Disclaimer: Pas à moi, encore et toujours. Mais je les ai demandé pour noël, donc je croise le doigts è_é

Couple: HPDM

Dédicace: A Grenadine, mon sirop de moi que j'aime. J'aimerais avoir un cadeau de noël aussi beau que le tien, mais malheureusement... A Artoung, qui pour moi est déjà une admin arc en ciel :D.

Un immense merci spécial à Sean, qui me supporte depuis heu…trop longtemps :p

Note du champi: voila le dixième chapitre d'a travers eux. Bon, on ne va pas dire que c'est un cadeau de noël (faut pas exagérer, vous méritez mieux que ça :p), mais au moins j'ai réussi à le publier avant les fêtes, parce qu'après cela risque d'être un peu compliqué. Il n'est donc pas corrigé (pauvre Sean, avant les fêtes elle est bien assez occupée comme ça) et vu que je ne sais pas quand j'accèderais auà nouveau, je me suis dit qu'il valait mieux prendre le risque de vous piquer un peu les yeux. Excusez moi d'avance !

Chapitre 10

« Tu as déjà visité un bar pour vampires? » Demanda Malfoy, surpris, sirotant un verre du vieux whisky pur feu qu'il avait apporté.

La bouteille vide de lait de bourbon que Potter avait sorti à son arrivée traînait encore sur un coin de la table basse, le brun ayant donné sa soirée à Kreattur. La petite Lily passait la semaine chez sa mère et ils avaient pu passer une soirée tranquille au coin du feu. Et vu la quantité d'alcool qu'ils avaient ingérés, elle allait sûrement se terminer par Malfoy invité à rester dormir dans la chambre d'ami. Le sang pur trouvait l'idée particulièrement plaisante, et il but une nouvelle gorgée d'alcool.

Harry hocha la tête, un sourire en coin aux lèvres, fixant avec hésitation ce qu'il restait du gâteau au chocolat. Haussant finalement les épaules avec fatalisme, il se resservit et l'attaqua avec appétit.

« Tu es allé volontairement dans un bar rempli de vampire? » Insista Malfoy, les sourcils froncés.

« Volontairement n'est pas vraiment le mot approprié » Nuança Harry « Sanguini fêtait son anniversaire, et il n'avait personne pour lui tenir compagnie. On commençait seulement à travailler avec lui, et Ron et moi nous sommes dis que passer la soirée avec lui permettrait d'apprendre à le connaitre un peu mieux. On ne savait juste pas où il comptait la passer »

« Les vampires fêtent leurs anniversaires? » S'étonna légèrement le blond.

« En quelque sorte, ils fêtent chaque année la date où ils ont été mordu » Expliqua rapidement Harry. « Bref, il nous a amené dans ce bar, qui semblait relativement normal de l'extérieur. C'est quand le barman nous a proposé de cocktails à base de sang de synthèse que nous avons commencé à nous douter quelque chose »

« Il est beau l'esprit de déduction des hommes chargé de la protection du monde sorcier » Se moqua Draco.

« Je t'emmerde » Répondit aimablement Harry, souriant. « Donc Ron s'est rapidement fait accoster par une très belle vampire, qui lui a fait de nombreux compliments sur sa carotide et le goût délicieux que son sang devait avoir. Il a finalement réussi à la décourager, et ils se sont découverts une passion commune pour ce gardien de quidditch de l'équipe d'Italie. Visiblement, le quidditch est encore plus universel que je ne me l'imaginais. Je me suis retrouvé seul avec Sanguini, qui a tenu à me présenter à ses amis. Et il est très populaire» Soupira Harry en se frottant la nuque.

« Et comment tu es parvenu à sortir de là sans te faire vider de ton sang? »

« Je me suis enfermé dans les toilettes et j'ai envoyé un patronus à Hermione » Avoua Harry.

