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Nounou pour adulte
Par crazysnape
Harry Potter  -  Romance  -  fr
2 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     3 Reviews    
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chapitre 2

Titre : Nounou Pour Adulte

Auteur : crazysnape

Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, tout est à JKR, y compris l’univers magique.

Rating : K+

Résumé : "Bonjour, je suis la nouvelle nourrice et je cherche le petit Draco. Est-ce que vous l'auriez vu ?" Draco manqua de s'étouffer, avait-il bien entendu ?... il semblerait que oui…

Avertissements : pas cette fic parle d’amour entre deux hommes ... Homophobes, vous avez dû faire une mauvaise manœuvre...

Remerciements : un grand merci à Miss Cyzia pour ses corrections et surtout son courage, car mine de rien c'est long de corriger tout ça ! Et je n'oublies pas ma conseillère technique j'ai nommé la grande…Zoo

Réponse aux défis (3)Cause Toujours; Enfance et Nourrice (16); et (27) Art de la comunauté 30 slash HP

Note de l’auteur : bonsoir à tous, voici un petit Two-shot. désolé pour la présentation précédante j'ai eu quelques petit soucis mais comme vous le voyez ça va mieux. Bonne lecture

 

 

Nounou pour adulte (deuxième partie)

 

La sortie d'Harry, aussi bien physique que verbale, fit à Draco l'effet d'une gifle.

 

Comment Harry pouvait-il le voir ainsi ?

 

" Petit con pédant sans respect pour rien ni personne".

 

Comment pouvait il affirmer qu'il ne vivait que dans un monde de paraître ?

 

Ce n'était pas sa faute si les gens ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez !

 

Il était tel qu'il était, il n'avait rien à cacher, et surtout il était très bien comme ça. Il n'avait aucune envie de devenir quelqu'un d'autre.

 

Et cette idée selon laquelle l'image qu'il avait de lui était, comment avait –il dit déjà ?

 

Ah oui "assez réductrice" ! 

 

C'était faux, archi-faux. Il savait parfaitement qui il était, il connaissait sa place. Il était le fils de Lucius Malfoy et sa place serait un jour à la tête de leur entreprise !

 

Une petite voix au fond de lui, lui souffla qu'il n'en avait aucune envie, mais il la repoussa bien vite.

 

Bien sur qu'il en avait envie : il était né et avait été élevé pour ça !

 

Il savait bien qu'il n'était pas tel que l'aurait voulu son père, mais et alors ? Était-il possible d'être exactement tel que nos parents nous voudraient ? Il était persuadé que non.

 

Harry en était d'ailleurs la preuve vivante.

 

Il ne correspondait en rien à ce que son père voulait de lui, et à quoi cela l'avait-il conduit ? À un fossé impossible à combler entre lui et ses parents. Il ne voulait pas risquer de perdre les siens de la même manière. Ils avaient beau ne pas souvent être d'accord, il ne pouvait imaginer sa vie sans eux, sans leur adresser la parole. Et c'était une conséquence qu'il n'était pas prêt à accepter.

 

Sans savoir pourquoi, il repensa alors à Liliane Potter.

 

A son autoportrait.

 

A cette peinture qui lui avait retourné le coeur et l'esprit.

 

Pourquoi avait-elle eu un tel impact sur lui ?

 

Les paroles qu'Harry avait dites à son sujet, lui revenaient à l'esprit.

 

" Une artiste prometteuse. "

 

Il avait dit la même chose pour lui. Il avait regardé ses dessins, pas ses toiles, juste ses dessins et pourtant il lui avait dit qu'il avait du talent.

 

Que ses dessins étaient beaux.

 

Il repensa à ce qu'il avait ressenti alors. Comment son cœur battait la chamade, la fierté qu'il avait éprouvée en découvrant qu'Harry, et Michael, les deux seules personnes à qui il n'ait jamais montré ses dessins, les avaient trouvées magnifiques.

 

 

"Elle qui n'était que couleur et vie, est devenue une lady effacée."

 

 

 

Un "Petit con pédant sans respect pour rien ni personne", il ne pouvait nier qu'Harry savait taper là où cela faisait mal. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que le jeune homme faisait ce genre de réflexion à son sujet, tout en suggérant qu'il valait mieux qu'il laisse paraître. Et si il était sincère envers lui-même en cet instant, Draco s'avouerait que le brun, n'avait pas vraiment tort. Il savait qu'il jouait souvent à être ce qu'il n'était pas, il se l'était dit plus d'une fois. Mais entendre quelqu'un d'autre le lui dire était une autre histoire.

 

 

" Tu gâches ta vie"

 

Ces paroles l'avaient blessé. Pourquoi ? Parce qu'elles avaient un fond de vérité ? Il repoussa cette idée…

 

 

"Son don méritait plus de considération."

 

" Pourquoi te sous-estimes-tu comme ça ? Montre ce croquis à qui tu veux, PERSONNE n'osera le rabaisser au rang de gribouillage !"  

 

 

N'était-ce pas sa manière de lui faire comprendre une fois de plus qu'il gâchait sa vie, son… Oserait-il le dire ? Son talent.  Une étrange sensation de chaleur le traversa.

 

Son talent.

 

Son talent.

 

Il avait du talent.

 

Il eut soudain envie de rire. Son talent. Il avait du talent. Pourquoi n'avait-il jamais pu le dire avant ? Pas même en pensée. Harry avait raison sur ce point. Pourquoi avoir caché ses dessins ? Pourquoi ne pas s'être donné la possibilité de faire ce qu'il aimait au grand jour ? C'était stupide, et surtout lâche !

 

 

 

" Battez-vous pour ce que vous êtes, ne laissez rien, ni personne vous empêcher de vous réaliser."

 

 

Cette phrase résonnait dans sa tête. Comme un écho impossible à arrêter. Et soudain, Draco se sentit pousser par une nouvelle force. Une sorte de rage de vivre qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. Pourquoi n'avait-il pas réalisé ça plus tôt ? Pourquoi avait-il fallu qu'Harry entre dans sa vie pour qu'il comprenne qu'il perdait son temps ? Qu'il était tellement enfoncé dans un monde aussi faux que vide de sens qu'il en oubliait et le sens de la vie, et ce que c'était vraiment de vivre. Prenant de nouvelles résolutions, Draco se promit de faire en sorte que cela change. Finie la vie d'autruche, il sortait sa tête du sable et commençait à vivre. A vivre vraiment.

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

 

 

Harry était sur les nerfs depuis l'instant où il avait quitté le jardin.

 

Il avait passé son coup de téléphone au centre pour voir si tout se passait bien. Ginny l'avait rassuré sur tout, comme à chaque fois. Il savait que ses collègues l'appelleraient en cas de problème, mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter et par conséquent d'appeler au moins une fois par jour.

 

Il avait ensuite discuté avec Dudley, son cousin, pendant prêt d'une demi heure.

 

Dudley avait le même age que lui, et pendant longtemps, Harry l'avait envié. Il avait tout ce qu'il aurait voulu. Ses parents étaient là pour lui et rien n'était plus important pour eux que leur fils. Il avait leurs soutiens quoiqu'il fasse, ce qu'Harry n'aurait jamais rêvé avoir de la part de Liliane et James Potter. Mais la vie de Dudley s'était métamorphosée à la mort de son père, Vernon. Celui-ci était mort cinq ans auparavant d'une crise cardiaque, et depuis toute l'attention de sa mère s'était tourné vers lui.  Toute la vie de Pétunia tournait autour de lui, elle ne se consacrait qu'à lui, et l'étouffait sous de trop de bonnes intentions. Le jeune homme cherchait donc auprès d'Harry l'assistance nécessaire pour prendre enfin l'indépendance à laquelle il aspirait. Ce qui n'était évidement pas bien simple.

 

Il ressortait de chacune de ces conversations complètement vidé.

 

A cela s'ajoutaient aussi les interrogations incessantes que sa discussion ombrageuse avec Draco avait inévitablement entraînées.

 

Était-il allé trop loin ? Draco était-il prêt à entendre ce qu'il lui avait dit ? Serait-il capable de faire les changements nécessaires pour que sa vie prenne enfin le chemin qu'il désirait ?

 

 Il revoyait le visage défait de Draco lorsqu'il l'avait quitté… et se sentait de plus en plus mal.

 

Avait il eu tort ?

 

Plutôt que de poursuivre ses questions stupides auxquelles il était incapable de répondre, Harry se dirigea vers la cuisine : il était temps de préparer le dîner.

 

Il alla directement dans le frigidaire, histoire de se rafraîchir la mémoire et de savoir quoi cuisiner.

 

Il entendit des pas derrière lui alors que sa main allait saisir la poignée et se retourna pour faire face à Draco.

