ATTENTION SPOILERS !!!
Cette fiction contient de nombreux SPOILERS, puisqu'elle prend en compte le tome 7, ainsi que quelques informations supplémentaires que JKR a pu donner dans ses dernières interviews. Les deux derniers tomes m'ont donnée de nombreuses idées pour écrire cet HPDM, et je remercie JKR d'avoir écrit certaines scènes ^_^ même si elle ne les avait peut-être pas rédigées dans cette intention ! L'histoire commence avec l'épilogue des Deathly Hallows, mais certaines scènes seront situées avant. Cette fiction n'a pas pour but d'être un simple HPDM bête et méchant, mais j'ai prévu de développer une histoire plus complexe en parallèle, qui sera une possible suite de la saga. Bonne lecture !
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L'automne sembla arriver soudainement cette année là. Le matin du premier septembre était frais, et alors que la petite famille coupait à travers la route grouillante de monde en direction de la grande station, noire de suie, les vapeurs d'échappements des voitures et le souffle des piétons étincelaient comme des toiles d'araignée dans l'air froid. Deux grandes cages s'entrechoquaient au sommet des chariots chargés que les parents poussaient; les hiboux à l'intérieur d'elles huaient avec indignation et la petite fille rousse qui traînait en larme derrière ses frères, saisit le bras de son père.
« Dans peu de temps, tu y iras aussi, lui dit Harry.
- Deux ans, renifla Lily. Je veux y aller maintenant ! »
Les passants fixaient les hiboux avec curiosité alors que la petite famille poursuivait son chemin jusqu'à la barrière située entre les quais neuf et dix. La voix d'Albus parvint aux oreilles d'Harry à travers les bruits ambiants; ses fils avaient repris la dispute qu'ils avaient commencée dans la voiture.
« Je ne serai pas à Serpentard ! Je n'y serai pas !
- James, arrête avec ça ! dit Ginny.
- Je dis juste qu'il se pourrait qu'il y soit, dit James en souriant à son frère cadet. Il n'y a rien de mal là-dedans. Il pourrait être à Serp… »
Mais James aperçut le regard de sa mère et se tue. Les cinq Potter approchaient de la barrière. Après avoir jeté un regard sûr de lui au-dessus de son épaule à son petit frère, James pris le chariot que poussait sa mère et se mit à courir en direction de la barrière. Un instant plus tard, il avait disparut.
"Vous m'écrirez, pas vrai ? demanda immédiatement Albus à ses parents, profitant de l'absence de son frère.
- Tous les jours si tu le souhaites, dit Ginny.
- Pas tous les jours, dit rapidement Albus. James dit que la plupart des autres élèves ne reçoivent une lettre de chez eux qu'une fois par mois.
- Nous écrivions à James trois fois par semaine l'année dernière, dit Ginny.
- Et tu ne peux pas croire tout ce qu'il a pu te dire à propos de Poudlard, le prévint Harry. Il aime plaisanter, ton frère. »
Ils prirent de plus en plus de vitesse, tout en poussant le second chariot en direction de la barrière. Quand ils ne furent plus qu'à quelques centimètres, Albus tressaillit, mais aucune collision ne vint. Au lieu de cela, la famille émergea sur le quai neuf trois-quarts, envahit d'une épaisse fumée blanche produite par l'écarlate Poudlard Express. Des figures indistinctes grouillaient à travers la brume, à l'intérieur de laquelle James avait déjà disparut.
« Où sont-ils ? demanda anxieusement Albus, en tentant d'identifier les silhouettes floues autour d'eux, alors qu'ils avançaient sur le quai.
- Nous les trouverons » dit Ginny d'un ton rassurant.
Mais la vapeur était dense, et il était difficile de distinguer le visage des gens. Détachées de leurs propriétaires, les voix étaient étrangement fortes. Harry crut entendre la voix de Percy parlant des régulations de balais, et il fut heureux de ne pas pouvoir s'arrêter pour dire bonjour…
« Je pense que c'est eux, Al' » dit soudainement Ginny.
Un groupe de quatre personnes se fit plus net à travers la fumée. Ils se tenaient près du tout dernier wagon. Leurs visages ne furent parfaitement clairs qu'à l'instant où Harry, Ginny, Lily et Albus se trouvèrent juste en face d'eux.
« Salut » dit Albus, qui semblait immensément soulagé.
Rose, qui portait déjà ses nouvelles robes de Poudlard, lui fit un large sourire.
« Vous avez réussi à vous garer, alors ? demanda Ron à Harry. Moi aussi. Hermione ne pensait pas que j'arriverais à passer un permis de conduire moldu, pas vrai ? Elle pensait que j'allais devoir lancer un sort de Confusion à l'examinateur.
- Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, dit Hermione. J'avais totalement confiance en toi.
