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au 31 Mai 21 :
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contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
A travers eux
Par artemis
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
11 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     105 Reviews     Illustration    
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chapitre 4

&ea

Disclaimer : Rien n'est à moi, blabla.

Couple : HPDM, encore et toujours.

Dédicace : Cette fic est un cadox pour Artoung et Grenadine.

Remerciements spéciaux : A SeanConneraille, grâce à qui mes chapitres ne vous font pas saigner des yeux sur mes nombreuses fautes de conjugaison. Et rien que ça, c'est grand.

Artoung encore, à qui je dois beaucoup de choses, dont le fait de continuer à écrire. Merci ma belle.

Note du champi : Voila le chapitre 4, avec une nouvelle confrontation entre Harry et Draco. Ce chapitre signe aussi la fin de mon avance (…ç_ç), donc le rythme de parution risque de devenir un peu plus erratique :p Au total, A travers eux devrait atteindre les dix chapitres.

Bonne lecture,

Chapitre 4

« Monsieur Malfoy, serait-il possible de vous poser deux ou trois questions ? »

La voix de la journaliste était un peu trop empressée pour être agréable et son regard prédateur fatiguait déjà Draco. Il hocha la tête avec indifférence, se doutant de ce qui l'attendait.

C'était un phénomène devenu un peu trop fréquent depuis qu'un magazine féminin avait décidé de présenter un article sur lui des années plus tôt, en le décrivant comme un homme mystérieux et influent. Son passé avait été détaillé et excusé par des raisons plus idiotes et larmoyantes les unes que les autres et quelques photos prises à son insu avaient fait le reste.

Etrangement, cet article stupide dans un magazine à la mode avait fait remonter sa popularité en flèche, et il était revenu dans les bonnes grâces de l'opinion publique, ce qui avait facilité l'évolution de sa carrière politique. Et ce qui ne l'empêchait pas de maudire quotidiennement l'instant où un rédacteur en chef avait accepté qu'il soit le thème d'un sujet. Car si effectivement la presse s'intéressait désormais à lui, ça n'était toujours pas pour des raisons professionnelles.

« Première chose, la question que nous posent toutes nos lectrices : quel parfum portez vous ? » Commença la jeune femme, avec une avidité frénétique agaçante.

Le blond se retint de lever les yeux au ciel et lui dédia un sourire hypocrite. Parfois il avait l'impression qu'il exerçait comme mannequin et non comme un obscur conseiller de ministres et cela l'exaspérait plus qu'autre chose.

« Je n'en porte pas, mais j'aime beaucoup la fragrance du nouveau parfum 'Orgueil'(1)»

Un peu de publicité ne ferait pas de mal à Pansy et cela sembla ravir la journaliste. Il écouta d'une oreille distraite ses pépiements surexcités alors que son regard vagabondait sur le terrain. Les mascottes de la Bulgarie venaient de rentrer et la danse des vélanes provoquait déjà d'immenses mouvements de foule dans les gradins. En réponse, les farfadets irlandais commencèrent leur numéro, cherchant clairement à provoquer un affrontement. Et effectivement, quelques minutes plus tard, la première boule de feu fut lancée sous les encouragements délirants du public.

La demi-finale n'allait pas tarder à commencer et l'invité de Draco n'était toujours pas là. Il retint un juron concernant la légendaire 'ponctualité' des Gryffondors. Il commençait à vaguement se demander si ce dernier allait vraiment venir.

Peut-être était-il déjà arrivé d'ailleurs mais qu'il se trouvait quelque part dans les tribunes avec la belette et qu'ils se moquaient de cet abruti de Malfoy tout seul dans sa loge.

Un silence soudain s'abattit sur la pièce et, à coté de lui, la voix de la journaliste dérapa douloureusement dans les aigus. Draco eut un sourire. Il n'avait pas besoin de se retourner pour comprendre qui venait de pousser la porte. Il connaissait parfaitement cette absence totale de bruit que généraient ses rares apparitions en public, comme si les gens s'arrêtaient de vivre pendant une demi-seconde. Ces silences ouatés et épais, bourdonnant d'admiration et de futures rumeurs, cette envie presque malsaine sur le visage des gens. Ça n'avait pas changé en presque vingt ans.