Malfoy le fixa, légèrement éberlué. Puis, après une seconde d'un silence incrédule, il éclata d'un rire franc. C'était un son bas et rauque, d'une spontanéité étonnante. Harry posa prudemment sa cuillère avant de fermer brièvement les yeux, l'expression presque douloureuse. Il finit par tremper ses lèvres dans son verre, la bouche sèche.

Malfoy semblait décidé à lui faire parjurer ses toutes nouvelles résolutions.

« Il est beau le courage Gryffondor » Gloussa Malfoy et Harry détourna la tête pour ne plus voir ce regard brillant. Il se demanda un instant combien de verres ils avaient bien pu boire exactement. Il avait rarement vu le Serpentard aussi détendu.

«Et comment a réagi Granger ? » Continua le sang pur avec une curiosité sincère.

« Ca ne l'a pas vraiment fait rire. Mes oreilles sifflent encore rien que de repenser aux choses qu'elle a pu hurler en nous traînant hors de là. Merlin ce que cette femme peut être violente! Je ne comprendrais jamais comment Ron parvient à lui survivre avec sa maladresse innée. D'ailleurs, ça n'a pas été beau à voir quand la vampire lui a donné son adresse alors qu'on partait… Ensuite, Hermione est allée s'occuper de Sanguini. Ca a été efficace, il ne nous a plus jamais invité nul part. Par contre, il s'est un peu amouraché d'Hermione, et depuis il essaye de la séduire. La première fois que c'est arrivée aux oreilles de Ron j'ai bien cru qu'il allait lui arracher les canines à mains nues. Mais bon, Mione est bien capable de se défendre seule, et en fait c'est plutôt un spectacle amusant»

« J'aurais aimé voir Granger vous sortir d'un bar à vampire. Ca devait être une scène particulièrement intéressante » Commenta seulement Draco, d'une voix presque rêveuse.

« Et moi, j'aurais bien aimé y échapper » Grimaça le brun. Le sang pur eut un nouveau rire, plus léger et discret, et Harry se surpris un instant à le contempler.

Décidément, en compagnie de ce Malfoy enjoué, il se comportait comme un adolescent de quinze ans. Se remémorer le garçon admiratif de la silhouette éthérée de Cho Chang lui sembla soudain hilarant, et il retint un ricanement. Il avala un bout du gâteau au chocolat que leur avait fait Kreattur, le nez plissé par l'amusement.

Il déglutit bruyamment quand, redressant la tête, il s'aperçut que Malfoy le fixait avec une intensité studieuse.

« Quoi ? » Demanda-t-il d'un ton presque agressif pour dissimuler son malaise.

« Toi…Tu penses à quelque chose d'amusant » Prophétisa le blond, l'air mystérieux. Surpris, Harry ouvrit grands les yeux dans une démonstration d'étonnement naïf.

« Je n'ai pas de grand mérite. Tu fronçais déjà le nez de la même façon quand les potions de Londubat explosaient au visage du professeur Snape et que tu t'empêchais de rire » Expliqua le blond, avec une modestie tout à fait hypocrite.

« Tu me connais bien » Fit remarquer Harry d'un ton plat, levant son verre avec un petit sourire en coin.

« Evidemment Potter, nous nous sommes rencontrés il y a des années maintenant. Et désolé de te décevoir, mais tu n'as pas changé tant que ça » Se rengorgea Draco, fier comme un paon.

« Nous nous détestions à l'époque. Ca ne compte pas vraiment » Rappela le brun, en haussant les épaules pour marquer une indifférence factice. Malfoy sembla se hérisser devant l'outrage et Harry réprima un sourire.

« Mais justement ! Je suis même persuadé que tu sais de nombreuses choses sur moi ! » Assura l'aristocrate avec morgue, du défi plein les yeux.

Et malgré les vingt années qui leurs avaient filés entre les doigts, malgré les quelques rides qui couraient au coin du regard gris, et celle, plus profonde, que la solitude avait creusée au creux du front pâle, Harry pouvait encore entrapercevoir le gosse agaçant de onze ans aux traits trop pointus, à l'ego plus grand que lui et à la voix traînante de Poudlard.

