Cette soirée, la lune n’arrivait pas à percer les nuages. La pluie tombait lentement sur toute la France, faisant le malheur des uns et le bonheur des autres. Le vent, particulièrement violent participait aussi, faisait régner un froid glacial. Quiconque voudrait sortir devra porter un manteau chaud. Dans la 7ème rue du quartier régnait un calme plat, seulement perturber par la pluie. Les chats errants avaient disparu. Se réfugiant sous les ponds à l’abri du vent. L’obscurité avait presque englouti le cul-de-sac. Seuls les réverbères parvenaient encore à la repousser. Les lumières des maisons étant restées résolument fermées. Mais comme dans chaque situation il y a une exception, une habitante avec garder une lampe allumée. Cette personne était bien trop concentrée pour se soucier de l’heure tardive. Penchée sur une feuille de papier, la jeune femme dessinait rondement. Sa langue sortit dans le coin de sa bouche, ses yeux et son front plissés dans un effort de concentration. Elle jeta un coup d’œil à son portable en remuant ses cheveux noirs, 00h01. Une heure à laquelle son corps serait endormit entre les draps chauds et soyeux de son lit, sa tête reposant sur son oreiller moelleux. La jeune femme brune émit un soupir plaintif. Elle s’était promise de finir son dessin avant d’aller se coucher. Elle traça une courbe sèchement. Tant pis, elle se coucherait tardivementLa jeune femme fredonna une chanson pour ce donner du courage et empêcher ses yeux de se fermer. Elle termina son chef-d’œuvre d’un rapide dégradé. Du rouge au blanc.
La dessinatrice posa ses crayons en émettant un soupir éreinté. Elle éteignit la lumière et se dirigea à l’aveuglette dans l’obscurité, s’aidant des repères qu’elle avait acquit à force de vivre ici. Elle parcourut la pièce des yeux avant de fermer la porte derrière elle dans un claquement sec.
Le calme durait depuis plus de trois heures, perturber quelque fois par le ronronnement du chat qui dormait sous le canapé, ses moustaches frétillant sous ça respiration. La seule fenêtre laissait apercevoir derrière son rideau blanc, le ciel couvert de nuages. Rien ne laissait donc penser qu’une forte activité magique se concentrait dans un coin de la salle, plus précisément à proximité du bureau. Des petites gerbes d’étincelles crépitaient autour d’un dessin achever à la va-vite. Celui-ci représentait un personnage aux traits grossier et en robe rouge affublé d’un chapeau pointu tenant contre lui un long sceptre magique. Le personnage représentant un mage affichait un sourire joyeux et bienveillant tout en faisant un clin d’œil.Soudainement, comme dans les films, le temps se figea. Le vent dehors cessa de souffler, la trotteuse de la pendule stoppa son chemin rythmé et le chat arrêta de ronfler. Le temps avait soudainement interrompu son déroulement pour accueillir un invité de choix : un visiteur d’un monde parallèle !
Une aveuglante lumière emplit la pièce. Dans un craquement sec le dessin se « contorsionna » sur le bureau et sembla tout d’un coup « recracher » une forme repliée sur elle-même.Comme une fleur, la « chose » déploya chacune de ses pétales, lentement, prenant un certain plaisir à se montrer aux yeux du monde avec une lenteur calculée. Néanmoins, petit à petit on pu commencer à apercevoir un élégant mage vêtu de rouge, comme le personnage du dessin. Ou plutôt, c’était le personnage du dessin. Son corps n’était plus sur cette misérable feuille de papier. Il craqua les articulations de ses doigts et prit le sceptre que lui avait assigné sa créatrice. Il le fit tournoyer dans sa main pour enfin faire apparaître un toboggan sur lequel il glissa et atteignit le sol en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Le mage afficha un petit sourire satisfait quand il mit les pieds à terre. Il réajusta son chapeau sur sa tête et commença sa marche vers la table basse, là où reposait un ordinateur. Il leva les yeux pour tenter d’apercevoir les plantes et le canapé. Il était comme un touriste à New York ou encore à Tokyo.
