Les Fondateurs à la rescousse … Auteur : HaniPyanfar Proclamation : Les personnages sont issus de la féconde imagination de J.K.R. Ce que j’en fais ne regarde que moi mais je jure que c’est pour leur bien … Pairing : Draco et Harry . On ne se refait pas. Rating : K jusqu’à ce que Merlin et Morgane aillent faire un tour dans la Forêt de Brocéliande. ATTENTION, si vous n’aimez pas les lemons ou si vous n’avez pas l’âge d’en lire, arrêtez-vous là car ensuite, le rating passe à M. Cette partie sera signalée par une ligne continue. Bonne lecture et surtout, soyez heureux … OoOoOoOoOoOoO Chapitre 2 … En deux enjambées, Draco est près du lit. Il saisit Harry dans ses bras et sa bouche se pose rapidement sur les lèvres tremblantes. Cette fois, le baiser n’a rien de tendre. Il est bref mais passionné. Le temps que Harry réagisse et tente de nouer ses mains sur la nuque de Draco, celui-ci s’éloigne déjà en disant tout bas : « Tais-toi, Harry, tais-toi ». Il sort de la chambre en laissant le jeune homme brun désemparé. Que s’est-il VRAIMENT passé ? OoOoOoO Toute la journée, Draco fut hanté par ce qu’il avait vu le matin et aussi, inquiet de ses réactions. Pourquoi cette brusque envie de prendre Harry dans ses bras, de l’embrasser, de le protéger, de lui murmurer des mots doux … pour tout dire, de virer Hufflepuff face au jeune homme qui avait tant souffert et qui supportait l’adversité avec une telle vaillance … Déjà pendant la guerre, Draco ressentait de l’admiration pour le Survivant, le Balafré comme il l’appelait par dérision. Harry n’était alors qu’un jeune homme de dix-sept ans et pourtant, il portait sur ses épaules trop minces l’espoir de tout un peuple Bien sûr, le jeune Slytherin n’avait rien montré de ce sentiment à l’époque. Il s’apercevait un peu tard qu’il avait été très bête. Et pourquoi s’était-il mis en tête que Harry avait méprisé à la fin de la guerre le sacrifice de ses parents ? Il avait réagi avec la puérilité d’un enfant de onze ans. Il n’avait pas grandi depuis cette scène dans le Hogwarts express où il avait provoqué Harry en se moquant des Weasley. Il se traita mentalement de « Pauvre imbécile ». Arrivé à Saint Mungo, il demanda à s’absenter un moment et se rendit pour la première fois depuis son retour en Angleterre au Ministère de la Magie. La réceptionniste bégaya de surprise en le voyant arriver. Le Ministre tint à le recevoir lui-même et lui remit, comme Harry l’avait dit, les clés du manoir Malfoy et de son coffre à Gringott. Puis il lui demanda l’autorisation d’inscrire ses parents sur une plaque accrochée dans le Grand Hall qui mentionnait le nom de tous ceux qui étaient morts en combattant le Lord Noir. Draco fut très ému mais en bon Malfoy, il n’en laissa rien paraître. Ainsi, Harry n’avait pas menti. Il respira mieux et se dit qu’il avait bien fait de lâcher ce matin la bride à ses sentiments. Puis il s’inquiéta. Comment Harry avait-il pris ce baiser ? Avait-il été choqué d’être embrassé par un garçon ? Il était hétéro, non ? Il avait bien flirté avec deux filles ? Peut-être même avait-il couché avec la mini belette … avec Ginny Weasley ? Draco se posa des questions toute la journée. Il ne rentra même pas à midi, se contentant de passer sa tête dans la cheminée pour s’assurer que Harry avait bien pris sa potion. Quand il revint de Saint Mungo, son malade l’attendait au salon mais il ne lui fit aucune remarque. OoOoOoO C’était l’heure des incantations. Draco devait poser ses mains croisées sur la poitrine de Harry en disant la même phrase dans différentes langues, une nouvelle chaque jour : le urdu, le bahasa, le srpsohrtski, le cymraeg, le suomi, le tagalog … Rarémilatan les connaissait toutes. « De la mort naît la vie De la vie naît l’amour De l’amour naît la vie De la vie naît la mort. » Harry ouvrait sa chemise et s’allongeait sur le canapé, la tête sur un coussin, le torse reposant sur les genoux de Draco. Ce soir-là, avant de commencer l’incantation, le sorcier blond posa les mains sur le petit dragon vert et se dit qu’il n’avait pas encore cherché à connaître la signification exacte de ce dessin. Il demanda : « Dis-moi, Potter, pourquoi t’es-tu fait tatouer un Dragon sur le cœur ? Tu aurais pu choisir un Lion ou un Griffon ou même un Phénix puisque tu es le Survivant ? » Harry sursauta. La réponse était embarrassante. Il ne pouvait parler de l’horoscope chinois Draco aurait tôt fait de deviner qu’il mentait. Mais il avait trouvé autre chose. « Il me fallait un symbole fort. J’ai pensé aux dragons de la Coupe de Feu. C’était une bonne protection pour ralentir le sortilège. -- Mais pourquoi un dragon vert ? Le vert est la couleur de Slytherin. -- Oh ! Mais … heu … C’est parce que mon préféré, c’est le Vert Gallois. Oui, c’est le plus beau de tous. Mais j’ai dû affronter le Magyar à pointes. J’ai eu beaucoup de mal à lui voler son œuf. Tu te rappelles ? J’ai utilisé mon balai pour passer juste sous son nez. Je ne pourrais plus le faire aujourd’hui . » Encore une fois, Draco fut estomaqué. Il venait de se souvenir des épreuves de la Coupe de Feu. Et dire qu’il s’était moqué de Harry à cette époque-là ! Il faillit rougir de honte mais il se domina. Un Malfoy n’a ni regrets, ni remords. Il dit seulement avec douceur : « Ferme les yeux, mon dragon adoré. » Et il commença l’incantation. En même temps, il se penchait en souriant vers la bouche tentante qu’il avait embrassé le matin. A la fin de la phrase, il était à quelques centimètres des lèvres rouges et son souffle chaud surprit Harry . Celui-ci ouvrit les yeux et vit tout près un magnifique visage, un regard d’argent très tendre, un sourire enivrant. Il sourit à son tour mais Draco eut une réaction malheureuse, très Malfoyenne. Il n’avait pas l’habitude de dévoiler ses sentiments. Il recula brusquement et dit : « Quoi, Potter ? Tu as l’air d’une fille avec les yeux fermés. Tu m’as fait penser à Langovia, une jolie Hongroise de mon école. -- Tu trouves que je ressemble à une fille ? A une de celles que tu as séduites là-bas? C’est pour ça que tu m’as embrassé ce matin ? Tu me dégoûtes, Malfoy ! » Harry se releva brusquement et sortit du salon, laissant planté là un Draco qui se mordait les lèvres au sang et s’insultait copieusement en silence. Quel crétin il faisait, non mais quel crétin ! Le jeune sorcier brun bouda toute la journée suivante et la moitié du lendemain. Il ne dit à Draco que les stricts mots de politesse nécessaires. « Bonjour. Merci. Oui. Non. » Le jeune homme blond prit l’air le plus indifférent possible mais il ne dit aucune parole blessante. Il avait fait assez de bêtises comme ça. OoOoOoO Au Jardin d’Eden, Helga n’eut rien à noter sur son précieux cahier et rien à raconter à ses trois acolytes. « C’est à Draco Malfoy de faire le premier pas, affirma-t-elle. -- Un Slytherin ne s’excuse pas, dit Salazar. Il ne cédera pas . -- En attendant, la guérison de Harry Potter ne progresse plus, dit Rowena. Il avait pourtant repris des forces. -- Oui, il ne dit plus à tout bout de champ qu’il est désolé, dit Godric. Il croit toujours