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Courir sur les nuages
Par Koalamutant
Harry Potter  -  Romance/Général  -  fr
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Chapitre 4 - Correspondance

CHAPITRE 4

AU PASSE

Correspondance

 

De Ginny Weasley à Hermione Granger

Mars 1998, Corse

Coucou Hermione,

J'espère que tout le monde va bien au Terrier ?

Je t'écris pour te parler d'Harry. C'est toujours vers toi que je me suis tournée pour parler de lui, depuis que je suis toute petite, et c'est vers toi que je me tourne pour la dernière fois, car après je vais tenter de passer à autre chose.

Harry m'a envoyé une lettre hier. Un mois sans nouvelles, un mois à espérer un signe de vie, et enfin cette lettre, qui ne dit pas du tout ce que j'aurais aimé entendre, mais tant pis.

Il m'a dit qu'il vous avait vus, Ron et toi, et qu'il avait réalisé qu'il avait été con de me demander de partir sans aucune explication. Qu'il avait été brutale et sans coeur, qu'il s'en voulait. Il m'a dit que le temps que nous avons passé ensembles, que les choses qu'il m'a dites, que les espoirs que j'avais, tout ça avait compté pour lui. S'il ne m'a pas donné de nouvelles depuis mon départ, c'est parce qu'il ne savait pas où il en était, comment exprimer ce qu'il ressentait.

Il m'a dit que pour lui, c'était finit entre nous. Que quand j'avais quitté le Square Grimmaud, il ne savait pas comment ses sentiments évolueraient, qu'il espérait que je finirai par lui manquer, mais qu'apparemment ce n'était pas revenu. Qu'il avait l'impression d'être victime d'une grosse injustice, d'une erreur dans l'écriture des choses. Que ça n'aurait pas dû se passer ainsi, mais qu'il n'y pouvait rien.

Sa lettre était brouillon, sincère... Elle m'a bouleversée. J'ai une grosse boule dans la gorge et les larmes aux yeux, à recopier ses paroles, mais j'ai besoin de me confier.

J'ai trop aimé Harry pour mon propre bien.

Etrangement, ça m'a fait du bien de lire ça. Ça faisait un mois que j'essayais d'être forte, de ne pas y penser, de ne pas ressasser les souvenirs comme dans un mauvais rêve. Un mois à attendre quelque chose, n'importe quoi, une lettre, un sourire, un regard, qui puisse me prouver que ces derniers mois avaient existé. Et ils ont existé. Cette lettre, c'est sa façon de me dire qu'il m'a aimée, que c'était réel. Que ça a compté pour lui.

Maintenant j'ai l'impression d'avoir le droit de partir, de me reconstruire. Avant j'en voulais à Harry de me délaisser sans raison, à Gabriel de l'éloigner de moi, à la Guerre de me l'avoir prit lorsque j'avais 15 ans. J'en voulais au monde entier de continuer à vivre alors que moi je crevais.

Maintenant je me dis que les choses sont comme elles sont et que de toute façon je ne pourrai rien y changer, alors autant les accepter. Apprendre à meubler le quotidien sans sa présence. Apprendre à vivre sans l'espoir qu'il revienne, que tout n'est pas fini.

Tout ce temps qu'on a passé ensembles, ça laisse beaucoup de marques. Tout me fait penser à lui, des scènes du quotidien, des intonations de voix, des expressions, des regards, des odeurs...

C'est douloureux, et il me manque. Je le cherche souvent des yeux dans la foule, j'entends sa voix dans mon sommeil. Je le cherche le matin à mon réveil, étonnée de me réveiller dans un lit froid. Mais ça passera, tout s'estompe. Il me faut un peu de temps pour revenir en Angleterre, retourner dans ces lieux où Harry et moi nous sommes aimés, baladés main dans la main. J'ai besoin de changer de décor, de découvrir un monde où Harry et moi n'avons jamais existé.

