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Pour l'amour d'un père
Par WistfulDreamer
Harry Potter  -  Drame  -  fr
1 chapitre - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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Chapitre 1

Titre : Pour l'amour d'un père

Auteur : WistfulDreamer

Genre : Drame

Rating : T

Résumé : Un an après la bataille de Poudlard, le monde sorcier se relève doucement, chacun tentant d'oublier, de se reconstruire..
Ce soir là, seul dans son manoir, Draco Malfoy fait face à ses propres démons. Ou plutôt, ce soir là il est bien décidé à se soûler..

Note de l'auteur : Hey! Comme promis, voici ma première fic Harry Potter centrée sur le personnage de Draco Malfoy^^ Ceci est pour l'instant un OneShot qui pourrait tout à fait se transformer en fic à chapitres, en fonction de ma motivation et des retours que je pourrai avoir sur ce petit texte, auquel cas il en deviendrai le prologue. Autrement dit, si ça vous plaît n'hésitez pas à laisser une pitite review pour m'en faire part, ça coute rien, ça fait toujours plaisir et ça motive un max! Pour finir, je préciserai juste que cette histoire ne prend pas en compte tous les événements du tome 7, à savoir qu'ici Lucius et Narcissa sont morts durant la bataille de Pourdlard. Voila voila ^^

Let's read!

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J'ai tout perdu. Moi, le gosse de riche, le Serpentard, moi qui ai toujours méprisé le monde entier du haut de mon piédestal, moi qui me suis toujours considéré comme protégé, intouchable.. on m'a tout pris.

La guerre m'a tout enlevé. Ma famille, mes amis, mon influence, mon argent.. Tout ce qui a toujours fait de moi le petit con méprisant et prétentieux que je me suis toujours plût à être.. Tout ce que j'ai toujours été... Et ce soir, elle me prend jusqu'à ma dignité.

 

Seul dans mon manoir, dernière chose qu'on a daigné me laisser de mon passé, comme on laisse à un chien les os à ronger, je bois. Un verre. Puis un autre. Et un autre. Et encore un autre. Un petit dernier ?

Un sourire teinté d'ironie se dessine sur mes lèvres pâles, et je ris doucement. A quoi bon se mentir ? Ce soir, parti comme je le suis, je serai inconscient bien avant que l'idée même d'un dernier verre n'aie fait que m'effleurer l'esprit. De toute manière, ce soir je suis bien décidé à me saouler. Seul dans un salon depuis longtemps déserté de ce qui a un jour été ma demeure familiale, je tente d'oublier dans une bouteille de whisky pur feu que je ne suis plus rien. Pathétique non ? Je ne vous le fait pas dire ! Mais c'est vrai après tout, alors pourquoi se mentir ? Je ne suis plus rien ! Aujourd'hui je ne suis plus qu'un fils de mangemort, qu'un traître, qu'un de ceux sur lesquels il a apposé sa marque... Aujourd'hui, aux yeux de tous, privé de toute identité propre, je ne suis plus Drago, mais juste Malfoy. Voilà ce à quoi l'on m'a réduit. Un nom.. Tout juste six lettres.. Six lettres à présent si vides de sens que je ne saurais plus même dire ce en quoi elles m'ont un jour fait croire..

 

Peut être ont ils raison après tout.. Peut être ne suis-je plus que Malfoy. Qui serai je sinon cela ? Drago? Si tant est que j'ai un jour été d'avantage que ce que mon père, mon argent et mon pouvoir ont fait de moi, s'il restait chez le garçon que j'ai été une mince parcelle d'humanité sous la couche de suffisance qui le définissait si bien, elle a aujourd'hui définitivement disparue. A vrai dire, même la suffisance, la fierté et la vantardise ont fini par disparaître pour laisser place à ce... ce dégoût de moi-même. Non.. Si j'ai un jour été un être à part entière, et pas seulement un pur produit de ce que ma lignée attendait de moi, je n'en suis plus aujourd'hui qu'une pâle copie... Que l'ombre de moi-même...

