Encore un texte très court, très vieux, mais que j'avais envie de partager aussi (peut-être parce que je me suis jamais remise de la mrot de Fred aussi, ça peuut jouer)
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Hey, Fred. Ca doit bien faire un an que tu es parti.
Je n'arrive plus à vivre logiquement. Tu sais, sans toi, les gestes les plus simples me paraissent infaisables.
Parce qu'au bout du compte, toi et moi, on était complémentaires. Réfléchir sans toi m'enfonce davanage dans ma solitude.
Pourtant, paradoxalement, je n'ai jamais été aussi bien entouré.
Tout le monde me regarde.
Dès que j'ai besoin de quelque chose, ils sont tous là, massés autour de moi.
Ca m'étouffe.
J'aimerai qu'on me laisse faire mon deuil.
J'aimerai qu'on me laisse vivre en pensant que tu es toujours là à mon côté, encore un peu.
Tu sais, je poursuis notre rêve, notre magasin est très côté.
Je passe mes journées à ça : créer de nouvelles farces, de nouveaux bonbons aux nouveaux effets étranges, et dans ces moments-là, j'ai l'impression que tu es toujours avec moi. Je t'entendrais presque faire des réflexions, ça me fait sourire, parfois.
Ron m'aide au magasin. Je lui ai dit qu'il n'avait pas besoin de le faire, mais il y tient.
Parfois je n'y arrive plus.
Je te parles mais tu ne me réponds pas, alors je hurle et rien ne vient.
J'entends les pas précipités de maman qui monte les escaliers, halertée, et j'arrive à peine à la rassurer.
Elle est fatiguée, maman.
... Pourquoi n'es-tu pas là ?
Plus que jamais, on a besoin de toi, de toi sans qui moi, je ne suis rien.
J'attends que tu viennes te foutre de moi, de me dire qu'on a encore tant de choses à faire.
Je suis tombé amoureux, je crois.
Tu la connais.
Ta petite copine.
Oui, c'est toujours ta petite copine malgré tout.
Nous sommes ensembles car tu as disparu, qu'elle et moi on ne pouvait pas vivre sans toi.
Parfois, elle m'appelle par ton prénom, mais sinon tout va bien.
En disparissant tu m'as tout volé, jusqu'à mon identité.
M'appelle m'appelle Fred, parfois, elle aussi, en souriant.
Tu sais, tu leur manque beaucoup. Ils pleurent encore tous ta mort.
Mais, je n'arrive pas à pleurer, tu sais.
J'ai du mal à m'exprimer aussi.
Quand je t'ai vu mourir, la rage a vite prit le relais de la tristesse.
Une rage avec laquelle je vis encore, comme si c'était mon seul carburant pour avancer.
...
Pourquoi es-tu parti ?
Pourquoi ?
Répond-moi.
Répond-moi.
Bon sang répond-moi !
J'en ai marre de tout ça !
Répond-moi, crie s'il le faut, frappe-moi, casse-tout, brise ce que tu veux, ris, hurle encore, reviens !
Je te déteste, et je me déteste de ne pas réussir à avancer.
Laisse-moi vivre sans toi.
S'il-te-plaît, ne ris pas si pleure.
Ne soupire pas si je m'énerve.
Ne m'en veux pas si je souris.
Je veux relever la tête, avec ta pensée à mes côtés.
Je veux pouvoir vivre, aimer, pleurer, crier, m'effondrer, me reconstruire, sans ton fantôme pesant dans mes souvenirs.
Je t'en prie.
C'est mon dernier souhait pour toi.
Tu me manques Fred,
Je t'aime. |