Je vais bien. Je ne veux pas que tu t'inquiètes.

Luna a entendu parler de gens qui avaient vu des traces de je-ne-sais-quel-animal étrange dans le Nord de la Corse, elle a voulu absolument y aller, et du coup je l'ai suivie. C'est très beau ici. Sauvage, isolé. Il peut faire -5 degrés comme 20 degrés, tout ça dans la même semaine, selon si nous sommes sur le littoral ou dans la montagne. Un habitant du village à côté duquel nous campons m'a dit que dans quinze jours, l'île serait magnifique car recouverte de fleurs. Il me tarde.

Peut-être que je pourrai me mettre à dessiner. Ou a écrire. Ou à prendre des photos. Je n'ai de talent pour aucun de ces trois arts, mais tant pis. Je ne forcerai personne à me lire, ou à observer mes dessins. Je pourrai le faire pour moi. Une manière d'exprimer la rage, la douleur, le sentiment de perte immense. Oui, je crois que je vais acheter un carnet et des crayons.

Luna va bien. Quand elle ne passe pas ses journées avec son père à courir après des espèces plus ou moins fictives, elle se venge des jours entiers passés enfermée dans le manoir Malefoy en courant sur la plage, en faisant des randonnées, des balades à vélo. Elle parle avec des gens, va se baigner, parfois je l'accompagne, parfois je la laisse seule.

Notre amitié est plus solide, plus intime. Nous pouvons rester des heures l'une à côté de l'autre sans échanger une parole. Le simple bonheur d'être ensembles... pas besoin de meubler le silence.

Quand elle est avec son père, je me balade, je réfléchis. Parfois je bouquine, je me baigne seule malgré la température de l'eau (un petit sort de protection et c'est réglé). C'est paisible. Ça me rappelle un peu nos moments à l'étranger avec Harry, mais tant ne dépend pas de lui, je dois me construire mes propres habitudes, ma propre vie post Poudlard.

Ai-je déjà dit qu'il me manquait ?

(Je viens de me relire, oui je l'ai déjà dit.)

J'ai rencontré un groupe de sorciers en vadrouille, ils sont adeptes de parties de poker et de petites criques isolées. Je les suis souvent dans leurs sorties, parce que me retrouver seule me fait vite penser, et donc penser à Harry, ce qui est MAUVAIS.

Il y a quelques filles avec eux, l'une d'entre elle ressemble beaucoup à Parvati, elle est sympathique. Un peu futile peut-être, mais je ne la connais pas assez pour juger. Il y en a un avec les yeux dorés, c'est vraiment perturbant. Très beau aussi. Il est très doux, ne parle pas beaucoup. Le cliché aurait voulu qu'il fasse de la guitare au coin du feu, mais enfait il est fou d'escalade. Il m'a embarquée avec lui et Anthéa l'autre jour, c'était vraiment... wahou. Les moldus ont vraiment été forts sur ce coup-là. Anthéa est drôle, un peu cynique peut-être, enfin non pas peut-être, elle "a l'art de la pique verbale", comme disent les autres. Un peu comme Malfoy, mais en version sympa enfait. Mon Dieu, pourquoi est-ce que je pense à malfoy ?! Bref, oublions cet écart.

Tu aimerais beaucoup Anthéa parce qu'elle est intelligente, curieuse, fine d'esprit. Je crois que c'est une angoissée des sentiments humains, vu la façon dont elle repousse Côme, qui a pourtant l'air de beaucoup lui plaire, mais bon ce ne sont pas mes histoires.