que tout est de sa faute. -- Il a porté trop longtemps les malheurs et les espoirs de notre monde. -- Une enfance brisée. Une jeunesse douloureuse. Des épreuves et des combats à n’en plus finir … -- Hiii ! Hiii ! Hiii ! Arrêtez ! Vous me faites pleurer ! -- Prends mon mouchoir, Helga. -- Non, prends plutôt un bonbon au citron. J’ai piqué ce paquet à Albus Dumbledore. -- Tiens, c’est vrai, où était-il passé, notre lointain successeur à la barbe fleurie ? -- Non, lui, c’est Charlemagne, Godric, et il est au Paradis Muggle. Alors, Albus ? -- Il faisait un tour en Afrique …. Il en a rapporté une collection d’insectes tous plus remarquables les uns que les autres : des scolopendres qui ont vraiment mille pattes, des papillons aux ailes d’or ou d’argent, des scarabées aux élytres incrustées de turquoises, des termites qui se nourrissent exclusivement de bois de rose, des fourmis blanches aux pattes vertes et des noires aux yeux rouges, des … -- Stop, Rowena. Tu as bien parlé de fourmis ? Cela me rappelle quelque chose … Helga, cherche dans ton cahier … Harry Potter n’a-t-il pas parlé de fourmis rouges ? -- Tu as raison, Salazar. C’était à propos de son Sortilège de Gratouille … Oh ! Mais tu crois que … -- Je ne sais pas si … -- Je ne suis pas sûr qu’on devrait … -- Quoi ? Merlin et Morgane vous font peur ? Nous agissons pour le bien du Survivant, non ? -- C’est vrai ! Il a vingt ans et n’a pas connu le bonheur. -- Il faut le débarrasser de ce vilain sortilège. -- Oui ! Et on lui trouvera une fiancée et ils échangeront des baisers mouillés et … -- HELGA ! Harry Potter aime Draco Malfoy ! -- Et alors ! Ce n’est pas incompatible ! » Un soupir collectif souleva trois poitrines. Puis les quatre têtes se rapprochèrent et les incorrigibles Fondateurs chuchotèrent. OoOoOoO Contrairement à ce que Salazar pensait, le jeune Slytherin craqua. Helga nota sur son Diary : Le samedi 3 février après-midi, Draco s’installe sur le canapé pour masser le point d’impact du Sortilège. Harry lui tourne le dos. Il n’a pas dit un mot depuis midi mais il attend avec une impatience parfaitement dissimulée le baiser que Draco posera dans son cou. C’est devenu son moment de bonheur de la journée, sa drogue douce quotidienne. Mais cette fois, Draco ne se contente pas de poser ses lèvres sur la blessure. Il entoure Harry de ses bras et murmure à son oreille : « Je te dois un grand merci, Potter. Je suis allé au Ministère. Mes parents sont réhabilités, notre honneur est sauf et on m’a redonné mes clés. Tu m’as rendu très heureux, pour eux surtout. Non, ne bouge pas. Ce n’est pas tout. Je te dois aussi des excuses. J’ai dit que je t’avais pris pour une fille quand je t’ai embrassé mais ce n’est pas vrai. Tu avais l’air si … beau … si … candide que tu aurais damné n’importe qui. J’espère que je ne t’ai pas choqué. Je suis bisexuel, tu sais, mais je ne recommencerai pas si toi, tu ne l’es pas. Attends. Je n’ai pas fini. Serais-tu d’accord pour qu’on enterre la hache de guerre ? Je promets de me conduire en personne civilisée. Tiens, par exemple, nous pourrions nous appeler par nos prénoms, ce serait un bon début. Qu’en penses-tu ? » Harry ne pense pas. Ses neurones refusent de se connecter. Il ne répond rien mais il ne bouge pas. N’est-il pas entré tout à coup au Paradis ? Voyant son manque de réaction, Draco le serre encore un peu plus fort contre lui et susurre : « J’ai aussi menti pour autre chose. Ton sortilège de Gratouille n’est pas hideux du tout. Et ton … hem …strip-tease était … hem … tout à fait plaisant … hem … » Pour la première fois de sa vie, Draco Malfoy, orgueilleux Prince des Slytherins, bégaye un peu. Et Harry, soudain soulagé d’un grand poids, se met à rire. Il se retourne et cache son visage hilare dans l’épaule de Draco qui part lui aussi d’un éclat de rire. Cela ne lui réussit pas d’être sentimental. Rarémilatan les trouve face à face, les yeux dans les yeux, l’air réjoui. Il annonce : « Je viens des cuisines. Thimoty demande si nous serons bien onze à table demain dimanche. Il prépare un méli-mélo de hors d’œuvres à la française en assiettes individuelles. Il aimerait en avoir une pour lui aussi. Cela ferait douze c‘est à dire un compte rond. Il demande la permission de son Maître. -- Qu’est-ce que c’est que cette histoire, Rarémi’, pourquoi serions-nous onze demain à table, dit Draco d’un air surpris. -- OOOOH ! Draco ! J’ai oublié de te prévenir ! J’ai réellement invité tes amis et les miens à déjeuner ce dimanche. Tu avais proposé une invitation pour te moquer de moi et je t’ai pris au mot. OOOOH ! Je suis … -- Ah non ! Harry ! Ne dis pas que tu es désolé ! C’est une catastrophe ! Comment allons-nous faire ? -- Ne t’inquiète pas, j’ai discuté avec Thimoty. C’est un elfe formidable. Il a tout prévu, de l’apéritif au dessert. Les hors d’œuvres, c’est un détail. -- Harry, tu ne te rends pas compte ! C’est affreux, horrible, abominable ! -- Enfin Draco ! Il n’y aura que quatre Slytherins et quatre Gryffindors, ce sont nos amis. Ce n’est pas si terrible ! -- SI ! C’EST TERRIBLE ! JE N’AI RIEN A ME METTRE ! Mes habits de cérémonie sont restés en Hongrie. Je n’ai ici que des vêtements de travail. Il est hors de question que je reçoive des invités en robe noire avec une baguette et un tibia croisés brodés sur la poitrine. Il me reste peu de temps. Je transplane sur Diagon Alley. A tout de suite. Je serai de retour pour les incantations. » Et Draco disparaît, laissant là un Harry ahuri et un Rarémi’ amusé. OoOoOoO Ce fut vraiment un beau dimanche. Draco avait acheté une superbe robe de velours vert bouteille et un pantalon noir en soie mate du plus bel effet. La surprise, c’est qu’il avait rapporté le même ensemble pour Harry sauf que la robe était d’un beau rouge grenat. Debout l’un à côté de l’autre devant la cheminée pour accueillir leurs invités, ils forment un couple magnifique. Au début, les retrouvailles sont un peu guindées. Gryffindors autant que Slytherins se posent des questions. Que font ensemble les deux anciens ennemis irréductibles ? Rarémilatan se charge d’expliquer simplement l’histoire : Harry souffre d’une maladie grave, Draco étudie son cas et participe aux soins de guérison. Le moment de l’apéritif met tout le monde de bonne humeur. En effet, Harry n’a pas droit comme les autres garçons au Whisky pur Feu. Thimoty lui apporte sur un plateau le verre de potion aux cinq racines. Il a beau protester, Draco est inflexible. La potion, tout de suite , sans barguigner … et pas d’alcool ! Cependant, les autres voient bien que leurs deux anciens camarades s’entendent à merveille. Ils se disputent pour le plaisir. Du coup, pendant le repas, les conversations sont animées et joyeuses. Ils se racontent les évolutions de leur vie, rappellent les souvenirs de Hogwarts, évoquent la guerre contre Vous Savez Qui … « Dean, je t’en prie, appelle-le Voldemort ! » Et c’est seulement à la fin du repas, quand ils portent un toast à deux de leurs camarades tués au cours de la bataille, que leur ton se fait grave. « A Katie Bell et à Grégory Goyle, nos