Isabelle Capet se leva brusquement, juste avant de se renfoncer dans la couette moelleuse, en pensant que décidément, être professeur était un sacré avantage, outre le fait qu’il y avait des tonnes de copies à faire et une quinzaines de pages en guise de leçon... sur ce dernier point, ses élèves de la faculté de Toulouse n’hésitaient jamais à se plaindre. Mais n’empêche, trois mois de vacances ! C’était pas rien ! La jeune femme se décida finalement à se lever. Isabelle venait de fêter ses vingt-trois ans. Elle avait une longue chevelure acajou, coupée en dégradée, qui tombaient en boucles soyeuses sur ses épaules et un visage aux traits réguliers. Une peau hâlée faisait ressortir de grands yeux gris. Isabelle sortit de sa chambre pour se rendre dans une salle de bain étroite. Là, elle se lava et s’habilla. Quand elle revint dans la mansarde, elle se dirigea vers la fenêtre, qu’elle ouvrit. Un éblouissant soleil éclaira la pièce. Sa tâche accomplie, Isabelle sortit de son appartement. Dehors, elle respira un grand coup. Se fut comme un signal.
Soudain une image s’imposa à elle… une petite armoire d’un style moyenâgeux s’imposa dans son esprit. La commode semblait auréolée d’une lumière surnaturelle. L’image coupa la respiration de la jeune femme.
Isabelle reprit sa respiration , tout en pestant en elle-même. Pourquoi ses visions venaient lui pourrir la vie ? Elle n’était pas assez compliquée comme ça ? depuis des mois que ça dure, et encore, l’image venait juste de changer!
Le soleil chaud de l’été sembla s’assombrire, Isabelle secoua la tête en chassant de ce mouvement ces pensée qui l’importunait un peu trop souvent à son goût… La jeune femme, pressa le pas dans les rues encombrées de passant. Soudain, elle s’arrêta devant une brocante et entra, sans raisons particulières. Ses yeux furent immédiatement attirés par la commode de sa vision. Que faisait-elle ici ? La question sembla flotter dans son esprit, puis mue par une inspiration soudaine, elle se dirigea vers un vieil homme qui trônait derrière un comptoir décrépi et l’aborda. - Monsieur, excusez moi mais puis-je vous demander le prix ce meuble là-bas ? - Ben sûr ma ‘tite dame! Il coûte deux milles Euros ! Et encore, c’est une antiquité de Louis XIV, j’suis ben gentil avec les acheteurs ! - Deux milles Euros ! mais atrocement cher…s’offusqua Isabelle, je n’ai pas tout cet argent dans mon compte! - Eh, ben l’achetez pas, grogna l’antiquaire.
Isabelle recula d’un pas, et réfléchit. Elle avait conscience qu’acheter ce meuble était une pure folie. Déjà qu’elle n’avait plus de place dans son appartement, alors en plus si elle achetait un ramasse poussière ! Pourtant, la jeune femme ressentait un besoin impérieux d’acheter ce meuble. Comme si vie en dépendait…de plus, peut-être pourrait elle résoudre le mystère des visions? Plus que tout les autres arguments qui s’opposait dans son esprit, Isabelle ne se raccrocha qu’au plus fou : ses visions… C’était décidé, elle l’achèterait… - Et-il possible de payer avec une carte de crédit ? interrogea –t-elle. - Oui. Après un silence le vieil interrogea. - Alors vous l’achetez ? - Oui, s’exclama d’une voix décidée la jeune femme. Et ce fut comme ça qu’isabelle Capet rentra chez elle, rue…….. avec un vieux meuble, qui allait changer à jamais sa vie...
a suivre... |