 

Il ne pipa mot, légèrement mal à l'aise et fixa le blond, attendant de voir ce qu'il allait faire.

 

Ce dernier le dévisagea un instant avant de tendre la main en sa direction.

 

- " Bonjour, je me présente : Draco Lex Malfoy, 25 ans, Apprenti artiste peintre, célibataire. J'aime la natation et… les petits plats que ma nourrice me prépare.

 

Harry poussa un soupire de soulagement et sourit.

 

- " C'était si dur que ça ?"

 

Draco se contenta de hausser les épaules, un sourire au coin des lèvres.

 

- " Et maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire ?"

 

Un nouveau haussement d'épaule lui répondit, suivit d'un silence des plus significatifs.

 

- " J'ai quelque chose à te proposer."

 

Un sourcil d'un blond pale se souleva délicatement.

 

- "Une proposition ?"

 

- " Est-ce que tu connais les Galeries Blacks ?"

 

- " Qui ne les connaît pas ?"

 

-" Je peux t'obtenir un rendez-vous pour que tu leur proposes certaines de tes œuvres. Mais une fois là-bas tu te débrouilles."

 

Un silence oppressant lui répondit tout d'abord. Draco le fixant, les yeux écarquillés, puis le jeune homme répondit d'une voix si faible qu'Harry peina à l'entendre.

 

" Je ne sais pas. C'est un grand pas, je ne sais pas si j'en suis capable… si ça ne lui plait pas, je serais... ".

 

 -" Je ne te demande pas une réponse immédiate. Je sais que c'est une décision difficile à prendre. Essaye juste de ne pas me donner ta réponse dans deux mois… il va falloir que je m'organise avec Sirius, pour voir selon ses disponibilités…"

 

- " Sirius ?"

 

- "Sirius Black. Le propriétaire."

 

Draco, hocha la tête en silence, il semblait déjà plongé dans ses pensées.  Harry se tut, l'observa un instant avant de commencer à préparer le repas, tout en se plongeant dans ses souvenirs. Il se revit du haut de ses 6 ans donnant la main à son parrain, en train de visiter le musée du Louvres, ou bien les dimanches après-midi passés à peindre sur la grande table du salon au manoir Black. Il n'avait pas envie de penser à tout ça maintenant. Il secoua la tête et se concentra sur Draco, mais le jeune homme s'était déjà éclipsé.  

 

Après plusieurs minutes d'hésitation, Harry se décida pour des spaghettis à la Carbonara. Recette simple et rapide. Ne demandant pas de concentration particulière, ce qu'il était actuellement dans l'incapacité de faire.

 

Le repas fut prêt une vingtaine de minutes plus tard, et se déroula dans une ambiance plutôt silencieuse et, tendue.

 

Les deux jeunes hommes étaient perdus dans leur pensée, et aucun d'eux n'entama la conversation.

 

Une fois le dîner achevé, Draco repartit en direction de la piscine, où Harry l'y rejoignit peu après.  Ils y avaient passé une grande partie de l'après midi, mais comme faire des longueurs jusqu'à en avoir les membres ankylosés les détendaient, ce dont ils avaient grandement besoin, ils y étaient bien volontiers retournés.

 

L'heure suivante s'écoula dans un calme identique à la précédente, le seul son que l'on entendait, était le clapotis de leurs bras, plongeant et ressortant de l'eau. 

 

 

OoOoOoOoOoOoO

 

 

Le corps un peu plus fatigué, mais l'esprit toujours aussi agité, Draco finit par se résoudre à quitter le bassin. Harry était rentré se doucher quelques minutes plus tôt, et il décida de suivre son exemple. Il était encore tôt, mais il se sentait incapable de travailler ce soir, pas plus qu'il ne se sentait l'envie de discuter ou de faire quoi que ce soit. Il s'était passé beaucoup trop de chose ces derniers jours et il se sentait perdu.

 

Il détestait ne pas savoir où il en était, ne pas être capable de savoir ce qu'il voulait, voir sa vie partir à la dérive.

 

Lorsqu'il rentra au cottage, Harry s'était déjà retirer dans sa chambre et il ne parvenait pas à savoir s’il en était heureux ou pas.

 

Sa nounou le perturbait.

 

Son arrivée dans sa vie avait tout chamboulée, comme un ouragan sans lui en laisser la moindre parcelle intacte.

 

Harry l'avait poussé à remettre en question sa vision de la vie, ce qu'il voulait être, ce qu'il laissait transparaître, sa relation avec ses parents, et même sa vie sentimentale !

 

Il était incapable de se leurrer. Sa nourrice lui plaisait. Sa prestance lui plaisait, sa chaleur, sa douceur, son assurance, sa timidité parfois, il aimait ses grands yeux parfois rieurs, parfois taquins ou moqueurs, mais toujours chargés d'intensités. Il aimait ce sourire, toujours bienveillant, sa bouche charnue, sa taille qui semblait parfaitement accorder à la sienne.

 

Il pénétra dans la cabine de douche et ouvrit pleinement le robinet d'eau froide, quoiqu'il souhaite, c'était impossible : Harrison Potter était hétérosexuel, et quoiqu'il fasse il ne pourrait changer ça…

 

Transi de froid et la tête remis en place par sa douche, Draco se laissa mollement tomber sur son lit. Il repensait à la proposition du brun depuis plusieurs minutes, mais ne parvenais à se décider.

 

Présenter ses œuvres à Sirius Black était un rêve, mais un rêve effrayant.  Une peur démesurée lui nouait le ventre à l'idée de se dévoiler à un inconnu et cela ne cessait d'empirer lorsqu'il envisageait les différentes réactions qu'il pourrait recevoir. Le pire était de ne pas savoir s’il parviendrait à surmonter le choc si jamais, ses œuvres étaient rejetées.

 

Mais après tout, qu'avait-il à perdre à accepter ce rendez-vous ? Rien.

 

Si ce n'est l'illusion à peine naissante qu'il avait du talent… Puis il repensa à Harry et surtout à la manière dont son visage s'était imperceptiblement tendu, crispé alors même qu'il faisait sa proposition. Il avait comme le pressentiment que l'éventualité de ce Rendez-vous était source de stress pour chacun d'entre eux.

 

Son esprit continua à tourner et retourner les faits dans sa tête, incapable de se calmer, de se reposer.

 

Il repensa aux tableaux qu'il avait eu la chance de voir au cours de l'après midi. Il repensa à l'autoportrait et à son cœur qui s'était retourné, à sa gorge qui s'était serré, une telle douleur s'en dégageait que c'en était insoutenable. Il avait l'impression que quelque chose se déchirait en lui, il imaginait Livans se cachant pour peindre, éprouvant comme un sentiment de honte pour son art pourtant noble… cette douleur était telle qu'il éprouva le besoin de l'oublier, de s'oublier aussi. Il se leva d'un geste brusque et se dirigea vers son armoire. Il fallait qu'il sorte, qu'il se défoule, qu'il oublie et Harry et sa proposition…

 

OoOoOoOoO

 

 

Harry était couché dans son lit depuis ce qui lui semblait être plusieurs heures. Il aurait voulu dormir mais ses yeux restaient désespérément ouverts. Qu'est-ce qui lui avait pris de faire une telle proposition ?

 

Contacter Sirius… Celui qui était son parrain mais qui avait oublié son rôle dès l'instant où Harry avait quitté ses parents. Il ne savait pas d’où lui était venu cette idée stupide. Il savait pourquoi il avait fait ça : pour le bien de Draco, il savait que pour ça il ne le regrettait pas mais malgré tout c'était dur.

 

Comme réagirait-il face à Sirius ? Parviendrait-il à passer outre le sentiment d'abandon qu'avait provoqué le rejet de cet homme ? Il savait que d'un point de vue strictement professionnel Sirius lui ferait confiance.

 

Après tout, c'était lui qui lui avait appris tout ce qu'il savait. C'était lui, et non sa mère qui lui avait donné le goût du dessin, qui lui en avait appris les bases, les techniques. Bien qu'il n'en ait pas dis un mot à Michael et Draco, il était assez doué, mais ne savait que recopier. Il était incapable de créer quoique ce soit, il ressentait comme un blocage.  C'était à Sirius aussi qu'il devait ses connaissances en art, c'était lui qui l'avait amené dans les musées, c'était avec lui qu'il avait appris à découvrir le petit truc qui faisait la différence entre un peintre amateur et un véritable artiste. Draco avait ce truc, et Michael en avait les prémisses.

 

Il essaya de se concentrer sur autre chose, sur les bruits que Draco faisait de l'autre côté de la cloison. Il joua à deviner ce qu'il faisait. Chaque son déclenchant son imagination.

 

Un frottement, et il le voyait se dévêtir lentement.

