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Une Moldue pas superflue
Par Grenadine
Harry Potter  -  Action/Aventure  -  fr
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    Chapitre 1     0 Review    
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Par un malencontreux ? heureux ? hasard, je suis retombée sur cette fiction, écrite il y a un peu plus de dix ans (la vieillesse ><), à l'occasion du concours "Et si ?" de Manyfics. Je l'ai relue, je n'ai corrigé que quelques coquilles (il en reste probablement) et je vous laisse la (re)découvrir.

(Ne m'en voulez pas, s'il vous plait. J'étais jeune (non) et innocente (non)).

Je vous souhaite une bonne lecture, malgré tout.

 

Une Moldue pas superflue.

 

C’était une journée comme les autres pour Tara. Elle venait de se réveiller dans son pays des Bisounours, ou, telle qu’elle l’appelait, dans sa chambre. Elle repoussa la moelleuse couette rose qui la recouvrait et posa les pieds au sol, sur la descente de lit à l’effigie d’Hello Kitty. Elle enfila ses chaussons ornés de deux oreilles, d’un nœud rose et brodés d’yeux et d’une bouche noirs représentant un chat. Elle s’étira et, vaillamment, entreprit de se diriger vers sa salle de bains. Rien ne vaut une bonne douche pour bien se réveiller. Devant son miroir, Tara prit le temps de nouer un élastique dans la masse de ses cheveux cernés de fils de laine multicolore. Bleu, jaune, rose, blond, noir, violet… un arc-en-ciel de couleurs éclatantes s’étalait sur son crâne. Entrant dans la cabine de douche, elle ouvrit l’eau et attendit que celle-ci se réchauffe. Une fois fait, elle se glissa sous le jet et disposa un peu de savon rose sur sa fleur de douche. Près d’une demi-heure plus tard, Tara regagna sa chambre.

 

Après un petit déjeuner avalé en vitesse, Tara se trouvait sur le chemin de l’école. A seize ans, la jeune fille fréquentait une classe de première littéraire, où pouvait s’exprimer, sans crainte ou presque, toute l’étendue de son sens artistique. Sa personnalité bien à elle s’affichait à la vue de tous principalement par son aspect physique. Ses cheveux de mille couleurs, tout d’abord, permettaient de la discerner au milieu des foules les plus compactes. Ses vêtements ensuite, changeant au gré de ses humeurs, parfois colorés à outrance, parfois aussi sombre qu’une nuit sans étoiles et dépourvue de lumière lunaire. Mais malgré ce contraste saisissant, une chose restait toujours intacte chez la jeune fille : la vénération qu’elle portait à une mascotte japonaise du nom d’Hello Kitty. Ce petit chat s’affichait dans toute la vie de Tara. Dans sa chambre tout d’abord, sur son sac de cours, sur les élastiques et autres accessoires qu’elle nouait dans ses cheveux, sur ses cahiers et autres affaires scolaire, et parfois même sur ses vêtements. Elle était d’ailleurs vêtue d’un débardeur orné d’une sérigraphie représentant le félin, d’une mini jupe au motif Hello Kitty et d’un jean brodé au genou du même personnage. Ses petites ballerines à talons portaient elles aussi un nœud rouge, rappelant celui de la mascotte.

 

Comme tous les matins sur le chemin du lycée, Tara dut emprunter une ruelle sombre, pas vraiment engageante, mais qui lui faisait gagner un temps considérable. Les maisons rapprochées ne permettaient pas aux rayons du soleil d’éclairer le passage, le sol était sale, les poubelles jonchaient la chaussée, donnant au lieu une atmosphère des plus funèbres. Heureusement, la jeune fille connaissait l’endroit depuis un bon moment, puisqu’elle prenait le même itinéraire depuis des années. L’ambiance glauque ne l’atteignait même plus, tellement habituée à cet environnement tôt le matin.