Bien. Maintenant qu'il est en effet avéré que je ne suis pas Drago, la question suivante se pose ; suis-je seulement un homme? A vrai dire, je ne pense pas, non.. Un homme digne de ce nom se battrai pour reconstruire un semblant de vie... Il chercherai des solutions, à se racheter peut être, à faire de nouveau valoir le nom qui est le sien auprès de la société sorcière,.. Au lieu de cela, je m'enferme dans les vestiges de ma vie passée, et me saoule éhontément comme le pire des ivrognes, brimant cette même société qui m'a finalement mis à terre.. Où sont donc passées ma rage de vaincre, ma hargne, ma fierté, toutes ces choses qui m'ont toujours poussé à faire face, me demanderai vous ? Restées là-bas, je suppose.. Dans cette école maudite qui m'a vu m'assombrir chaque jour un peu plus.. Englouties dans cette guerre sans fin, comme tout le reste..

Mais au fond, je sais bien ce que je suis... Je suis une loque. Oui, c'est cela.. Je suis une loque et à vrai dire ça me va très bien. A quoi bon se battre quand le combat est perdu d'avance ? Hier je méprisais le monde entier, et aujourd'hui le monde entier me méprise. Ironique n'est-ce pas ?

 

 

Les minutes défilent lentement. Je fixe le mur face à moi, et bois à petites gorgées. C'est étrange comme les choses changent. Il y a quelques temps encore je n'aurais jamais touché à cette pisse de gobelin, tout juste bonne pour les ivrognes et les moins que rien.. Aujourd'hui je ne vaux guère mieux qu'eux, et je savoure chaque goutte comme un exutoire. Il y a quelques temps encore, j'avais une famille, une situation, des amis,.. Aujourd'hui, dépossédé de tout ce qui m'était cher, je n'ai plus rien. Il y a quelques temps encore, ce manoir grouillait de monde.. Ma mère, Lucius, Bellatrix, Queudver, des prisonniers,.. A me demander si j'y étais vraiment chez moi... Aujourd'hui, plus seul que jamais, j'en suis le seul habitant.

Certaines choses cependant ne changent jamais, demeurent immuables. Le silence assourdissant qui règne ici, inaltéré depuis des années, en est bien la preuve. Autrefois seulement troublé par les lamentations des prisonniers du manoir, rien ne semble aujourd'hui vouloir déroger à ce silence qui me vrille les tympans, ne me rappelant que trop celui de mon enfance... Quand je passais des journées entières à assister avec père à des réunions de la plus haute importance, ayant pour seule consigne de me taire... Ou dans ce même salon, à jouer auprès des ''amies'' de mère -si tant est qu'on puisse nommer cela ainsi- le rôle du fils parfait, ma seule fonction étant d'afficher un sourire angélique et de garder le silence... Me tenir droit et me taire.. Garder la tête haute, ne pas faire de bruit.. Sourire et garder le silence.. Ne pas déranger.. Ne pas importuner.. Ne pas distraire.. Garder le silence.. Le silence.

 

Avant que je ne prenne conscience de mon geste, mon verre vole à travers la pièce et va se fracasser contre un argentier, avant de retomber à grand bruit sur le sol de marbre blanc en mille éclats de cristal. Le fracas se répercute dans mes oreilles, se changeant peu à peu dans mon esprit embrumé en cette douce mélodie que me fredonnait ma mère ces soirs.. Je ferme les yeux. Un demi sourire s'esquisse sur mon visage étonnamment calme. La sensation est grisante mais ne suffira pas à éteindre la rage qui m’étreint le cœur ; fort heureusement pour le reste de ma propriété mon père m'a appris à contrôler mes émotions. Si tant est que cela suffise ce soir... Mon sourire s'accentue. Un sourire froid, cynique, dépourvu de toute joie. Dommage qu'il n'y ait plus ici le moindre miroir, je dois en cet instant ressembler plus que jamais à ce cher Lucius. N'est-ce pas là tout ce que j'ai toujours voulu ? « Être fort comme papa »? Mon sourire se crispe encore un peu plus.