amis ! » disent-ils en levant leurs verres. Les deux jeunes femmes s’installent au salon pendant que les hommes se retirent dans le fumoir. Rarémi’, qui ne boit pas, ne fume pas et mange très peu reste avec elles. Hermione doit accoucher bientôt mais cela ne l’empêche pas de lancer une campagne en faveur d’espèces animales magiques menacées d’extinction. « Tu te rends compte, Pansy, les Muggles veulent assécher un marais aux environs de Ottery St. Catchpole pour y construire un lotissement et c’est le seul endroit d’Angleterre où vivent encore les lucioles à étincelles multicolores. Elles sont si utiles pour les veilleuses dans les chambres des bébés. Je vais écrire une lettre au Premier Ministre Muggle pour protester et lancer une pétition … » Pendant ce temps, Vincent et Neville se découvrent une passion commune pour les fleurs et les jardins, Ron et Théodore se désolent des actuels résultats pitoyables des Canons de Chudley et Blaise fait à son habitude du charme à Dean qui s’en amuse beaucoup. Draco et Harry sourient en répondant aux uns et aux autres. Ils se quittent enchantés de leurs retrouvailles, en se promettant de se revoir prochainement, en tous cas avant que Draco ne reparte pour la Hongrie. Ce rappel fait passer une ombre dans le regard de Harry. Mais à part cela, c’est vraiment un magnifique dimanche. OoOoOoO Ce fut aussi l’avis de Helga Hufflepuff qui visionna les séquences dans la nuit et eut beaucoup de choses à raconter le lendemain à ses amis. « Alors, dit Salazar, où en sommes-nous pour le sortilège de Gratouille ? -- J’ai trouvé la marche à suivre pour sa guérison, dit Rowena. Godric, as-tu parlé à Albus ? -- Oui, mais il n’était pas très chaud pour nous faire cadeau des fourmis noires. Il dit qu’elles sont rarissimes parce qu’elles ont les yeux rouges. -- Lui as-tu bien précisé que c’était pour Harry Potter ? -- Oui, et il a été d’accord tout de suite. Il nous les apportera cet après-midi. -- Paaaaarfait ! . Helga, tu sais quoi dire à C.C. ? -- Oui, oui, ne t’inquiète pas. AAAAAAHHH !!! Revoir le sublime postérieur de Celui qui a Survécu ! -- HELGA !!! -- Ben quoi ? » OoOoOoO La semaine qui suit ce beau dimanche est exceptionnelle à plus d’un titre. D’abord, le mardi matin, Rarémi’ trouve sur sa table de chevet un parchemin et un bocal contenant une vingtaine de grosses fourmis noires qui s’agitent dans tous les sens. Quand il a fini de lire le texte, écrit pour une fois dans une langue simple et concise, le latin, il se précipite chez Harry qui plaisante avec Draco après avoir bu sa tisane. Dès qu’il a expliqué le pourquoi du comment de la chose, c’est l’affolement, la joie, l’horreur, l’amusement, les protestations, la grande honte qui devient une petite gêne et qui finit en crise de fou-rire, le sérieux qui revient, des regards qui se cherchent, des joues qui virent à l’écarlate : tout ce qu’il faut savoir sur la guérison des Gratouilles et surtout, comment faire … Mais Helga sera fort déçue, elle ne reverra pas la chute de reins sublime de Harry, tout juste si elle entr’aperçoit le petit bout de fesse marqué du sortilège. Le jeune homme brun tout cramoisi s’est caché sous son drap, ne découvrant que le rond noir et ses points rouges bondissants. Draco retourne le bocal et l’applique sur la peau, libérant les bestioles guerrières et c’est la ruée sous le petit dôme de verre. Les fourmis noires se jettent sur les points rouges qui tentent de fuir sans succès. Elles piquent et mordent et pincent et tuent sans vergogne et ne s’arrêtent que quand plus rien ne bouge dans le cercle noir. Celui-ci disparaît à son tour par la grâce d’un « Evanesco » et la fesse est blanche et nette comme au jour de sa naissance. Pendant la bataille, Harry s’est mordu les lèvres pour ne pas crier : ça gratouille méchamment, ces petites bêtes-là. Mais il oublie vite la douleur quand il se retourne et voit le résultat. Il demande à Draco qui referme le bocal sur les noires victorieuses : « Tu crois que je pourrai remonter sur un balai ? -- On essaye ce soir si tu veux. Le parc voisin sera désert et j’ai deux Eclairs de feu dans ma remise. » Wouah ! Que c’est bon de faire de nouveau des cabrioles, des loopings et la feinte de Wronski dans toute sa splendeur ! OoOoOoO Toute la semaine se passe avec bonheur. Les remèdes font de plus en plus d’effet. La blessure au cou ne fait presque plus souffrir Harry. Celui-ci discute tous les après-midis avec Rarémi’. Pour la première fois depuis presque trois ans, il ose parler de l’avenir. Il aimerait tant rejouer au Quidditch ! Ou peut-être ouvrir une boutique de tenues de sport et d’accessoires pour balais sur Diagon Alley. Ou bien … Le vieux Gobelin approuve. Faire des projets montre qu’on est sur la voie de la guérison. Il demande aussi à Harry de lui enseigner le Parseltongue. Cela peut être utile si on voyage dans certains pays. C’est l’occasion de nombreux fous-rires car les divers sifflements sont difficiles à reproduire. Les conversations entre les deux jeunes sorciers sont amicales et joyeuses. Harry s’habitue à l’humour pince sans rire de Draco. Le sourire qui accompagne les petites piques dément l’apparente moquerie des propos. Le même Draco découvre avec surprise qu’il peut parler de tout avec Harry et que leurs idées se rejoignent sur de nombreux points : la bêtise de certains fonctionnaires, la vanité des honneurs, la beauté du Quidditch …Les jours passent et le dimanche arrive. Au début de l’après-midi, Draco s’adresse au jeune homme bruni d’un air un peu gêné, sans sourire, sans le regarder dans les yeux. « Harry … Je vais au château Malfoy. C’est la première fois que j’y retourne depuis sa confiscation par le Ministère. J’y ai laissé tous mes souvenirs. La seule chose que j’ai pu faire avant de partir, c’était de libérer mes elfes de maison. Je ne voudrais pas y aller seul. Rarémi’ est plongé dans une traduction ardue. Veux-tu venir avec moi ? » Harry est stupéfait. Son nouvel ami parle d’une voix empreinte de tristesse. Revoir la maison de son enfance, le lieu où il a grandi entre un père strict et une mère aimante doit le peiner. Il retient de justesse un geste tendre et répond avec douceur :« Bien sûr, Draco. » Ils transplanent devant la grille du parc. Bizarrement, ils n’ont pas pu entrer par la cheminée. Il y a donc quelqu’un à l’intérieur du château qui en interdit l’entrée. La vue n’est pas très engageante. Les arbres ne sont plus taillés et les mauvaises herbes ont envahi les massifs. Les volets sont fermés. Aucune lumière ne brille à l’intérieur. La vaste demeure a l’air abandonnée. Cependant, la grille s’ouvre dès que Draco pose la main dessus. Arrivé devant la lourde porte marqué du blason des Malfoy, il sort le trousseau remis par le Ministère mais avant qu’il ne mette la clé dans la serrure, le battant s’ouvre en grand et le maître des lieux est assailli par une dizaine d’elfes de maison qui lui entourent les jambes, la taille, les épaules, le cou en couinant à pleine voix : « Maître Draco ! Maître Draco est revenu ! » Puis ils sautent à terre et celui