 

Aujourd’hui pourtant, rien ne serait habituel pour la jeune fille dans cette ruelle. Tout d’abord, un chat immaculé et portant un nœud rouge entre les oreilles se faufila entre ses jambes, semblant fuir l’endroit. Une étrange clarté baignait le milieu de la rue d’une lueur irréelle. Peut-être provenait-elle d’une télévision allumée, dans une maison aux volets déjà ouverts ? Tara s’engagea sur le chemin, peu effrayée. Elle marcha d’un bon pas, arrivant rapidement sur les lieux de l’étrange phénomène. A peine eut-elle posé un pied dans le cercle de lumière qu’elle se sentit aspirée, comme engloutie par la terre. Elle tomba un long moment, telle Alice chutant dans le terrier du Lapin Blanc. Elle eut beau se débattre, crier, se pincer, tenter de se réveiller – après tout, elle devait certainement être encore endormie pour imaginer une telle chose – rien n’y fit, elle continua de flotter doucement vers les entrailles terrestres. La jeune fille étant encore en pleine possession de ses moyens psychiques – enfin semblait-il – elle réfléchit vivement à ce qu’il lui arrivait. Cela lui faisait étrangement penser à un dessin animé célèbre, où trois jeunes espionnes se faisait régulièrement avaler par le sol. Peut-être était-ce réellement ça, elle se faisait wooper et elle deviendrait la nouvelle Totally Spies ? Tara secoua la tête d’un air consterné, faisant voler ses dreads tout autour d’elle. Soudain, elle ressentit un grand choc et la chute cessa net. Elle ferma les yeux, tentant de reprendre une contenance, et surtout, elle se prépara mentalement à découvrir où elle avait bien pu atterrir.

 

****

 

Utilisant son sens du toucher, sans même avoir encore ouvert les yeux, la jeune fille remarqua qu’elle se tenait à califourchon sur quelque chose, qui avait surement amortie sa chute de façon importante. La chose avait l’air étendue sous elle, chaude, ni trop dure, ni trop molle. Elle paraissait recouverte de tissu, mais surtout, la chose semblait vivante, une légère respiration se faisant entendre. Tara ouvrit violemment les yeux, et examina rapidement ce qui reposait sous elle. Elle avait effectivement atterri sur une chose vivante, et quelle chose ! Un garçon était installé sous ses cuisses, dormant paisiblement. Se faire percuter par une fille sortant de nulle part n’avait pas eu l’air de le déranger le moins du monde. Le dormeur était brun, plutôt grand, avec des cheveux en bataille, coiffure surement due aux mouvements effectués pendant son sommeil. Son visage tourné vers la gauche ne permit pas à la jeune dreadée d’examiner plus avant son reposoir.

 

Le lit était entouré de rideaux de velours d’un rouge profond, dissimulant à quiconque l’endormi, ainsi qu’elle-même. Aucun bruit ne se faisait entendre autour, sans doute le jeune garçon était-il seul dans sa chambre. C’est la conclusion la plus logique qui vient à l’esprit de Tara, puisque le brun était endormi dans un lit.

 

Sans qu’elle n’ait entendu un seul murmure, les rideaux la protégeant furent violemment tirés, et Tara sursauta vivement. Elle se retrouva nez-à-nez avec plusieurs garçons qui pointaient d’étranges morceaux de bois tordus vers sa tête. Les quatre garçons l’entourant – elle les avait comptés, il y en avait deux de chaque côté du lit – avaient un air menaçant sur leurs visages. Un grand roux tenta de prendre la parole. Un cri puissant et suraigu le fit s’arrêter net et toutes les têtes se tournèrent vers le garçon allongé dans le lit. Celui-ci venait en effet d’ouvrir les yeux, et la vision de quelqu’un d’autre dans son lit, carrément assis sur lui, l’avait fait hurler. Les gens n’avaient vraiment plus aucun respect pour l’intégrité physique et le sommeil de leurs semblables !

 

« Neville, calme-toi ! »

 

A nouveau, le garçon roux avait parlé. Pour Tara, il semblait être le meneur du groupe qui l’entourait. Chaque garçon autour du lit paraissait garder un calme olympien et le jeune homme sous elle – Neville apparemment – et bien, Neville ne pouvait pas faire grand-chose, puisqu’elle était toujours assise sur lui. La jeune fille esquissa un mouvement pour se dégager, mais un nouveau cri et quatre bâtons fermement tendus vers son visage la dissuadèrent de continuer son entreprise.

 

« Toi, ne bouge pas ! »

 

Cette fois, la voix provenait d’un garçon brun à la peau foncée, qui se tenait à la gauche du lit.