Définitivement vaincu, l'Auror vint appuyer sa joue contre sa paume, le coude posé sur la table, luttant contre un sourire affectueux. Il observa en silence Malfoy qui semblait se gonfler d'impatience et d'orgueil.

« Tu étais à Serpentard. Tu es blond. Et je crois que tu es droitier » Lista innocemment Harry, les yeux plissés par la concentration.

« Gaucher ! » Le corrigea Malfoy, entre horreur et indignation. « Comment peux tu dire ça alors que…Enfoiré » Réalisa t'il soudain, remarquant finalement le nez froncé de Harry et ses yeux pétillants. Le brun éclata d'un rire chaud, amusé par l'air proprement scandalisé du sang pur et tenta de l'apaiser d'un geste vague de sa main libre.

« Pardon, pardon, mais c'était trop tentant » Se justifia t'il en gloussant. Malfoy fronça les sourcils et lui envoya un coup de pied dans le tibia. Harry grimaça, songeant vaguement qu'ils retombaient en enfance. « Qu'est ce que tu veux que je te dise exactement ? Je sais que tu admirais ton père et le professeur Snape. Que tu détestais les plats trop épicés et que tu haussais toujours un sourcil quand tu jugeais que l'on te racontait quelque chose de stupide ou d'inutile. Que les gens de ton âge te semblaient tous vaguement inintéressants et que tu aimais vraiment étudier » Reprit finalement Harry d'une voix conciliante. Il hésita une seconde, et son sourire fondit sur son visage. « Et tu étais terrifié à l'idée de devoir tuer » Ajouta t'il finalement dans un souffle. Draco le dévisagea, désarçonné et sérieux tout à coup. Il hocha prudemment la tête.

« Et toi par l'idée que des gens puissent mourir pour toi» Reprit seulement l'aristocrate. A son tour, Harry hocha la tête, lui concédant le point avec amertume.

« J'ai toujours été persuadé qu'avec le temps, tout cela s'estomperait et que Poudlard se fondrait dans la masse des souvenirs. Mais j'ai trouvé mon premier cheveu blanc au début de l'année, et pourtant je me réveille parfois encore au bruit de la pluie sur les vitres en me croyant dans mon dortoir, un peu effrayé à l'idée que la tour ne soit arrachée par l'orage. C'est stupide non ? » Rit doucement Harry en finissant son énième verre.

Le regard de Draco restait étrangement grave et il croisa ses doigts pour y poser son menton.

« Tu as déjà regretté d'avoir connu Poudlard ? » Demanda finalement précautionneusement le blond, l'air songeur.

Harry fronça les sourcils, surpris, avant de comprendre. Dans les yeux pâles flottaient d'innombrables fantômes, les reflets de vieux cauchemars et une peur ancienne, omniprésente.

« Jamais » Affirma néanmoins le brun « Et toi ? »

Le visage pâle et anguleux du sang pur s'éclaira et Harry sentit distinctement son cœur trembler au creux de sa poitrine. Il se trouvait profondément pathétique.

« Je l'ai regretté oui, à une époque. Mais si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. Ne serait ce que pour Scorpius. Ou pour arriver là ce soir, à boire du bon whisky pur feu avec le héros du monde sorcier et à parler de nos souvenirs comme deux petits vieux » Se moqua t'il gentiment. Puis il laissa échapper un sourire sincère en voyant Potter lever les yeux au ciel, amusé.

Un silence chaleureux planait entre eux, presque palpable. Une bûche dans la cheminée craqua. A l'extérieur, une chouette hulula avant de s'envoler dans un battement d'ailes froufrouteux. Harry se leva pour remplir à nouveau leurs verres, faisant tinter les glaçons et tirant un sourire approbateur à Draco. Le blond leva son verre, lui adressant un regard complice avant d'en boire une petite gorgée, fermant les yeux pour mieux apprécier le vieil alcool. Harry referma la bouteille, la posa sur la table basse.