 

Un grincement de porte le fit changer d'avis. Non il ne se dénudait pas, il s'habillait.

 

Harry fronça les sourcils.

 

Il s'habillait ?

 

Il entendit le déclic d'une porte qui s'ouvre, et trois secondes plus tard il ouvrait sa propre porte, inconscient du fait qu'il ne portait qu'un petit caleçon noir plutôt révélateur.

 

Lorsqu'il rejoignit Draco, celui-ci était sur le point d'ouvrir la porte d'entrée, sa main était d'ores et déjà posé sur la poignée.

 

- " Draco ? Où vas-tu ?"

 

Les doigts sur la poignée se figèrent et le blond se tourna lentement pour lui faire face, la bouche ouverte, comme prêt à parler, mais dès qu'il l'aperçut, ses yeux s'écarquillèrent, et ses lèvres se resserrent instantanément,

 

Harry se sentit rougir sous le regard pénétrant que lui lançait le fugitif, un regard brûlant, enivrant… pour détourner son attention de Draco, il redemanda d'une voix plus insistante

 

-" Draco ? Où vas-tu ?".

 

Il rougit plus encore en voyant que sa phrase était sortit beaucoup plus cassante qu'il n'en avait eu l'intention, mais il ne revint cependant pas sur ses paroles. Comme si sa demande n'avait rien de gênant, Draco lui répondit le plus calmement du monde.

 

-"Je sors. J'ai besoin de me défouler ou je vais devenir fou !'"

 

Sans même y réfléchir, Harry s'écria.

 

 -" Attends-moi, je viens… j'en ai pour deux minutes !"

 

OoOoOoOoO

 

 

Dès qu'il avait entendu la voix d'Harry, Draco avait su que ses plans allaient être chamboulés.

 

La possibilité que le brun le laisse sortir sans surveillance était quasiment nulle : il prenait son travail très au sérieux.

 

Il fit tourner ses méninges le temps qu'Harry se prépare. Que devait-il faire à présent ? Suivait-il ses plans ou devait-il les adapter à la nouvelle donne qu'était la présence d'Harry ? Il ne lui fallut pas longtemps avant de se décider pour la première proposition.  Pas de changement. Avec un peu de chance sa "nounou" se sentirait mal à l'aise et rentrerait à la maison.

 

Fidèle à sa promesse, Harry réapparut peu après. Draco s'interdit de faire le moindre commentaire, sans pour autant éviter le sifflement insistant qui résonnait dans sa tête. Le moins qu'il puisse dire était que sa nourrice était plus qu'attrayante. Celle-ci portait des vêtements chics mais simples, un jean et une chemise noir légèrement froissé, bien ajusté avec deux boutons ouverts dévoilant une clavicule dorée.

 

Sans un mot, il partit en direction de la voiture, Harry sur les talons.

 

 

OoOoOoOoO

 

 

Harry eut à peine le temps de boucler sa ceinture avant que Draco ne démarre, faisant voler quelques cailloux dans la manœuvre.

 

La jeune nourrice ne se souvenait que trop bien de la dernière fois où il était sortit en club, et cela faisait bien longtemps. Ginny et Erni lui avaient bien proposé de les accompagner dans "leurs soirées débauches" mais comme il n'avait cessé de trouver des excuses bidons pour ne pas s'y rendre, ses collègues avaient fini par abandonner. Et il en était heureux, car il ne voulait pas avoir à leur expliquer qu'il avait tourné le dos à tout ça en changeant de vie.

 

Harrison avait passé nombre de nuits à danser, à boire pour oublier qu"il ne pouvait être celui qu'on attendait, et qu'il se sentait mal dans sa vie, mal dans sa peau, mal dans sa tête. Et un jour, il avait échappé au pire. Il sortait d'une soirée, plutôt arrosé avec son meilleur ami Ron, quand la voiture avait fait une embardé évitant de justesse un piéton mais percutant de plein fouet un poteau. Il en était sortit miraculeusement indemne, une simple cicatrice en forme d'éclaire auréolait aujourd'hui son front, mais Ron n'avait pas été aussi chanceux.

 

 Il était mort sur le coup.

 

Suite à ça, il n'avait plus bu une seule goutte d'alcool, et ni mit les pieds dans un club, ou bar quelconque. Il n'avait appris à conduire que 5 ans auparavant, lorsqu'il en n'avait plus eu le choix.  Durant plusieurs mois, il s'était laissé engloutir par le chagrin ne sortant pas de chez lui, revivant en boucle l'accident et les jours qui avaient suivit, puis il avait décidé de vivre. Il avait décidé de se "réveiller", et avait commencé à s'occuper de Ginny, la petite sœur de Ron comme celui-ci aurait voulu le faire.

 

Il secoua la tête, refusant de replonger dans ce passé qui ne le faisait que trop souffrir et de regarder quelle direction prenait la voiture. Il observa durant quelques minutes les rues défiler, et le sentiment de malaise qu'il ressentait depuis qu'il était entré dans la voiture augmenta.

 

Il connaissait cette route, il savait où ils se dirigeaient, il le sentait.

 

Paradise.

 

Tant de souvenirs.

 

Tant de souvenirs qu'il pensait avoir réussi à laisser derrière lui.

 

Il y avait passé tant de soirées.

 

Il se surprit à souhaiter que le personnel ait changé. Ce qui n'était pas impossible : tant de temps s'était écoulé depuis la dernière fois qu'il était venu. Il le souhaitait de toutes ses forces car il ne supporterait pas qu'on lui pose des questions, qu'on lui rappelle ce qu'il avait été. Il avait tourné la page et c'était mieux ainsi. Draco gara la voiture et sortit du véhicule sans un regard.

 

 

 

OoOoOoOoO

 

 

Le trajet lui avait semblé étrange, il s'était attendu à ce qu'Harry lui demande où ils allaient mais le jeune homme n'avait pas pipé mot. Il semblait perdu dans ses pensées, des pensées peu réjouissantes au vu de sa mine sombre. De ce fait, Draco s'était tu lui aussi, n'allumant pas la radio pour ne pas déranger le brun.

 

Il jeta des petits coups d'œil, qu'il espérait discrets, dans sa direction, voyant bien que même si il ne disait rien, Harry était mal à l'aise. Et c'était de plus en plus flagrant. Draco ne pouvait manquer de remarquer que sa "nounou" se tortillait sur son siège, que son visage était de plus en plus pâle.

 

Il se gara finalement à quelques rues du club. Il attendit quelques secondes pour voir si Harry disait quoique ce soit, mais comme rien ne venait, il se dirigeait vers l'entrée, pensant, à juste titre, que le brun le suivrait.

Il l'attendit peu avant l'entrée, afin qu'ils passent ensemble, évitant ainsi au brun de risquer de se faire "refouler". Ils se dirigèrent ensuite d'un pas assuré vers Adama, le videur. Celui-ci fit un petit signe de la tête en direction de Draco mais ses yeux s'écarquillèrent de surprises en se posant sur le brun qui l'accompagnait.

 

Alors que Draco s'apprêtait à préciser qu'il était avec lui, Adama dit d'un ton perplexe.

 

- " Harrison ? Harrison, c'est toi ? Je croyais ne jamais te revoir…"

 

Draco fut encore plus surpris de voir Harry lever un visage souriant vers l'homme qui leur faisait face.

 

-"Salut Dama. Comment ça va depuis tout ce temps ? Par contre, maintenant c'est Harry, pas Harrison.." La dernière partie fut ajoutée avec une petite grimace.

 

Le blond fut plus que surpris de voir Adama lui faire signe de rentrer avant de recommencer à discuter avec Harry sans lui prêter la moindre attention. Draco hésita à rentrer sans sa "nounou", mais le fit malgré tout, non sans penser que sa "nounou" si sage ne l'était peut-être pas tant que ça…

 

OoOoOoOoO

 

 

Harry fut étonné de s'apercevoir à quel point il était heureux d'être revenu et de les revoir tous, ou presque. Il avait toujours pensé qu'être ici sans Ron serait horrible, mais cela avait eut l'effet inverse, c'était une véritable catharsis. Il était comme lavé de tous sentiments de regrets et de remords.  Il avait discuté une dizaine de minutes avec Adama à l'entrée, puis dix autres minutes avec Jess l'hôte des vestiaires, puis un petit quart d'heure avec Jerry, le barman, le tout en suivant discrètement les mouvements du blondinet qu'il accompagnait. Il était là pour ça après tout !

 

Jerry lui offrit un verre en guise de bienvenue. Il hésita un instant avant d'avaler sa vodka caramel d'un trait…Un verre ne pourrait pas lui faire de mal !

 

La voix chaude de Matt, le DJ, retentit soudain dans la salle.