Et il reconnaissait aussi cette démarche décidée mais silencieuse, qu'il avait tant entendue dans les couloirs de Poudlard.

« Bonsoir Malfoy » Chuchota une voix espiègle à son oreille.

« Tu es en retard Potter » Répondit-il seulement avec détachement en essayant d'ignorer le couinement de la journaliste.

Le brun rit doucement et la jeune blonde se leva précipitamment du fauteuil, emportant à l'aveugle parchemins et plume à papote et manquant de tout laisser tomber. Draco l'observa avec un rictus sardonique prendre la fuite le rouge aux joues et l'air un peu inquiet.

« Je devais déposer Lily chez Molly et j'ai eu beaucoup de mal à m'esquiver. Il parait que je suis décharné et que je me laisse dépérir depuis que je vis seul » Ajouta Potter d'une voix toujours rieuse, sans s'apercevoir de la débâcle de la journaliste.

Draco se détourna pour détailler la silhouette du survivant, qu'il pouvait pourtant déjà presque dessiner les yeux fermés. Il était toujours sec et délié, mais on ne pouvait certainement plus le qualifier de maigre. Le blond écarquilla légèrement les yeux, surpris.

« Très belle robe Potter » Le complimenta-t-il sincèrement.

La tenue était sobre, coupée assez près du corps sans être pour autant vulgaire. C'était un mélange harmonieux de tissus noir mat et d'un vert profond et soyeux, le tout donnant un résultat fantastique combiné aux yeux immenses derrière les lunettes fines.

Potter avait profité des années où Draco avait tenté de l'oublier pour devenir beau. L'ancien Serpentard trouvait cela relativement déstabilisant mais il savait qu'il parviendrait à se faire à ce nouveau paramètre. Tout ce dont il avait besoin, c'était d'un peu de temps.

« C'est un cadeau d'anniversaire d'Hermione. Je me suis dit que ça serait une bonne occasion de la porter, ne serait-ce que pour ne pas trop te faire honte » Sourit Harry en passant une main dans ses cheveux en pagaille.

Draco se retint de lui dire qu'il était impossible d'avoir honte d'être avec Harry Potter. Il aurait bien pu arriver saoul et en haillons que les gens présents auraient tout autant envié la position du sang pur. Parce que c'était Harry Potter. Mais Draco sut instinctivement que sa remarque serait mal interprétée. Et le sujet de la popularité de l'ancien Gryffondor était beaucoup trop sensible pour eux deux, s'y aventurer risquant fort de mettre le feu aux poudres.

Le blond se fit cependant la remarque qu'avec Potter en haillons, la journaliste réfugiée au fond de la salle ne se serait pas sentie obligée de réajuster son décolleté jusqu'au nombril en battant outrageusement des cils. Ça en devenait presque crispant.

« Merci de ton invitation en tout cas Malfoy » Reprit courageusement Harry en voyant que le Serpentard ne comptait pas relancer la conversation « Je dois avouer que je ne m'attendais pas à recevoir un hibou de ta part. Surtout pas avec un 'bonjour' au début et un 'merci' au milieu de la lettre »

Draco eut un sourire en coin.

« Disons que quand j'ai appris que les irlandais s'étaient qualifiés et que le match serait donc Irlande Bulgarie, je me suis souvenu d'une finale de coupe du monde il y a plus de vingt ans » Expliqua-t-il finalement avec un haussement d'épaule. Harry hocha doucement la tête, nostalgique. A cet instant, les évènements tragiques qui avaient suivi ce fameux match ne leur effleurèrent même pas l'esprit.

« Il y a même Viktor Krum » Remarqua l'Auror en se penchant un peu vers la vitre.

Et en effet, sur le terrain, la silhouette tordue et noueuse de l'ancien attrapeur boitait lentement vers le centre pour aller serrer la main de l'entraineur de l'équipe d'Irlande, un rouquin aux faux airs de bûcheron.