Puis il se pencha et embrassa Malfoy.

Les lèvres de l'ancien Serpentard étaient douces, même gercées par le froid, et le baiser avait le goût mordant du Whisky. Le souffle chaud de Malfoy s'écrasait sur sa joue et durant de longues secondes la scène sembla figée.

Puis de nouveau une bûche crépita dans le feu et l'instant vola en éclats. Malfoy écarquilla les yeux, choqué, et se recula violemment manquant de tomber de sa chaise. Il dévisagea Harry d'un regard sidéré et ce dernier tendit la main pour tenter de l'apaiser. Le goût âcre du sang et du regret avait envahi sa bouche alors que le dernier conseil d'Hermione, le serrant dans ses bras alors qu'ils quittaient le café, lui revenait à l'esprit.

Essaye de ne pas tout gâcher en voulant aller trop vite Harry

Ses doigts effleurèrent le tissu fin de la robe du sang pur mais Draco les repoussa du tranchant de la main. Il y avait comme de la fureur dans ses yeux quand il s'écarta, projetant sa chaise sur le sol. Puis, sans un mot, les épaules raides et la démarche crispée, il s'éloigna à grands pas.

Il fallut quelques secondes à Harry pour sortir de sa torpeur horrifiée et lui courir après. C'était à peine s'il entendait le martèlement de ses pieds nus sur le plancher, occultés par le bruit du sang battant dans ses oreilles. Cela faisait des années qu'il n'avait pas ressenti une telle peur, sachant pertinemment que Malfoy ne devait absolument pas sortir de chez lui sans qu'ils n'aient parlé. Ou il risquait de ne jamais le revoir.

Quand la porte d'entrée claqua dans le silence de plomb du manoir, indifférent au drame qui se déroulait entre ses murs, Harry ralentit et s'effondra contre le mur. Il vint nicher son visage dans ses mains, laissant échapper un unique juron d'impuissance.

Il s'écœurait soudain d'avoir tout gâché à cause de son impatience digne d'un adolescent. Cela lui aurait il tant couté de profiter au maximum de l'amitié fragile qui lui était offerte, sans demander plus pour une fois ? Avait-il vraiment espéré que Malfoy, à qui les plus belles femmes voulaient passer la bague au doigt, allait répondre à ses avances aussi déplacées qu'absurdes ?

Il se sentait vieux et misérable tout à coup. Et il se sentait surtout très seul.

Il cru entendre un grattement contre le bois de la porte d'entrée et il tourna un regard presque vide dans cette direction. Il se redressa lentement, le corps engourdi et l'esprit brouillé par un mélange d'alcool et d'amertume. Arrivé au bout du couloir d'un pas hésitant, la certitude terrible lui vint que personne ne serait là quand il aurait ouvert. Peut être que désormais il allait voir Malfoy partout, au creux des braises, dans les nuages ou les feuilles de thé. Cette idée lui tira un rire un peu fou. Il tourna la poignée et il dut cligner des yeux pour distinguer quelque chose dans les ténèbres presque solides de la nuit.

A sa grande surprise, Malfoy était bien là, bras ballant le long du corps et une expression de douce résignation sur le visage. Son regard hurlait qu'il était totalement perdu mais sa panique précédente s'était évaporée.

Harry lui fit un pauvre sourire, presque d'excuse. Son expression trahissait une vulnérabilité à rayer le cœur et, sur la poignée de laiton, ses doigts tremblaient. Draco s'en aperçut et soupira avant de s'avancer.

Sa main vint se couler sur sa nuque avec fermeté malgré une certaine maladresse avant qu'il ne l'embrasse avec une dureté à peine contenue. Harry laissa échapper un son entre le gémissement et le soupir avant d'approfondir le baiser et d'attraper sa robe. Il le tira à lui, se lovant contre lui pour l'entrainer à l'intérieur.