qui semble leur chef commence à donner des ordres : « Ouvrez les volets ! Enlevez les housses ! Du feu dans la cheminée du salon ! Du thé et des biscuits ! Au travail pour notre Maître bien aimé et son invité ! Qui avons- nous l’honneur de recevoir ? Entrez ! Donnez-moi vos capes ! » Draco et Harry sont complètement ahuris par cet accueil en fanfare. Les elfes courent dans tous les sens en riant. En un clin d’œil, la maison se fait claire et agréable. Une elfe, portant devantier brodé et bonnet de dentelle, arrive en soutenant au-dessus de sa tête un plateau si grand et si chargé qu’elle vacille sous son poids. Les deux jeunes gens s’installent devant la cheminée crépitante et tous les petits serviteurs s’alignent devant eux, saluant jusqu’à terre. « Nous avons protégé votre château du mieux que nous avons pu, dit le plus vieux. Nous avons empêché les fouineurs du Ministère et les voleurs de toutes sortes d’entrer. Il est même venu d’anciens Mangemorts. Mais nous attendions votre retour avec impatience. Tout est à sa place. Il ne manque rien. Bienvenue chez vous, Maître Draco. -- Mais je vous avais libérés avant mon départ. Pourquoi êtes-vous restés ? -- Nous sommes attachés à la Maison Malfoy et nous vous aimons beaucoup, dit une petite elfe toute ridée en qui Draco reconnaît celle qui a bercé son enfance. Vous étiez un gredin, Maître Draco, mais votre cœur était bon sous votre carapace. M’en avez-vous donné du souci ! Enfin, nous sommes heureux de vous revoir. » L’après-midi est enchanteur. Draco fait visiter une partie de sa demeure à Harry. Il s’attarde dans son ancienne chambre. Tous ses souvenirs de Hogwarts sont là. Le jeune homme blond commence à être terriblement ému même s’il ne le montre pas … pas encore. Mais quand, au détour d’un couloir, il se retrouve devant un grand tableau éclairé par un dernier rayon de soleil, son orgueil se fissure. C’est un portrait en pied de la famille Malfoy deux ans avant sa première rentrée à Hogwarts. Lucius a cet air hautain qui le caractérise, Narcissa sourit et leur fils est devant eux, droit et fier, si beau que Harry se tourne vers Draco, ouvrant la bouche pour dire son admiration. Mais il ne peut prononcer le moindre mot. Des larmes coulent sur le visage du jeune Slytherin. Il essaye de les cacher d’un revers de main mais elles débordent. Alors, Harry fait la seule chose que son esprit lui dit de faire. Il prend Draco dans ses bras et le serre contre sa poitrine. C’est juste l’étreinte d’un jeune homme essayant de soulager la peine d’un ami. Même si Harry sent le corps chaud de celui qu’il aime tout contre lui, même s’il sent son cœur s’emballer, même si ses mains caressent doucement les cheveux de soie, même s’il voudrait lui dire que son chagrin est partagé, qu’il n’est pas seul, qu’il y a près de lui quelqu’un qui l’aime, il ne bouge pas, il ne parle pas. Il est juste là et Draco lui est infiniment reconnaissant de sa compassion muette. Il vient de déroger à la sacro-sainte loi de sa famille. Un Malfoy ne pleure pas. Un Malfoy ne montre pas ses émotions. Un Malfoy n’est pas bêtement heureux parce que des p …poisons d’elfes de maison font la fête pour son retour. Il se redresse et essuie rapidement son visage. Les questions qu’il se posera seront pour cette nuit, quand lui et Harry seront rentrés à Londres après avoir promis de revenir. Cette même nuit où Helga Hufflepuff pleure comme une fontaine en visionnant la scène sur l’écran de C.C. et en pensant à l’épreuve de vérité qui attend encore les deux héros de son feuilleton préféré. OoOoOoO Oui, cette nuit-là fut particulière pour trois personnes dans la maison. D’abord, Rarémilatan, qui avait fini de traduire le dernier document concernant la guérison du Cueris Aperture, se demanda s’il devait agir lui-même pour réunir les conditions du dernier test ou s’il devait laisser faire le hasard. Il opta finalement pour la seconde solution et il eut raison. C.C. veilla à ce que les circonstances soient favorables. Harry aussi eut du mal à s’endormir. Il revivait sans cesse le moment où il avait tenu Draco dans ses bras. Il avait senti la chaleur de son corps, respiré avec délices son parfum, apprécié sous ses doigts la douceur de ses cheveux. Mais ce n’était pas ce qui le tourmentait.. Il se demandait s’il avait bien agi. N’aurait-il pas dû dire des paroles de consolation, mieux exprimer ses sentiments ? Lui aussi était orphelin, il connaissait la solitude. Et Harry, comme d’habitude, était désolé et se faisait des reproches. Mais celui qui se retournait dans son lit avec le plus de hargne, c’était Draco. Il se traitait mentalement de sombre imbécile. Par Merlin, qu’est-ce qui lui avait pris ? Dans quel abîme était-il tombé ? Il avait craqué ! Il avait pleuré ! Et pas tout seul, à l’abri des regards ! Non ! Devant Potter ! Potter, son ennemi de toujours ! Pire ! Il avait pleuré DANS SES BRAS ! Ses ancêtres devaient se retourner dans leurs tombes ! Le dernier des Malfoy ! Le fils de LUCIUS Malfoy ! La tête sur l’épaule du Survivant, du Balafré, de POTTER ! En larmes ! Pourtant, sur le moment, il avait trouvé ça normal, agréable même. Il n’avait jamais eu un véritable ami, quelqu’un avec qui partager ses joies et ses peines. Son orgueil le poussait à repousser, à mépriser les autres. Théodore ? Blaise ? Des Slytherins dont il était le Prince avant son exil en Hongrie. Pansy, sa soi-disant petite amie ? Une relation que son père lui disait de ménager pour l’avenir et qui avait trouvé l’amour avec Vincent Crabbe. Crabbe justement … et Goyle, son inséparable, qui s’était battu bravement et avait été tué pendant la bataille … Tous étaient ses camarades, pas ses amis. Un ami, c’est quelqu’un avec qui on peut discuter de tout et de rien, avec qui on peut rire, avec qui on se sent bien, un ami … C’est Harry ces jours derniers, Harry et ses blessures, Harry et son courage tranquille, Harry et son sortilège de Gratouille, Harry qui s’est fait tatouer un petit dragon vert pour contrer le Cueris Aperture … Harry … Un ami … Plus qu’un ami … Harry, un … Non ! Jamais ! Un Malfoy n’aime personne et Potter s’en rendra compte. Dès demain ! OoOoOoO Draco a son visage des mauvais jours. Quand il a apporté sa tisane à Harry, il a à peine dit bonjour et l’a réprimandé parce qu’il ne buvait pas assez vite : « C’est long, Potter ! Quand te décideras-tu à guérir ? Tu le fais exprès ou quoi ? J’en ai plus qu’assez de te servir d’elfe de maison. Sauf qu’à toi, il ne suffit pas d’offrir un vêtement pour que tu me lâches la grappe ! N’oublie pas de prendre ta potion. Je ne rentre pas à midi. Journée continue. Et cesse d’ennuyer Rarémi’ tous les après-midis. C’est mon scribe. Il a mon mémoire de fin d’année à mettre au propre, en italiques cursives avec majuscules en rondes enjolivées. Fais quelque chose pour changer. Sors de la maison, tu t’encroûtes à rester ainsi enfermé. A ce soir ! » Il sort sans écouter Harry qui s’apprêtait à lui annoncer une bonne nouvelle. Finalement, le jeune sorcier brun, tout désappointé, va trouver le Gobelin dans le bureau. Celui-ci