D'une main je saisi la bouteille de whisky pur feu et, d'un geste rageur, porte le goulot à ma bouche. Le liquide ambré me brûle la gorge mais par les couilles de Merlin, putain ce que c'est bon...

Mon esprit s’embrume de plus en plus, mes idées s'embrouillent pour devenir un flot de pensées indistinctes.. L'alcool agit comme un anesthésiant.. Il prend peu à peu le dessus jusqu'à occulter tout le reste.. Je pourrais vivre ainsi.. Perpétuellement ivre.. Les choses semblent tellement plus simples de cette façon... Tellement moins douloureuses..

Mais l'illusion ne dure jamais bien longtemps... Comme toujours l'euphorie du moment finit par retomber et les effets par s'estomper jusqu'à me laisser de nouveau aussi triste et terne qu'une vielle goule flétrie...

C'est à ce moment précis de faiblesse, profitant certainement de l'afflux confus et indistinct d'un flot de sombres pensées, que la question que je redoute tant vient poindre sournoisement dans mon esprit fatigué ; Que dirait mon père s'il me voyait ainsi ?

 

A ces mots, un pâle sourire vient tristement étirer mes lèvres tandis que, bien malgré moi, je me redresse imperceptiblement dans le sofa poussiéreux. Essayant de reprendre contenance, tentant vainement de conserver le peu de flegme qu'il me reste encore et de ne rien laisser paraître de la douleur qui m'étreint le cœur, je reprend une longue gorgée du précieux liquide et m'essuie les lèvres d'un coin de manche. Mon rictus s'accentue encore. Sauver les apparences malgré tout.. Bien qu'il n'y ait ici personne d'autre que moi.. Les vielles habitudes ont décidément la peau dure.

 

Oh, je sais très bien ce qu'il dirait... Il me répéterai ces mêmes mots qui tournent inlassablement dans mon crâne depuis des années.. Ces mêmes phrases qui à elles seules ont dicté mes faits et gestes depuis mon plus jeune âge. Ces mots qui même par delà la mort me parviennent encore distinctement.

« Tu es un Malfoy, Drago. Un sang pur. Ne l'oublie pas. Fais honneur à ton nom. Fais honneur à ton sang. Ne me déçois pas. »

 

Mon sourire s'accentue toujours plus tandis que je sens monter en moi un mélange confus de tristesse et de colère.

Ça non plus je ne l'ai, semble-t-il, pas oublié.. Comment le pourrais-je ? Une leçon si durement apprise ne s'efface jamais vraiment, gravée de la plus dure des façon dans mon esprit, elle y demeurera, indélébile.

 

Indélébile. Ce mot résonne durement dans mon crâne, tandis que mes yeux, comme pour faire écho à ce que leur prêchent mes songes, se baissent dans un élan de traîtrise sur mon avant bras noirci d'encre.

Alors, en l'espace d'une seconde, mon masque d'indifférence s’effrite ; mon éternel sourire se mût en grimace, mon rythme cardiaque s'accélère, et un éclair de terreur pure passe dans mon regard d'ordinaire si suffisant, me rendant pour un instant le visage de ce petit garçon perdu dans un monde bien trop vaste pour lui.

Toutefois, comme toujours, je me reprend vite, et ce sursaut de faiblesse ne dure guère. Aussi vite qu'il s'était fissuré, mon masque d'apathie se recompose, et la détresse fait place dans mes prunelles grises à une froide désinvolture. Je me force à respirer calmement, et mes muscles se détendent imperceptiblement. Tout est sous contrôle, du moins en apparence. Rien ne semble indiquer dans mon attitude que j'étais une fois de plus sur le point de m'écrouler. Rien sauf peut être cet éclat de douleur teintant la triste résignation de mon regard, au demeurant de plus en plus vitreux, que rien ne semble pouvoir décoller de l'immondice qui m'entache le bras.