Après de longues minutes de vêtements froissés, de souffles courts et de bruits mouillés, Draco sembla reprendre une certaine maitrise de lui-même et se recula légèrement. Ils restèrent un instant front contre front, essoufflés, enlacés. Le sang pur se dégagea prudemment avant de décrocher avec délicatesse les doigts du brun qui semblaient comme incrustés dans le tissu de sa robe. Devant l'incertitude qui dansait dans les yeux verts, il l'embrassa de nouveau en gardant son corps à distance cette fois, attrapant sa lèvre supérieure entre les siennes et lui volant son souffle. Mais à peine Harry eut il esquissé un mouvement pour se rapprocher qu'il s'échappa sans un mot, disparaissant à l'extérieur dans un bruit de cape.

Harry s'effondra à moitié par terre, stupéfait.

« Enfoiré de Serpentard » Jura t'il d'une voix basse, rauque.

Mais malgré tout, il souriait.

ooOOoo

C'était un Draco décidé qui sonnait le lendemain matin à la porte du manoir Potter. Il avait volontairement évité d'utiliser la poudre de cheminette, ne souhaitant pas se retrouver acculé à l'intérieur de la maison. Il se devait de régler rapidement et avec le moins de dégâts possibles leur égarement d'ivrognes de la veille. Il ne savait pas ce qui avait bien pu lui prendre mais il refusait de perdre l'amitié de Potter pour si peu. Agacé, il appuya de nouveau sur la sonnette. Au même moment la porte s'ouvrit en grand sur le propriétaire des lieux, visiblement à peine sorti de la douche.

Ses cheveux étaient plaqués sur ses tempes et les mèches folles goutaient sur son visage. Il était vêtu en tout et pour tout d'un simple peignoir blanc, pieds nus sur le plancher sombre. Il avait l'air particulièrement affairé et Draco se demanda vaguement pourquoi Potter semblait toujours mettre un point d'honneur à ouvrir la porte plutôt que de laisser faire son elfe de maison. Puis il arrêta de penser car les yeux de Potter semblèrent enfin le reconnaitre et ils s'assombrirent dangereusement. Les lèvres dudit Potter se tordirent elles dans un sourire maladroit et gêné alors qu'il essayait de rajuster son peignoir pour paraitre moins négligé.

Draco était venu pour le convaincre qu'ils avaient un peu trop abusé du whisky, et qu'au final tout cela n'était que le dérapage de deux hommes ivres. Pour s'excuser aussi, lui expliquer qu'il ne comprenait absolument pas ce qu'il s'était passé.

Au lieu de ça, sa main fusa et vint s'agripper de nouveau à la nuque de Potter. Ses doigts s'emmêlèrent dans les mèches humides, s'y accrochèrent avec précipitation, et profitèrent de leur prise pour le ramener bien plus près de lui et le dévorer. En s'embrassant comme des désespérés, ils reculèrent jusqu'à atteindre le mur du couloir contre lequel ils s'écrasèrent dans un grognement de douleur. C'était un baiser au goût d'urgence et déjà, la main libre de Draco se faufilait entre les pans lâches d'un peignoir moelleux, cherchant à atteindre la peau bronzée et à s'approprier tout ce qu'elle pouvait découvrir. Celle de Potter était crispée dans le bas de son dos, le serrant contre lui de toutes ses forces, alors que l'autre était simplement posée sur la joue de Draco, la caressant du bout des ongles.

Derrière eux, la porte d'entrée se refermait lentement et finit par se clore seule dans un bruit sec qui résonna comme une détonation dans le petit couloir. Sursautant, Draco s'éloigna un peu du Gryffondor, comme s'il venait soudain de se prendre un seau d'eau froide sur la tête. Il s'ébroua, tentant de reprendre ses esprits et se fustigeant. Il devenait fou.