Sa maladresse sur la terre ferme était presque émouvante quand l'image du génie qui n'avait jamais laissé échapper un seul vif restait gravée dans les mémoires. Un accident de trop l'avait cloucute; au sol, signant la fin de sa carrière de joueur pour laisser place à celle d'un entraineur bougon mais terriblement efficace pour l'équipe Bulgare. Sa silhouette revêche avait désormais perdu toute la grâce animale qui avait tant affolé la gente féminine de Poudlard, des années plus tôt. Mais il conservait cette assurance insolente et fière de celui qui avait volé plus haut et plus loin que le reste du monde.

« Je parie que la Bulgarie va l'emporter » Fit finalement le brun en se redressant. Brandkovitch vole comme il respire »

« Oui, il est bon » Confirma Draco « Mais je le trouve un peu instable. A mon avis l'équipe d'Irlande est plus homogène »

« Leur attrapeur est une fillette » Grimaça Harry alors que l'équipe de Bulgarie pénétrait sur le terrain sous les hurlements du public. Cette demi-finale se déroulait au sud de Sofia, la capitale Bulgare, et les supporters comptaient bien profiter de leur supériorité numérique pour soutenir leur équipe. L'agitation des quatre-vingt-dix-mille Bulgares, au bord de l'hystérie, faisait même trembler le sol des loges.

« C'est un stade magnifique » Souffla Harry.

Le stade était immense, semblant créé par un architecte fou. Les flancs gauche et droit n'étaient rien d'autre que les versants nus de deux montagnes du massif du Vitocha, où des rangées de sièges lévitaient en rangs stricts. Pour relier les deux côtés, d'immenses virages en verre et acier avaient été créés, permettant d'apercevoir par transparence les centaines de mètres les séparant du sol. Le terrain flottait au centre, entouré de barrières protectrices alors qu'un dôme magique retenait l'orage monstrueux qui grondait au dessus de leurs têtes. Sous cette lumière apocalyptique, l'herbe était parcourue d'ombres mouvantes et l'endroit semblait comme immergé dans l'eau.

Ainsi perché, le stade ressemblait à la version démesurée d'un nid d'aigle. Et, en son sein, plus de cent-trente-mille sorciers hurlaient à s'en rompre les poumons, masquant même les roulements du tonnerre.

« La Bulgarie est vraiment la nation du quidditch » Se contenta de répondre Draco en applaudissant l'arrivée des Irlandais.

Les deux capitaines se serrèrent la main devant l'arbitre puis les équipes se dirigèrent vers la tribune officielle où elles saluèrent respectueusement le ministre des sports Bulgare, Agueï Lubimovitch. Ce dernier se leva, entrainant une nouvelle vague de hurlements dans le public qui semblait littéralement l'aduler.

C'était un homme d'une cinquantaine d'années, au corps malingre mais aux traits acérés. Des cheveux courts et sombres, un regard anormalement pâle et perçant, un bouc parfaitement dessiné, il émanait de toute sa personne une rigueur extrême et une intelligence froide. Pourtant, son sourire semblait sincère alors qu'il tentait d'apaiser la foule de petits gestes des mains, riant même un peu devant l'enthousiasme qu'il déclenchait. Il semblait irradier de fierté et de bonheur, ce qui le rendait immédiatement sympathique.

Il plaça sa baguette contre sa gorge et aussitôt sa voix retentit dans le stade, traduite parallèlement en anglais pour les supporters irlandais. Le silence s'installa, surréaliste, alors que le stade semblait retenir sa respiration.

« La Bulgarie est heureuse de vous accueillir pour la demi-finale de cette 427ème coupe du monde de quidditch. En espérant que ce match sera placé sous le signe du fairplay et de l'amour du sport, aussi bien pour les joueurs que les supporters. Que la meilleure équipe l'emporte ! »

Le stade entier se souleva, toutes nationalités confondues, alors que le vif d'or était libéré et que le souaffle entrait en possession de l'équipe d'Irlande. Aussitôt les joueurs se dispersèrent comme autant de rayons colorés, rendus flous par la vitesse incroyable de leurs balais nouvelle génération. Le meilleur moyen de suivre l'action était les écrans géants disposés un peu partout dans le stade. Après six minutes de jeu, la Bulgarie menait déjà vingt à dix.

