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au 31 Mai 21 :
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Le Talisman des Dieux
Par Zephis
Originales  -  Action/Aventure/Fantastique  -  fr
1 chapitre - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     1 Review    
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Devant ses yeux... la Mort.

Elle s'était enfuie depuis plusieurs heures. Elle se disait que ses parents devaient s'inquiéter. En effet ils s'étaient énormément inquiétés car ce n'était pas la première fois qu'elle partait sans raisons. Elle s'en allait durant des heures, ne revenant généralement qu'à la tombée de la nuit ou, plus rarement, le lendemain. Jamais ils n'avaient su où elle se rendait. Et s'inquiétaient toujours pour elle. Ne la comprenant pas vraiment, ils croyaient avoir raté quelque chose dans son éducation. En fait, elle était à l'âge où on conteste tout, les parents, la vie, la mort, … Elle ne comprenait pas ses parents, comment pouvaient-ils fermer les yeux sur ses problèmes, ils voyaient bien qu'elle n'était pas dans son état naturel depuis quelques temps. Oui, ils voyaient mais eux non plus ne comprenaient pas ce qui arrivait à leur petite fille chérie. Parfois, elle était prise de crise, d'on ne savait trop quoi, qui la figeaient pendant quelques instants ou même plus d'une heure.

Elle seule savait de quoi il s'agissait. D'ailleurs, elle revenait après avoir eu une de ses crises, elle avait été prise d'un gros doute lorsqu'elle finit, une heure et demie après le commencement. Elle avait eu un mauvais pressentiment, elle qui comptait rester toute une journée absente, elle revenait au bout de quelques heures à peine. Elle avait bien entendu des cris, mais elle se disait qu'après tout c'était normal d'entendre des cris dans un petit village de pêcheur. Elle s'était enfoncée loin dans la forêt, en fait, elle était partit voir son ami qui connaissait si bien la forêt, ses us, coutumes, légendes et habitants. Mais quand elle eut sa crise et que son ami l'eut retrouvée, après s'être occupé d'elle, il la supplia presque de retourner au village. Elle le connaissait assez pour savoir que quand il pressait quelqu'un de faire quelque chose, il faillait qu'il le fasse immédiatement, sinon… personne n'avait osé désobéir à ses prières, tout le monde exécutait sans rien dire, allez savoir pourquoi. En tout cas, ce ne fut pas elle qui fut l'exception, elle tourna les talons aussi vite que possible et couru à perdre haleine vers le village.

À l'orée de la forêt, elle aperçut son village et une fumée noire au-dessus de celui-ce qui s'élevait dans la pénombre du soir. Elle se remit à courir, plus vite que jamais. Arrivée à l'entrée du petit village, dès les premières maisons, elle comprit ce qu'il venait de se passer. La Mort venait de frapper. Encore une fois, toujours plus sanglante que la dernière fois. Mais qu'avait-Il donc pour s'attaquer à de pauvres villages sans défenses? Cherchait-Il quelqu'un, quelque chose? Là n'était pas la question pour le moment, elle se mit à parcourir les petites ruelles jalonnées de minuscules maisons, entrant à l'intérieur de celles-ci pour trouver des survivants. Mais que se fut dehors ou dedans, c'était toujours la même chose, la Mort, la Mort, rien que la Mort. Partout, dans toutes les maisonnettes, toutes les rues, sur la place, dans le port, dans les bateaux , partout, à perte de vue. Elle tomba à genoux devant sa maison, il y avait sa mère, décapitée, devant le puits, à l'intérieur, son grand frère, embroché par un épieu monstrueux, son père, mutilé à n'en pas le reconnaître, les animaux saignés à blanc, brûlés, écorchés… Les larmes coulaient à flot, ses joues étaient détrempées, ses yeux étaient rouges comme le feu qui brûlait dans le village.

