban, les yeux posés sur le sol goudronné de cette ville soit-disant rose. J'espérais plus fort que le vent qu'il sortirait, qu'il me verrait. Depuis toute petite, j'espérais des choses impossibles. Quand mes copines d'écoles rêvaient de se marier, je rêvais de sourires et d'étoiles gravées dans des guitares faites de nuages, je rêvais de fées aux ailes bulles de champagne et de notes de musiques amoureuses. Quand mes amies du collège rêvaient du beau blond de 3ème 2, je rêvais qu'Esteban venait me chercher, entre deux solos de guitare. Et plus tard, lorsque vous m'aurez pris sous votre aile, alors que les filles de mon âge rêveraient d'enfants, moi, je rêverai que notre histoire s'éternise dans les étoiles.
Je vous ai vus arriver de loin, ce jour là. Vous marchiez vite, la tête baissée, comme pour éviter les reproches que le vent vous soufflait au visage. Je ne le savais pas encore, mais vos coeurs étaient pleins d'une passion trop délaissée pour s'en souvenir réellement. Quand vous m'avez vue, vous vous êtes arrêtés. Je n'ai jamais sû pourquoi, mais je me demande encore si vous aviez bien fait. J'ai fermé les yeux, pour échapper à la perspective d'un bonheur éphémère, et vous étiez prés de moi lorsque je les ai ouverts. J'ai souris, et ça a sonné tellement faux que personne ne s'en est rendu compte. Jusqu'à ce jour, j'avais toujours cru que la vie était un simple jeu auquel je perdais systématiquement.

-Tu attends quoi?
-Esteban.
- Viens. Ne gâche pas ta vie à attendre un musicien.
- Vie et musique, quoiqu'on en dise, ça rime.
- Musicien et connard, quoiqu'on en dise, c'est pareil.

Je ne sais pas pourquoi je vous ai suivis. Peut-être parce qu'en deux phrases, Johk avait ouvert une nouvelle porte dans mon esprit. Peut-être parce que le regard innocent d'Adrien fendait le coeur aux étoiles. Peut-être parce que ça se voyait que Lucas avait toujours vécu pour deux, pour laisser une chance de s'en sortir à Nikolaï. Ce soir là, nous avions pris la route vers la mer. Je m'en souviens encore, de ces heures à marcher main dans la main, cachés sous le manteau de la nuit, sous le regard de la Lune. Nous ne parlions pas, nous écoutions les étoiles nous chanter la vie. Quand on y pense, c'était étrange. Cette atmosphère de calme et de sérénité, cette sensation d'amour fiévreux dans l'air. J'étais une fausse utopiste et vous étiez de vrais pessimistes.
La mer était apparue au petit matin, pleine de promesses impossibles à tenir. Vous m'avez lâché les mains, et, je m'en souviens encore, j'ai eu la sensation que vous ne les reprendriez jamais. Alors je me suis mise à courir, comme si ma vie en dépendait. Vous vous étiez assis dans le sable, face à la mer. Je vous ai dépassés en courant et j'ai plongé dans les vagues. Plus tard, vous me raconteriez qu'en voyant mon manteau rouge disparaître sous les flots, vous aviez eu peur de ne plus le voir remonter. Je ne sais plus pourquoi, cette déclaration m'avait fait éclater de rire. Et tandis que je me roulais dans le sable brun, vous aviez plissé les yeux, comme si vous voyiiez le jour pour la première depuis des années.
Et ça a duré des semaines, des mois. Nous avons arpenté les côtes de la méditérannée à la recherche d'une falaise où construire une maison. Nous étions pleins de cette sensation de bonheur aujourd'hui effacée par l'écume. Nos journées étaient pleines de ce je-ne-sais-quoi qui nous donnait des ailes. J'avais l'impression qu'avec vous, les montagnes se prosterneraient sur mon passage. Parce qu'entre vos mains, votre Papillon en manteau rouge roi se sentait invincible. J'étais devenue une vraie utopiste, et vous, de faux pessimistes.
Je me souviens encore de ces journées passées à arpenter les rues de chaque ville dans laquelle nous passions, dans l'espoir de je ne sais quoi. Je me souviens encore de ces soirées passées sur la plage, à chanter au rythme des vagues. Je ne me suis jamais sentie aussi bien que ces années-là, emmitouflée dans mon manteau rouge et dans votre amour. Lorsque nous nous sommes connus, nous avions 16 ans.
Nos années de jeunesse ont été berçées par cet amour et cette vie artificielle que nous nous étions construit. Le manteau rouge nous servait de cape les soirs d'orage, et de soleil les jours de pluie. Lorsque nous avons eu 20 ans, nous avons pû nous offrir ce petit pavillon dont nous rêvions tant, sur la plus haute falaise du village. Je me rappelle encore de l'odeur de vanille qui régnait dans notre cuisine, des coussins moelleux qui ornaient nos lits, et de ces meubles affreux que nous aimions tant et que nous avions mis une semaine à choisir. De ces soirées passées devant l'âtre de notre cheminée, à nous conter nos enfances, à imaginer notre futur à quatre. Et de ce rocking-chair que vous m'aviez offert, le jour de l'anniversaire de nos 6 ans. J'y étais assise, quand vous êtes revenus, ce soir d'automne. C'était un samedi. Cela faisait précisemment 8 ans que nous étions partis ensemble visiter la vie à notre façon. J'étais assise dans le rocking-chair, le manteau sur les genoux. Comme un présage, j'avais tout ce qui vous représentait prés de moi. Vous m'avez annoncé qu'il était temps de partir, et j'ai refusé de vous suivre. J'aimais ce pavillon en bord de mer, qui me représentait, qui était rempli de vous, de nous, et de nos promesses éternelles oubliées. Sans pleurs, sans rires, sans émotion, sans un dernier au revoir, vous avez claqué la porte au moment où l'orage se reveillait. C'était la fin de huit années d'errance artificielle, la fin d'une vie composée de toutes pièces par quatre garçons et une fille. Par quatre eternels adolescents, finalement.

-Quand tout sera fini, je crèverai de vous attendre encore.

Finalement, je m'en souviens, des raisons de cette promesse. Johk avait dit qu'un jour, nous nous séparerions. Je m'étais mise à pleurer, et vous n'aviez pas compris pourquoi. Alors vous m'aviez prise dans vos bras, et nous nous étions endormis sur le sable, enroulés dans mon manteau. Vous avez laissé votre "papillon rouge" s'envoler en même temps que les feuilles-étoiles à cinq branches-que nous aimions dessiner dans le sable.

De rire. Elles étaient pleines de rires, nos journées.

 

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Petite chose écrite il n'y a pas longtemps... J'espère que ça vous a plu. =)

Bisous,

Johkair.

ps: J'ai mis Poésie parce que je ne savais pas quoi mettre d'autre... 

 
     
     
 
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