« Les poursuiveurs Bulgares semblent un peu désorganisés » Nota cependant Draco alors qu'effectivement deux joueurs rouges manquaient de s'accrocher lors d'une manœuvre un peu chaotique.

« Oui, mais Karp et Markel sont impressionnants. Je ne sais pas à quel entrainement les à soumis Krum, mais c'est terriblement efficace » Souffla Harry alors que Karp, d'un geste gracieux de la batte, envoyait un cognard percuter avec une précision chirurgicale l'abdomen de l'un des batteurs adverse, l'éjectant presque de son balai.

A ce moment là, une torpille rouge poursuivie par une boule d'acier passa en vrombissant devant eux avant d'effectuer une boucle paresseuse pour foncer vers les loges à pleine vitesse. Le joueur pila à seulement quelques centimètres de la vitre, révélant ainsi l'attrapeur bulgare Brandkovitch, un sourire immense aux lèvres et l'air malicieux. Dans son dos, le cognard redressa sa trajectoire, repoussé par les sorts de protection de la tribune. Du haut de son balai, le joueur leur adressa un petit signe triomphant qui arracha un rire à Harry. Satisfait de son effet, l'attrapeur lui lança un clin d'œil complice avant de plonger vers le sol en une vrille molle et de retourner au centre du terrain.

« Alors lui, je l'aime bien » Gloussa légèrement le brun, surpris par l'assurance insolente du Bulgare. C'était à se demander si le jeune châtain se rendait compte qu'il était en train de disputer une demi-finale de coupe du monde.

« Forcément, il vole comme toi Potter » Siffla Malfoy, encore secoué par la vision de l'attrapeur pilant juste face à lui.

« Tu veux dire avec un talent incroyable ? » Le taquina Harry.

« Je veux dire de façon inutilement dangereuse, voire même suicidaire. Est-ce que vous avez au moins conscience que c'est nettement plus difficile de poursuivre un vif d'or avec la moitié des os brisés ? » Se renseigna Draco avec une ironie mordante. L'ancien Gryffondor leva les yeux au ciel.

« Merlin Malfoy, tu es vraiment un frileux. Il n'y a aucun intérêt à jouer au quidditch s'il n'y a pas un peu de danger ! Et puis de toute façon, tout le monde sait bien que les vifs sont ensorcelés durant la coupe du monde pour ne pas apparaitre avant au moins vingt bonnes minutes, histoire que les spectateurs ne payent pas pour un match éclair. D'ici là, l'équipe médicale serait même capable de lui régénérer entièrement le squelette »

« Ce n'est pas parce qu'ils peuvent le faire qu'il faut se sentir obligé de leur donner du travail. » Conclut Draco, réprobateur, alors que Brandkovitch semblait s'amuser à semer l'attrapeur adverse en multipliant les feintes, allant même jusqu'à l'envoyer percuter le plafond enchanté, que le Bulgare parvint lui à éviter avec une facilité insultante.

Au même instant, à l'autre bout du terrain, le gardien Irlandais lâcha son balai, ne s'y raccrochant qu'avec un bras et une jambe, et intercepta le souaffle du bout des doigts. Dans les tribunes, les supporters en vert bondirent comme un seul homme pour l'acclamer alors que les poursuiveurs irlandais repartaient à l'attaque.

« Il faudra que je pense à acheter un enregistrement du match pour James. Il est complètement fan de Bayle et de sa technique de l'étoile de mer. Remarque, c'est vrai que c'est impressionnant » Admit Harry en observant le gardien se remettre d'aplomb sur son balai sans effort apparent.

« Pourquoi as-tu arrêté le quidditch ? » Demanda abruptement Draco, incapable de retenir plus longtemps la question qui lui brûlait la langue. Harry se tourna vers lui, étonné. « Tu ne participes pas à l'équipe du ministère » Se justifia l'aristocrate, entre gêne et accusation. Après un silence, Harry grimaça et consentit à lui expliquer.