Elle aperçut un mouvement au niveau de son père, ses doigts, ses doigts avaient bougé. Elle s'approcha, à quatre pattes, s'écorchant les genoux sur le sol caillouteux, du corps de son père, de ce corps dont elle croyait que la vie s'en était échappée à jamais. Elle s'approcha, prit la main ensanglantée dans la sienne, sentit une légère pression et vit son père ouvrir difficilement les yeux. Il bougea les lèvres sans qu'aucun son n'en sorte. Elle dit:

- Non, père… Il ne faut pas que vous parliez… Je vais vous soigner…

Son père ne l'écouta pas et réussit à émettre quelques paroles:

- Ma… Ma fille… Rana… Écoute-moi… S'il te plait… Va… Va chercher, dans le coffret… à bijoux de ta … Mère… Va chercher le Talisman… La croix… Prends-la et sauve-toi, sauve-nous… Va chez… Chez Synar, à Thirm… Mon… Montre-lui… Le pendentif… Tu feras la… Connaissance… Des…

Son père lâcha son dernier souffle, celui qu'il gardait pour dire ces derniers mots à sa fille. Lui qui savait ce qu'elle avait à faire, lui qui savait ce qui l'attendait, lui qui pensait que ce serait son frère, lui qui avait élevé son fils en vu de ça, lui qui n'avait pas prévu que ce serait elle qui serait obliger de… lui qu'on avait nommé maître de l'Élu, lui était mort. Et l'Élu aussi. Mais il avait voulu qu'elle accomplisse la tâche de son frère et il savait qu'elle le ferait car elle respectait la volonté des morts.

- Père… Père ! PÈRE!! NON, NON!! Père…

Elle s'effondra sur le corps maintenant sans vie de son père. Elle pleura pendant longtemps, toute la nuit, à mouiller le corps de son défunt père, mais au matin elle finit par se redresser. Tant bien que mal elle se releva, les jambes tremblantes, les membres ankylosés, les yeux rougis, bouffis, mais déterminés. Elle entreprit de chercher le petit coffret en bois peint de vert. Elle chercha dans le buffet vide, dans le garde-manger, dans et sous les 3 lits, dans le grenier de la maison et de la grange, dans la grange, dans l'étable, dans l'écurie, dans les niches, dans la cabane outils, dans la minuscule armurerie qui servait quand son père entraînait son frère au maniement des armes, sans trouver la moindre trace du petit coffre. Elle tomba une fois de plus à genoux, près du corps de sa mère. Elle l'observa, pleine de dégoût, elle remarqua que, contrairement à son habitude, elle ne portait aucuns bijoux. Ceux qui avaient attaqué le petit village avaient peut-être pris le coffre, mais, non, ils n'auraient pas pris les bijoux qu'elle portait sur elle à ce moment là, la seule explication était qu'elle avait réussit à les cachés mais où? Oh… le puits! Rana courut au puits et remonta le seau. Il pesait son poids, mais il n'avait pas été dans l'eau, elle n'avait pas entendu le clapotement habituel, il devait donc y avoir quelque chose dedans, à moins que sa mère ait été au moment de l'attaque en train de remonter l'eau, dans ce cas ceux qui avaient attaqué le village étaient arrivés de l'autre côté et… Et puis pourquoi se poser des questions? Les réponses viendront bientôt, elle en était sure. Dans le seau, il y avait un petit coffre, en bois, peint de vert. Elle le prit prestement, relâchant la corde avec laquelle elle avait remonté le seau, lassant tomber ce dernier.

Dans le petit coffret, il y avait toute sorte de bijoux, des bagues, des bracelets, des colliers, … Mais un bijou attira particulièrement son attention, c'était une croix enfermée dans un cercle. Le Talisman. Elle en était sûre. Maintenant, il lui suffisait de prendre une des nombreuses chaînes d'un des nombreux colliers de sa mère et de le passer autour de son cou. Une fois le Talisman accroché à son cou, elle se releva tant bien que mal, ses jambes étaient lourdes et son cœur déchiré.