 

- " Je viens d'apprendre que notre grand ami Harry était de retour parmi nous… pour fêter ça t'as intérêt à bouger ton 'petit cul' ! "

 

Et il éclata de rire entendant les premières notes de " Wake me up before you go, go" et partit en direction de la piste avec la ferme intention de " bouger son petit cul".

 

 

OoOoOoOoO

 

 

Draco ne parvenait pas à détourner les yeux d'Harry. Où était sa 'nounou' si sage et si posée ? Où était le Harry tout gêné qu'il s'attendait à voir ? Nulle part en vue. C'était au contraire un Harry déchaîné, oublieux de tout, dansant comme un démon et aguichant avec plaisir tous les hommes autour de lui.

 

Mais ce qui le gênait le plus, ce n'était pas le comportement du brun. Non, ce qui le gênait, c'était que celui-ci ne s'occupait pas de lui. Il était SA nounou, c'était donc de LUI qu'il devait s'occuper. Fier de sa résolution, Draco avança vers lui, tout en se déhanchant sur un vieux tube des Beatles. Lorsqu'il rejoignit enfin Harry, ' Do you love me ?', se faisait remplacer par le rythme plus lancinant de 'Tease Me' de Chaka Demus.

 

C'était parfait.

 

La tête haute, il détourna toutes les abeilles qui gravitaient autour d'Harry, ne demandant qu'à sortir leurs dards pour lui, puis il se colla à son dos. S'ajustant aux mouvements du brun. Il était étonnant de voir à quel point leurs deux corps s'épousaient parfaitement. Il posa délicatement un bras autour de la taille de sa 'nounou', sans la serrer, jute assez pour qu'elle ne s'éloigne pas trop, pour qu'il continue de profiter de la chaleur de son corps, des sensations que provoquaient chez lui ses petits mouvements de hanche. Il mourrait d'envie d'être proche du brun depuis qu'il l'avait rencontré. Inutile donc de préciser que sentir leurs deux corps se frotter l'un contre l'autre au rythme de la musique le menait droit au paradis.

 

OoOoOoOoO

 

 

Un bruit de haut-le-cœur sortit Harry de son sommeil. Ce qui était peu attrayant. Un mal de crâne atroce lui vrillait les tempes. Et il lui fallut un temps pour s'apercevoir qu'il n'était pas dans sa chambre. Ni dans celle de son appartement, ni dans celle du cottage Malfoy.

 

Il jeta un coup d'œil autour de lui, tentant de ne pas trop ouvrir les yeux car la lumière du jour accentuait son malaise. Les murs étaient blancs, les meubles aussi. Tout ce qui l'entourait était d'une sobriété presque étouffante. La seule touche de couleur provenait de la couette au ton ocre.

 

Il s'efforça à se soulever sur les coudes, tout en tentant de remettre de l'ordre dans ses pensées, et surtout de savoir comment il était arrivé là. ET surtout de savoir où était ce

 

Il remarqua, choqué, qu'il était torse nu mais qu'il portait toujours son pantalon… et une chaussure. La droite. Pourquoi la droite ? Il se concentra un instant avant de se maudire. Pourquoi ne pas chercher à se souvenir de quelque chose de plus utile ? Il secoua la tête et la tourna vers la porte à gauche du lit. Porte qui, il l'espérait mener à un cabinet de toilette au vu des bruits qui en provenaient.

 

Il hésita à se lever pour quitter discrètement la pièce mais un bruit de pas traînant l'en dissuada.

 

Trop tard.

 

Il avait devoir affronter l'inconnu chez qui il avait passé la nuit.

 

C'était une situation qui ne lui était jamais arrivé, pas même dans sa période la plus euh… déjantée. Il était en train de se promettre, une nouvelle fois, de ne plus jamais boire une seule gorgée de vodka caramel lorsqu'il vit QUI sortait de la salle d'eau.

 

Sa première réaction fut un énorme soupire de soulagement : il n'avait pas ramassé le premier venu du club. Mais cette réaction se modifia peu à peu dès qu'il réalisa ce qu'il avait fait.

 

Non.

 

Ce qu'il avait tenté de faire, car au vu du nombre de vêtements qu'il portait encore ils n'étaient pas allés bien loin.

 

Il regarda fixement Draco qui se dirigeait vers lui d'un pas mal habile, une main posée sur le front et les yeux entrouverts, puis le vit s'écrouler sur le lit un bras posé sur son visage.

 

- " Je vais mourir"

 

Harry sourit en voyant que l'état de Draco était aussi pitoyable que le sien, puis il se leva et marcha à son tour vers la salle de bain. Il avait besoin de se laver un peu le visage, sa bouche était pâteuse.

 

Il détestait ça.

 

Une fois arrivé dans la salle de bain, il agit mécaniquement, tel un robot il fit ce qu'il avait à faire, puis repartit vers le lit où il se rallongea là où il se trouvait peu avant. Il resta silencieux, et immobile, de toute façon c'était ainsi qu'il se sentait le mieux. Il n'avait aucune envie de repenser à ce qu'ils avaient fait durant la nuit. C'était la preuve flagrante de son irresponsabilité.

 

Il avait un rôle à tenir : il était le gardien moral, émotionnel et physique de Draco et d'après les brides de souvenirs qu'il avait, il avait profité de son état d'ébriété. Et il s'en voulait.

 

A ses côtés, Draco remua lentement, puis souleva sa tête pour la poser sur le torse d'Harry, qui se contracta instantanément. Il resta immobile, guettant le prochain mouvement du blond. Celui-ci ne tarda pas, il sentit bientôt glisser sur son ventre dans une caresse circulaire, la main pale de Draco. Refusant de se laisser aller à la douce sensation que ces effleurements provoquaient en lui, il immobilisa la main de la sienne, puis attendit que Draco soulève sa tête. Ce qui arriva moins d'une minute plus tard.

 

- " Harry ? "

 

Harry se perdit un instant dans la vue qui s'offrait à lui. Draco avait les cheveux tout ébouriffés, ses grands yeux gris brillaient d'inquiétude et de fatigue… il était vraiment adorable ainsi. Le brun finit par fermer les yeux une seconde et prendre une inspiration pour se reprendre, puis il se tourna à nouveau vers Draco qui n'avait pas bougé d'un iota.

 

 

-" Draco… tu sais que ce qui a failli arriver cette nuit, ne peut pas se reproduire…"

 

Le jeune peintre, se raidit et fronça les sourcils.

 

- " Pourquoi ? Ça ne t'as pas plus ?"

 

 Le cœur d'Harry se serra, et il répondit doucement pour le rassurer.

 

- " Si, beaucoup. Mais là n'est pas le problème."

 

Mais cela n'eut pas l'effet escompter, le visage de Draco se fronça plus encore. Il était évident qu'il ne comprenait pas où Harry voulait en venir.

 

-" Ce que je veux dire c'est qu'il ne peut rien y avoir entre nous. Ce ne serait pas correct."

 

Il sentit le corps de Draco se tendre un peu plus, puis le jeune homme demanda.

 

- " Pourquoi est-ce que ce ne serait pas correct, parce que nous sommes deux hommes ?"

 

Sans même prendre le temps de réfléchir à ce qu'il allait pourvoir lui répondre Harry s'écria avec humeur.

 

- Ne dis pas n'importe quoi. Tu m'as vu hier, tu sais que je suis homosexuel, j'aime les hommes et je ne m'en cache pas. Si ce n'est pas correct, c'est parce que je suis responsable de toi, j'ai été embauché pour m'occuper de toi, et même si comme tu me l'as si souvent répété les bases du contrat étaient tronquées, cela ne change rien, je n'ai pas à profiter de la situation."

 

Draco s'écarta brusquement de lui, et Harry eut froid.

 

- " Bien sur que si ça change tout ! Tu ne t'occupes de moi que parce que mon père a parfois un étrange sens de l'humour !   J'ai 25 ans et je suis responsable de moi-même, parfaitement capable de décider si oui ou non tu profites de moi. Et si tu te souviens un tant soit peu de ce qui c'est passé hier, je suis loin d'être blanc comme neige. JE t'ai amené dans ce club. JE suis venu danser avec toi. JE suis venu te… chauffer. JE t'ai embrassé…"

 

Draco se tût une seconde, regarda le brun aux joues teintées de rose, puis il reprit d'une voix plus basse.

 

" JE t'ai ramené chez moi"

 

Le brun détourna le visage, plus rouge encore.

 

" JE t'ai conduit dans ma chambre...JE..."

 

-" Je crois que j'ai compris, pas la peine de continuer."

 

- " Nous sommes donc d'accord pour dire que tu ne profites pas de moi ?"

 

Le brun haussa les épaules, mais ne dit rien de plus.

 

-" Harry ?"