Il y a Thomas aussi. Il a un piercing au sourcil, et – Dieu seul sait pourquoi – au téton gauche... et a l'air de bien m'aimer. Il est très sexy. Un peu crado sur les bords aussi, mais rien de très grave. Juste une petite barbe de trois jours, une tendance à faire un plongeon dans l'eau glacée au lieu de prendre une douche, une étrange habitude de se lever la nuit pour manger. Il m'a fait une ateba verte et bleue, c'est super joli ! Nous sommes encore amis, parce que j'ai besoin de temps, et je crois qu'il le sent. Je ne sais pas combien de temps Luna veut rester ici. Il me reste encore un peu d'argent... Harry, ce fou furieux, avait posé une petite fortune sur mon compte Gringotts au Nouvel An, pour se faire pardonner de m'avoir acheté, parmi la quinzaine de cadeaux qu'il m'a offerts ce jour-là, un livre que j'avais déjà.

Le temps où des choses comme ça arrivaient me manque.

J'ai bronzé. Ils m'apprennent des sorts. C'est marrant. Nous volons au dessus de la mer, moi sur le vieux balais de Fred, eux sur des balais étranges apparemment typiques de leur pays. Parfois mon coeur se serre lorsque je pense à Harry, mais ça ne dure pas trop longtemps.

Prends soin de Ron, empêche le de trop manger de cerises quand ce sera la saison.

Je t'embrasse,

Ginny.

oooooooooooooooooooooo

Hyde Park, fin Mars 1998

Hermione disposa les fruits dans des assiettes, les arrangeant afin que les couleurs se marient harmonieusement, sortit les petits gâteaux qu'elle avait préparés (ils semblaient immangeables, mais jamais ni Harry ni Ron ne se risqueraient à le lui dire), ainsi que les bouteilles de jus de fruits qu'ils avaient acheté plus tôt et les disposa sur la nappe qu'elle venait d'étaler sur l'herbe.

Satisfaite du résultat, elle sortir de son sac un gros livre, des lunettes de soleil, et s'assit dans l'herbe à côté de son fiancé. Elle tira sur sa robe pour pas que les gens qui les entouraient ne puissent apercevoir plus que la bienséance ne le permettait, mit un chapeau de paille sur sa tête, et ouvrit son livre.

Ron la regardait faire avec un air d'adoration la plus totale. Le temps exceptionnellement chaud le rendait tout rouge, ce qui jurait atrocement avec ses cheveux, et Harry ne pu s'empêcher de penser que Malfoy se serait fait un plaisir de le lui faire remarquer. (Mais mon Dieu, pourquoi pensait-il à Malfoy ?). Il portait un t-shirt noir qu'Hermione lui avait acheté lors d'une halte à Paris, et le brun nota que son ami avait changé physiquement. Ron avait toujours été grand, mais les joues rondes, l'air enfantin, un peu gauche, avaient laissé place à des traits plus marqués, plus durs. Enfait Ron faisait vraiment adulte maintenant.

Avait-il changé lui aussi ? Harry n'avait jamais fait réellement attention à son apparence. Il avait un peu grandit, mais ne serait jamais grand à proprement parler. Trop mal nourri dans son enfance, trop formaté pour ce placard sous l'escalier. Ron le dépassait de dix bons centimètres, Neville aussi, mais il dépassait encore largement Hermione, Ginny et Luna, alors ça allait. Il avait grossit, malgré ce que disait Molly, ça il le savait. Il se préférait ainsi, surtout que depuis que la guerre était finit, il faisait beaucoup de sport, et il se sentait mieux.

Lorsqu'il était avec Ginny ils avaient fait les magasins ensembles, enfin plutôt la rouquine l'avait forcé à essayer toutes sortes de jeans, baskets, chemises, pulls, t-shirt, vestes. Après les avoir ramenés à la maison, il les avait posées dans son placard, et piochait un peu au hasard, selon la température extérieure.