 

« Qui es-tu, et que fais-tu dans notre chambre ? C’est un dortoir de garçons ici, les filles n’ont rien à y faire. » 

 

« Et surtout, coupa un garçon plus petit, aux cheveux châtains, qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ? »

 

Les quatre garçons restant secouèrent la tête de dépit et poussèrent un même soupir, où Tara cru déceler un « Seamus… ». Tout en restant à califourchon sur le garçon du lit,  elle essaya de récapituler ceux qui lui tenaient compagnie. Cinq garçons, trois bruns, un roux, un châtain. Elle connaissait maintenant le prénom de deux d’entre eux, Neville – toujours sous elle, et Seamus – qui semblait particulièrement intéressé par son étrange coiffure. Tous, sauf Neville, continuaient de brandir leurs branches tordues sous son nez. Et quoi ? Devait-elle se sentir menacée ? Certes, elle avait été aspirée par la terre pour se retrouver propulsée dans un dortoir de garçons, mais devait-elle pour autant courir dans tous les sens en battant des bras et en criant ?

 

« Vous savez les garçons, ce n’est pas spécialement agréable d’avoir quatre morceaux de bois sous le nez depuis plusieurs minutes. Je vous serais fort gré si vous pouviez les baisser. Et je pense aussi que votre ami, Neville c’est ça ? » demanda Tara au garçon sous elle. Celui-ci hocha la tête, acquiesçant. « Donc, je crois que Neville préférerait que je sorte de son lit. »

 

Celui-ci hocha de nouveau la tête.

 

« Si vous voulez, je peux juste me mettre dans un coin de la chambre, et vous faites ensuite ce que vous voulez de moi. »

 

Au moins, les garçons la laissait parler, et, à la fin de sa tirade, le roux lui saisit le bras et la fit descendre rapidement de la couchette. Tara pensa qu’il faudrait vraiment qu’elle leur demande leurs noms, à tous, elle n’allait pas s’en sortir autrement…

 

« Toi, reste là. »

 

Le roux lui tenait toujours le bras, la jeune dreadée ne pouvait de toute façon aller bien loin.

 

« Harry, va chercher Dumbledore. »

 

En voyant le dernier brun – celui à lunettes – sortir de la chambre, elle déduisit qu’il devait se nommer Harry.

 

****

 

Lorsqu’Harry revint dans le dortoir, ce fut accompagné d’un vieil homme à la longue barbe et aux cheveux gris. Aussitôt qu’il le vit, le roux relâcha le bras de Tara et devint attentif à ce qui allait se passer. Les cinq garçons semblaient respecter grandement le nouvel arrivant. En l’observant mieux, la jeune fille eut l’impression de se trouver face au Père Noël de son enfance. Peut-être que les habitants du dortoir étaient des lutins, mais toujours en pyjama ? Cette idée la fit sourire, un sourire que personne ne comprit et qui renforça la méfiance du probable chef des lutins. Le vieil homme fit un léger signe de la main, tranquillisant l’atmosphère qui s’était à nouveau faite suspicieuse.

 

« Monsieur Weasley, du calme. Demandons d’abord à notre jeune inconnue ce qu’elle vient faire à Poudlard. Venez tous dans mon bureau, nous serons plus à l’aise pour discuter. »

 

Le Père Noël – Tara n’avait pas retenu son nom – sortit de la chambre, suivi des cinq garçons qui entouraient la dreadée.

 

Le groupe traversa de nombreux couloirs de pierre, auxquels étaient accrochés des tableaux qui parlaient et bougeaient. Peut-être Tara devrait-elle vraiment commencer à courir en hurlant ? Elle imaginait de plus en plus cette possibilité quand les personnes la précédant s’arrêtèrent. Ils se trouvaient maintenant face à une gargouille, et quand le vieil homme prononça un mot étrange – fizwizbiz, quelque chose dans ce goût là – la statue bougea, dévoilant un long escalier en colimaçon. A peine furent-ils tous entrés dans le passage que l’escalier se mit à se mouvoir seul, les faisant monter jusqu’à un grand bureau confortable.

 

Après qu’ils se fussent tous installés, les explications commencèrent. Dumbledore, puisque c’était son nom, éclaircit Tara quant au lieu où elle se trouvait, présenta enfin correctement les cinq garçons les accompagnant, et la jeune fille raconta son aventure trépidante.

 

Lorsque la situation fut éclaircie – non Tara n’en voulait pas à la vie de Neville – le directeur apporta une précision quant à la venue de l’étrangère.

 

« Il arrive parfois que, lorsque la situation l’exige, notre monde ouvre un passage, une faille, vers le monde moldu. Là, seule la personne qui peut nous venir en aide arrive à entrer chez nous. Comme vous le savez, le monde magique est actuellement en bien mauvaise posture. J’ose croire que Tara est là pour nous apporter sa contribution et son aide vis-à-vis de nos problèmes. »

 

Les six invités regardèrent Dumbledore, confus.