 

Harry sentit Draco bouger sur le lit, avancer vers lui, mais il ne fit pas le moindre geste. Il sentit une main se poser sur sa joue, mais là encore resta immobile. La main glissa tendrement jusqu'à son menton, et le força à tourner la tête. Il ferma les yeux, refusant d'affronter le regard du blond, mais les ouvrit brusquement en sentant deux lèvres effleurées les siennes.

 

Il essaya de s'écarter, mais la pression des lèvres se fit plus grande, tandis qu'une langue venait taquiner l'entrée de sa bouche. Il voulut résister, ne pas répondre à cette douce invitation.  Mais les sensations que cela soulevait en lui étaient telles qu'il n'arrivait plus à se souvenir pourquoi il ne pouvait simplement pas se laisser aller. Et il finit par succomber et par rendre son baiser au blond qui lui répondit par un gémissement.

 

Lorsqu'ils s'écartèrent, leurs joues avaient la même teinte, et leurs souffles étaient courts. Ils se regardèrent en silence, puis, Harry hocha doucement là tête en murmurant :

 

-" Allons-y doucement."

 

Draco hocha la tête et se rallongea, attirant Harry à lui.

 

Le reste de la matinée se poursuivit ainsi, leur gueule de bois passée au second plan, ils se concentrèrent sur eux, à discuter doucement comme ils n'avaient pas eu l'occasion de le faire jusqu'ici, à se câliner, sans pousser leur relation, se contentant de se blottir dans les bras l'un de l'autre, des quelques baisers, parfois doux parfois un peu plus passionné, mais un délice constant.

 

Ils s'arrachèrent au lit alors que treize heures sonnaient, et prirent une douche rapide avant de rentrer.

 

Dans les vêtements que Draco lui avait prêtés après sa douche, Harry se sentait étrangement bien. Il avait comme l'impression de ne pas avoir quitté les bras du jeune homme depuis son réveil. Et même si il osait à peine se l'avouer, il aimait ça.

 

Ils étaient arrivés au cottage depuis près d'une heure et depuis, Harry errait sans savoir quoi faire. Draco était sortit dans le jardin pour réfléchir à sa proposition juste après leur arrivée, promettant de revenir, au plus tard à l'heure du dîner avec sa réponse, le laissant seul avec ses pensées de plus en plus sombres.

 

Harry se doutait que Draco finirait par réaliser qu'il ne pouvait laisser passer une telle opportunité, et qu'il lui faudrait quand à lui affronter son passé. Mais malgré ça il ne regrettait pas son offre. Draco avait du talent, il fallait qu'il le réalise et en face profiter le reste du monde.

 

Au loin la cloche d'une église sonna trois heures et Harry décida soudain de préparer un gâteau. Un gâteau suffisamment long et complexe pour oublier de penser à ce qui l'attendait.

 

Des éclairs au chocolat.

 

Draco aimait le chocolat… et lui aussi.

 

Il en avait au moins pour trois heures à tout préparer.

 

C'était donc parfait.

 

Il se dirigea vers sa chambre pour aller chercher son cahier de recette puis saisit le téléphone intérieur pour appeler les cuisines et savoir s’ils avaient le matériel nécessaire à la fabrication des choux. Un certain Doby lui répondit et il eut du mal à lui faire et comprendre et accepter qu'il souhaite les cuisiner lui-même. Lorsque cela fut réglé, il fit un détour par la cuisine pour voir s’il lui manquait des ingrédients avant de partir à la recherche de Draco, sa liste à la main. Il le trouva, comme souvent, assis sur la terrasse, le regard fixe, probablement plongé dans la contemplation du lac.

 

- Draco ?

 

Le blond sursauta et se tourna vers lui en souriant.

 

- " Je vais faire quelques courses, tu as besoin de quelque chose ?

 

Le sourire du blond s'élargit.

 

- " D'un baiser ?"

 

- " Je ne sais pas si la vendeuse aura ça en stock…"

 

- "Celui de ma nounou serait parfait."

 

Harry s'avança vers le blond et se pencha pour l'embrasser sur la joue, mais Draco en avait décidé autrement et pencha légèrement la tête pour prendre les lèvres d'Harry.

 

Lorsqu'ils se séparèrent, à bout de souffle, les jambes d'Harry le soutenait à peine, il esquissa néanmoins un petit sourire, et demanda d'une voix basse, un peu rauque.

 

- " Et avec ceci, ce sera tout ?"

 

Draco lui rendit son sourire et répondit sur le même ton.

 

- " Pour l'instant… mais il se peut que j'ai quelques réclamations à venir !".

 

Harry se redressa, et remonta vers le cottage, sentant le regard de Draco sur lui tandis qu'il avançait. Il se retourna juste avant de passer la porte et dit.

 

-" Je reste à votre entière disposition, messire."

 

OoOoOoOoO

 

 

Draco avait suivit Harry des yeux jusqu'à ce que sa silhouette disparaisse, puis avait secoué la tête. Cet homme ne cessait de le surprendre.

 

Il reprit ses réflexions là où elles en étaient avant l'intervention du brun.

 

Son père avait peut-être eu son idée la plus farfelue le jour ou il avait décidé d'engager Harry Potter pour s'occuper de lui, mais c'était aussi sa meilleure. Car Draco en venait peu à peu à penser qu'Harry Potter était la meilleure chose qui lui soit arrivée dans la vie.

 

Il décida, à cet instant précis de profiter de chaque instant en sa compagnie, et de tout ce que cet homme aux multiples facettes avait à lui apporter, y compris le Rendez-vous avec le célèbre Sirius Black.

 

Une fois sa décision prise, il eut l'impression qu'un grand poids disparaissait de ses épaules. Il était bien, et il ne lui restait plus qu'à attendre le retour d'Harry pour lui faire part de sa décision.

 

Il s'allongea sur le hamac tendu entre les deux saules pleureurs du jardin et s'autorisa à paresser un instant.

 

Il ferma brièvement les yeux et repensa à la matinée câline qu'il avait partagée avec Harry. Il tenta de retrouver la sensation de bien être qu'il ne l'avait pas quitté alors, et une douce torpeur l'envahit.

 

Une goutte d'eau lui tomba sur le bout du nez, suivit de dizaines d'autres qui l'obligèrent à rouvrirent les yeux. Il réalisa avec étonnement que le ciel s'était assombri sans qu'il s'en aperçoive et que le vent s'était levé. Il ramassa à la hâte la toile du hamac et courut vers le cottage. Le temps qu'il arrive à la porte, il était trempé, et se maudissait de ne pas avoir été plus rapide.  Il s'immobilisa dès qu'il en passa le seuil.

 

Une délicieuse odeur de chocolat lui chatouillait les narines.

 

Il adorait le chocolat.

 

Il posa délicatement la toile dans un coin de l'entrée et suivit l'alléchant fumet. Il s'arrêta à la porte de la cuisine et sourit à la vue tout en se léchant les babines.

 

Il observa Harry en silence, ne désirant pas déranger le jeune homme qui paraissait si concentré. Harry lui tournait le dos, mais Draco voyait qu'il était pencher vers quelques choses, une seringue à gâteau à la main. L'apprenti peintre décida d'aller se changer et de revenir plus tard.

 

Lorsqu'il revint dans la cuisine, une vingtaine de minutes plus tard, Harry était toujours penché mais au-dessus de la gazinière cette fois, et ce n'était plus l'odeur de chocolat qui dominait mais celle de la friture. Une salade de tomate au basilique reposait sur la table.

 

Ne sachant pas trop comment se faire remarquer, Draco resta immobile sur le pas de la porte. Il était sur le point d'appeler sa nounou quand le brun se retourna et s'immobilisa à son tour.

 

C'était étrange de voir à quel point ils étaient gênés à cet instant précis, alors qu'ils étaient si à l'aise quelques heures plus tôt.

 

Puis, comme si tout cela n'avait était qu'une illusion, Harry lui sourit. De ce petit sourire timide qu'il adorait, et Draco pénétra alors lentement dans la pièce, sans quitter le brun des yeux. Il s'arrêta à quelques centimètres du brun, se pencha, toujours aussi lentement et déposa un léger baiser au coin des lèvres.

 

Il se releva, s'humidifia les lèvres, et tourna son regard vers la casserole qui mijotait. Il saisit un gant, puis souleva le couvercle pour humer le fumet qui s'en échappait… Hum délicieux.

Draco jeta un regard interrogatif à Harry tout en reposant le couvercle.

 

- "Sauté de porc à la sauce aigre douce."

 

- "Tomate au basilique en entrée, et cette douce odeur de chocolat ?" demanda le blond, qui n'avait pas oublié le parfum qui l'avait accueilli en rentrant.

 

- " éclair au chocolat".