écrit sur un long parchemin à une vitesse vertigineuse. Devant lui se trouve une liasse de papiers couverts de l’écriture fine et régulière de Draco, le texte en anglais. Le scribe le recopie en le traduisant en hongrois. Mais dès qu’il voit Harry, il lève sa plume et sourit. « Rarémi’, dit le jeune homme, j’ai quelque chose à vous révéler. Je voulais le dire à Draco ce matin mais il est parti en ayant l’air fâché. C’est de ma faute. Hier, je me suis conduit comme un idiot. Mais en fait … je crois que … je suis … guéri. -- Oui ? répond une voix bienveillante. -- Oui. Hier, quand Draco a soigné mon cou, je n’ai pas ressenti de brûlure. C’est le signe de la guérison, n’est-ce pas ? -- C’est aller un peu vite. Il faut voir si ce sera pareil les deux ou trois jours suivants. -- C’est que … Draco en a peut-être assez de s’occuper de moi. Il me l’a dit ce matin. -- Ne vous inquiétez pas, Harry. Draco est quelquefois impulsif. Voyons, nous sommes lundi. Si vous ne ressentez pas de douleur jusqu’à jeudi, nous pourrons parler de guérison. Ne dites rien à Draco jusque là. » Au début de l’après-midi, Harry a la surprise de voir arriver Blaise, tout souriant. Le Slytherin l’invite à une promenade sur Diagon Alley. Bon, puisque Draco veut que son pensionnaire sorte, Harry accepte l’invitation et les deux jeunes sorciers passent un moment très agréable à « dôner » et à lécher les vitrines. Ils admirent la nouvelle collection de balais de compétition dans le magasin d’accessoires de Quidditch. Ils achètent les nouveaux gadgets farfelus de Fred-et-Georges. Ils dégustent une glace monstrueuse chez Florian Fortescue. Ils discutent et s’amusent comme deux enfants qu’ils sont encore. Sauf que Blaise est un dragueur invétéré, qu’il a jeté son dévolu sur Harry et que bien sûr, celui-ci ne se rend compte de rien. Draco, par contre, n’est pas dupe quand il voit arriver les deux comparses, morts de rire après une blague vaseuse de Blaise sur « les ventouses surpuissantes du calmar géant ». Il rougit de colère … et intérieurement verdit de jalousie … Le mélange est détonnant et c’est à peine s’il réussit à pratiquer les sortilèges du soir. Il mélange les incantations et le baiser qu’il pose sur le cou de Harry est si rapide et si pointu que celui-ci ne le sent même pas. OoOoOoO Le mardi, dans la matinée, un beau jeune homme aux yeux de braise et aux cheveux « aile de corbeau » sonne à la porte. Thimoty va chercher Rarémi’ car l’arrivant ne parle pas anglais. « Jo napot kivanok, dit-il, a nevem Imre Nimitz, hol van Draco Malfoy ? Ils conversent tous deux dans le salon quand Harry entre. Le Gobelin lui explique la situation. Imre vient de Hongrie. C’est un collègue de Draco, il est de passage à Londres et il en profite pour venir saluer son « cher ami ». Rarémi’ insiste volontairement sur l’expression. Harry pâlit un peu, Le jeune Hongrois est superbe. Ils se serrent la main. « Hogy hivnak ? dit-il, ce que Rarémi traduit par « Il demande votre nom. » -- Ha … Hem … Harry Potter. » S’en suit un long discours enthousiaste que le Gobelin traduit sobrement par « Il est heureux de vous rencontrer. » En fait, Imre est surtout content de voir enfin le Harry Potter dont Attila Sandor leur rebat les oreilles, à lui et à toute la Faculté, pour emm … ennuyer Draco. Quand celui-ci arrive à midi, il est d’abord très surpris puis après un regard froid vers Harry, il se montre extrêmement chaleureux avec le visiteur. Il ne va pas à Saint Mungo l’après-midi et il entraîne son camarade d’école faire une virée dans le Londres muggle. Le soir, au moment de pousser la porte de sa chambre, Harry voit Imre entrer dans celle de Draco et il s’écroule en larmes sur son lit. Cette fois, il n’y a plus d’espoir, il a compris. Mais même s’il souffre le martyre, son cœur ne se brise pas. Son Cueris Aperture est bel et bien guéri et Harry trouve que ce n’est pas juste. Si seulement il avait pu mourir le jour du Nouvel An Chinois ! Il aurait évité un chagrin supplémentaire. Ce qui augmente sa peine, c’est qu’il sait que le lendemain est un jour spécial. Le mercredi 14 février, c’est la Saint Valentin. C’est pour ça qu’Imre est à Londres. C’est l’amoureux de Draco. L’esprit de Harry bat la campagne car en fait, au Jardin d’Eden, c’est C.C. qui tire les ficelles.. Par Mac Intosh tout puissant, il a tout manigancé. Et Imre n’a pas rejoint Draco pour batifoler avec lui mais pour lui révéler qu’il a trouvé le véritable amour et que demain, il va faire sa demande à Laszlo, leur ami commun. Mais cela, Harry ne le sait pas. Il cesse de pleurer et prend une grande résolution. Demain, il s’en ira. Alors, il s’installe à son bureau et le cœur gros, en reniflant de temps en temps, il commence une lettre. Il décide de partir juste après le petit déjeuner, laissant ainsi le champ libre à Imre qui n’en demande pas tant. OoOoOoO Draco, toujours remonté comme un ressort, est parti pour Saint Mungo après avoir apporté sa tisane du matin à Harry. Il a fait semblant de ne pas remarquer la mine défaite du Gryffindor. Il a accompagné Imre au terrain de transplanage international. Ils se sont quittés bons amis. Quand il rentre à midi, il ne trouve que Rarémi’ recopiant ses notes avec une telle vitesse que le niveau de l’encre baisse à vue d’œil dans l’encrier. Le vieux Gobelin lui montre en souriant un assortiment de lettres roses ou bleues, ornées de cœurs et accompagnées de petits paquets cadeaux, que des hiboux épuisés ont apportées dans la matinée. Allons bon ! Ses groupies hongroises le poursuivent jusqu’en Angleterre pour cette stupide fête des amoureux ! Il demande d’un ton maussade : « Où est Harry ? -- Harry est parti. -- Parti où ? Je n’ai pas de temps à perdre, j’ai un rendez-vous important en début d’après-midi. -- Harry est parti. Définitivement. Il vous a laissé une lettre. Elle est posée là, sur le secrétaire. -- QUOI ? » Le jeune homme se précipite et déchire l’enveloppe. Un simple parchemin se déplie, sans cœurs, sans fioritures. « Draco, j’ai une bonne nouvelle à t’apprendre. Mon Cueris Aperture est guéri grâce à toi et à tes bons soins. Je te serai à jamais reconnaissant de ton aide. Je ne voudrais pas te gêner plus longtemps. Alors, je retourne chez moi. Mais je te dois un aveu. Il te sera très utile pour ton mémoire de fin d’études. Tu auras la gloire que tu mérites car tu seras le seul à savoir pourquoi j’ai résisté si longtemps au maléfice. Tu as remarqué le tatouage que j’ai sur la poitrine. Il ne représente pas le Dragon Vert Gallois. Il est à ton image. Les documents que Rarémi’ a reçus parlent tous de l’amour qui doit lier celui qui a reçu le sort et celui qui le soigne. Mais cela ne suffit pas. Ce qui m’a donné la force de survivre au sortilège, c’est quelque chose de plus fort encore que l’amour. C’est la longue patience. C’est L’ESPOIR. J’ai attendu ton retour pendant plus de deux ans car, de tout ce qui me restait de forces, j’espérais te revoir et c’est cela qui m’a tenu en vie. Le jour où nous nous sommes retrouvés un peu brutalement sur Gerhard Sreet, j’aurais pu