 

« Mais elle n’a aucun pouvoir, comment va-t-elle réussir à nous aider ? C’est un mage noir qui nous attend dehors ! »

 

« Je le sais, monsieur Weasley. Mais croyez-moi, il y a une raison à sa présence parmi nous, et les grands pouvoirs ne résident pas toujours là où on le pense. Regardez donc Harry et le sacrifice de sa mère. »

 

L’entièreté de l’histoire avait été contée à Tara, et elle s’était déjà faite à l’idée qu’elle avait été envoyée à Poudlard pour apporter son aide dans la lutte contre Voldemort. Elle-même ne voyait pas encore bien ce qu’elle allait pouvoir réellement faire, mais maintenant qu’elle était là, elle mettrait tout en œuvre pour faire de son mieux.

 

Sortis du bureau directorial, les cinq gryffondors étaient retournés dans leur salle commune, afin de présenter la jeune fille au reste de leurs camarades. Tara logerait dans le dortoir des filles, c’était la meilleure solution qui avait été trouvée.

 

****

 

Au bout de quelques jours, la jeune étrangère était devenue très amie avec les filles de Gryffondor, principalement avec Hermione Granger, et plus surprenant, Lavande Brown. Cette dernière avait adopté le même style de coiffure que Tara, et de nombreuses mèches colorées prenaient maintenant place dans la chevelure blonde de la jeune fille. De plus, la petite mascotte de la moldue avait fait fondre une grande partie de la population poudlardienne, et Hello Kitty s’étalait un peu partout sur les vêtements civils et les uniformes scolaires. Ne pouvant retourner dans le monde moldu – pour Tara et son entourage, le temps s’était comme figé, et personne ne remarquerait son absence jusqu’à son retour – les étudiantes nées-moldu se chargeait de l’approvisionnement du petit chat à l’école. Même les jeunes filles les plus improbables avaient adopté Hello Kitty, à l’image de Pansy Parkinson. La serpentard ne sortait plus sans un accessoire à l’effigie de la mascotte dans ses cheveux bruns. Ginny Weasley, quant à elle, avait adopté la panoplie complète : chemisier brodé d’une tête de chat au niveau de la poche, jupe d’écolière au motif d’Hello Kitty, même sa cravate et ses chaussettes portaient ce dessin.

 

Bien qu’au début, le corps professoral avait tenté d’endiguer ce raz-de-marée, il n’avait rien pu faire et avait tout simplement baissé les bras. Outre les jeunes sorciers – et encore – une seule jeune fille résistait à l’envahisseur. La serdaigle Luna Lovegood continuait à porter ses boucles d’oreille en forme de radis et ses longs colliers en capsules de Bièraubeurre.

 

Au fil du temps, la jeune moldue s’était parfaitement intégrée à tous les élèves de l’école. Même la maison Serpentard s’était prise d’amitié pour Tara, et celle-ci pouvait vaquer dans tout l’établissement sans craindre le moindre problème. Toujours sans pouvoirs, elle assistait pourtant aux cours dispensés à l’école, principalement la défense contre les forces du mal – il fallait bien savoir contre quoi elle aurait à se battre, une fois ses aptitudes découvertes – et l’étude des moldus – elle y apportait toute l’expérience de ses seize ans dans ce monde. Les cours étaient ainsi plus vivants, plus ancrés dans la réalité de la vie sans magie. Certains sujets avaient beaucoup plus de succès de que d’autres, celui du tatouage avait par exemple fasciné beaucoup d’élèves, et la cadette Weasley arborait dorénavant une Hello Kitty encrée à même sa peau, tout près de son nombril. Le dessin avait fait hurler son frère Ron, mais lorsque Tara dévoila son propre tatouage – de petites ailes roses stylisées qu’elle portait sur ses omoplates, tout s’arrangea. La vie se déroulait donc paisiblement à Poudlard, les mois passant tranquillement, sans aucun heurt. Décembre arriva, apportant avec lui la neige et le bal de Noël.