- En fait, je lui ai bel et bien lancé un sort de Confusion, souffla Ron à Harry alors qu'ensemble ils hissaient le hibou et les affaires d'Albus dans le train. J'oublie juste souvent de regarder dans les rétroviseurs, mais je peux toujours utiliser un sort de Supersensitivité pour ça. »
De retour sur le quai, ils trouvèrent Lily et Hugo, le petit frère de Rose, en train d'avoir une discussion animée pour tenter de déterminer dans quelle maison ils seraient quand ils iront à Poudlard.
« Si tu n'es pas à Gryffondor, nous te déshériterons, dit Ron. Mais ne te met pas la pression.
- Ron ! »
Lily et Hugo éclatèrent de rire, mais Albus et Rose semblaient prendre cela très au sérieux.
« Il ne le pense pas. » dirent Hermione et Ginny, mais Ron ne leur prêtait déjà plus attention. Lançant un regard à Harry, il désigna de la tête un point situé quelques mètres plus loin. La brume était moins épaisse, et il put apercevoir trois personnes.
« Regarde qui c'est. »
Le cœur d'Harry bondit à l'intérieur de sa poitrine.
Draco Malfoy se tenait là, accompagné de sa femme et de son fils, une sombre cape nouée autour de son cou. Ses cheveux étaient légèrement dégarnis, ce qui accentuait son menton fièrement dressé. Le nouveau garçon ressemblait à Draco autant qu'Albus ressemblait à Harry. Draco tourna son visage vers Harry, Ron, Hermione et Ginny qui le dévisageaient, hocha froidement la tête et détourna à nouveau le regard.
Harry sentit son cœur se serrer. Il se força à détacher les yeux du blond et dirigea son attention sur les autres qui, heureusement, ne semblaient n'avoir rien remarqué de son trouble.
« Alors voilà finalement le petit Scorpius, souffla Ron. Assure-toi de toujours avoir de meilleures notes que lui, Rosie. Dieu merci, tu as hérité du cerveau de ta mère.
- Ron, pour l'amour du ciel, dit Hermione, mi-consternée, mi-amusée. N'essaie pas de les tourner les uns contre les autres avant même qu'ils n'aient commencé l'école !
- Tu as raison, désolé, dit Ron, mais incapable de s'en empêcher, il ajouta : ne soit pas trop amicale avec lui alors, Rosie. Ton grand-père ne te pardonnerait jamais si tu te mariais à un sang-pur.
-Hé ! »
James avait reparu ; il s'était débarrassé de ses bagages, de son hibou et du chariot, et revenait évidemment avec des nouvelles.
«Ted est là-bas, dit il en haletant, et en le désignant par-dessus son épaule dans les nuages épais de vapeur. Je viens de le voir ! Et devinez ce qu'il fait ? Il embrasse Victoire ! »
Il fixa les adultes, déçu par leur manque de réaction. Harry aurait cependant préféré que son fils ainé ne parle pas de baiser ou de quoi que ce soit d'autre de ce genre à ce moment là.
« Notre Ted ! insista James. Teddy Lupin ! Embrassant notre Victoire ! Notre cousine ! Et j'ai demandé à Teddy ce qu'il faisait…
- Tu les as interrompus ? dit Ginny. Tu ressembles tant à Ron…
- ... il a dit qu'il venait lui dire au revoir ! Et alors il m’a demandé de dégager. Il l’embrasse ! ajouta James comme s’il était inquiet de ne pas s’être fait comprendre.
- Oh, ce serait cool s'ils se mariaient ensemble ! chuchota Lily. Teddy ferait alors vraiment partie de la famille !
- Il vient déjà environ quatre fois par semaine pour dîner, dit Harry, en entourant de son bras les épaules de Ginny, tentant de se recomposer. Pourquoi nous ne l'inviterions pas simplement à venir habiter chez nous pour simplifier les choses ?
- Ouais ! dit James avec enthousiasme. Je n'ai pas d’objections à partager la chambre avec Al'. Teddy pourrait avoir ma chambre !
- Non, dit Harry fermement. Toi et Al' partageront une chambre seulement le jour où je désirerais voir la maison démolie. »
Il vérifia l’heure sur la vieille montre qui avait appartenu à Fabian Prewett. Plus vite il serait partit de ce foutu quai, loin de ce foutu Malfoy, et mieux les choses seraient.
« Il est presque onze heure, il vaudrait mieux que vous montiez à bord.
- N’oublie pas de faire un bisou de notre part à Neville ! dit Ginny à James alors qu’elle l'embrassait.
- Maman ! Je ne peux pas faire un bisou à un professeur !
- Mais tu connais bien Neville. »
James roula les yeux.