 

Le regard de Draco se teinta de respect tandis que les joues du brun se coloraient de rose.

 

- " Tu m'avais caché que tu étais un vrai cordon bleu !"

 

Harry rougit plus encore, et secoua la tête, comme pour se reprendre.

 

- " Cordon bleu... C'est peut-être un peu exagéré, mais je me débrouille.  Bon ce n'est pas tout ça mais je dois m'occuper du riz si on veut manger ! " Et là-dessus il se tourna vers ses casseroles.

 

Draco le suivit du regard, se lécha les babines, puis entreprit de mettre la table. Après tout ce qu'Harry avait préparé, c'était le moins qu'il puisse faire.

 

Le silence retomba tandis que les deux hommes s'activaient. Lorsque Draco eut fini, il sortit une seconde de la pièce, et quelques secondes plus tard, "Fast love" de George Michael   envahissait le cottage. Quand le peintre rejoignit sa nounou dans la cuisine, celle-ci était déjà en train de se déhancher et de chanter (faux) tout en tournant ce qui mijotait. Harry finit pas reposer sa cuillère et se retourner, là se faisant face, les deux jeunes hommes explosèrent de rire et la gêne éprouvée un peu plus tôt disparut totalement.

 

Dès l'entrée, Draco avait fait part de sa décision à Harry, qui se contenta d'un hochement de tête en guise de réponse. Comprenant très vite que le brun ne souhaitait plus en parler, Draco dévia la conversation, et le repas se déroula dans la bonne humeur.

 

Ils discutèrent musique, et se découvrit une passion commune pour George Michael, et Depeche Mode, et un profond dégoût pour tout ce qui était musique électronique. Ils dévièrent vers la télé, le fait que Draco, qui ne regardait jamais ou très rarement, ne connaisse ni Médium, ni Lost, choqua Harry (" Mais Draco ! Comment peux-tu ne pas connaître ça ? C'est génial…ect ). Pour éviter de subir un résumé complet des épisodes, le blond orienta la conversation vers un sujet nettement moins controversé : la politique.

 

Lorsque Harry sortit le dessert, et surtout lorsque le blond put enfin le goûter, il y eut un instant de silence.

 

Harry était suspendu au verdict qui devait tomber, tandis que Draco était perdu dans l'extase où l'avait conduit la pâtisserie.

 

Puis, le blond poussa un véritable gémissement de bonheur et Harry respira.

 

 

OoOoOoOoO

 

 

- "Dis moi Harry, serais-tu parfait ?"

 

La question de Draco le surprit.

 

- " Quoi ?"

 

- " Je te demandais si tu étais parfait…"

 

- "Euh non, pourquoi tu dis ça ?"

 

- " Et bien voyons, tu es beau… ne rougis pas, c'est vrai. Tu es intelligent, courageux, ne secoue pas la tête, c'est vrai aussi. Comment appellerais-tu le fais d'avoir tourner le dos à la sécurité financière que te donnait ta famille ? Et ce pour créer un centre d'accueil pour enfants si ce n'est du courage ?" comme le brun resta coi, Draco poursuivit "Tu sais peindre, fais divinement la cuisine, tu as une patience d'ange, tu es aimant, câlin" les lèvres de Draco se fendirent d'un sourire coquin lorsqu'il ajouta " je n'ai aucune réclamation quand à tes baisers… si ce n'est que je n'en voudrais plus, alors Harry. S'il te plais, dis moi où est la faille, car moi, pour l'instant je ne la vois pas…"

 

Lorsque Draco eut finit son laïus, Harry avait une jolie teinte écrevisse. Il haussa les épaules, détourna les yeux mal à l'aise, puis entama la liste de ses défauts.

 

- " Tu ne les vois pas ? Et bien moi si, je suis désordonnée, mais parfois maniaque à l'extrême, obstiné, lâche même si tu me vois courageux, et tu me dis câlin et je ne te contredirais pas, sauf que parfois c'est étouffant et je ne m'en rend pas compte.. "

 

La voix d'Harry s'était faite de plus en plus basse avant de s'éteindre complètement.

 

Harry, gêné, et par ce qu'il venait de dire et parce qu'on venait de lui dire, n'osait plus lever les yeux vers le blond. Il avait oublié dans sa liste de défaut cette timidité qui ressurgissait toujours au mauvais moment.

 

Il sentit soudain deux bras lui enserrer la taille, un menton se poser sur son épaule, et un souffle chaud glisser sur son cou.

 

Puis, Draco lui murmura à l'oreille trois mots, qui le firent rougir encore plus tout en lui procurant une sensation de chaleur immense.

 

" J'aime les koalas".

 

Harry éclata de rire et se tourna pour rendre son étreinte à Draco.

 

La soirée se termina le plus naturellement du monde, dans le salon, sur le canapé. Soirée passée à discuter, à se câliner, jusqu'à ce que la fatigue les oblige à aller sagement se coucher, chacun dans leur lit.

 

Le lendemain, Harry s'éveilla tôt. Très tôt. Même pour lui dont la définition de grasse matinée consistait à se lever entre 8h30 et 9h.

 

Il s'était réveillé en sursaut après avoir rêvé que ses retrouvailles avec Sirius viraient au cauchemar, tandis que Draco le méprisait pour l'avoir encouragé à rêver à quelque chose d'inaccessible. Il avait bien tenté de se rendormir après avoir vu que 5 heures n'avaient pas encore sonné, mais il en avait été incapable.

Ses yeux restaient désespérément ouverts tandis que son esprit ne cessait de revivre les scènes de son cauchemar tout en les empirant à chaque fois un peu plus. Il avait essayé de prendre un livre pour se changer les idées, mais cela n'avait pas fonctionné. Il s'était alors décidé pour son remède ultime contre l'insomnie : Le Da Vinci Code.

 

Ce livre, considéré comme une merveille du genre par le plus grand nombre était toujours un véritable mystère pour lui. Après pas moins de 80 tentatives, il n'avait toujours pas dépassé la page 100, mais il ne perdait pas espoir même si ce n'était pas pour ce jour-là. Il finit par se résoudre à reposer le livre sur sa table de nuit en voyant qu'il ne parvenait pas plus à lire qu'à s'endormir, jetant au passage un coup d'œil à son réveil. 6h40 s'affichait en rouge vif, il soupira et entreprit de se lever, de toute façon, le sommeil semblait le fuir inexorablement.

 

Il se doucha et s'habilla, prenant tout son temps puisqu'il n'avait rien de pressé à faire. La galerie n'ouvrait pas avant dix heures, et il avait promis à Draco de l'attendre pour téléphoner. Après avoir bu un grand verre de lait frais, et erré dans le cottage en essayant de faire le moins de bruit possible il se décida à sortir.

Il écrivit un petit mot à Draco, au cas où ce dernier se réveillerait en son absence, prit les clefs de la voiture et partir vers la boulangerie. Puisqu'il avait tout son temps, autant en profiter pour prendre un bon petit-déjeuner; et puis cela ferait plaisir à Draco, dont le palais sucré ne pourrait que fondre à la vue de quelques viennoiseries.

 

Sa montre affichait neuf heures quarante-cinq lorsqu'il revint les mains pleines de sacs. Il avait dû faire plusieurs boutiques avant de trouver ce qu'il cherchait. Il ne voulait pas d'une pale imitation des croissants à la française, il voulait ce qui se trouvait de mieux dans la région. Il était allé plusieurs fois en France avec ses parents, et sa mère lui avait fait découvrir toutes les petites douceurs possibles et imaginables, des croissants au pains au chocolat en passant pas les chaussons au pommes et autres délices du genre et il adorait ça, mais ne supportait pas les imitations que les anglais faisaient. Il avait même hésité à s'installer dans la capitale française juste pour ça.

 

Il déposa son chargement sur la table de la cuisine et sursauta en entendant une voix, légèrement excitée, retentir dans son dos.

 

- "Et bien c'est pas trop tôt ! Ça fait des heures que je t'attends, je commençais à croire que tu ne reviendrais jamais !"

 

Harry se retourna en direction de la voix et sourit en voyant Draco, en caleçon rouge, les cheveux emmêlés d'une nuit probablement agitée. Le brun haussa un sourcil et demanda :

 

-" Des heures ? Vraiment ?"

 

Draco eut la grâce de rougir avant de hausser les épaules, ce qui fit rire le brun.

 

- " Alors qu'est-ce que tu as ramené de bon ?"

 

- " Surprise. Va t'habiller et tout sera prêt à ton retour."

 

Le visage du peintre se renfrogna.

 

- " Je déteste les surprises. Allez dis-moi ? Il y a quoi dans tes sacs ?"