« J'ai arrêté un peu après Ginny, quand elle a abandonné l'équipe des Harpies de Holyhead pour devenir journaliste. James avait deux ans et, quand je suis revenu avec un hématome sur tout le visage et complètement bouffi, mon fils ne m'a pas reconnu et il en a pleuré toute la nuit. Au début j'ai décidé d'arrêter temporairement, le temps que les enfants grandissent. Je me consolais en me disant qu'entre mon nouveau travail et la vie de famille, je n'avais de toute façon plus vraiment le temps de jouer. Mais en vérité j'étais surtout différent sur un balai. J'avais peur, dès que j'allais trop vite, dès que ça devenait trop risqué. J'étais terrifié à l'idée de ne pas être en état de rentrer un soir »

Il plissa le nez, embarrassé par sa confession. Malfoy, lui, ne se laissa pas déstabiliser et il fronça les sourcils, dérangé.

« Mais maintenant, ils sont assez âgés non ? Ca ne te manque pas ? » Voulut-il savoir, sincèrement curieux.

« Si » Avoua seulement le brun, sans développer.

« Tu vas reprendre ? » Insista Draco

« Peut-être » Lui répondit finalement Harry, un doux sourire aux lèvres et l'air espiègle. Etrangement, Draco eut l'impression qu'il venait d'arracher là une promesse d'une importance capitale.

Dans le stade, la foule se leva soudain en hurlant, et leur attention se reporta immédiatement sur le match. Les deux attrapeurs traversaient le terrain à toute vitesse, si proche l'un de l'autre qu'on ne distinguait d'eux qu'une trainée verte et rouge.

« Près du cerceau central Irlandais » Souffla Harry alors qu'effectivement, un éclat doré papillonnait dans le camp Irlandais.

Prudent, le gardien Bayle s'écarta un peu. Alors que les attrapeurs parvenaient à son niveau, le vif obliqua vers la gauche avant de descendre à angle droit. L'attrapeur Irlandais ralentit un peu pour entamer une descente prudente, ayant visiblement perdu la balle des yeux. Brandkovitch lui n'hésita pas une seconde et traversa l'anneau à toute allure en se blottissant contre son balai pour ne pas heurter le cercle métallique avant de se laisser tomber tête la première vers le sol à pleine puissance. Arrivé au ras du gazon artificiel, il redressa sans effort apparent avant de scanner le terrain des yeux. Son expression morose s'afficha sur les écrans géants alors qu'il reprenait de l'altitude pour reprendre ses recherches.

« Cet homme est fou » Fit à nouveau Draco, stupéfait. Harry hocha la tête, les yeux brillants.

Avec cet air émerveillé et envieux, il lui faisait penser au Potter de Poudlard qui s'extasiait devant la vitrine de Honeydukes. Draco détourna la tête pour tenter de dissimuler son sourire un peu trop doux. Surpris, il haussa soudain les sourcils.

« Potter ? » L'interpella-t-il sans se retourner.

« Hm ? »

« Peux-tu m'expliquer pourquoi ces journalistes nous fixent avec de grands yeux effarouchés ? » Se renseigna-t-il d'une voix neutre.

Potter se détourna un instant du match pour jeter un regard indifférent sur la petite dizaine de journalistes qui les dévisageaient effectivement avec frustration et un soupçon d'angoisse. Le brun eut un demi-sourire presque moqueur avant de se détourner.

« Pendant mon divorce, j'ai eu un différent avec un journaliste. Disons que j'ai un peu abimé les locaux de la gazette du sorcier et étonnement, ils me laissent en paix depuis » Expliqua-t-il d'un ton totalement détaché, grimaçant alors qu'un joueur se prenait un cognard juste devant eux et manquait de s'écraser contre la vitre de la tribune.

« Tu es un barbare Potter » Souffla Draco, terriblement amusé par l'air effrayé des journalistes. Vu leur expression, Potter avait encore dû faire un truc totalement inapproprié -mais néanmoins efficace.