mourir heureux. Mais tu m’as recueilli, soigné, guéri et je suis vivant. Heureux, je ne crois pas, mais vivant. Alors merci encore pour m’avoir fait cadeau d’une vie nouvelle. Je ne peux rien t’offrir d’équivalent en échange Je te souhaite seulement tout le bonheur possible. Je t’aime. Harry. » Draco lit la lettre, une fois, deux fois puis il repose le parchemin sans rien dire. Rarémilatan pense que peut-être, de ce côté-ci, le test est négatif. Enfin ce n’est pas sûr, le visage du jeune sorcier est bien pâle … Ils s’installent pour le déjeuner. Thimoty a les yeux rouges et il renifle de temps en temps. Au moment du dessert, Draco se redresse brusquement et regarde le Gobelin d’un air affolé. Les mots de la lettre n’ont cessé de tourner dans sa tête. « Guéri … Amour … Espoir … Vie … » Et les deux derniers : « Je t’aime. » … Mais qu’est-ce qu’il fait encore là ? Il devrait déjà être parti … Parti chercher Harry … La maison est si vide sans lui. Il se souvient tout à coup de ce qui s’est passé quand il a laissé le jeune homme brun seul sur son canapé après son accident. Dès la porte franchie, il a senti la mort s’approcher et il n’a pu résister. Il s’est précipité dans le salon qu’il venait de quitter et son sang n’a fait qu’un tour quand il a vu son ancien ennemi inanimé. Il a tout fait pour le tirer d’affaire. Des broutilles, cette histoire de mémoire de fin d’études ! Un bon prétexte pour garder Harry près de lui, oui ! Et pourquoi est-il si en rogne depuis dimanche ? Parce qu’il est un Malfoy, il croit intelligent de renier son attirance … son amour … pour Harry ? Mais enfin, ses parents étaient bien amoureux fous l’un de l’autre, non ? « Partez vite à sa recherche, » dit Rarémi’ qui a tout de suite compris ce qui se passe. Plus facile à dire qu’à faire ! Harry a mis son téléphone sur répondeur, il a bloqué sa cheminée et Draco ne réussit pas à transplaner dans son salon. Il se rend sans perdre un instant au « Leaky Cauldron », attrape au vol un taxi muggle et se fait conduire St Leonard Alley. Mais la porte résiste aux « Alohomora ». Draco prend peur. Il tambourine au battant de bois en appelant : « Harry ! Harry ! » Un vieux Chinois passe timidement la tête dans le couloir. Il propose d’ouvrir. Il a la clé depuis que son jeune voisin est malade. Il s’occupe des plantes. Mais l’appartement est vide. Draco s’affole de plus en plus. Où cet idiot de Gryffindor a-il bien pu aller ? « Chez des amis, peut-être ? » propose le voisin. Mais bien sûr ! Chez Ron et Hermione ! Draco le remercie chaleureusement et comme St. Leonard Alley est déserte, il transplane directement devant chez les Weasley. Il tombe en pleine crise ! Hermione ressent les premières douleurs de l’accouchement et Ron est absent. Sa femme n’arrive pas à le joindre, elle vient juste de lui envoyer un hibou. Draco attrape la petite valise préparée en cas d’urgence, il soutient la jeune femme un peu affolée et transplane avec elle à Saint Mungo. Il est Médicomage, que diantre !. Dès que les guérisseuses ont pris la future mère en charge, il cherche de nouveau où Harry pourrait bien être. Ron arrive, tout courant. Il vient de recevoir le hibou d’Hermione. S’il a vu Harry ? Bien sûr ! Il est au travail, à son bureau ! Draco a intérêt à le ramener ici vite fait, vu que c’est le parrain du bébé ! Une tornade blonde parcourt les couloirs du Ministère. Sitôt arrivé, le jeune homme essoufflé n’a que deux mots à dire : « Hermione accouche ! » pour que Harry, qui se morfondait tout seul, attrape sa cape et se précipite vers les cheminées du Grand Hall. Draco le suit sans hésiter. Ils rejoignent Ron qui tourne en rond dans une salle d’attente de la Maternité. Une guérisseuse arrive d’un air réjoui. Ils ont tous les trois l’air si anxieux qu’elle dit : « Tout va bien. C’est une petite fille. Qui est l’heureux papa ? » Ron se précipite dans la chambre d’Hermione. Harry regarde Draco d’un air embarrassé mais celui-ci ne dit rien. Ce n’est vraiment pas le moment d’avoir une conversation sérieuse. Il vaut mieux attendre d’être entre quatre-z-yeux. Au bout d’un quart d’heure, Ron revient , tout sourire. « Venez tous les deux. Hermione vous demande. » Et trois hommes se penchent vers une minuscule poupée aux cheveux roux, nichée dans les bras d’une jeune maman un peu épuisée mais très fière. Deux d’entre eux se mettent immédiatement à gagatiser. « Qu’elle est mignonne ! Bilibili ! Souris à ton parrain, ma belle ! -- Souris plutôt à ton papounet ! A gue ! A gue ! Elle est magnifique, hein ? Une vraie Weasley ! -- Attends de voir ses yeux ! Allez ! Réveille-toi, Lucy, dit la jeune mère en caressant doucement la joue rose du bébé. -- Oui, intervient le troisième homme d’un ton moqueur. Regarde ces idiots qui bavent déjà sur toi. En voilà deux que tu mèneras plus tard par le bout du nez. Félicitations, Hermione. A toi aussi, Ron. Viens, Harry, laissons les heureux parents à leur bonheur. » Et Draco sort de la chambre, tirant fermement derrière lui un Harry réticent. L’air déterminé de son compagnon ne lui dit rien qui vaille. Il n’a pas tort. A peine dehors, le jeune Slytherin pointe vers lui un doigt accusateur. « Toi ! A la maison ! Tout de suite ! Tu me dois une explication. » Et sans attendre la réponse, il l’entraîne à sa suite. Il ne s’arrête que quand ils sont arrivés dans le salon. Pour être sûr que Harry ne s’échappe pas, Draco le pousse sans ménagement sur le canapé et s’assoit sur ses cuisses, les genoux de chaque côté de ses hanches, les mains appuyées sur ses épaules. Il le regarde sans rien dire pendant quelques instants et le Gryffindor pâlit et rougit tour à tour, ses yeux verts fixant sans ciller les yeux gris qui le fascinent. « Toi, reprend son vis à vis d’une voix dangereusement douce, tu es parti sans un au-revoir, en me laissant juste une lettre. -- Ou …oui. -- Tu es vraiment guéri ? -- Oui. -- Tu m’as attendu pendant si longtemps ? -- Oui. -- Tu m’aimes ? -- … -- Harry Potter, m’aimes-tu ? -- Oui. -- Je t’aime aussi. » Et Draco, qui s’était rapproché du visage de Harry à chacune de ses questions, trouve enfin sous ses lèvres une bouche pulpeuse, rouge et tentante comme une cerise. Et ils s’embrassent … s’embrassent … s’embrassent … encore … et encore … OoOoOoO « RRRRRoooooo … ! C’est trop miiiiiigonnnnnn ! -- Non, Helga, ce n’est pas mignon, c’est niais ! Ah ! Ces choses-là sont bien mieux racontées dans les histoires que C.C. me fait parfois lire quand je lui rends visite en cachette. Il appelle ça des fan fictions et, tu vas rire, on y retrouve souvent Draco Malfoy et Harry Potter. Quelquefois, c’est gai, quelquefois c’est triste. J’ai même lu récemment une histoire très drôle sur nous. On nous appelle les Fondateurs. Nos portraits sont très justes … surtout le tien, Helga. Mais ce que je préfère, ce sont les histoires d’amour yaoï avec des lemons, des slashs … de l’action quoi ! Pas ces trucs guimauve, c’est trop fleur bleue … Oups ! Qu’est-ce que je viens de dire … J’ai révélé mon vice caché … Oubliez ça, les amis … Tiens, Salazar, dis-nous plutôt qui t’a