 

Une marque de plus ou de moins quelle importance, me dirai vous ? Peu importe le nombre de maîtres auxquels obéit un elfe, il n'en reste pas moins un esclave.

La vérité bien sûr, c'est qu'il y a bien plus d'une façon d'enchaîner quelqu'un... Une taie d'oreiller crasseuse, un tatouage ensorcelé, une bague de fiançailles, de simples mots... Toutes ces choses ont une seule et même finalité, et peut importe l'apparente bienveillance du moyen employé, la fin n'en reste pas moins sordide.

Mes yeux, toujours fixés sur mon avant bras, ne cillent pas, mais une lueur de dégoût les fait briller avec un peu plus d'éclat.

Cette souillure, toute avilissante qu'elle soit, a au moins le mérite d'être explicite. Un maître, ses serviteurs ferrés comme du bétail, c'est on ne peut plus clair. A coté de ça, les torchons les plus sordides des elfes paraissent bien gentillets..

Après tout, s'il y a bien une chose qu'on ne peut pas enlever au Seigneur des Ténèbres, c'est que lui au moins ne s'est jamais encombré de fioritures. Un bras, un sortilège, ça s’arrêtait là et on savait tous très bien ce que ça signifiait : une soumission totale. La facilité avec laquelle il asservissait ses partisans m'avait toujours parue des plus déconcertantes. Jusqu'à ce que ce soit mon tour bien sûr, car en vérité c'est on ne peut plus simple : le rejoindre ou mourir. Choix cornélien me direz vous, qui pour ma part a été plutôt vite fait. Personne n'a eu à me forcer la main. Comme un gentil petit agneau crédule, je me suis jeté de mon plein grès dans la gueule béante du loup. Que voulez vous, je n'ai jamais eu l'étoffe d'un héro.. Après tout, qu'est ce qui aurait bien pu l'empêcher de faire de moi son pantin lorsqu'il a suffi à Lucius de quelques mots, quelques privilèges, quelques idéologies pour faire de moi son instrument ? Parce que c'était bien cela que j'étais n'est ce pas ? Un vulgaire pion dans ce jeu cruel dont personne ne pouvait ressortir indemne. Une simple offrande de Lucius à son maître.. Une monnaie d'échange, un nouveau partisan, du sang neuf, malléable à souhait.. Voilà tout ce que j'étais..

 

Ma main droite, empoignant toujours la bouteille, est agitée d'un tremblement que je ne peux contrôler. Une fois de plus, c'est presque inconsciemment, plus par mécanisme que par autre chose, que je porte le goulot à mes lèvres pâles, tremblantes elles aussi, trempant une fois encore mes vêtements déjà poisseux d'alcool du liquide tant convoité.

Le pire dans tout cela, c'est peut être qu'il me manque, ce cher Lucius. Un père exécrable selon les dires. Un mari pitoyable paraît-il . Un homme lâche. Certes. Mais un homme tout de même, un point pour lui. Cette vision, si peu flatteuse soit elle, est celle que le monde sorcier a de mon père, celle que j'aimerai avoir de lui. Celle d'un mangemort, du bras droit du Seigneur des Ténèbres, d'une enflure dont personne ne regrettera la mort. Mais les choses ne sont pas si simples.. Elles sont même d'une complexité rare, puisque moi je la regrette... Puisque même si je sais très bien au fond de moi que toutes ces choses que l'on dit sur lui sont véridiques, même si cet homme était en effet exécrable, pitoyable, lâche, mangemort, et j'en passe, il n'en restait pas moins mon père.. Et c'est bien là le fond du problème... Pour moi Lucius était avant tout mon père, et il est bien connu que chaque petit garçon rêve secrètement d'être « comme papa ». Drago Malfoy ne faisait pas exception. Pour moi mon père était grand, fort, important, respecté, digne. Il avait une femme, une place importante au ministère, un fils,.. Et même maintenant que la guerre m'a cruellement ouvert les yeux sur ce qu'était réellement Lucius Malfoy, même si j'ai aujourd'hui conscience du caractère abject de cet homme, il n'en reste pas moins mon père, et je ne peux cesser de le voir avec mes yeux de petit garçon. Mais finalement dans mon malheur, j'ai tout de même une chance que chaque gamin sur cette Terre doit m'envier. Finalement je suis bien comme mon père.. Exécrable, pitoyable, lâche, mangemort, une véritable enflure.. Oui en définitive, je suis comme Lucius, et c'est peut être là la pire des choses qui me soit arrivées. « Aussi fort que papa »...