Brandkovitch repassa devant eux à toute vitesse, dans un enchaînement de vrilles qui le faisait ressembler à une torpille rouge au sourire presque ivre. Les deux cognards vrombissaient autour de lui comme deux insectes de métal furieux alors que Markel, le batteur bulgare, tentait de rattraper son attrapeur en riant. Plus bas, le gardien irlandais Bayle arrêtait à nouveau le souaffle, faisant hurler le public.

« C'est un très beau match, n'est-ce pas messieurs ? »

Ils se tournèrent tous les deux vers un homme grisonnant au sourire avenant, même si hésitant. Il tenait dans sa main droite une plume à papote, qu'il dissimulait plus ou moins discrètement dans son dos.

« Tiens, un courageux » Commenta sardoniquement Draco entre ses dents.

« En effet, c'est un très beau match » Répondit poliment Harry en ignorant la remarque moqueuse de Draco. Devant son regard perçant, l'homme se trémoussa, fébrile, mais ne détourna pas les yeux.

« Je m'interrogeais simplement sur votre nouvelle amitié, cela faisait longtemps que monsieur Potter semblait fuir les mondanités. Cela vous dérangerait-il monsieur Malfoy de m'accorder un peu de votre temps ? J'aimerais connaître votre opinion sur l'actuelle politique étrangère du ministère…» Continua le journaliste avec espoir, en voyant l'aristocrate lui porter un intérêt soudain.

« Nous préférerions profiter du match tranquillement. Pourquoi ne pas venir poser ces questions à monsieur Malfoy un autre jour ? » Suggéra Harry d'un ton glacial. Malfoy haussa les sourcils, surpris par son expression fermée.

Le journaliste hocha fermement la tête, semblant trouver l'idée lumineuse et, sans insister, s'éloigna nerveusement.

« Revenez » Ordonna pratiquement Draco à l'homme tout en jetant un regard agacé à Potter. Le journaliste s'arrêta, oscilla sur place, avant de se retourner avec un air crispé. L'attention d'une bonne partie de la tribune s'était focalisée sur eux mais le blond n'y porta pas attention « Potter aboie beaucoup mais ne mord pas. Installez-vous donc » Se justifia-t-il en l'invitant avec un sourire en coin se voulant complice.

Harry se leva sèchement et le journaliste recula d'un pas en palissant, s'apprêtant à fuir à toutes jambes. Mais le blond l'en empêcha, bien décidé à faire cette interview malgré le comportement grossier de Potter. Il était tellement rare que la presse s'intéresse à son travail et pas à son physique qu'il comptait bien ne pas laisser passer l'occasion.

« Prenez donc une chaise » L'encouragea-t-il, ce qui ne parût en rien rassurer l'homme. Peut-être parce que le regard de Potter venait de se glacer et que toute sa posture s'était raidie.

« Ne vous dérangez pas, je vous laisse ma place » Grinça Harry avec une obséquiosité venimeuse. Puis il attrapa la cape posée sur le dossier de sa chaise avant de sortir sans un mot de plus, claquant la porte d'une tribune plongée dans un silence pétrifié.

Draco resta un instant immobile, stupéfait par la tournure des évènements, mais sauta sur ses pieds quelques secondes plus tard en jurant. Il ordonna à un journaliste relativement verdâtre de ne pas bouger et il sortit de la pièce à grands pas majestueux. Derrière lui, il entendit clairement la salle exploser en rumeurs diverses et variées alors que déjà il dégringolait les escaliers métalliques à toute vitesse, espérant que Potter n'avait pas emprunté un autre chemin. Une fois dehors, il fut rassuré en apercevant la silhouette tendue du brun se découper à travers le rideau de pluie.

Maudissant les Gryffondors et leur impulsivité légendaire, il s'engagea sous la pluie presque en courant, pestant alors que l'eau froide semblait mordre sa peau. Mais il fallait absolument qu'il rattrape Potter avant qu'il ne transplane, qu'il lui explique ce qui lui était passé par la tête pour faire un tel scandale.

« Potter ! » Hurla-t-il presque pour recouvrir le fracas des gouttes crépitant sur le sol de la pente raide qu'il était en train de dévaler. Décidément, cette idée de stade perché sur une montagne le séduisait de moins en moins. Devant lui, la silhouette floue s'arrêta et se retourna lentement, comme avec réluctance. A seulement quelques pas de lui, Draco stoppa à son tour brusquement, foudroyé.