envoyé une carte pour la Saint Valentin, cette année ? -- Oh ! Les exaltées habituelles : Phyllidis la Champignonne, Alferta la Lymphatique, Perpétue la Sangsue, Gwendoline la Fantasque …J’ai même reçu un billet enflammé de Ulrich Cornemuseux , le musicien fou … La routine quoi …Et toi, Rowena, Paracelse et Ptolémée t’écrivent toujours ? … Rowena, qu’est-ce qui se passe ? Tu es toute verte. C’est la couleur de Slytherin, pas la tienne … C’est quoi, cette carte avec des petits cœurs bleu pervenche ? Hé ! Les amis ! Regardez ! Rowena a reçu un message de son amoureux secret. C’est qui, Rowena, hein ? C’est qui ? -- Michel de Notre Dame, souffle une voix extatique. -- Nostradamus ? -- Enfin, Rowena, tu rêves ! -- Oui, il est bien trop jeune pour toi ! -- Il est mort il y a à peine 500 ans. -- Mais je l’aiaiaiaiaime !!!! -- Foutaises et niaiseries ! Nous nageons dans l’eau de rose ! -- Bouhouhou ! Vous êtes tous des rabat-joie ! -- Mais non, ma grande, mais non. Tiens, prends un bonbon au citron, ça te remettra. -- Merci, ma chérie. Tu es trop gentille. Et vous, vous êtes des monstres … OOOOHHH !!! Regardez sur l’écran ! Harry et Draco se déshabillent ! -- Yes ! Je vais revoir les sublimes fesses du Survivant … Mais qu’est-ce qui se passe ? C.C. Pourquoi l’écran est-il brouillé tout à coup ? -- Images interdites. Contrôle parental. -- QUOI ? » Les quatre Fondateurs s’effondrent de stupeur sur leurs coussins nuages. Merlin et Morgane ont fait fort cette fois-ci ! Ils sont partis faire des galipettes dans la forêt de Brocéliande et ils ont osé mettre sur C.C. un CONTROLE PARENTAL !!! Ah mais ! ça ne se passera pas comme ça !!! C.C…. b… de m … !!! Rétablis tout de suite cette p … d’image !!! Heu … s’il te plaît ? OoOoOoO OoOoOoO OoOoOoO OoOoOoO OoOoOoO LEMON FIN DU RATING K OoOoOoO OoOoOoO OoOoOoO OoOoOoO OoOoOoO Des baisers à couper le souffle, des mains en coupe autour d’un visage, des bras qui enlace une taille flexible, deux corps serrés l’un contre l’autre, Harry et Draco se déclarent sans parler leur amour réciproque. Puis les baisers ne suffisent plus. Des mains se glissent sous les vêtements, elles se promènent des épaules à la taille, caressant la peau nue, provoquant des frissons et des soupirs de plaisir. Des lèvres s’enhardissent et descendent le long du cou, trouvant le creux délicat au bord de la clavicule. Des dents mordillent doucement le lobe d’une oreille. Les nouveaux amoureux sont seuls au monde. Seuls ? Pas tout à fait. Rarémilatan est entré et toussote de plus en plus fort. Draco et Harry se séparent, les joues en feu, les cheveux en bataille. L’arrivant sent qu’il n’est pas le bienvenu. Il se hâte de dire : « J’ai terminé de recopier votre étude du Cueris Aperture, Draco. Ne deviez-vous pas la présenter aujourd’hui aux Médicomages de Harry ? Je crois cependant qu’il faudra rajouter le résultat du dernier test, celui de la séparation. Vous l’avez brillamment remporté, d’après ce que je vois. Maintenant, la guérison de Harry est certaine. -- Merlin ! Mon rendez-vous avec les Médicomages ! J’ai complètement oublié ! TOI ! Tu ne BOUGES pas d’ici ! » Bien sûr Harry, tout étourdi par tant de bonheur, n’a pas l’intention de partir. Mais pendant l’absence de Draco, un dernier doute lui vient. Et Imre dans tout ça ? il l’a bien vu hier soir entrer dans la chambre de Draco. Aussi, après le dîner, quand vient l’heure d’aller dormir, chacun d’eux solitaire après maintes caresses et des baisers à foison, les deux amoureux hésitent sur la conduite à tenir. Draco ne veut pas précipiter les choses. Tout son corps appelle celui de Harry mais son beau brun est-il prêt à passer à l’acte ? Harry, lui, voudrait bien lever ses doutes. Lui aussi est déjà en manque de Draco. Alors, en impétueux Gryffindor qu’il est, il décide tout à coup de demander un éclaircissement à son blond préféré. Tout plutôt que cette incertitude. Draco sort de sa salle de bain, vêtu seulement d’un pantalon quand il voit dans l’encadrement de sa porte un Harry, en pyjama et les pieds nus, qui devient aussitôt d’un rouge flamboyant. « J’ai frappé, j’ai cru que tu m’avais entendu, je … » Harry ne peut terminer sa phrase. Draco est tellement beau que sa bouche s’assèche d’un coup. Il a l’impression de prendre feu … Ce corps magnifique, musclé, cette poitrine blanche, ce visage enchanteur … Le beau blond ressemble à un ange lumineux. En un éclair, Harry comprend pourquoi les filles le laissent indifférent, pourquoi aussi les rares fois où il a partagé le lit de Ginny, ils ont été toux les deux insatisfaits. Il sait pourquoi après leur rupture, alors qu’il ignorait encore le sortilège qui le condamnait, il a fréquenté en secret ces bars muggles à la recherche de quelque chose qu’il n’a jamais trouvé .Il y a eu ces corps masculins, ces étreintes furtives toujours protégées, ces moments très courts de sexe torride pour contenter un corps jeune en manque de sensations. En manque de quoi, il le sait maintenant. En manque de Draco, tout simplement. Draco dont il avait entrevu le corps splendide, un jour, à Hogwarts, dans les vestiaires, après un match de Quidditch. Draco qui est là, devant lui, et qui le regarde d’un air à la fois surpris et heureux. Harry s’empourpre et baisse les yeux. Il referme la porte derrière lui et appuie son dos contre le battant. Il sent Draco se rapprocher et quand une voix douce murmure tout près de son oreille : « Que veux-tu ? », il dit à voix basse : « Imre … est-il ton amoureux ? » Un silence. Draco a très envie de répondre par une phrase bien sarcastique comme autrefois mais il s’aperçoit qu’il ne peut pas. Harry a l’air si mal à l’aise et en même temps si adorable que le beau blond se contente de l’embrasser dans le cou et de dire la vérité. « Imre a été l’un de mes petits amis hongrois mais c’est terminé maintenant. Il est venu m’annoncer qu’il avait trouvé le grand amour. Comme moi, » ajoute-t-il en ouvrant la veste de pyjama de Harry et en posant ses lèvres sur le haut de sa poitrine. Il descend un peu et pose un baiser sur le petit dragon vert. Il se passe alors quelque chose d’extraordinaire, quelque chose qu’aucun des documents reçus par Rarémi’ ne mentionne : une secousse sismique traverse les deux amoureux. Ils entendent un grondement sourd, le son que produirait un dragon enfermé dans une profonde caverne et cherchant à s’évader. En même temps, une brusque chaleur les envahit. Harry se sent empli d’une force puissante, la même que celle qu’il a ressenti quand il a affronté Voldemort pour le dernier combat. Il a retrouvé l’intégralité de son « cœur sensible ». Il n’a plus peur de rien. Il relève la tête et regarde Draco dans les yeux. Il sait ce qu’il va faire. Draco, lui, retrouve sa nature première. Sa dernière carapace s’effrite. Son masque de Prince orgueilleux s’efface. Il voit pour la première fois Harry dans toute sa beauté, dans toute sa plénitude et le désir lui vient de se lover dans ses bras en toute confiance et de laisser l’amour les submerger tous les deux. Il sait aussi ce qu’il va faire.. Jusque maintenant, en