 

Sans les voir, je sais que mes yeux sont rouges, mais je ne pleurs pas. Je n'en ai pas le droit. Je ne l'ai jamais eu. Les larmes sont signe de faiblesse, et les Malfoy ne sont pas faibles. Ils sont fiers. Droits. Orgueilleux. Gonflé d'une soudaine assurance me venant de ces sentencieux adjectifs, je prends appui sur le dossier du sofa sur lequel je suis assis, et tente courageusement de me lever.

Cuisant échec. Immanquablement, ma vue se trouble, je titube et retombe lourdement sur les coussins, soulevant des nuages de poussière à ma suite.

Un maigre sourire, un brin cynique, reflétant toute la résignation de mon regard vient étirer mes lèvres. A quoi rime tout cela ? Je ne suis plus fier, ni droit, ni orgueilleux. Aucune larme ne roule sur mes joues, je ne suis pas même faible. Non je ne suis rien de tout cela, puisque finalement je ne suis plus rien du tout. Toutes ces convictions, ces valeurs, ces règles avec lesquelles j'ai grandi.. Toutes ces choses qui me constituaient, qui faisaient de moi ce que j'étais.. Tout cela ne rime plus à rien. Tout ces choses se sont envolées en même temps que cette guerre, que mon père, que mon monde... Me laissant en définitive plus vide que ne l'a jamais été le cœur du Seigneur des Ténèbre.

 

Pour la première fois depuis bien longtemps, je m'autorise à pleurer. Pas des larmes de peur, comme celles que je versais fréquemment il y a deux ans de cela dans les toilettes de Poudlard. Ni des larmes de colère comme celles qui m'échappaient parfois lors de mes plus violentes altercations avec Potter. Ni même des larmes de douleurs comme celles qui ont coulées le jour où cet hippogriffe -maudite bête- m'a injustement attaqué. Non, toutes ces larmes étaient signe de faiblesse, et je me maudissais chaque jour de ne pas avoir su les retenir. Comme cette époque me semble lointaine.. Comme appartenant à une autre vie, comme les souvenirs de quelqu'un d'autre.. Ceux du garçon que j'ai été, qui lui aussi me semble venir d'une ère révolue. Aujourd'hui je n'ai plus rien à voir avec ce garçon. Aujourd'hui je ne suis plus rien, plus même un Malfoy, et les larmes qui brillent au coin de mes yeux sont des larmes de tristesse que je ne cherche même plus à refouler. Les larmes de deuil que je n'ai jamais pleurées. Ce soir, seul, perdu dans cette bâtisse qui m'est si familière et étrangère à la fois, je pleurs pour la première fois mon père, ma mère, tous mes repères, tout ce que j'ai toujours été et qui s'est à jamais envolé. Je pleurs comme je n'ai pas pleuré depuis fort longtemps, et mes larmes, en cet instant plus sincères qu'elles ne l'ont jamais été, me font un bien fou. Je reste ainsi de longues minutes, mes joues s’inondant toujours plus, le sang battant toujours plus fort à mes tempes. Les larmes qui roulent sur mes joues semblent vider mon esprit fatigué aussi sûrement que tout le whisky du monde, me lestant de mes maux, m’apaisant.