Potter était juste devant lui, trempé jusqu'aux os, les cheveux plaqués sur ses mâchoires crispées, sa cape prise dans le vent claquant contre ses cuisses et les poings serrés à s'en faire blanchir les jointures. Et derrière ses lunettes, ses yeux n'étaient plus que deux fentes d'un vert sombre et furieux. Il ressemblait au Potter de Poudlard et Draco en resta sonné comme s'il l'avait frappé.

C'était aussi totalement injuste qu'il soit bestialement beau comme ça, alors que lui devait ressembler à un chien détrempé et piteux. L'aristocrate écarta cette pensée parasite avec agacement alors que Potter s'avançait vers lui avec un calme trompeur. Draco sentit tous ses muscles se tendre, prêts à contrattaquer, bien qu'il soit incapable de comprendre la violence de la réaction du brun.

« Tu t'es bien foutu de moi Malfoy, félicitations » Susurra finalement Harry, à quelques centimètres de lui. La voix était douce, pleine de fiel et le sourire tordu qui l'accompagnait fit frissonner Draco. Potter venait de péter les plombs, il pouvait le sentir jusqu'au fond de ses os. Il avait toujours pu le sentir. « Ça m'apprendra à vouloir donner une seconde chance. Dire que je pensais que tu avais changé… »

« Qu'ai-je fait pour froisser sa majesté le Survivant cette fois ? » Persiffla le Serpentard, blessé par le mépris de l'homme en face de lui et soudain rattrapé par un passé plus si lointain que ça.

« Laisse tomber va, j'ai bien compris ton petit jeu. Mais je refuse de servir de faire valoir pour que tu puisses te pavaner devant les journalistes, tu devras te trouver un autre pigeon » Murmura Harry d'un ton dangereux. Il parlait si bas que la pluie noyait sa voix, et, durant quelques secondes, Draco crut avoir mal compris.

« Pardon ? » Fit-il seulement, stupéfait et vexé par l'insinuation.

« Tu t'es même servi de ton fils pour m'approcher. Tu es pathétique » Grinça le Gryffondor.

Draco l'attrapa par le col, soudain enragé. Potter venait de salir un sujet bien trop sacré pour qu'il n'excuse sa névrose paranoïaque.

« Tu crois que le monde tourne autour de toi peut être ? N'insulte plus jamais mon fils Potter, c'est un conseil » Le menaça-t-il. Harry eut un sourire en coin, désabusé.

« Ou quoi Malfoy ? » Soupira-t-il presque avant de se dégager sèchement de sa prise.

A cet instant, Draco ressentit l'envie viscérale de le frapper. Pour la morgue et le mépris qu'il voyait dans les yeux verts, pour la blessure qui y grandissait aussi, cette étincelle amère qui ne semblait plus vouloir en partir alors qu'il l'observait. Et il aurait voulu attraper son bras, pour combattre cette distance soudaine qu'il voyait naitre dans son attitude, cette indifférence presque palpable entre eux. Il n'était qu'à un pas de lui mais, de nouveau, il lui était totalement inaccessible.

« J'ai fait une erreur, mais je ne la reproduirais plus sois en certain. A partir de maintenant, je te veux hors de ma vie Malfoy. Définitivement cette fois. »

Et, avant même que le sang pur n'ait pu réagir, Harry transplana.

Laissant le sang pur seul, glacé et passablement sonné. Avec, sur la langue, le goût âcre d'un immense gâchis.

A suivre

(1) Le parfum Orgeuil est issu de la fic du même nom de la grande Artoung, qui a bien voulu me le prêter :). Surtout, n'hésitez pas à aller lire cette fic géniale :D

Note de fin du champi : Et voila, j'espère que ce chapitre vous a plus. Encore merci à vous, qui prenez le temps de lire (et parfois reviewer) cette fic. Et n'oubliez pas de faire un petit tour chez les demoiselles citées plus haut, elles le méritent et ont publié des petites merveilles :D

artemis

 

 
 
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