Avant, Ginny secouait la tête l'air navrée, et arrangeait sa tenue, même si intérieurement Harry ne savait pas ce qui allait mal dans celle-ci. Maintenant, il devait se débrouiller tout seul. Parfois il copiait un peu Gabriel et ses chemises blanches, grises, noires, ses jeans droits et sombres, ses chapkas (Harry se demandait toujours si c'était de la vraie fourrure), sa collection d'écharpes toutes douces, ses pulls en cachemire, ses bagues en argent, ses chaussures en cuir, même si malgré la qualité de ses vêtements, son ami ne semblait pas vraiment se préoccuper de son accoutrement. Il avait toujours l'air de s'être réveillé dix minutes auparavant (ce qui était vrai en règle général, cela dit), et de s'être jeté sur tous les vêtements qui lui tombaient sur la main. Malgré son manque évident d'attention à son apparence, Gabriel était classe, et Harry l'enviait pour cela.

Quand il vivait chez les Dursley, il héritait des vieux habits moisis de Dudley, six fois trop grands pour lui, et quand il était à Poudlard, il portait l'uniforme, point barre. Maintenant, avoir le choix, c'était anormal pour lui. Il se repliait alors sur les classiques : Jean, t-shirt, baskets. Quand il sortait le soir, il faisait un effort et mettait une chemise et les chaussures en cuir pour lesquelles Ginny avait craqué. Mais quand il était à la maison, c'était jogging et t-shirt. Il adorait marcher pieds nus. Si les rues étaient moins sales, il marcherait pieds nus tout le temps.

Enfait, Harry s'était aperçu durant ses moments de solitude – en Mai dernier, avant que Ginny ne vienne habiter Square Grimmaud, par exemple – qu'il aimait bien se balader à moitié nu. Il n'avait jamais eu l'occasion de le découvrir, ni dans son 4 mètres carré à Privet Drive ni dans son dortoir pour 5 à Poudlard. Il aimait toucher d'autres peaux avec sa peau nue, frôler des gens, sentir les parfums des peaux, la sensation de la couette sur son torse. Il aimait le soleil sur sa peau, le sable sous ses doigts, le vent dans ses cheveux. Il aimait se baigner nu aussi, mais cela n'était possible que lors d'escapades dans les pays chauds, dans des criques isolées.

Cependant, il aimait beaucoup une chemise à petits carreaux verts et blancs qui étaient particulièrement confortable, et des t-shirt tout doux que Ginny l'avait forcé à prendre en gris, noir, blanc, rouge, et bleu foncé. Mais sa pièce préférée était un pull de cachemire noir, parce qu'il était tellement confoooooooooorrrrrrrrrrtaaaaaaaaaaaableeeeeeeeeeeee ! Harry voulait toujours dormir avec mais Ginny l'en empêchait parce que c'était une honte d'utiliser un truc aussi cher en pyjama.

Ron le sortit de ses pensées en tendant la main vers la petite bouteille de jus de fruit qui lui était destiné sourit affectueusement en voyant sa chérie sortir un carnet de notes pour écrire précipitamment , tout en gardant le livre ouvert sur ses genoux. Son regard croisa celui de Harry, qui fit semblant de vomir en chuchotant "GROS NIAIS".

Il lui tira la langue, et répondit tout bas : "JALOUX".

Hermione surprit leur échange et leva les yeux au ciel, mais ne pu s'empêcher de sourire. Elle posa son livre et se tourna vers Harry.

- Bon... Tu vas un petit peu nous expliquer ce qu'il se passe, non ?

- Hein ? Mais de quoi tu parles ?

- Oh je t'en prie, même Ron s'en est rendu compte, répliqua Hermione en souriant.

- HE ! S'exclama l'intéressé, en relevant la tête de la poignée de framboises qu'il engloutissait avec enthousiasme.

- Je sais qu'on a pas été très présents ces derniers temps, murmura doucement Hermione en prenant la main d'Harry. Mais... En dehors du fait que nous avions nos propres soucis familiaux à régler après la Guerre, nous avons pensé que tu... aurais besoin d'être tranquil, après tout ce temps passé à vivre ensembles dans une tente. Retrouver Ginny, vivre pour toi... Personne n'a vécu ce que tu as traversé... Revenir de la mort, ce doit être vraiment étrange.