Elle revint dans la maison et quand elle vit le corps de son père, des larmes s'échappèrent, elle le traîna malgré sa fatigue dans la cour de la maisonnette, elle apporta aussi le corps de sa mère et celui de son frère près de son père. Elle entrepris de leur faire une sépulture descente. Creuser le trou lui pris toute la matinée, le soleil était haut quand elle entreposa dans la fosse les corps de sa famille. Bien mal lui en pris, son père et son frère étaient massifs et elle était épuisée. Elle alla aussi chercher des armes pour les mettre sur les corps de son père et de son frère pour qu'elles les aident dans l'au-delà et le petit coffret pour sa mère afin qu'elle ait quelque chose à offrir à la grande déesse. Puis elle recouvrit les corps de terre. Ses joues étaient trempées, comme la veille. Le corps tout tremblant, elle alla chercher un sac où mettre de la nourriture, des affaires et de l'eau. Elle trouva un grand bâton aux bouts en métal et une dague plutôt effilée dont elle se ceint. Elle pris le sac, le mit sur son dos et quitta le village avec un poids sur le cœur mais sans pour autant se retourner.

Elle savait qu'il lui faudrait au moins une bonne journée de marche pour arriver à la ville et encore, peut-être une journée et demi. Elle se mit en marche après avoir manger un petit morceau de pain à quelques minutes du village en fumée. Elle marcha toute l'après-midi et une partie du soir, dans la pénombre, avant de tomber de fatigue au pied d'un arbre bordant une forêt touffue. Le lendemain matin, elle se réveilla transie de froid, elle n'avait pas mis de couverture sur elle la veille avant de s'endormir. Elle mangea un fruit qui était dans son maigre sac puis repartit sans penser à rien d'autre qu'à aller voir Synar, le bouquiniste de la ville et un vieil ami de son père. Elle continua sa marche, les jambes fourbues, les paupières lourdes, la vision floue, mais elle ne s'arrêta pas. Du haut d'une colline, en milieu d'après-midi, elle aperçut des colonnes de fumée et un toit pointu, Thirm! C'était la ville, elle était presque arriver.

Ne sentant plus sa lassitude, elle courut du plus vite qu'elle put. Tombant parfois, se relevant sans fin, elle finit par atteindre les portes de Thirm au crépuscule. Les soldats en faction sur les murailles au-dessus de la gigantesque porte et ceux qui étaient des deux côtés de l'immense double-porte virent passer une jeune fille aux cheveux bruns, assez maigre, la fatigue se lisant sur son visage et la saleté des paysans sur ses vêtements. Elle ne prêta aucune attention aux gardes surpris de voir une jeune fille seule au crépuscule, qui tout de même lui crièrent que c'était dangereux la nuit pour une jeune fille. Elle leva une main en signe de remerciement et continua à vive allure jusqu'à tourner à un carrefour deux rues plus loin. Elle savait parfaitement vers où se diriger, si le libraire n'avait pas changé d'adresse, se dont elle doutait car son père à sa dernière excursion en ville d'il y avait une petite semaine était aller voir son ami et il n'avait pas changé d'adresse. Synar disait même en rigolant que si jamais il changeait d'habitation, ce serait pour loger dans la nécropole du temple.

Après maintes modifications de direction, elle aperçut l'enseigne de la librairie, un gros livre ouvert avec une plume qui écrivait dessus. Elle frappa à la porte et e rendit compte par la même qu'elle était extrêmement exténuée. Lorsque la petite porte s'ouvrit en grinçant devant un homme à l’allure sèche, les cheveux grisonnant, elle s'effondra en avant. Il n'eut que le temps de la rattrapée, qu'elle s'évanouit pour de bon. L'homme fit appel à un jeune garçon au teint doré et aux cheveux sombres pour l'aider à porter l'adolescente dans une chambre. Après l'avoir couchée, le jeune homme demanda au vieux libraire:

- Synar, connaissez-vous cette fille?

- Évidemment, sinon je ne l'aurais pas recueillie.

- Et qui est-elle au juste?

- Elle s'appelle Rana, c'est la fille d'un ami très cher. Mais je me demande ce qu'elle fait là, ce n'est pas elle que j'attendais aujourd'hui, c'était son frère qui aurait dû venir.

- Vous avez vu ce qu'elle portait autour du cou?

- Non, pourquoi?

- Elle avait le Talisman… finit-il d'une voix douce et posée.

 
     
     
 
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