 

L’école entière était en effervescence vis-à-vis de cette nouvelle, et chacun se demandait avec qui Tara se rendrait au bal. La majorité penchait pour un élève de Gryffondor, les avis étant partagés quant à savoir lequel. Harry Potter paraissait le choix le plus probable, mais la jeune fille avait atterri sur Neville Longdubat, après tout. Cela pouvait vouloir dire quelque chose. Ron Weasley était exclu – même si maintenant Tara et lui s’entendait parfaitement bien, le garçon avait invité Hermione Granger à l’accompagner. Pour d’autres, la jeune moldue choisirait de se rendre à la fête avec un tout autre cavalier, quelqu’un comme Draco Malfoy. Aussi étrange que cela puisse paraitre, Tara fréquentait tout autant le serpentard que les gryffondors. Cela avait choqué au début, voire même scandalisé la population poudlardienne. Draco Malfoy, l’élève le plus anti-moldu qui puisse exister, tenait bien souvent compagnie à la pire élève moldue de l’école. A vrai dire, la seule élève parfaitement sans pouvoir qui fréquentait Poudlard. Mais, sans explication logique, les deux jeunes gens étaient amis, et le serpentard pourrait bien accompagner la dreadée au bal de Noël. La tension était à son comble, et Tara se sentait un peu sous pression. Qu’arriverait-il si elle faisait le mauvais choix et décevait l’école entière ? La meilleure solution resterait peut-être d’y aller seule, mais la jeune fille refusait d’envisager cette solution. Elle allait rater le bal de son lycée, elle comptait bien se rattraper et assister à celui de son nouveau monde.

 

****

 

Le jour du bal de Noël était enfin arrivé, et l’identité du cavalier de Tara était toujours tenue secrète. La seule certitude était qu’il ne s’agissait pas de Neville, celui-ci accompagnant finalement la jolie Lavande. Outre Harry et Draco, d’autres garçons n’avaient pas de partenaires, Tara pourrait tout à fait créer la surprise en arrivant avec quelqu’un que personne n’attendait.

 

Une foule d’élèves grouillante se pressait devant la Grande Salle, attendant impatiemment que les portes s’ouvrent, indiquant alors le début de la fête. Lorsque ce fut fait, ce fut l’émerveillement général. La pièce avait été totalement transformée, les longues tables de bois sombre et les bancs avaient disparus, laissant tout le centre de la salle complètement vide. Tout autour, des petites tables pour quatre ou six personnes prenaient place le long des murs, créant de petits emplacements intimes. Contrairement à ce que chacun aurait pu penser, la décoration n’était pas rouge et verte, mais dans les tons blancs et argenté, apportant une touche de pureté aux vieilles pierres. Des sculptures de glace éternelles reflétaient la lumière presque céleste tombant du plafond magique – pour cette fois, il ne réfléchissait pas le temps extérieur – et des éclaboussures cristallines éclairaient les moindres recoins de la salle. Le temps paraissait figé par cet univers presque glacial, et les élèves hésitaient à prendre possession des lieux.

 

Une fois l’ensemble des professeurs entré, les élèves se décidèrent à pénétrer la Grande Salle et chaque petit groupe s’installa à l’une des tables mises à disposition. Le système de restauration restait le même qu’à l’habitude, il suffisait simplement de prononcer le nom de ce que vous vouliez manger ou boire, et cela apparaissait instantanément devant vous. Aussitôt assis, la plupart des jeunes sorciers commencèrent par manger quelque chose. Ils n’allaient tout de même pas passer le reste de la soirée à danser le ventre vide ! Surtout que pour ce soir, l’équipe administrative avait aboli le couvre-feu. Nombreux étaient ceux qui comptaient bien en profiter le plus longtemps possible.

 

La salle se remplissait peu à peu de danseurs, même les élèves venus seuls finissaient par trouver un cavalier ou une cavalière, voire même plusieurs. Malgré la bonne humeur ambiante, une inquiétude planait sur la fête. Les trois élèves les plus attendus manquaient toujours à l’appel. Est-ce que finalement ils avaient renoncé à venir profiter du bal de Noël ? Alors que cette question restait en suspend dans tous les esprits, la lourde porte d’entrée de la salle s’ouvrit. Chacun s’arrêta net dans son occupation – qui le pied en l’air, qui une fourchette pleine de nourriture stoppée entre l’assiette et la bouche – et l’ensemble des regards se tournèrent vers la source du bruit. Là, trois silhouettes étaient devenues le centre de l’attention générale. Tara, encadrée par deux garçons, se tenait droite, portant une magnifique robe aux couleurs de l’hiver. Ses cheveux toujours aussi colorés étaient relevés en chignon, quelques mèches folles venant encadrer son doux visage. A ses côtés, Draco Malfoy et Harry Potter portaient tous deux le même costume noir parfaitement taillé, et qui leur allait à merveille. Leurs cravates aux couleurs de leur maison tranchaient sur le tissu sombre, et rappelaient à tous leur appartenance. Certes ils accompagnaient tous deux la jeune moldue, mais ils n’étaient pas amis pour autant. Certaines habitudes avaient la vie dure, et les changer ainsi du jour au lendemain aurait pu provoquer de nombreux et graves traumatismes au sein de la population du château.