amour, il n’a fait que « prendre ». Il en a retiré un plaisir agréable certes mais fugace. Maintenant, il veut vraiment aimer et pour cela, il va « se donner » à Harry. Celui-ci fera de ce cadeau ce qu’il voudra. Le jeune sorcier brun sourit et son visage resplendit. Il pose la main sur la poitrine de Draco en disant : « Toi … » d’une voix enrouée et il le pousse doucement vers le lit. Un sort murmuré, ils sont nus, à quelques centimètres l’un de l’autre et ce minuscule espace les électrisent plus encore qu’un contact direct. Draco s’allonge sur les draps et tend les bras. Harry s’installe à ses côtés et les gestes éternels de l’amour s’ébauchent et puis s’affirment. Un bras s’enroule autour d’une taille et attire plus près un corps doux et chaud. Une main caresse des cheveux de soie. Des lèvres se soudent comme deux aimants. Déjà les cœurs s’accélèrent et les sexes se gonflent de sève. La passion se déchaîne et c’est Draco qui commence la danse. Ses mains se promènent partout, sur le visage, repoussant les cheveux indomptables, sur les épaules, glissant sur les côtes vers les reins et les fesses rondes, sur une virilité dressée, encerclant une hampe dure, caressant d’un doigt les bourses tendres puis remontant sur le ventre , s’attardant autour du nombril, faisant pour la première fois gémir et crier son partenaire. Il sourit et s’arrête, la main posée sur le petit dragon vert. Et Harry prend la relève. Ses lèvres vont et viennent, chatouillant le bout d’un nez, faisant se clore les yeux gris scintillants, passant du front aux joues, au menton, au creux du cou, à la poitrine, arrachant à son tour soupirs et gémissements. Il relève la tête et quête un accord avant de continuer son exploration. Il picote toute la poitrine de baisers pointus, lèche des tétons qui durcissent et virent au pourpre et descend, descend, toujours plus bas, jusqu’à frôler de la joue un sexe tendu, provoquant un râle de désir chez son compagnon. C’est la première fois que Draco laisse un amant jouer avec son corps. D’habitude, il prend du plaisir et il en donne. Il n’a jamais permis à personne de profiter de lui. Mais c’est une telle jouissance de se laisser faire ainsi qu’il se tord sur le lit et appelle d’une voix changée : « Harry ! Harry ! Oh oui ! Harry ! » Les yeux verts fixent un instant les yeux gris un peu embrumés et une langue coquine glisse sur la dure virilité, avant de titiller le gland emperlé. Puis lentement, une bouche se referme sur la hampe et commence un mouvement régulier de va et vient, chaque fois plus accentué. Maintenant, Draco crie sans retenue et ses mains se crispent sur les cheveux bruns qui se mêlent sur son ventre à sa toison dorée. C’est trop bon. Le jeune homme blond n’a jamais connu un tel plaisir. Quand la longue caresse s’arrête, il est au bord de l’explosion. Il tire un peu sur les cheveux de Harry pour le faire remonter jusqu’à son visage. Ils ne bougent plus, essoufflés, souriants, ravis l’un de l’autre. « Je ne te savais pas … si doué, dit Draco un peu haletant. -- Et tu n’as encore rien vu … Tu m’inspires, Draco Malfoy … Mais si tu ne veux pas aller plus loin ce soir … -- Tu plaisantes, Harry Potter … Tu ne vas pas m’abandonner dans cet état … Je veux du sexe … beaucoup de sexe … -- Du sexe seulement ? dit une voix d’un ton déçu. -- Harry ! Non ! Ne te méprends pas … Je veux de l’amour … Ton amour … Je veux que tu me prennes. Je veux que tu viennes en moi. Tu seras mon premier, tu sais, je n’ai jamais laissé un garçon … » Il s’arrête et ferme les yeux. L’aveu est sorti tout seul. Un silence … Et une voix un peu tremblante : « Draco … Tu veux … Tu veux vraiment … que je te fasses l’amour ? -- Oui. » Un nouveau silence. Puis des lèvres avides se posent sur une bouche entrouverte, deux langues se rencontrent et s’enroulent et dansent. Deux amoureux repartent à la conquête l’un de l’autre mais cette fois, une passion sauvage les anime. Les baisers se font plus profonds, les mains plus aventureuses. Les ongles marquent parfois la peau de fines lignes rouges. Des dents laissent une trace ovale sur une épaule. Les gémissements sont rauques, les cris se transforment en appels vibrants. La respiration de Draco se fait sifflante, sa tête tourne de droite et de gauche sur l’oreiller, au milieu de ses cheveux d’or pâle dénoués. Ses mains s’agrippent au dos de Harry qui crie son nom en haletant. Leurs corps magnifiques luisent de sueur. Ils sont proches de l’extase. Puis soudain, tout s’arrête. Ils sont prêts tous les deux. Un dernier regard. Un accord donné. Harry glisse ses genoux entre les cuisses de Draco, il remonte les deux jambes à sa taille et touche du doigt l’orifice inviolé. Draco sursaute mais ne dit rien. Son jeune partenaire l’embrasse et le rassure. Tout ira bien. Il le prépare le plus doucement possible. Tous deux savent que le début est douloureux mais Harry entre un doigt dans l’anneau de chair et laisse Draco s’habituer à cette intrusion. Petit à petit, il glisse un deuxième doigt puis un troisième. Draco se tord et crie mais quand Harry retire ses doigts, il proteste. Ce vide soudain est comblé par le sexe de son partenaire qui entre enfin dans la caverne moelleuse. Un baiser, un sourire rapide, les mains de Draco sur ses hanches et Harry commence la danse. Il va et vient et soudain pour le jeune homme blond, c’est comme un éclair. Son amant vient de toucher un point sensible et la sensation est fulgurante Il bouge ses hanches et attire le sexe dur au plus profond de lui. Ils ont tous les deux l’impression de rejoindre un autre univers, un endroit étrange peuplé de cris d’amour, où ils sont seuls et ensemble en même temps, liés, unis, comblés, un lieu où ils ne forment plus qu’une même et unique personne. Leur rythme s’accélère une dernière fois et ils explosent, Harry en Draco et Draco entre eux deux. Ils s’effondrent, haletants, apaisés, merveilleusement heureux. La tête brune repose sur une épaule blanche. Le bras du blond cercle encore une taille mince. Un long silence traversé de soupirs. Une voix murmurante : « Ca va ? » Un « Oui » chuchoté. Un sort de rafraîchissement. Des draps et des couvertures qui enveloppent deux corps épuisés et deux amants enchantés tombent dans les bras de Morphée. Le Dieu des Songes n’a pas besoin de les caresser d’une feuille de pavot pour qu’ils rejoignent le pays des rêves. Par contre, les Fondateurs font de la résistance. Un Godric boudeur, un Salazar râleur, une Rowena qui serre sur son cœur sa promesse de bonheur et une Helga à l’air rêveur ont délaissé un C.C. à l’écran sans couleurs, sans saveur, sans chaleur. La feuille de pavot passe et repasse. Les rêves de tous se font charmeurs. Quatre heures plus tard, la Dame des Jaunes et Noirs rend visite à son cher computer et pour elle seulement, C.C. dévoile les images secrètes. Helga a des yeux innocents et un cœur pur. Elle ne voit dans la scène dévoilée que deux merveilleux jeunes hommes qui se témoignent enfin ce que tous et toutes recherchent sur terre et même après : L’AMOUR , le triomphe du CŒUR. FIN |