Harry hocha la tête, sentit sa gorge se nouer.

- Je n'y ai pas vraiment réfléchis... Plein de choses se sont passées depuis, j'ai un peu été pris dans les évenements.

- Tu peux tout nous dire, Harry. Nous sommes tes meilleurs amis. Par exemple, quand nous sommes revenus de Madagascar, j'ai senti que quelque chose clochait entre toi et Ginny, j'ai tenté de comprendre mais tu as tout nié en bloc... Dix jours plus tard, elle faisait ses valises. Elle n'a rien voulu nous dire, et Ron...

Elle tourna la tête vers son fiancé qui fronçait les sourcils, la bouche pleine.

- Ron te soutiendra toujours, quoi que tu fasse... Même si la situation est délicate car il adore Ginny aussi. N'est-ce pas Ron ?

Il y eut un blanc.

- RON ?

- Mmmmfff... Ouuii, grommela celui-ci, avalant bruyamment. Mais tu sais Harry, ajouta t-il en se tournant vers son meilleur ami, c'est vrai que ça m'a surpris... Dans vos lettres, vous paraissiez heureux, on ne s'est vraiment douté de rien... J'aimerais au moins savoir ce qu'il s'est passé.
Il y eut un autre blanc.

- Ce qu'il s'est passé.. Bredouilla Harry.
Il inspira bruyamment.

- Ce qu'il s'est passé, c'est que j'ai changé. Ou alors j'ai toujours été ainsi et quelque chose s'est révélé. Je ne sais pas comment, pourquoi, pour combien de temps, mais...

Il rougit jusqu'à la racine des cheveux. Hermione le fixait avec son regard de "j'ai tout compris depuis un bout de temps Harry, mais c'est à toi de l'expliquer à Ron", et le rouquin avait stoppé son opération je-mange-le-plus-de-framboises-possible et attendait qu'il finisse sa phrase.

- Mais je crois que je suis attiré par les hommes, finit-il. Ça me fait flipper à mort, je ne suis même pas sûr de ce que je ressens, mais en tout cas c'est ça qui a déclenché ma rupture avec Ginny, parce que, pour dire la vérité, Ginny c'est la femme parfaite. Le temps avec elle c'était... Parfait. Oui je me répète mais il n'y a pas d'autre mot. Rien ne clochait chez Ginny. Je l'adorais, on était heureux, et je suppose que j'aurais finis par l'épouser, mais voilà je me suis rendu compte que j'éprouvais cette attirance inconnue et inhabituelle pour des hommes dans la rue, dans les bars, dans les magasins, et elle n'a rien pu y faire, et moi non plus.

Ron ouvrit la bouche, et Harry ferma les yeux, prêt à se faire incendier.

- Bon... Vous voulez pas des framboises ? Sinon je vous préviens, je vais tout manger.

oooooooooooo

Lettre Ginny à Hermione

Chère Hermione,

Ron m'a écrit pour me donner des nouvelles de Georges. Il m'a dit que ce dernier lui avait proposé de venir travailler à la Boutique.

Il faut que tu forces Ron à passer ses ASPICS. Je sais qu'il voulait être aurore pour continuer à être toute la journée avec Harry, mais maintenant que l'occasion de reprendre la boutique se présente, je pense qu'il pensera que c'est une EXCELLENTE raison pour ne pas retourner à Poudlard. Tu sais comment est Ron. Il travaille à son rythme. Mais il faut qu'il y retourne. Pour lui... Pour moi. J'ai besoin qu'un de mes frères soit près de moi cette année, même si c'est Ron et qu'il rougit dès qu'on parle d'autre chose que de quidditch, de nourriture et sorcellerie.

D'après Ron, Georges part en Inde, tu pourrais me donner plus de détails sur ce projet ?