 

Alors que les trois élèves manquant entraient dans la salle, chacun reprit le cours de son activité, l’esprit enfin tranquille. Les pieds se reposaient à terre et reprenaient la danse, les fourchettes atteignaient les bouches et replongeaient dans les assiettes. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, et plus personne ne s’inquiétait de rien. L’humeur était à la joie, c’était Noël, et dehors, il neigeait.

 

****

 

Tout le monde passait une bonne soirée. Tara, en compagnie de ses deux cavaliers, dansait presque tout le temps. Parfois, elle rejoignait d’autres de ses amis, parlait à tout un chacun. Elle se sentait parfaitement bien au sein de cette communauté et en venait même à oublier que ses pouvoirs ne s’étaient toujours déclarés.

 

Alors que chaque habitant de Poudlard fêtait dignement Noël, une dernière élève entra dans la Grande Salle, avec un petit chat blanc à nœud rouge dans les bras. Sans partenaire pour l’accompagner, elle n’avait pas trouvé la nécessité de se rendre au bal. Elle était jolie pourtant, Luna, avec ses cheveux pleins de brindilles et sa robe de soirée un peu déchirée. Tenant le chaton contre elle, elle traversa la salle jusqu’à se rendre à la table des professeurs, où elle se mit à discuter avec le directeur. Après avoir écouté attentivement la jeune serdaigle, Dumbledore fit convoquer Tara et les cinq garçons de Gryffondor qui avaient assisté à l’arrivée de la moldue dans son bureau. A partir de cet instant, les évènements prirent une tournure tout autre.

 

Rappelant une scène ayant eu lieu il y avait déjà quelques mois, c'est-à-dire cinq garçons et une jeune fille installés dans le bureau directorial, une nouvelle réunion avait lieu. Mais quelques éléments avaient pourtant changé. Une élève en plus se tenait dans la pièce, et un petit animal courait un peu partout entre les meubles. Chaque personne présente attendait avidement les éclaircissements que pourrait donner le professeur Dumbledore. Ce devait être terriblement important, pour qu’il interrompe ainsi leur soirée de Noël. Attrapant le chaton qui rampait sous son bureau, le directeur fournit enfin le début d’une explication.

 

« Cet animal est communément appelé chat-garou. Le terme n’est pas tout à fait approprié, puisqu’il n’est pas en réalité un humain, mais il a gardé la propriété de se transformer à sa guise. Sa forme la plus courante étant un chat, son nom lui vient de là. Il a la capacité étonnante de devenir un catalyseur d’énergie magique. C’est une créature très rare qui n’apparaît que pour aider une personne à développer ses aptitudes. Pour savoir à qui elle est destinée, elle prend la forme du chat préféré de son destinataire. Vu l’aspect qu’elle possède aujourd’hui, je crois qu’elle est là pour toi, Tara, et que, très bientôt, nous saurons quelles forces tu possèdes pour nous aider. »

 

« Je pense avoir déjà vu ce chat, il semblait fuir la ruelle par laquelle je suis entrée dans votre monde. Il m’avait semblé étonnant déjà, tellement ressemblant à Hello Kitty. Je comprends pourquoi maintenant. »

 

« Effectivement, il devait déjà t’avoir repérée et t’as permis de venir parmi nous. Maintenant que nous savons que tout va aller pour le mieux, vous pouvez retourner vous amuser, et profiter de vos cadeaux. C’est Noël ce soir, ne l’oublions pas. »

 

Les sept élèves sortirent du bureau, Tara tenant le chaton blanc tout contre elle. Le bal étant à présent terminé, ils se dirigèrent tous vers la salle commune de Gryffondor, laissant au passage Luna Lovegood retourner dans sa maison.