 

- " Tout d'abord, on ne dit pas "il y a quoi dans tes sacs " mais "qu'est-ce qu'il y a dans tes sacs" et ensuite plus vite tu t'habilleras plus vite tu sauras, alors action !"

 

 Le blond lui jeta son regard le plus adorable, espérant probablement faire craquer le brun, mais comme cela ne marchait pas, il finit par faire demi-tour et aller se doucher en grommelant

 

Harry le suivit du regard en souriant. Lucius Malfoy avait au moins raison sur un point : son fils était un vrai gamin !

 

Il se mit ensuite à préparer la table. Il avait fait couler du café avant de partir et celui-ci était encore chaud, il déposa donc la cafetière sur la table à côté des assiettes remplis de viennoiseries avant de commencer à préparer un jus d'orange.

 

Une fois que tout cela fut prêt, il jeta un regard satisfait sur la table. Oui, c'était exactement ce qu'il lui fallait pour se préparer au coup de téléphone à venir.

 

Il s'installa à la table et attendit que Draco revienne, ce qui ne tarda pas puisque moins de dix minutes plus tard, il était là, assis en face de lui, et regardait tout ce qui se trouvait sur la table d'un air gourmand.

 

Le petit déjeuner dura près d'une heure. Un record du genre. Ils avaient discuté joyeusement, tout en se délectant de pâtisseries. Harry se surprit à observer Draco tandis qu'il mangeait. C'était incroyable de voir quelle sensualité il pouvait mettre dans de simple geste. Harry était parfois tellement concentré sur les mouvements du blond qu'il en oubliait de manger, et ce dernier dû plus d'une fois le faire sortir de la "transe" dans laquelle il plongeait.  Harry en venait même à se demander si Draco ne faisait pas exprès pour le faire réagir.

 

Lorsque la dernière bouchée fut avalée, le silence retomba entre eux. Puis la voix de Draco s'éleva, voilée d'inquiétude.

 

- " Tu es prêt à appeler ?"  

 

Harry sursauta.

 

-" Bien sur, pourquoi tu dis ça ?"

 

Le blond soupira.

 

-" Harry, je ne suis pas stupide, j'ai senti que tu étais tendu depuis que je suis levé. Si tu n'es pas prêt à téléphoner tout de suite, ce n'est pas grave. Je n'imaginais même pas avoir la possibilité de montrer mes œuvres à Sirius Black jusqu'à avant-hier, alors ce n'est pas à la minute. Fais-le quand tu le sentiras."

 

Une vague de soulagement, et de tendresse parcourut Harry lorsqu'il entendit ces mots. C'était tellement doux de la part de Draco, que cela lui rendit son courage vacillant.

 

Il sourit au jeune homme se leva, fit le tour de la table et s'arrêta devant son compagnon. Il se pencha doucement et pour la première fois depuis le début de leur relation engagea un baiser. Un baiser doux. Un baiser papillon. Un baiser de plus en plus profond, avec de plus en plus de passion. Un baiser affamé, et enivrant qui les laissa tous les deux pantois.

 

Harry se releva, à bout de souffle et se dirigea vers le salon, où se trouvait le seul téléphone du cottage. Il s'installa sur le canapé et fixa le téléphone quelques secondes, attendant que son cœur reprenne un rythme normal. Puis, sans prendre le temps de réfléchir composa le numéro.

 

Il fut surpris de voir qu'il s'en souvenait encore par cœur alors qu'il ne l'avait pas fait depuis des années. La sonnerie sembla retentir dans son oreille pendant de longues minutes. A tel point qu'il en vint à penser qu'il allait lui falloir rappeler.

 

Du coin de l'œil, il vit Draco qui l'observait, appuyé contre la porte, il le vit se mordiller la lèvres et lui sourire nerveusement, comme pour lui donner du courage. Harry soupira et s'apprêtait à raccrocher lorsqu'une voix familière répondit enfin :

 

-"Galerie Black bonjour, Hermione à l'appareil."

 

Hermione. Hermione travaillait toujours là.

 

Que d'après-midi il avait passé en sa compagnie lorsque enfant il venait s'amuser avec son parrain. Il se perdit un instant dans ses souvenirs, mais il entendit bientôt la voix de la femme s'énerver tandis qu'elle répétait.

 

-" Allo ? Allo ? Il y a quelqu'un ? "

 

Il pressentit qu'elle était sur le point de raccrocher et dit à la hâte.

 

- "Je souhaiterais parler à Mr Black, s'il vous plait."

 

-" Je suis désolée mais Mr Black n'est pas là pour l'instant. Mais je peux peut-être vous renseigner ?".

 

- " J'aimerai obtenir un rendez-vous avec Mr Black, je pense avoir quelques peintures qui pourraient l'intéresser."

 

Il y eut un instant de silence, puis Hermione demanda :

 

- " Je vais prendre vos coordonnées et les communiquer à Mr Black, il vous contactera si votre proposition l'intéresse. Vous êtes Mr…?"

 

Le silence se fit à nouveau sur la ligne. Puis, Harry dit d'une petite voix, presque un murmure :

 

-" Potter."

 

-" Harrison ? C'est toi ?"

 

-" Harry. C'est Harry à présent."

 

Harry dut éloigner le téléphone de son oreille tant le cri qui suivit sa déclaration se fit perçant.

 

-"Aaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh ! Harrison..."

 

- "Harry" l'interrompit le jeune homme mais Hermione continua comme si il n'avait rien dit :

 

-" Ne quitte pas je vais voir si je peux te trouver un rendez-vous aujourd'hui !"

 

Aujourd'hui ? Harry n'aurait jamais imaginé que cela puisse être aussi rapide. Il ne s'était pas préparé à ça. Il y avait une marge entre se préparer à appeler la galerie et se trouver face à Sirius. Pourquoi diable avait-il promis à Draco de l'accompagner ? Il retint un soupir et regarda le blond qui n'avait pas bouger. Il sourit pour la première fois depuis qu'il avait mis les pieds dans le salon. Il n'aurait pas de regret, quelque soit le résultat de ses retrouvailles avec son parain.

 

-" Ah voilà. Cet après midi à 15 heure 30, ça te va ?"

 

-" Euh oui"

 

-" Bien, est-ce que tu lui amènes tes toiles ou est-ce qu'il doit venir chez toi ?"

 

Harry tourna la tête vers le blond et lui demanda dans un souffle.

 

-" Tu peux amener tes toiles à la galerie ou le rendez-vous à lieu chez toi ?"

 

Draco lui fit un petit signe de la main et Harry répondit à la jeune femme.

 

-" Ce ne sont pas mes toiles, tu sais que je n'en suis pas capable, mais celle d'un ami, et ce serait mieux chez lui."

 

Il donna ensuite les coordonnées de l'appartement de Draco, puis raccrocha.

 

Il se tut une minute, et entendit le jeune peintre avancer vers lui, puis s'asseoir à ses côtés. Harry se tourna vers le blond et dit :

 

- " 15h30 chez toi, cet après midi."

 

Draco le fixa, les yeux écarquillés.

 

-" Si tôt ? ".

 

Harry hocha la tête en silence, et posa sa tête sur le torse de Draco lorsque celui-ci lui ouvrit les bras dans un geste de soutien. L'après-midi serait difficile. Pour tout les deux.

 

Ils étaient arrivés dans l'appartement de Draco depuis plus d'une heure déjà, les tableaux avaient déjà été positionnés afin que Sirius en ait la meilleure vue possible. Et depuis que la dernière œuvre avait été placée, ils attendaient dans un silence tendu en faisant les cent pas. Harry marchait du buffet à la table basse, et Draco de la table basse au buffet. Ils faisaient parfois une halte à mi-chemin pour un encouragement, un baiser, mais ils se remettaient immanquablement en marche. Ils étaient conscient du ridicule de leurs situations, en avaient même ri plus d'une fois, mais c'était plus fort qu'eux.

 

Un beuglement complètement incongru interrompit cet étrange ballet. Harry se tourna vers Draco, perplexe.

 

-" La sonnette." Et comme Harry le regardait en souriant, il ajouta " Quoi ? J'aime les vaches, j'ai le droit ! ".

 

Harry hocha la tête, pris une grande inspiration avant de dire d'une petite voix.

 

-" Je suis prêt. Toi ?"

 

Draco lui fit simplement un petit signe avant de se diriger vers la porte, sa "nounou" sur les talons.

 

Un nouveau beuglement retentit lorsque le blond posa la main sur la poignée. Le blond détendit ses épaules et se tourna une nouvelle fois vers le brun qui lui fit un petit sourire encourageant. Sans hésiter, Draco saisit la main de sa "nounou" et ouvrit la porte d'une geste brusque.