Je suis tellement fière de la façon dont il a affronté cette situation. Je me dis qu'à sa place, n'importe qui se serait effondré...Je ne sais pas si Ron te raconte tout de ce qu'il appelle pudiquement « nos affaires de famille » ?

En gros, quand j'étais encore en Angleterre et que nous étions tous au Terrier, c'est Maman et Georges qui exprimaient leur peine de façon plus évidente que nous, et c'est donc à eux que nous accordions le plus d'attention. Enfin, Ron a du t'en parler... Le truc c'est que Fred était le fils de Maman, c'était le jumeau de Georges, mais c'était aussi notre frère, à Ron, Bill, Charlie et moi. Et le fils de jour, Georges a surpris Ron en train de pleurer dans sa chambre.

C'était un peu avant noël je crois. Je pense que ça lui l'a complètement bouleversé car Ron ne pleure JAMAIS (enfin, tu le sais). Depuis, il s'est tellement transformé... Il prend soin de nous, car il dit que la vie lui a pris un frère mais que les autres sont vivants, et que Fred aurait honte de lui s'il le voyait enfermé dans sa chambre toute la journée... Il a dit aussi que Fred lui manquerait toujours, qu'il ferait toujours partie de lui, et que des fois ça n'irait pas, mais qu'il fallait qu'on puisse compter sur lui autant que lui peut compter sur nous.

Depuis, tu le sais, il a ré-ouvert la boutique avec Lee, force Maman à sortir du terrier, multiplie les idées pour la boutique, et depuis noël, donc, il avait envie de partir quelque part. Il a donc porté son choix sur l'Inde. Sais-tu si Angelina partira avec lui ? J'ai remarqué quelques lettres d'elle dans sa chambre avant de partir en Corse...

Je joins à cette lettre un peu de sable de la plage de Saleccia. Pour t'apporter un peu de soleil, car j'imagine que chez nous, le temps doit être bien pourri... Nous sommes dans le Nord de la Corse, entre l'Île Rousse et St Florent, perdues en plein désert des Agriates. C'est magnifique ici. Je prends plein de photos, car j'ai envie de m'en souvenir toute ma vie. Même si je suis venue ici parce qu'Harry m'a quittée, ce séjour est magique. Je ne me suis jamais sentie aussi libre, paisible.

Au fait ! Luna a rencontré un garçon... C'est son premier petit-ami, alors elle me demande plein de conseils, c'est très drôle ! Il s'appelle Rolf. Il est américain, Luna trouve son accent adorable, s'en est presque niais. Il est en Corse pour son stage sur le terrain, apparemment il fait des études afin de devenir naturaliste. Du coup elle est tout le temps avec lui en train d'observer telle créature bizarre, telle plante, telle bouse de vache. D'après ce que j'ai compris, on va rester encore deux semaines ici, car Rolf a trouvé des traces d'une provenance inconnue sinon, il aurait dû partir vers Bonifaccio et je crois que Luna aurait proposé qu'on le suive...

Des fois, Rolf me demande des détails sur la guerre. Apparemment, Fudge avait une politique très secrète quant à nos failles, et nos amis étrangers n'auraient pas, mais alors pas du tout compris ce qu'il se passait avant que la bataille finale ne fasse rage à Poudlard. C'est dingue tu ne trouves pas ? Heureusement que Kinglsey est maintenant à la tête du ministère et qu'il n'a pas la main légère sur les réformes et punitins envers les employés corrompus... D'ailleurs, où en est le procès Ombrage ? C'était encore en suspend quand je suis partie.