 

Dans la salle commune des rouge et or, les six jeunes gens étaient attendus de pied ferme par leurs camarades. Une fois installés sur les différents canapés et fauteuils moelleux, devant un feu de cheminée ronflant, ils narrèrent les explications reçues dans le bureau du directeur. Tous les élèves présents se sentirent intérieurement soulagés quand il se rendirent compte que l’aide promise allait devenir très prochainement des plus concrètes. C’est avec le baume au cœur qu’ils regagnèrent tous leurs dortoirs, afin de passer une bonne nuit de sommeil et qu’ils puissent découvrir leurs cadeaux de Noël le lendemain matin.

 

****

 

L’agitation était grandissante dans le dortoir des filles de Gryffondor, en ce matin du vingt-cinq décembre. Les papiers colorés emballant les paquets jonchaient le sol, les rubans s’accrochaient dans les cheveux, les rires et les exclamations joyeuses fusaient d’un bout à l’autre de la chambre. Tout ce tintamarre finit de réveiller les dernières dormeuses, dont Tara faisait partie. Alors qu’elle sortait de son lit, la respiration de chacune des gryffondor se coupa.

 

La jeune moldue s’était transformée pendant la nuit. Ses cheveux avaient poussé jusqu’à atteindre le bas de ses reins, et ses filaments de laine s’étaient comme incrustées sur ses cheveux. Elle arborait maintenant de véritables mèches de toutes les couleurs dans sa chevelure blonde. Mais les changements physiques ne s’arrêtaient pas là. Sa peau semblait plus lumineuse que jamais, éclatante de fraicheur, presque scintillante de mille diamants. Sa bouche paraissait douce comme des pétales de fleurs humidifiées par la rosée du matin. Mais ce qui tranchait sur sa peau d’albâtre, c’était les longues lignes sombres qui couraient tous le long de ses bras. D’étrange symboles cabalistiques s’étaient gravés sur son épiderme, telles de fines lianes entrelacées artistiquement.

 

Tout aussi surprise que ses camarades de cette évolution, Tara se rendit le plus vite possible chez le professeur Dumbledore, afin de connaitre la raison de ces changements si importants. Et c’est ainsi qu’elle apprit une nouvelle qui allait bouleverser le reste de son existence, et fit s’effondrer toutes ses précédentes certitudes concernant sa vie.

 

Le directeur de Poudlard avait sorti un énorme et terriblement ancien grimoire, et l’avait ouvert sur son bureau. Penchés au dessus du livre, lui et Tara contemplaient une double page couverte de dessins et de lignes qui semblaient être disposées de façon anarchique. En regardant de plus près, ces lignes formaient des liens entre différents noms et portraits disséminés sur l’entièreté des deux pages. L’arbre généalogique qui s’étalait sous leurs yeux représentaient l’une des familles les plus ancienne et tristement connue du monde magique. Dumbledore et Tara observaient la composition de la famille Gaunt, reliée à la famille Riddle. Là, de cette branche courait un lien menant vers le portrait de Tara. Bien que moldue, la jeune dreadée faisait partie de la famille du plus grand mage noir de tous les temps. Face à cette toute nouvelle situation, le directeur apporta une nouvelle fois ses lumières à la jeune fille quelque peu perdue.

 

« Les marques que tu portes sur les bras sont de très anciens signes magique relatifs à la famille Riddle. Seuls les membres de cette famille peuvent les arborer et en comprendre la signification et surtout, peuvent en faire usage pour développer leurs compétence magiques. La présence du chat-garou a révélé en toi ces immenses aptitudes magiques qui étaient comme conservées dans ton corps et ton esprit. C’est aussi pour ça que ton apparence physique a tellement changé. Tes pouvoirs sont enfin révélés, mais pour que tu puisses en faire usage, tu devras t’entrainer grandement. Et n’oublie pas que malgré tout, tu ne peux rien faire sans ton petit animal. C’est lui qui t’as dévoilé ta vraie nature, et te donne tes pouvoirs. »

 

« D’accord, mais il reste quelques points que je ne comprends pas. Je fais partie de la branche moldue des Riddle, pourtant j’ai des ancêtres sorciers. Pourquoi aucun membre de ma famille ne le sait ? Et regardez, sur le livre, mon nom n’est pas celui que mes parents m’ont donné. M’a-t-on menti toute ma vie durant ? »

 

