Bon d'accord, j'avoue que sur ce coup là, les deux filles ont fait fort. Mais en ce qui concerne leur future profession, pitié, faites qu'elles ne se changent pas en agent secret ! Vendredi soir : On y est, l'heure du bal approche, je sens mon cœur faire un bon, je prends le cabinet du téléphone puis compose un numéro celui de mon chéri, quand la sonnerie retentit. Je fonce, et ensuite je décroche. C'est mon chéri. Oh mais pourquoi lui ? Il vient tout gâcher à chaque fois ! Oh mais je suis bête, j'étais sensée l'appeler de toute façon.

-Nina, alors prête pour ce soir au bal, chérie ?

-Oui.. Enfin, non pas trop. Je ne sais pas trop ce que j'ai en ce moment mais depuis un p'tit moment déjà, je crois que je couve la crève.

-Ah bon ? Pourtant ce matin, t'avais l'air bien...

-T'étais obligé de répondre à ça ? Si j'te dis que je suis malade c'est que je suis malade !

Pauvre abruti, je pense tout bas

-Hé ! Je suis pas un abruti !

Il est télépathe maintenant ? Ou alors j'ai dû parler un peu trop fort... Oups. Mais ce qui ne m'empêche pas de me faire passer pour la malade. Je tousse bruyamment au téléphone pour bien le dégoûter mais il a pas l'air de l'être justement, d'ailleurs, il me propose de venir, non mais il est malade ou quoi ? Et puis quoi encore ! C'est moi la malade ici. C'est alors que je lui dis clair et net que je ne pourrais en aucun cas venir à ce bal, et que s'il préfère rester chez lui à se lamenter bah... C'est son problème, ça m'arrangerait beaucoup d'ailleurs, puis je lui raccroche au nez.

Après cette discussion rapide avec mon... Copain, je me caresse chaque mèche de mes cheveux, me prépare minutieusement afin d'être la plus jolie, qui est, je dois dire assez facile pour moi étant donné que JE suis la plus jolie. Une fois prête, j'entends le klaxonne résonner derrière ma porte d'entrée et enfin la sonnerie qui se met elle aussi à crépiter comme une folle. Je suis aux anges ! (si je puis dire). Ce doit être Léo, et quand j'ouvre, oh la bonne surprise, qui voila ? Léo, en chair et en os ? Et que vois-je ? Derrière lui se trouve une... Bon d'accord ce n'est pas tout à fait ce que j'appelle une limousine mais c'est toujours mieux de ce que m'aurait ramené Pierre. Léo se comporte en véritable gentleman, bouquet de rose à la main (non ce n'est pas des lavandes mais c'est toujours mieux que rien), m'attrape par le bras, puis nous sortons tel un vrai couple !

 Une fois arrivée à destination, c'est à dire, à la salle où se trouve la fête, je retrouve Léna et Marjolaine en compagnie de... De mecs ? Elles ont bien gérées sur ce coup là mais bien sûr, je ne les trouve pas aussi mignons que mon copain actuel, enfin je veux parler de Léo bien entendu. Je descends les marches main dans la main avec mon nouveau copain, tous les regards se posent sur moi (ce n'est pas nouveau), mais cette fois-ci on peut dire que j'ai sorti le grand jeu. A vrai dire, ma longue robe noire, ornée de multiples paillettes dorées ne passe pas inaperçue. Je porte également mes hauts talons mais cela ne suffit pas à ce que ma robe ne touche pas le sol. Mais c'est une grossière erreur ! Car au moment même où je pose un pieds au sol, ma robe se prend dans mes chaussures, puis me fait lourdement tomber. Je déboule les escaliers un à un (ouf, il n'y avait que 4 marches). Je me redresse alors, mine de rien, les yeux toujours rivés sur moi. Je contemple mon Léo, avec un large sourire, qui, quant à lui ne le relève pas mais.. m'aide à me relever par contre ! Puis, nous regagnons les autres....