 

Mais tout cela était trop beau... Tout comme les effets de l'alcool, ce calme apparant ne pouvait guère durer, et soudainement, sans que je ne m'explique pourquoi, j'ai comme du plomb au fond de l'estomac. Aussi vites qu'elles avaient disparues, les convulsions agitant mon corps pâle reprennent. Car cette fois, je sais très bien ce qui va suivre... Une fois de plus, mon sourire se tord en grimace, et mes yeux, toujours aussi rougeoyant, reflètent en cet instant tout l'abattement que je ressens.

Alors, sournoisement, sans crier gare, le sang cognant toujours à mes tempes se change dans mon esprit troublé en un sifflement perfide, une voix froide, cassante, celle de mon père ; « Fais honneur à ton nom. Fais honneur à ton sang. Ne me déçois pas Drago. ». Ces mots me ramènent brutalement à la réalité, me clouant sur place. Une réalité que je ne connais que trop bien ; on n'échappe pas à son passé, à ce qu'on est au fond de soi. J'ai été bien naïf de croire que quelques larmes, quelques vaines résolutions pouvaient changer quoi que ce soit à cela... En un instant, c'est comme si tout mon monde, tous mes espoirs s'écroulaient pour la seconde fois. Je suis un Malfoy, un pourri de l'intérieur, je n'échapperait jamais à cela, comme je n'échapperait jamais à cette voix qui résonne immanquablement, impitoyablement dans ma tête... « Ne me déçois pas Drago » Ces mots se répercutent dans mon crâne, en cognant les parois, comme s'ils voulaient s'en échapper sans pour autant y parvenir.

Et les larmes coulent, coulent encore, rougissant mon visage, déformant mes traits, se mêlant à l'alcool imbibant déjà mes vêtements. Plus perdu et désemparé que jamais, dans une attitude à la fois paniquée et défensive, je ramène les jambes sur mon torse, me recroquevillant comme un gamin acculé, tentant vainement de faire taire la voix de mon père qui me vrille les tympans. Et je pleurs. Pleurs comme je n'ai jamais pleuré, comme je n'en ai jamais eu le droit, versant chaque larme que j'ai retenue au court de ma vie, car cette fois ça n'a plus d'importance. Cette fois, ma faiblesse importe peu. Cette fois, je sais que je l'ai déçu. Alors, pour la première fois, je n'étouffe plus mes sanglots, mes cris, mes lamentations,... Et chaque larme me soulage un peu plus. Et chaque larme me fait un peu plus souffrir. Et je me déteste pour ça. Comme pour tout le reste...

 

A présent, tout mon corps est secoué de spasmes que je ne tente même plus de contrôler, et c'est presque désespérément que je porte le goulot à mes lèvres. La brûlure dans ma gorge se mêle au goût salé de mes larmes, mais je n'en ai cure et continue à happer de longues goulées. Je m'accroche à cette bouteille comme un noyé à une bouée de sauvetage, buvant sans discontinuer, cherchant vainement à reprendre mon souffle, moi qui étouffe un peu plus chaque seconde depuis près de trois ans. Mais cette fois, c'est trop tard.. Cette fois, même l'alcool reste vain à m'apaiser... et je commence à sombrer.

Ma vision se trouble, la voix traînante aux accents dédaigneux de mon père -ma voix- finit enfin par se taire, et un maigre sourire, plus sincère que tous ceux qui l'ont précédé ce soir, vient étirer mes lèvres. Puis, plus rien. Le trou noir. Ma main lâche la bouteille qui tombe à grand bruit sur le marbre blanc et va y déverser son contenu. Mes traits se relâche. Mon corps roule sur le sol, inanimé, gisant dans une flaque d'alcool.

 

Je suis bien.

 

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Voilà, j'espère que ça vous a plut^^ Comme souvent, je ne suis pas vraiment convaincue par ce texte, ce n'est pas vraiment comme ça que je l'imaginais mais bon.. Si vous êtes tentés par une suite, pensez à la tite review, ou même juste pour laisser un avis, je ne demande qu'à m'améliorer!

A bientôt!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
     
     
 
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