« Non, tu es bien la fille de tes parents, tout deux sont bien sans aucun pouvoirs magiques, et si ta famille ne sait pas pour ses ancêtres sorciers, c’est tout simplement qu’ils font uniquement partie de la branche moldue des Riddle. Mais il arrive qu’une personne soit choisie pour faire de grandes choses, et c’est toi qui es destinée à réaliser ces exploits. Quant à ton nom… Etant liée à un chat-garou, ton véritable nom vient d’être découvert. Tes parents t’ont nommé Tara, et tu as toujours été Tara, tant que tu n’avais pas tout tes pouvoirs. Maintenant tu sais que ton véritable nom est Elfael Angel Riddle, mais crois-moi, le nom ne change rien à tes capacités et à ta personnalité. Tu n’as qu’à regarder Lord Voldemort. Il s’est donné un nom pour oublier qui il était vraiment, mais au fond, il reste toujours le jeune Tom qui a été mon élève. »

 

Toute la situation étant éclaircie, Elfael mit à profit son temps libre afin de s’entrainer à contrôler l’ensemble de ses nouveaux pouvoirs. La salle sur demande lui servait de lieu de pratique, et la présence du chat-garou à ses côtés était devenue indispensable. Pendant les quelques jours suivant Noël, tout était calme au château. Chacun voyait la nouvelle année se profiler dans la joie, mais ce répit n’allait être que de courte durée. Tout allait bientôt basculer dans un effroi sans nom.

 

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Dans le parc de Poudlard, le combat faisait rage. Voldemort et ses troupes avaient lancé l’offensive aux premières heures de l’aube, en ce début de nouvelle année. Les élèves des cinq premières années de l’école avaient été cloitrées dans le château, et seules les sixième et septième années prenaient part au combat, ainsi que l’ensemble des professeurs et des renforts arrivés de l’extérieur. Le sang rouge sombre contrastait sur la neige opalescente, et le décor qui aurait pu être des plus féérique était devenu le théâtre d’une bataille sanglante. Les sorts fusaient en tous sens, chacun essayant d’éviter les rayons lumineux lui étant destiné. De nombreux cadavres jonchaient le sol, souillant de leur sang le sol de Poudlard. Les blessés s’accumulaient dans les deux camps. L’infirmerie de l’école étant déjà pleine, des campements de secours d’urgence avaient été créés dans différents endroit du parc du château.

 

Quelque part près du lac, quatre silhouettes se tenaient proches les une des autres, semblant presque collées. La plus petite d’entre elles se tenaient à quatre pattes, et se fondait dans la neige. Seul le nœud rouge qu’elle portait entre ses oreilles permettait de la distinguer de la blancheur éclatante qui l’entourait. Ces quatre silhouettes, dont trois étaient humaines, se dirigeaient en courant vers l’orée de la forêt interdite.

 

A l’entrée du bois se trouvait la créature qui faisait trembler le monde à la moindre prononciation de son nom. Encapuchonné de noir, droit et majestueux, Lord Voldemort regardait les trois jeunes élèves accourir vers lui, au mépris du danger. Lorsqu’ils furent assez près, le mage noir reconnu Harry Potter et le garçon roux qui le suivait toujours. Mais la jeune fille les accompagnant lui était totalement inconnue. D’une grande beauté, elle semblait flotter au dessus du sol, ses longs cheveux multicolores lui giflant parfois le visage, mais ne semblant pas la gêner pour autant.

 

Une fois les trois jeunes gens et le chat-garou arrivés devant Lord Voldemort, tout se passa très vite. Elfael et Harry se placèrent chacun d’un côté du chaton blanc, Ron restant en arrière. Une auréole dorée enveloppa la jeune fille et un rayon lumineux frappa le petit animal. De celui-ci partit un autre rayon doré en direction d’Harry Potter, qui fut lui aussi entouré d’une lueur couleur or. Le garçon aux yeux vert tendit sa baguette et hurla fortement un sort inconnu du mage noir. Quand le rayon multicolore frappa le plus terrible sorcier que le monde ait connu, celui-ci s’effondra à terre, sans même pouvoir se défendre. La précieuse cape noire qui le recouvrait flotta doucement vers le sol et s’étala à même la neige, sans rien recouvrir. Lord Voldemort avait purement et simplement disparu de la surface de la Terre.

 

Et c’est ainsi qu’Hello Kitty sauva Poudlard et le monde magique.

 

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Et donc, tout est fait exprès et assumé, mon thème étant "Et si Hello Kitty sauvait Poudlard ?"

 

 
     
     
 
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