Son inattention et sa tête en l’air le firent percuter contre quelque chose de dur. Il baissa les yeux et afficha une mine horrifier. Le chat, il l’avait oublié. Son petit choc défit le sortilège qui arrêtait le temps. Deux gros yeux jaunes le scrutèrent alors. Mani dégaina son sceptre et le pointa sur le nez du félin. Malheureusement celui-ci écarta l’arme d’un coup de patte et bondit souplement sur le mage. Mani esquiva l’animal sur le côté et prit ses jambes à son cou en glissant sur le parquet et en se réfugiant sous un sac à dos. Le chat couru derrière lui et déchira sa cape d’un coup de dent rageur. D’un coup de museau, le chat poussa le sac sur le côté et sauta sur Mani. Cependant, D’un rapide mouvement avec son sceptre magique le sorcier invoqua dans sa main des cartouches d’encre qu’il perça avec le bout pointu de son sceptre. Il répandit le liquide sombre sur le pelage du félin qui cracha. Le mage profita de cette diversion pour filer et se diriger vers l’ordinateur.
Ce fut après maints efforts qu’il réussit enfin à monter sur cette fichu table basse ou trônait l’objet qu’il convoitait. Gris métallique aux touches noires, un câble noir le reliant au mur. Il s’approcha de la machine et pointa son sceptre sur la souris sans fil. Celle-ci trésailla et bougea sur le côté. L’écran de veille disparu pour laisser place à une énorme image représentant un chat jouant à la balle. « Quelle horreur » murmura le mage en se cachant les yeux avec sa manche. Cet espèce de monstre qu’il a affronté quelques minutes plutôt s’étendait de tous son gras sur la photo. Il préféra regarder en l’air et ouvrir une page internet.
La page s’afficha lentement, retardant Mani. Celui-ci pointa son sceptre sur la case « Favoris » et une longue liste apparu. Il prononça « Manyfics » et le site apparu instantanément. Il gonfla son torse quand il vit sa représentation sur le site internet. Qu’est-ce qu’il pouvait aimer cette Griffy, cette Fanny et tous les autres. Son regard s’arrêta sur un mot du menu à gauche : « Concours ». Peut-être que ces gentils administrateurs avaient montés un concours à la hauteur de ses espérances. Qu’elle ne fut pas sa surprise (et son plaisir) quand il vit que le sujet du nouveau concours était LUI ! Cette nouvelle flatta son ego et lui fit gonfler encore plus le torse si c’était possible. A présent il ressemblait à cette grenouille dans cette Fable de la Fontaine, celle qui voulait être plus grosse que le bœuf.
Mani invoqua un fauteuil dans lequel il se jeta sans grâce. Il s’installa confortablement, prêt à lire sa distraction. Comme par hasard (^^) un bol de pop corn se trouvait sur le bras du fauteuil. Mani le Mage prononça « ManyBash » et aussitôt la fenêtre s’afficha. Des premiers éclats de rire apparurent. Pendant toute cette soirée, Mani le Mage se délecta des histoires présentes sur le site et des richesses du web. Mani se fendit la poire devant l’ordinateur et la magie usa de beaucoup de persévérance pour satisfaire le sorcier en pop-corn.
…
Cette matinée, le soleil tapait fort. Il dardait ses rayons sur les maisons, passant sous les portes ou entre les rideaux tirés. Un de ces rayons réchauffa le visage ensommeillé de la dessinatrice nommez Griffy. Elle se tourna et se retourna sur le dos, se protégeant du soleil avec sa main, bien décidé à ne pas se réveiller. Cependant l’astre eu raison d’elle et la jeune femme se chaussa de ses pantoufles, résigné à se réveiller après une si courte nuit.Arrivée dans sa cuisine, elle s’arrêta devant un miroir. Griffy ressemblait plus à un fantôme qu’autre chose. Ces yeux cernés, son allure débraillée et ses vêtements délavés là faisait passer pour une revenante. Après une tasse de café je reprendrais des couleurs, se dit-elle. Griffy enclencha la cafetière et décida d’aller dans son salon pour voir si son chat n’avait pas fait de bêtises. A peine eu-t-elle ouvert la porte que la colère s’empara d’elle. Son sac à dos était renversé, le tapis retourné, du pop-corn s’étalait sur le planché et des bouts de tissu étaient éparpillés un peu partout.
« Sale bestiole, cracha-t-elle à son chat. »
Elle éteignit son ordinateur en appuyant rageusement sur le bouton. Elle ramassa un à un les grains de pop-corn et jeta à la poubelle les monceaux d’étoffes.
« Encore heureux que tu n’ai pas déchiré la Manypeluche prévu pour le concours ». |