Il tenta désespérément de retrouver les arguments raisonnables et les jolies phrases du discours qu'il avait préparé toute la nuit. Il se souvenait obscurément que chez lui, toute cette situation lui semblait risible d'absurdité. Draco Malfoy n'avait jamais été attiré par les hommes, et ça n'était pas une petite erreur lors d'une beuverie qui allait y changer quoi que se soit.

Mais désormais il avait l'homme en question près de lui, avec son air grave et doux, ses cheveux fous dégoulinant d'eau et son air vaguement débauché. Il y avait ces lèvres fantastiques et les immenses yeux verts qui le fixaient, malgré l'absence de lunettes. Pas forcément le plus bel homme au monde, mais sûrement l'être le plus indécemment embrassable que Draco n'ait jamais vu.

Un homme- un homme !- qui ne le poursuivrait plus s'il décidait de partir à nouveau. Car s'ils s'étaient toujours affrontés en face à face, ils n'avaient jamais sut gérer les fuites de l'autre. Et ils étaient apparemment en train de vivre un sujet trop sérieux pour qu'il ne puisse reporter sa décision à plus tard.

Le Serpentard comprit que Potter ne l'aiderait plus cette fois, qu'il s'était trop dévoilé et mis en danger, et que le choix reposait uniquement sur lui. Le souffle de Draco se coupa, angoissé par l'ampleur que la situation avait prise sans qu'il ne s'en rende compte et incapable de démêler tout ce qui lui tournait dans la tête.

Soudain un sourire en coin narquois et tendre vint étirer les lèvres de l'Auror. Un défi clair, alors que les yeux trop vert étaient toujours dévorés par une lueur affamée.

On a peur Malfoy ?

Et le fait que c'était Potter devant lui lui revint en mémoire. Potter, avant même d'être un homme, un ancien Gryffondor et ennemi, un Auror chasseur de sorciers sombres ou toute raison stupide qu'il avait en vain élaboré durant la nuit pour se convaincre.

Potter. Potter. Potter.

Ce nom si familier tournait dans sa tête comme une comptine enchantée. Car soudain, cela résolvait tout avec une facilité désarmante. C'était Potter, voila tout. La raison ne les avait jamais entravés et cela faisait longtemps qu'il avait abandonné l'idée de contrôler son comportement en sa compagnie.

Après tout, ils n'en étaient pas à leur première folie.

Après tout, Potter avait toujours été son unique folie.

Ses doigts vinrent se poser sur ses joues, doucement. Comme pour l'apprendre en aveugle, pour tenter de capturer ces traits qu'il avait tant frappé des années auparavant. Car c'était ça la difficulté pour eux, la délicatesse, la lenteur.

Draco ne doutait pas qu'ils soient capables de réussir dans la passion, l'ivresse et la brutalité. Ils avaient toujours su comment se brûler l'un l'autre et n'avaient jamais eu peur d'en abuser. Mais c'était dans la douceur qu'il craignait d'échouer. D'être incapable d'apprendre la tendresse et de se détruire à nouveau, une fois de trop peut être.

Mais quand le visage de Potter vint se blottir au creux de sa main en fermant les yeux de bien être avant d'embrasser avec ferveur sa paume, Draco sourit.

Après tout, cela ne serait peut être pas si difficile.

A suivre

Note de fin du champi: Voilà, il ne reste normalement plus qu'un petit épilogue à cette fic (qui arrivera le plus tôt possible, j'ai dois juste l'écrire :p et je suis une larve).

Cependant, il est possible que plus tard je publie plusieurs OS, centrés sur le couple Harry Draco, ou sur Ted et James, ou encore albus Scorpiu, Lily… A voir, selon l'inspiration, le temps et la motivation.

Je vous souhaite à tous d'excellentes fêtes :D Profitez en bien! Et je vous souhaite aussi à l'avance une excellente année 2011 ^^

artemis