Pour ma part, je vais bien. Harry me manque encore bien sûr, je ne suis pas un robot, mais je suis quand même pas mal occupée depuis que j'ai trouvé un job. Du coup je n'ai pas trop le temps de penser à lui. Ah oui je ne t'ai pas dis ! Je fais le service du soir au restaurant dans le seul camping sorcier de tout le désert des Agriates depuis la fin de la guerre, les sorciers anglais voyagent beaucoup, et il leur manquait quelqu'un pour compléter leur équipe. Je ne pense pas qu'ils vont me garder tout l'Eté car d'après ce que m'a dit Lucie, ma patronne, ses nièces et neveux viennent chaque année en tant que saisonniers : c'est une affaire de famille. Moi ça ne me gêne pas du tout, car je m'amuse bien (j'ai appris à faire des « colonels »!) et que ça me plaît d'être utile et de gagner de l'argent par moi-même.

Le reste de la journée, je suis avec cette bande de joyeux barroudeurs dont je t'ai parlé dans ma dernière lettre. Ils nous ont suivi dans le Nord, je pense que c'est à cause de Thomas... Notre relation est un peu ambiguë, parfois nous flirtons un peu, car je l'aime bien et que je suis flattée de lui plaire, d'exister à ses yeux et parfois je le hais de ne pas être Harry, de ne pas avoir son odeur, ses yeux, de ne pas savoir apaiser mes souffrances...

Je ne sais pas trop comment ça va se terminer, cette histoire.

Comment vas tu toi ? Et Harry ?

Londres commence à me manquer quand même. Je passerais peut-être un week-end, pour tous vous voir.

Ginny.

ooooooooooooooo

24 Mars

Lettre de Hermione à Ginny

Salut Ginny !

Tout d'abord, c'est super que tu ais trouvé du travail ! Tu as eu raison d'accepter ce job même s'il n'est que temporaire : ça t'apportera de l'expérience sur ton CV et te permettra de mettre un peu d'argent de côté. Les études ce n'est pas gratuit et même si tu vivras chez tes parents après Poudlard tu auras de grosses dépenses : les frais universitaires (pas gratuits en Angleterre, hélas), les manuels, le matériel, etc. C'est hélas une démarche que Ron a du mal à comprendre... (Je cite : « On va déjà travailler toute l'année à Poudlard, alors pourquoi se priver de nos vacances d'Eté ? » : je crois que nous n'avons pas la même notion de « travailler » lui et moi, mais soit!)

Au moins, tu as ta réponse : Ron a l'intention de retourner à Poudlard. Je n'ai même pas eu besoin de l'embêter avec ça... Bon, je ne pense pas que ce soit réellement pour obtenir ses ASPICS car j'ai trouvé un petite liste que Neville et lui ont fait l'autre jour, je ne te rapporte que les meilleurs passages :

« Notre dernière année à Poudlard :

- Faire des soirées dans la cabane hurlante (penser à descendre aux cuisines pour la bierraubeurre)

Recréer l'armée de Dumbledore et faire des duels en pariant sur le gagnant (idée de Georges)

Massacrer tout le monde au quidditch (casser un bras à Malefoy)

Devenir des animagus non-déclarés et aller espionner le dortoir des filles (idée de Georges)

Cacher les bouquins d'Hermione et la regarder péter un plomb (idée de Georges).»

Et je t'épargne le reste, tu as compris.

Fais attention avec ce pauvre Thomas. Il ne mérite pas de ramasser les pots cassés d'Harry. Sois sincère avec lui... S'il ne te plaît pas, ne le laisse pas espérer vainement. C'est difficile d'être la béquille, la morphine, « l'après Grand-Amour »... Ce n'est pas sa faute s'il n'est pas Harry.

Je ne suis pas en train de te faire une leçon de morale, Ginny. Tu es mon amie et tout ce que je souhaite c'est que tu ailles bien. Mais Thomas n'y est pour rien dans tout ça, et si tu ne l'aimes pas, laisse le tranquille.

Comme tu ne lis plus la gazette, je te rapporte les nouvelles :

Le procès Ombrage est prévu pour mi-mai : la gazette prédit 10 ans de prison dont 5 avec sursis et 4 000 gallions d'amende. Interdiction de retravailler au ministère. (ce n'est pas assez selon moi, mais bon)

Le procès Malefoy se déroulera après-demain : Narcissa a déjà été relâchée, et Harry a témoigné en faveur de Draco et elle, en revanche il ne pourra rien faire pour Lucius (bien fait).