Mais au bout du couloir, à la porte d'entrée, mon cauchemar recommence ! Non c'est pas possible ! Mais qu'est-ce qu'il fait ici ? Je ne veux pas qu'il me voit ! surtout en présence de Léo. Et oui, vous avez devinez, c'est Pierre qui vient d'arriver sur les devants de la scène. C'est alors que je vois Léna et Marjolaine qui viennent à mon secours, elles s'emparent toutes deux de l'intrus pour l'emmener je ne sais où et ça ne me regarde pas. Je tente d'oublier ce que je viens de voir et de profiter de ces paisibles instants aux côtés du divin gentleman. Je l'entends faiblement me dire quelque chose à l'oreille, puis me répète :

-Tu veux quelque chose à boire ?

Mais j'entends rien avec toute cette musique à fond, mais je préfère ne pas me faire passer pour une cruche devant lui alors je lui réponds, sans trop savoir pourquoi :

-Oui, j'veux bien danser avec toi, tu viens ?

Et là, je le prends par le bras en le tirant férocement. Ensuite, il me roule une pelle comme une félin... Bon d'accord, c'est moi qui lui roule une pelle comme une féline, mais j'ai pas le choix voila. Il me fallait à tout prix goûter à ces doux baisers voluptueux avant de me retrouver face à face avec mon ancien copain (Pierre). En fait, je sais plus trop, c'est tellement compliqué les histoires d'amour.

Je remarque à présent que Léna et Marjolaine sont enfin sorties de là où... Elles étaient. Ces dernières vont retrouver voir leur copain, bah après tout, elles ont bien le droit de s'éclater, tant que moi je m'amuse comme une folle, ça me va.

Moi et mon amoureux, nous sortons de la piste de danse pour aller se rafraichir un peu. En fait, je viens de remarquer que c'est ce qu'il voulait depuis le début. Non, c'est pas possible ! Mais il est vraiment intenable celui-là alors ! Je revois ce Pierre en face de moi, au bout de la piste de danse. Je me sens toute gluante de sueur tout d'un coup, ma gorge se sèche et je commence à me faire toute petite. Mais c'est déjà trop tard, Pierre vient vers moi, enfin vers nous. Et... Il sort une mitraillette de sa poche (comment il a réussit à en sortir une lui ?) Bon, très bien, il veut nous faire la peau, c'est son choix, mais dans ce cas, je préfère prendre mes distances...

Pierre se met à courir, arme à la main, le visage empli de fureur, les yeux sévères, l'air grave et la bouche pincée. Je m'agrippe fermement au bras de Léo. Je ne sais pas trop ce qui se passe, mais Pierre chute brusquement sur le sol, sans doute humide. Il est (une nouvelle fois) allongé, le dos complètement bousillé, la mitraillette envolée, qui lui retombe sur le haut du crâne peu de temps après. Ce qui l'assomme deux fois plus. Lorsque celui-ci se relève, je j'accours vers lui pour essayer de me faire pardonner (ou faire ma grosse focus, comme vous voulez). Je l'acère de milliers de bisous, puis lui dis tendrement "je t'aime" dans le creux de l'oreille. Je sens son étreinte se refermer sur moi, puis un susurrement me parvient :

-Tu m'en voudras pas si j'te dis que... C'est pas réciproque

Je me détache de lui, l'air effarouché, je suis totalement perdue ! Mais.. Quoi ?

-Tu sais, tes copines, elles savent vraiment pas comment faire un nœud... C'est facile de se détacher de la chaise. Et puis... Je me suis dis qu'après tout : Il y a des filles bien mieux que toi sur le dancefloor, si tu vois ce que j'veux dire. Et maintenant, j'arrête de me prendre la tête avec toi. J'en ai plus qu'assez...

A cet instant, je le vois se retourner, m'abandonnant à mon propre sort, je lui en veux ! Non mais pour qui il se prend ?

-Au fait, t'aurais pas vu ma mitraillette ?

Oui, pauv' abruti, elle est là ! Je la lui balance à travers sa figure. Il n'en rate pas une. Je sens mon cœur se serrer en le voyant avec d'autres filles. Quant à Léo.. Il est où celui-là encore ? Bah j'ai au moins lui.. C'est ce que je me suis dit juste avant de le voir dans les bras d'une autre.

-Oh allez, te mine pas Nina, me dit Marjolaine, je croyais qu'on était venue pour s'éclater ?

Mon amie se met dans la tête que j'ai envie de me marrer, c'est ensuite qu'elle nous assomme le crâne avec sa musique à fond, qui fait danser tout le monde visiblement... 

Fin