 

OoOoOoOoO

 

 

Draco pensait s'être préparé à tout en ouvrant la porte, et pourtant, la vue du grand Sirius Black le surprit. Lui qui s'était attendu à voir arriver un homme de grande stature, d'une prestance et d'une allure extraordinaire, s'était retrouvé face à un homme presque rabougri lui arrivant à peine à l'épaules, aux cheveux poivres et sel et au sourire crispé.  Revenant de sa surprise, il tendit la main en direction du nouvel arrivant et dit d'une voix étonnement assurée.

 

-"Mr Black, je présume ? "L'homme hocha la tête et Draco le fit entrer avant de poursuivre."Je suis Draco Malfoy et voici mon ami…"

 

 

- " Harrison Potter." Dit l'homme, qui n'avait pas encore tourné la tête dans sa direction, voulant terminer à sa place

 

-" Harry Potter." Harry lui pressa la main en remerciement et Draco tourna la tête dans sa direction en souriant avant de continuer.

 

-" Si vous voulez bien me suivre…"

 

Draco vit à cet instant ce qui retenait l'attention du galeriste, c'était Harry. Il vit l'homme esquisser un sourire attendri en voyant leurs mains enlacées. Il releva alors la tête et conduisit Sirius Black dans le salon, où avait été installé la plus grandes parties des tableaux.

 

Dès l'instant où les peintures furent devant lui, celui-ci se transforma. Il devint grand, prenant une présence, une place qu'il n'avait pas en arrivant, à tel point que Draco aurait pu croire avoir affaire à deux hommes différents.

 

Il allait de tableau en tableau les sourcils froncés, marmonnant dans sa barbe inexistante des paroles incompréhensible pour tout autre que lui. Plus le temps passait, plus il oubliait ce qui n'était pas les œuvres face à lui, et plus Harry se détendait. Pour Draco, c'était l'effet inverse. Il stressait de plus en plus. Pourquoi Black avait-il les sourcils froncés ? Était-il déçu de ce qu'il voyait ? Et si Harry s'était trompé ?

 

OoOoOoOoO

 

 

Il s'était tendu dès que la sonnerie avait retenti et cela n'avait fait qu'empiré quand il avait senti les yeux de Sirius posés sur lui. Il l'avait dévisagé, fixé depuis l'instant où il avait passé la porte et il détestait ça. Il détestait cette impression d'être jugé, il n'était pas là pour ça. Il était là pour voir Draco et ses toiles et si lui, Harry, était présent ce n'était que pour soutenir son ami… son compagnon.

 

Il avait hésité à faire remarquer à Sirius qu'il était impoli de ne pas regarder la personne à qui l'on parle, mais s'était tut en le voyant se concentrer sur les peintures et oublier peu à peu leurs présences. Ce n'était qu'à cet instant qu'il s'était détendu et avait pu observer son parrain à son tour.

 

Il n'avait pas beaucoup changé. Il lui semblait légèrement plus petit, mais c'était probablement lui qui avait grandi depuis leur dernière rencontre. Et ses cheveux qui étaient auparavant aussi noir que les siens, s'étaient éclaircis.


Laissant de côté l'aspect physique, il se concentra sur son comportement. Que pensait-il des toiles ? Les aimait-il ?

 

Pour avoir passé plusieurs après-midi avec son parrain alors qu'il "expertisait' des œuvres, Harry serait tenté de répondre oui. Si Sirius n'aimait pas, il le savait tout de suite et ne prenait pas le temps d'observer la peinture sous toutes les coutures. Alors le voir marmonner devant chaque peinture lui donnait de l'espoir.

 

Pour rassurer Draco, de plus en plus stressé à ses côtés, Harry lui caressa le dos de la main avec son pouce. Le blond se tourna vers lui, et il lui sourit, sourire qui s'agrandit en sentant son compagnon s'apaiser peu à peu.

 

Après ce qui leur sembla être un temps infini, Sirius se tourna enfin vers eux en souriant.

 

-" 3. Je vous en prend 3 pour commencer et si ça plait, on discutera pour les autres."

 

Un sourire s'épanouissait sur le visage de Draco et Harry sentit son cœur se gonfler dans sa poitrine. Draco était heureux et à cet instant précis, Harry avait envie de l'embrasser. Pour partager son bonheur. Pour lui montrer qu'il était fier de lui. Et parce qu'il en avait envie. C'est tout. Alors, sans hésiter plus longtemps, il se tourna vers le peintre, saisit son visage entre ses deux mains, et l'embrassa goulûment.  Une petite toux les sépara peu après, et il se tourna vers Sirius.

 

-" Harry ? Tu pourrais nous laisser ? Je dois discuter de quelques modalités avec Mr Malfoy."

 

Hochant silencieusement la tête, il quitta la pièce.

 

 

OoOoOoOoO

 

La discussion avec Sirius (c'était lui qui lui avait demandé de l'appeler par son prénom) avait été rapide. La question d'argent avait bien vite été réglée car cela ne semblait pas être le plus important pour lui. Ce qui semblait le plus important, c'était le jeune homme dans la pièce à côté. Dès qu'il avait commencé à le questionner sur Harry, ses yeux avaient commencé à briller. Il avait un panel impressionnant de question allant du simple comment va-il à est-ce qu'il est heureux... Et c'est ainsi que Draco réalisa que la seule chose qui avait tenu Sirius Black loin de son filleul, c'était l'incompréhension, peut-être aussi le manque de communication entre eux.

 

Cet homme aimait Harry.

 

Vraiment.

 

Il fit alors la seule chose qu'il lui restait à faire, il l'encouragea à poser les questions au principal intéressé. Après tout qui d'autre que lui pourrait lui répondre ?


Grâce à ses encouragements, Sirius finit par rejoindre Harry dans la cuisine, et Draco le suivit du regard espérant de tout cœur ne pas avoir fait une énorme erreur. 

 

Les minutes s'écoulèrent, sans qu'aucun de deux ne quittent la cuisine, ce qui le rassura grandement. Sans cesser de guetter le moindre son suspect pouvant provenir de la pièce à côté, Draco repensa à ce qu'il venait de lui arriver. Sirius Black. Le propriétaire de la plus grande galerie d'Angleterre avait vu ses toiles et les avait aimées. Il les avait suffisamment aimées pour lui en acheter 3 et mettre une option sur plusieurs autres. Il arrivait à peine à y croire. C'était plus que ce qu'il aurait pu imaginer dans ses rêves les plus fous.

 

Il se demanda ce que ses parents allaient dire, eux qui ne savait même pas à quel point la peinture était importante dans sa vie… il entendit alors un bruit de pas provenir de la cuisine et se tourna juste à temps pour voir les deux hommes passer le pas de la porte.

 

Harry s'avança vers lui, les yeux rouges, mais souriant. Sirius, quant à lui avait les yeux brillants, il se dirigea vers Draco et lui serra la main.

 

-" Je vous appelle dans le courant de la semaine et nous prendrons rendez-vous pour signer les papiers".

 

Il serra ensuite Harry dans ses bras, avant de quitter l'appartement d'un pas vif.

Draco, jeta un coup d'œil à Harry et lui tendit les bras. Le brun s'y blottit, et ferma les yeux, soulager. Ils avaient eu raison. L'après-midi avait été difficile, mais ils ne regrettaient rien.

 

OoOoOoOoO

 

 

 

Un an plus tard.

 

Lucius Malfoy regardait depuis plusieurs minutes, son fils évoluer à travers la foule venue admirer ses toiles. Si quelqu'un lui avait dit un an auparavant qu'il serait aujourd'hui invité au vernissage de son fils unique il n'y aurait pas cru.

 

Et pourtant il y était et ne le regrettait pas. Il aimait voir le Draco d'aujourd'hui. Il était si calme, si serein, si différent du Draco qu'il était l'an passé. Et tout ça, il le devait à un grand brun à lunette qui ne quittait plus le bras de son fils.

 

Harry Potter.

 

Lorsqu'il avait fait appel à cette nounou pas comme les autres, il ne s'était pas attendu à ce qu'elle devienne son gendre et pourtant, ces deux-là avaient été parmi les premiers couples homosexuels à s'être mariés lorsque la loi était passée en Angleterre.

 

Une main lui caressa le bras et il se tourna.

 

- " Tu avais l'air très loin. Tu regardais Draco ?"

 

Il se contenta de hocher la tête.

 

- " Il a l'air heureux n'est-ce pas ?"

 

Lucius hocha à nouveau la tête, avant de demander :

 

- " Et si on allait jeter un petit coup d'œil au tableau que tu as repéré tout à l'heure ?"

 

Narcissa lui fit un sourire éclatant et lui prit le bras.

 

Ils se faufilèrent dans la foule, tout en discutant. Croisant sans la voir une femme rousse au regard voilé de larme, dont les yeux fixaient Harry tristement.

 

 

Fin


 

 
 
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