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Le rouge qui tache
Par sevenswells
Jrock  -  Romance  -  fr
One Shot - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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Auteur: supacat (http://supacat.livejournal.com)

Titre original: Cheap Wine

Traduction de l'anglais au français: sevenswells

Pairing: GacktxMiyavi (Masa fait encore partie de Gackt Job et Miyavi s'appelle Miyabi parce qu'il est encore membre de Due'le Quartz)

Rating: interdit aux moins de 13 ans (mots grossiers, sexe implicite)

Disclaimer: ceci est une traduction de fic réalisée en accord avec son auteur original. Gackt et Miyavi n'appartiennent qu'à eux-même et ne couchent pas ensemble pour autant qu'on sache.

 

[[début de la page déchirée]]

"Essaye de m'arrêter." dit Miyabi. Il étendit ses longs bras en travers de la table et croisa les poignets. "Attache-moi à la table avec des menottes.

-Je n'essaierai pas de t'arrêter, dit Sakito, ce à quoi Miyabi rétorqua:

-Bon, alors mate-moi faire."

Il se saisit de la bouteille de vin rouge par le col, la déboucha et prit une longue goulée, quatre gorgées, avant d'entreprendre de traverser l'izakaya, bouteille en main.

Tu crois que c'est lui? Impossible. Peut-être bien. Quoi, ici? Tu déconnes. Toi, tu as un coup en trop. Vers le centre de l'izakaya, le bruit de fond finissait par s'accorder, unanime: C'est lui.

Gackt, habillé comme s'il sortait tout juste du plateau de Doumoto Kyoudai, élégant et blasé derrière des lunettes teintées orange et un complet hors de prix.

Il était arrivé avec un type. L'incongruité de sa présence dans cet izakaya de bas-étage avait suffi à drainer à lui toute l'attention de la clientèle; aussi l'échange intense qu'il avait eu avec le type s'était-il déroulé dans un amphithéâtre de regards en coin et de spéculation à base de "c'est-lui-ou-pas?". Tout le long, Gackt avait affiché un désintérêt certain, tandis que le malaise de l'autre type était visiblement allé croissant. Brusquement, le type s'était levé et était parti. Après quoi Gackt s'était installé au bar, promenant à la ronde un regard distrait, qui avait finit par se fixer sur Miyabi.

A présent, tout en slalomant à travers l'izakaya, Miyabi était pleinement conscient des yeux qui ne le quittaient pas derrière les lunettes de soleil; c'était une expérience bizarrement impersonnelle, comme un reflet dans un miroir. Miyabi n'était pas saoûl, mais le vin lui avait conféré suffisamment de culot pour poursuivre son action. Sachant qu'il était déjà sacrément culotté, à la base.

"Tu veux boire un coup?"

Il souleva à hauteur de visage la bouteille de vin empoignée par le col.

-"Ça dépend.

-De quoi?

-C'est mon attention que tu essayes d'obtenir, ou la sienne?"

Miyabi se retourna pour jeter un coup d'oeil à la table où Sakito et les autres étaient assis.

-"...la tienne."

Trop lent. Et il n'aurait pas dû se retourner.

Le regard de Gackt se posa sur la table où se trouvait Sakito pendant quelques secondes avant de revenir à Miyabi. Puis, délibérément, Gackt prit la bouteille offerte.

C'était la moins chère de tout le menu. Gackt essuya le goulot avec un pan de sa veste qui valait des millions de yens, puis le porta à ses lèvres. Boire de la piquette à même la bouteille devait sans doute constituer l'acte le plus inélégant qu'il eût jamais commis de sa vie, et il parvint malgré tout à avoir l'air de sortir d'une pub pour de l'eau minérale vendue chez Colette en série limitée.

Après une gorgée, il reposa la bouteille sur le comptoir en la plaçant volontairement hors de portée. Miyabi pouvait sentir le poids des regards braqués sur lui, encore plus que lorsqu'il était en concert, ainsi que la curiosité dévorante des autres clients que Gackt semblait attiser rien que par le simple fait de respirer.

-"Si tu veux vraiment attirer l'attention, reprit Gackt sans changer de ton, ni montrer le moindre signe de relaxation dans sa posture, pourquoi ne pas m'embrasser?"

Les pensées de Miyabi firent larsen: ils étaient regardés par... d'habitude c'était lui qui... est-ce que Gackt avait vraiment dit ça? Impossible, personne ne lâchait ce genre d'invite sans prévenir, avec un visage aussi expressif que celui d'un patient dans le coma.

Miyabi fit un pas en avant. Hésita: Gackt émettait une drôle d'aura, plus étrange que d'habitude, ou peut-être était-il simplement plus bizarroïde en vrai qu'à la télé. Son dos était légèrement appuyé contre le comptoir. La surface polie de ses lunettes de soleil reflétait la lumière, ses vêtements renvoyaient à cette image de perfection inaccessible qu'ont les mannequins dans les boutiques de luxe: regarde avec les yeux, pas avec les mains.

Mate-moi faire, avait-il dit à Sakito. Outrepassant cette ligne invisible de démarcation, Miyabi fit un autre pas, passa un bras autour du cou de Gackt et l'embrassa.

Gackt parut tout juste... accepter le baiser. Ne le rendit pas plus que nécessaire. N'y mit pas la langue. Miyabi avait l'habitude d'en faire des caisses sur scène lorsqu'il embrassait des hommes, roulant de gros patins, avec la langue bien en évidence, mais là, il était en territoire inconnu, sauf pour ce qui était des spectateurs.
Il avait l'impression de chercher à capter l'intérêt d'une divinité blasée.