Le Directeur d'Azkaban (il a un nom imprononçable, je te l'épargne) et Kinglsey ont prévu de grandes réformes dans la prison : on en saura plus cette semaine, le ministère a prévu un communiqué

Pour ma part, ça va. Depuis que nous sommes revenus fiancés, Molly nous harcèle de question à Ron et moi... Je t'avoue que c'est un peu usant. D'autant plus que Ron est très occupé avec Georges et la boutique, et que moi je me retrouve seule au Terrier...

Je vois un peu Harry, mais pas souvent car il passe énormément de temps à la bibliothèque moldue pour ne pas gaffer devant Gabriel : je trouve ça très bien qu'il l'ait rencontré, d'après ce que me dit Harry c'est un garçon très cultivé et passionné, et puis je sais que c'est bon pour lui de respirer un peu, de ne pas se sentir surveillé tout le temps (je t'épargne les articles stupides parus ces derniers mois dans « Sorcière Hebdo » : les habits de Harry, le sourire de Harry, la façon de voler de Harry, les vacances de Harry, les projets de Harry, les livres que lit Harry, les orteilles de Harry... (bon, ok, le dernier est de moi!).

Bon, ni Ron ni moi n'avons rencontré ce fameux Gabriel, mais à force d'insister, on finira bien par voir sa tête ! (il va falloir que je brief Ron sur deux ou trois points, j'ai bien peur que pour bien jouer son rôle il ne se mette à parler de « prise éclectique »...)

Sinon, à mon avis Georges part avec Angelina, car ils n'arrêtent pas de communiquer par la cheminée et l'autre jour je les ai entendu parler d'auberge et de logement chez l'habitant...

Arthur t'a réservé une place pour la coupe du monde de Quidditch, au fait. Comme tu t'en doutes, les garçons sont excités comme des puces : c'est insupportable. Mais bon, ce sont toujours des projets, et les projets permettent à Ron de ne pas trop penser à Fred. Je ne dis pas qu'il faut l'oublier, ni qu'aller à la coupe du monde remplacera la mort de votre frère, bien sûr : ce serait ridicule. Mais Ron a besoin de se projeter, de penser aux choses agréables qu'il vivra bientôt, c'est sa façon de continuer à vivre malgré le manque.

Tu nous manque aussi. Molly prévoit un grand repas de famille (tableaux compris : ça risque d'être sacrément bruyant) pour l'anniversaire de Victoire. Elle te communiquera la date, mais de toute façon je pense qu'il va falloir que tu reviennes en Angleterre dans le courant du mois d'Avril, car ici tout se reconstruit et tente de renaître : même si le désert des agriates semble merveilleux, il ne faut pas que tu rates ça. C'est ta maison ici, et ta place et parmi nous. Tu n'es pas la copine de Harry, Ginny, tu es la sœur de Ron, et mon amie.

NB : Molly a INSISTE pour que je joigne à cette lettre ce gâteau au chocolat. J'ai bien peur qu'il ne fonde en chemin sous le soleil de Corse (merci de nous narguer... Il fait 10 degrés ici), mais bon elle ne voulait pas que le hibou parte sans (bon tu connais ta mère, je ne te fais pas un dessin)...

NB II : Embrasse Luna pour moi. J'ai un peu honte de ne pas avoir pris de ses nouvelles depuis la fin de la guerre, enfin, je veux dire, à part pour l'inviter à l'anniversaire d'Harry. Elle et moi n'avons jamais été très proches, mais cela ne veut pas dire non plus que j'éprouve la moindre animosité envers elle... J'espère qu'elle le sait. C'est super qu'elle ait rencontré Rolf.

Hermione.

 
 
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