« Dehors, ouais, mais à l'école il est le Professeur Longdubat, pas vrai ? Je ne peux pas traverser les serres pour aller lui faire un bisou. »
Secouant sa tête devant la stupidité de sa mère, il se défoula en donnant un léger coup de pied à Albus.
« On se voit plus tard, Al'. Méfie-toi des Sombrals.
- Je croyais qu’ils étaient invisibles ? Tu avais dit qu'ils étaient invisibles ! »
Mais James, mort de rire, laissa sa mère l’embrasser, donna à son père une étreinte rapide, puis entra dans le train qui se remplissait rapidement. Ils le virent faire un signe de la main, puis courir dans le couloir du train pour aller retrouver ses amis.
« Ne te soucie pas des Sombrals, dit Harry à Albus. Ce sont des créatures très douces, il n’y a rien d'inquiétant à leur sujet. Quoi qu'il en soit, tu n'iras pas jusqu'à l'école dans les attelages, mais en barques. »
Ginny embrassa Albus et lui dit au revoir.
« On se voit à Noël.
- Au revoir, Al', dit Harry alors que son fils l'embrassait. N’oublie pas qu’Hagrid t'a invité à prendre le thé vendredi prochain. Ne t'occupe pas de Peeves. Ne te bat pas en duel tant que tu n'as pas assez de connaissance pour le faire. Et ne te laisse pas faire avec James.
- Et si je vais à Serpentard ? »
Le chuchotement n'était destiné qu'à son père, et Harry su que seul le moment de départ aurait pu forcer Albus à révéler à quel point cette crainte était grande et sincère.
Harry s’accroupit pour que le visage d'Albus soit légèrement au-dessus du sien. Albus était le seul des trois enfants d'Harry, à avoir hérité des yeux de Lily.
« Albus Severus, » dit Harry silencieusement, pour que personne à part Ginny ne puisse entendre, elle avait assez de tact pour faire semblant de saluer Rose, qui était maintenant dans le train. Tu portes le nom de deux directeurs de Poudlard. L'un d’eux était un Serpentard et il était probablement l'homme le plus courageux que j’aie jamais connu. »
Sans parler d'un autre Serpentard, mais c'était sans importance pour le moment, pensa Harry.
« Mais c'est juste que…
- La Maison de Serpentard aura gagné un excellent étudiant, tu ne crois pas ? Il n’y a pas d'importance, Al. Mais si pour toi ça en a, tu pourras choisir Gryffondor au lieu de Serpentard. Le Choixpeau magique prendra ton choix en compte.
- Vraiment ?
- Il l’a fait pour moi » dit Harry.
Il ne l’avait jamais confié à aucun de ses enfants avant, et un immense émerveillement apparût sur le visage d'Albus quand il lui dit. Malheureusement, tous les souvenirs de jeunesse n'étaient pas bons à révéler. Mais à présent les portes se fermaient tout le long du train écarlate, et les contours brouillés des parents fourmillaient tout autour d'eux, en quête des derniers baisers et des ultimes recommandations. Albus bondit dans le wagon et Ginny ferma la porte derrière lui. Les élèves se penchaient aux fenêtres. Un grand nombre de visages semblaient être tournés vers Harry.
« Pourquoi te dévisagent-ils tous ? » demanda Albus.
Lui et Rose tendirent leurs cous pour regarder les autres élèves.
« Ne vous inquiétez pas, dit Ron. C'est moi. Je suis extrêmement célèbre. »
Albus, Rose, Hugo, et Lily éclatèrent de rire.
Le train se mit en route, et Harry marcha à côté de lui, fixant le visage mince de son fils, déjà rouge d'excitation. Harry continuait à sourire et à le saluer, même si ses pensées étaient déjà dirigées vers un certain homme blond, qui était probablement encore sur le quai, à quelques mètres derrière lui. La dernière trace de vapeur s’évapora dans l'air d'automne alors que le train tournait au bout du quai. La main d'Harry était toujours levée.
« Tout ira bien pour lui. » murmura Ginny, croyant que la mine préoccupée de son mari était dû au départ de son fils pour Poudlard.
Comme Harry la regardait, il abaissa sa main distraitement et tenta de ne plus penser à lui. « Je sais que ça ira. »
Mais comme il levait les yeux, il surprit le regard gris de Draco Malfoy le fixant intensément quelques mètres plus loin. Posant son bras autour des épaules de Ginny, il passa devant lui en ne laissant rien paraître et se dirigea vers la sortie du quai neuf trois-quarts, accompagné de Ron, Hermione, Lily et Hugo.
Le regard de Draco ne cessa de lui brûler la nuque jusqu'à ce qu'il ne franchisse la barrière magique.
--- Ce chapitre est bien entendu une traduction très personnelle de l'épilogue des Deathly Hallows avec, en prime, quelques ajouts personnels pour le bien de la suite de ma fiction. Vous avez aimé ? |