Quand les mangemorts n’y peuvent rien


Il était là, avec ses yeux trop verts, sa peau trop douce, ses cheveux trop noirs. Sa voix était trop forte. Il était dans une de ces colères que rien ne pouvaient arrêter. Et moi, pauvre petit sang-pur, j’étais face à lui, j’étais le centre de cette colère, de ces colères qui revenaient trop souvent à mon goût.
Comment pouvais-je être aussi exécrable avec lui ? Comment pouvais-je le pousser à bout à chaque fois ?
Je n’en avais pas le droit et je le savais, mais il ne fallait pas qu’il reste. Il devait partir. Loin de moi. Loin des dangers.

Et pourtant, je l’aimais.

Oh oui, je l’aimais.

Je l’aimais plus que tout.

C’était pour cette raison qu’il devait partir. Si sa vie ne m’importait pas, je ne l’aurais pas poussé à bout si souvent. Et ce soir là, je savais qu’il n’allait plus tenir.
C’est avec un regard emplis de chagrin que je le vis prendre sa veste et claquer la porte.

Et voilà.

C’était fait. Il ne reviendrais plus et serais en sécurité. Et moi, pauvre petit sang-pur, j’étais seul.
J’étais trop seul.
Je me sentais vide de tout, vide d’énergie, vide de sensations, vide d’âme, vide d’esprit, vide de lui.
Il ne restait plus que ce corps, cette coquille vide.

Une boule s’était formée dans ma gorge. Ma respiration s’était faite saccadée et je m’étais effondré sur la surface molle du tapis mœlleux du salon. Je me repliais sur moi-même en position fœtale. Une goutte d’eau salée réussit à passer la barrière de mes paupières closes et les autres suivirent encore et encore et encore, sans jamais vouloir s’arrêter. Je fus bientôt secoué de tremblements et de sanglots.

Quelqu’un avait-il déjà vu Draco Malefoy en si mauvais état ? Je ne le pense pas.

oOoOoOoOo

Errant dans les rues de Londres, les joues semblables à une page recueillant l’eau salée d’une mer déchaînée, un jeune homme brun se tordait les doigts de désespoir. Il fit le tour du pattée de maison et se retrouva devant la porte de l’immeuble qu’il partageait avec l’homme de sa vie. Il s’effondra contre le mur de l’immeuble, sur le trottoir, ne se souciant pas du regard des passants et il réfléchit.
Il réfléchit à toute vitesse, puis, après quelques minutes seulement, il se releva et se précipita dans les rues de Londres, jetant de temps à autres des regards à sa montre en argent.
Il arriva bien vite à son but : une petite bijouterie qui semblait écrasée sous le volume des immenses boutiques qui l’entouraient. Harry poussa la porte et entra dans la douce chaleur du minuscule magasin.
Il s’avança jusqu’au comptoir et un jeune femme lui sourit et l’accueillit chaleureusement :
« Que puis-je pour vous monsieur Potter ? »

oOoOoOoOo

Le bruit d’une porte s’ouvrant à la volée fit relever la tête à Draco.
Il était là, se tenant dans l’encadrement de la porte, plus beau que jamais, les yeux rougis et les cheveux, ainsi que les vêtements trempés.
Harry Potter s’avança à grand pas et s’accroupit devant Draco Malefoy.

« Dray, je sais pourquoi tu me pousses à bout depuis un mois. Je sais pourquoi tu déclanches toutes ces disputes. Draco, je me contrefiche des personnes qui peuvent se mettrent entre nous. Ton père et tous les autres mangemorts n’ont qu'à aller se faire frire. Dray, je t’aime et… »

Il glissa la main dans sa poche et en tira un écrin vert émeraude. Il l’ouvrit sous le nez de son aimé pour découvrir simple anneau d’or blanc aux reflets verts.

« Veux-tu m’épouser ? »


THE END