Lorsqu'il s'apprêta à y mettre fin, la main de Gackt se posa sur sa joue puis alla s'enrouler autour de sa nuque. Le baiser se fit plus profond, et soudain la question de qui avait le contrôle de la situation ne se posa plus. La langue de Gackt se déploya dans la bouche ouverte de Miyabi, le goût de l'alcool bon marché venant contredire l'emprise assurée de sa main sur sa nuque et le cachet onéreux de son costume. Miyabi se sentit fondre.

Gackt rompit le baiser: quelque chose sur sa droite avait attiré son attention.

"Ouah", souffla Miyabi, tandis que le visage de Gackt se stabilisait à nouveau dans son champ de vision. Je l'ai embrassé alors qu'il portait encore ses lunettes de soleil, pensa-t-il.

-"Je te croyais parti." dit Gackt.

Miyabi se retourna, mais il ne s'agissait pas de Sakito. L'autre type était revenu. L'autre type les regardait. Miyabi le reconnu vaguement comme l'un des membres du groupe de Gackt. Cheveux noirs, petit gabarit, la peau très pâle d'un natif de Hokkaido. Mignon. Si on aimait le genre.

"Je ne voulais pas laisser les choses comme ça entre nous, répondit le type. Mais, à ce que je constate, tout va bien pour toi."

Il dévisageait Miyabi.

Le concerné ouvrit et ferma la main en guise de révérence, et dit:

-"Je m'appelle Miyabi. On vient de se rencontrer.

-Tu es quoi, un lycéen?

-Je suis guitariste." répliqua Miyabi.

Cette nouvelle eut, pour une raison inconnue, un effet électrisant. Le type regarda Gackt, ses yeux noirs débordant d'émotion, mais il semblait incapable de pouvoir mettre des mots sur ce qui l'écorchait vif. Il avait l'air d'être vraiment à bout.

-"Je te présente Masa, énonça Gackt calmement. Il vient tout juste de quitter mon groupe.

-Je t'ai déjà expliqué, on n'est pas obligés de...

-Tu m'as déjà expliqué. Y avait-il autre chose, ou est-ce que tu voulais me faire un dessin?"

Ce n'était pas le silence qui s'éternisait, puisque l'izakaya était empli de sons étouffés de voix et de tintements de verres, et qu'en musique d'ambiance grésillait Namie Amuro.

-"Non. Il n'y a rien d'autre." dit Masa.

Miyabi put entr'apercevoir l'expression sur son visage avant qu'il ne s'en allât. Contrairement à Gackt, qui arborait à nouveau une attitude neutre, sa concentration fixée sur un point situé légèrement sur sa gauche.

-"La vache, t'as vraiment été un connard avec lui." dit Miyabi, partagé entre la crainte et l'admiration.

Et voilà que l'atmosphère bizarre était de retour, et à présent il pouvait voir que, derrière ses lunettes de soleil, son air froid et détaché voilait quelque chose, une chose retenue par cette fermeture apparente, et que si ça se trouvait, tout n'allait pas aussi bien pour lui que ne l'avait dit ce type.

"Tu es vraiment guitariste? s'enquit Gackt.

-Ouais, mais dommage pour toi, il se trouve que j'ai déjà un groupe, et que ce groupe a déjà un chanteur.

-Celui avec les cheveux teints en blond, tu veux dire? demanda Gackt, avec la désinvolture d'un collectionneur épinglant un papillon. Il est parti."

Miyabi fit volte-face. La table où s'était installé le groupe était vide. Il pouvait voir les verres qui avaient conservé un fond de liquide, le soda au melon de Kikasa, la bière de Sakito.

"Il ne regardait pas, poursuivit Gackt. Il n'avait pas l'air de s'inquiéter de ce que tu étais en train de faire.

-Ta gueule!

-Mais peut-être que tu le savais déjà. Tu es sans doute du genre à ne pas tout plaquer parce que tu sais que personne ne te retiendra.

-Ferme-la, j'ai dit. Putain.

-Ça ne te plaît pas?" dit Gackt comme s'il pouvait continuer toute la nuit. Comme si mettre Masa en pièces n'avait pas été suffisant, dans l'humeur où il était, il pouvait se mettre à réduire en charpie toute âme en peine qui aurait le malheur de se trouver à proximité de lui. Et aimer ça.

-"Tu ne serais pas en train de me faire des avances, là? demanda Miyabi, incrédule, sentant son visage s'enflammer. Putain. C'est le cas."

Miyabi repensa à la façon dont il s'était penché sur la table, offrant ses poignets à Sakito, pour la déconne. Le métal des menottes lui encerclant les poignets et... ce n'était pas drôle, il était quelqu'un de spontané, il aimait se mouvoir librement, faire ce qui lui plaisait quand ça lui plaisait. L'idée de se faire attacher pour de vrai déclencha pour la première fois chez lui une crise panique de claustrophobie. Et Gackt... Il n'avait pas l'air du genre à jouer le jeu et satisfaire les petites perversions de son prochain: Gackt semblait plus à même de découvrir ce qui terrorisait Miyabi au plus profond de son être, et de le forcer à le faire.

-"Si tu viens, dépêche-toi." dit Gackt en jetant un billet de dix mille yens à côté de la bouteille à moitié vide en guise de règlement.

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