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Lettre à l'Inconnu
Par Asinastra
Originales  -  Poésie  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     1 Review    
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L'Astre du jour se couche devant mes yeux, toujours aussi fascinés par ces couleurs chatoyantes que prends le crépuscule lors des périodes de grand soleil.
Les doigts frôlant le verre de ma fenêtre, un léger halo de buée formé par ma respiration un peu saccadée, j'observe, presque immobile, ces nuances changeantes, pendant les quelques minutes qui précèdent la mort du soleil avant sa renaissance.

Peu à peu, les premières étoiles apparaissent, et je n'aperçois plus qu'un demi-cercle de lumière orangée au loin. La nuit est claire, bien que pourvue de quelques cumulus effilochés, petites bribes de nuages qui jouent à cacher la lune qui s'est levée. Elle est d'une blancheur lumineuse ce soir, aux trois-quarts pleine. Je ne distingue plus que les silhouettes des arbres, et quelques ombres chinoises à travers les rideaux des habitations voisines.
Avec un léger soupir, je me dirige vers mon bureau.


Il est affreusement dérangé, mais j'aime ce fatras organisé, que seule moi-même peut déchiffrer aisément.
Je frotte la tête rougeâtre d'une allumette neuve sur le côté de la boîte. Une étincelle apparaît, puis une flamme grandissante, qui grignote le bois pour arriver jusqu'à mes doigts. Mais j'ai déjà allumé une unique bougie, et l'allumette n'est plus qu'une brindille carbonisée et rabougrie. Elle, contrairement au soleil, ne renaîtra jamais.
La bougie se consumant projette des ombres vacillantes sur le mur qui me fait face. Une légère odeur de lilas se diffuse.

Je me déplace à travers le silence maître dans la maison. J'attrape un feuillet parcheminé encore vierge.
J'aime écrire à l'ancienne, avec ces feuilles un peu rugeuses, ces plumes de toutes tailles et de toutes formes, ces encres multicolores.
Que vais-je écrire? Des dizaines d'idées trottent dans mon esprit, se mélangent, et parfois se perdent.


Un poème? Les vers ne me viennent pas. Une nouvelle? Elle sera oubliée, comme les autres, au fond d'une vieille boîte à chaussures, dans le coin le plus reculé de mon placard. Non, voyons...pourquoi pas une lettre? Oui, elle sera lue, au moins par lui. Les mots que l'on a échangé, il ne doit pas les oublier.
Ainsi, je choisis une plume d'un noir profond, et une encre de la couleur qu'ont ses yeux lors des jours de pluie.
Je trempe ma plume dans l'encrier, sur ma droite, et l'approche du papier jaunit.
Par quoi commencer?


L'hésitation persiste, je réfléchis quelques instants. Je mettrais les mots comme ils me viendront, aussi désordonnés qu'ils soient.
La plume s'élance, et l'encre s'étale en courbes maladroites. Mon écriture est loin d'être élégante, mais peu importe désormais. Les mots glissent, s'ajournent en phrases, je ne quitte plus la feuille des yeux. Après quelques minutes, je mets un point final à cette lettre, petite promesse, petit espoir de renouveau. Je signe, plus ou moins satisfaite, et je la relis une dernière fois.


Songeuse, je m'aperçois que je souris inconsciemment. Je souris, parce que je l'ai vu le faire il y a quelques heures. Parce qu'il ne l'avait pas fait depuis des semaines. Parce qu'il était tombé dans un gouffre, et qu'il n'allait pas tarder à toucher le fond des fonds. Et que, avec mes mots gauches et désordonnés, je suis parvenue à lui redonner une petite étincelle d'envie.


Je détourne mon regard vague de la flamme vacillante. La surprise me gagne: elle s'est consumée d'un bon tiers. Serais-je restée si longtemps à écrire, les yeux levés au plafond et le bout de la plume aux lèvres en quête d'inspiration? Je promène mes yeux à travers la pièce. Au loin, la cloche de la petite église du village sonne minuit. Il est impressionnant de se rendre compte à quel point le temps passe vite.

Chaque seconde nous rapproche un peu plus de la mort. Y pensons-nous souvent? Moi, jamais. Le temps me file entre les doigts. Il y a tellement de choses que je voudrais réaliser, tellement d'endroits où aller. A nouveau, mes pensées s'égarent. La fatigue me gagne brusquement, celle que j'avais jusque là refoulée. Ereintée, je souffle juste assez pour que la flamme s'éteigne. La mèche carbonisée reste un instant rougeoyante, puis s'éteint définitivement.


Je plie la lettre, range mon encre et ma plume soigneusement.
C'est un rituel qui, désormais, m'est familier. Je me couche, pour une fois paisible, et tombe dans les bras de Morphée bien plus rapidement que je ne l'aurais voulu. Demain sera un jour nouveau, même s'il ressemblera à tous les autres.

 
     
     
 
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